Bonjour, je vous remercie de m’avoir permis d’identifier cette pièce. Il me semble bien un mortier 293 Danois. Il porte le nom Le Vésuve. J’ai acheté la photo en Italie et comme j’ai lu que des pièces similaires ont été employées sur ce front, je me demande (vu aussi le nom de la pièce) s’il s’agit bien d’une pièce employée en Italie. Je connais peu les uniformes français, je suppose que les soldats avec « la tarte » sont des artilleurs de montagne.
J’ai remarqué les obus stockés par terre à côté de la pièce sans protection. Je me demande si c’est courant.
En cas de tirs de contre-batterie, ne serait-il pas catastrophique si un obus venait à tomber sur ces munitions ?
je vous remercie pour les renseignements que vous pourriez me fournir.
Cordialement,
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Oui, il s'agit bien d'un mortier de 293 mm "Danois" construit par Schneider pour le Danemark et réquisitionné en 1914. Les matériels commandés par le Danemark étaient de 6 affûts et de 10 tubes de 293 (dont 4 de rechange).
En 1915-1916, ces mortiers sont installés sur affûts-trucks par la Société Schneider, 6 affûts-trucks ont été construits (portant les numéros AT n° 1 à AT n°6), les tubes étant numérotés n° 1 à n° 10.
Le "Vésuve" porte le n° 3 et il a été monté sur l'affût-truck AT n° 1.
Il a d'abord servi au sein de la 61e batterie du 3e Régiment d'Artillerie à Pied (à 2 mortiers).
Le 1er août 1917, dans le cadre d'une réorganisation de l'artillerie, les 6 mortiers sont répartis dans les 21e et 22e batteries du 73e RALGP, chacune à 3 mortiers et regroupées au sein du 11e Groupe du 73e RALGP (Régiment d'Artillerie Lourde à Grande Puissance).
Le "Vésuve" appartient à la 22e batterie du 73e RALGP.
Le 29 juillet 1917, le 11e Groupe du 73e RALGP entier embarque pour l'Italie (trajet Mailly-Haussimont, Modane, Turin, Carmons) et est engagé dans la dernière grande offensive du Carso.
Le Groupe revient en France le 4 octobre 1917. Seul un dépôt de projectiles de 293 et un tout petit nombre d'artilleurs sont laissés en Italie pour un futur retour des pièces mais l'offensive austro-allemande de Caporetto annule ces projets et un des artilleurs français laissé à la garde du dépôt de munitions est porté disparu, les autres sont rentrés en France en novembre 1917.
Les Journaux de Marche des unités existent, voir les JMO, références 26 N 1085/10 (11e groupe du 73e RALGP), 26 N 1085/33, 26 N 1085/34 et 26 N 1085/35 (JMO des 21e et 22e batteries du 73e RALGP).
Concernant les munitions stockées à proximité des mortiers, il est d'usage de stocker un approvisionnement de coups complets à proximité des pièces pour accélérer la cadence initiale du tir, le dépôt principal des projectiles et des charges étant situé plus loin et relié à la position de tir par voie de 0,60 m. Les manipulations de ces lourds obus sont difficiles (226 kg et 300 kg) et on accepte le risque de ce petit parc de munitions à proximité de la pièce.
Cordialement,
Guy François.
Merci beaucoup! Je suis toujours impressionné par votre compétence et disponibilité. Merci aussi pour avoir mis la photo du nom du mortier. J’ai essayé plusieurs fois mais ça n’a jamais marché, c’est pour ça que j’ai mis le lien.
Donc cela explique la présence de cette photo dans un lot de photos italiennes.
Avec vos renseignements je consulterai les JMO pour voir le lieu d’emplacement.
Très intéressant aussi le lien vers les sujets Artillerie spéciale, car je dois avoir encore quelques photos à élucider
Claudio Fossa
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