PARC ALVF NEUVY-PAILLOUX

[mat36]

Bonjour,
en faisant des recherches sur le parc annexe d'artillerie lourde sur voies ferrées créé en 1924 à Neuvy-Pailloux, j'ai pu lire sur un document qu'il dépendait du 9e BOA de Poitiers. Sur un autre que le site de Neuvy-Pailloux fut organisé en Centre d'Organisation de l'ALVF à l'instigation du Général Maurin qui permit l'adaptation de l'usine inachevée en un grand centre de stockage et d'entretien de l'immense parc de canons d'Artillerie Lourde sur Voie Ferrée existant en France après 1918. Enfin sur la plupart des sites:
"parmi les unités d'Ouvriers d'Artillerie les deux unités de Parc d'ALVF
le Parc d'ALVF dont sa 400ème Compagnie d'Ouvriers de Parc mis sur pied par le dépôt du 8ème BOA au camp de Mailly, prés de 600 hommes
le Parc Annexe d'ALVF dont sa 410ème Compagnie d'Ouvriers de Parc mis sur pied par le dépôt du 6ème BOA à Saint Eulien, environ 300 hommes
à Neuvy-Pailloux ne semble subsister qu'une centaine d'hommes du Parc Annexe" sans plus de précisions.
Qu'en est-il exactement? Si quelqu'un a la réponse....
Merci

[Charraud Jerome]

Bonjour
Nous sommes hors conflit mais nul doute que ALVF (Guy Francois) interviendra.
De quoi patienter: http://forum.axishistory.com/viewtopic. ... &start=435

Pour Neuvy Pailloux, je me suis personnellement arrêté à l'usine de chars non terminée
pages1418/Pages-d-Histoire-Artillerie/A ... _495_1.htm

Cordialement
Jérôme Charraud

[mat36]

Bonjour,
merci pour la réponse et pour avoir déplacé le sujet dans la bonne rubrique.
Cdt
Pascal

[ALVF]

Bonjour,

Quelle est votre question exacte? (ou vos questions précises).

Cordialement,
Guy François.

[mat36]

Bonjour,
les questions sont en fait de savoir:
1. pourquoi parle-t-on de centre d'organisation de l'ALVF alors que cette dénomination semble éloignée des notions de stockage et de réparation 2. quelle était la subordination de ce parc (on ne trouve des écrits que pour les parcs de Mailly et Saint-Eulin)?
Je n'ai retrouvé trace dans mes recherches que des travaux réalisés en 1921 par le commandant CABILLIC du 9ème BOA "Etat major de Poitiers" qui entreprend la pose de 42 voies ferrées entrant dans le hangar avec une fin des travaux en 1922.
En espérant avoir été plus précis.
Cordialement
Pascal

[Yv']

Bonjour Pascal,

Vous connaissez peut-être cette discussion qui a eu lieu à la Chambre des députés le 15 février 1921 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6347780n/f14.item

Extrait :
A côté du camp de Montierchaume, il y a les installations de Neuvy-Pailloux, entre Vierzon et Châteauroux. Je croyais qu'elles
appartenaient aux stocks. Il n'en est rien. J'y suis allé quand même. Neuvy-Pailloux appartenait au ministère de la guerre. Il y
a dans ce camp d'immenses hangars et installations achetés par M. Loucheur, quand il était ministre de la reconstitution industrielle.
On les avait passés au ministère de la guerre, pour y créer un grand atelier de réparations pour les tanks et pour l'artille-
rie lourde à grande puissance. Savez-vous ce qu'on a fait de ces 170 millions de hangars, matériel et installations? Je l'ai signalé
immédiatement au ministère de la guerre dès que j'ai appris ce qui se passait.
M. Le Brecq. Vous avez tout à fait raison. Le pillage du matériel de guerre a été fantastique !
M, Emmanuel Brousse. Ici, il porte sur autre chose que sur quelques francs d'essence. Je vais vous dire ce qu'on a fait des
170 millions de Neuvy-Pailloux. J'y suis allé. J'ai vu là d'immenses hangars. Il ne restait plus qu'à poser les vitres aux lucarnes. Le
verre était à pied d'oeuvre, dans des caisses. Jamais personne ne les a placées. A cause de cela, en raison du soleil, de la pluie, de
l'humidité et du vent, les fers se sont rouillés, les fermes ont joué et presque toute la toiture est perdue. Il y a là des tracteurs dont
personne ne s'occupe, du matériel à l'abandon depuis l'armistice. J'ai trouvé, à Neuvy-Pailloux, un vieil officier d'administration et
quelques hommes, pour procéder au recensement. Il y avait, à côté, des hangars contenant des approvisionnements considérables.
J'ai demandé à cet officier ce qu'il faisait là. Il m'a répondu : « Je suis là, avec quelques soldats. »
M. Marcel Habert. Mais qui est responsable de tout cela ?
M. Emmanuel Brousse. Attendez! je vais y venir.
M. Barthe. En tout cas, c'est le contribuable qui en subit les conséquences. (Applaudissements.)
M. Emmanuel Brousse. «. Je fais le recensement du matériel. » « De qui dépendez-vous ? » Messieurs, ce grand camp de
Neuvy-Pailloux avait été destiné à l'artillerie du 8e corps qui est a Bourges, c'est-à-dire à quelques kilomètres de là.
Savez-vous de qui dépendait ce malheureux officier ? Non pas de l'artillerie, à Bourges, mais du camp de Mailly, dans l'Aube, et ses
supérieurs qui ne sont jamais venus, ne se doutaient même pas que le camp de Neuvy-Pailloux existait !

Cordialement,
Yves

[mat36]

Merci beaucoup Yves pour cet élément de réponse, je suis bien allé sur Gallica mais je n'avais pas trouvé cet échange intéressant qui montre pour ainsi dire la déshérence du site de 1919 (départ des américains) à 1921 et déjà le rattachement était pour le moins compliqué à suivre.
Cordialement
Pascal

[ALVF]

Bonsoir,

En ce qui concerne l'arrivée du matériel de l'ALVF à Neuvy-Pailloux, il faut prendre en compte l'incroyable désordre provoqué par la démobilisation, à partir de 1919, suivie de la dissolution de tous les régiments d'ALGP, régiments constitués majoritairement de classes anciennes et de jeunes artilleurs venus des colonies. Le 152e RAP hérite en 1919 de ce qui reste des personnels de l'ALGP de l'Armée active. Ensuite, en 1923, sont créés les 371e et 372e RALVF (Bayonne et Châlons-sur-Marne) et à partir de 1929, le seul régiment d'ALVF du temps de Paix est le 372e RALVF.
Le matériel est alors dispersé, la majeure partie est stockée en plein air à Mailly, à Saint-Eulien, une grande partie à l'annexe du Puits Sorets au Creusot, ainsi qu'à Champagné à l'Est du Mans.
Les efforts du général Maurin, commandant la 1ère Division de la RGA puis bientôt Inspecteur de l'Artillerie (avant de devenir Ministre de la Guerre) permettent la mise à l'abri d'un matériel coûteux, soumis à des dégradations, après l'obtention des crédits nécessaires.

Au cours des années suivantes, le site de Neuvy-Pailloux devient non seulement un parc de stockage, d'entretien et de révision des matériels ALVF (canons, wagons spécialisés, locomotives pétroléo-électriques, etc...) mais il devient aussi à la mobilisation Centre d'Organisation de l'ALVF. En effet, cinq régiments d'ALVF sont formés à la mobilisation (370e à 374e RALVF).
Les personnels de l'ALVF sont ainsi mobilisés:
-pour les unités de couverture (unités d'active renforcées de réservistes dans les 24 heures): ces unités prennent position très rapidement sur des emplacements de tir menaçant des objectifs stratégiques en Allemagne, la mobilisation est donc effectuée sans délai au Fort de l'Aisne à Metz, à Saint-Eulien et en divers lieux proches des frontières. Ce sera le cas lors de la mobilisation partielle de 1938 (préalable aux accords de Munich) puis en avril 1939 (invasion de la Tchécoslovaquie) enfin de la mobilisation générale. Les matériels ALVF sont stockés à proximité de la frontière et des lieux d'emploi.
-pour le gros des unités d'ALVF, la mobilisation des personnels est effectuée par le Centre Mobilisateur de l'Artillerie 209 de Châteauroux et le COALVF de Neuvy-Pailloux a pour mission d'organiser les unités mobilisées en leur délivrant le matériel et l'équipement spécifique de l'ALVF et en rassemblant le matériel roulant des trains de cantonnement fourni par la SNCF.
Les unités mobilisées sont mises sur pied autour de Châteauroux (Déols, etc...) puis, à des dates prévues par le calendrier des opérations de mobilisation, gagnent Neuvy-Pailloux pour y percevoir leur matériel.
Les unités d'ALVF sont ainsi équipées entre septembre et octobre 1939 pour les dernières. Ensuite, le COALVF mettra sur pied quelques nouvelles unités formées après révision et (ou) livraison de matériels neufs ou rajeunis et ce jusqu'en juin 1940.
Voici résumé en quelques lignes, le rôle de Neuvy-Pailloux de 1924 à 1940.
Cordialement,
Guy François.

[mat36]

Bonjour,
Merci pour ces explications. Il devait en effet y avoir un incroyable désordre provoqué par la démobilisation, on a bien du mal à suivre et s'y retrouver.
Encore merci

[Loic Lilian]

"parmi les unités d'Ouvriers d'Artillerie les deux unités de Parc d'ALVF
le Parc d'ALVF dont sa 400ème Compagnie d'Ouvriers de Parc mis sur pied par le dépôt du 8ème BOA au camp de Mailly, prés de 600 hommes
le Parc Annexe d'ALVF dont sa 410ème Compagnie d'Ouvriers de Parc mis sur pied par le dépôt du 6ème BOA à Saint Eulien, environ 300 hommes
à Neuvy-Pailloux ne semble subsister qu'une centaine d'hommes du Parc Annexe"

ceci correspond à un commentaire que j'ai écrit à la virgule prés sur le forum ATF40 donc pour 1939-1940

Salutations
Loïc Lilian