on trouve près du site du Gouffre à Plougrescant (22), une terrasse comportant 2 crémaillères d'un rayon d'environ 1,50 mètres qui dateraient de la première guerre (?)
Existait-il des postes de défense de côte dans ce secteur (Nord Bretagne) et de quel type d'artillerie pouvaient-ils disposer ?
Oui, il s'agit bien d'un ouvrage de Défense des Côtes, plus exactement d'un Poste de Défense Contre les Sous-Marins (P.D.C.S.M).
Ces ouvrages pullulent sur toutes les côtes de France et d'Afrique du Nord à partir de 1916 et surtout en 1917 et 1918.
Celui de Plougrescant est armé de deux canons de 90 mm modèle 1881 sur affût de bord modèle 1879 (pièces de Marine débarquées de vieux bâtiments).
Le vestige est une circulaire de pointage horizontal.
La majorité des P.D.C.S.M sont armés de canons de marine de 90 et 100 mm (exceptionnellement de 14 cm) et de canons "Guerre" de 90 mm modèle 1877 sur affût de campagne ou sur affûts de côte modèle 1916 et aussi de canons de 95 mm de Côte "Guerre".
J'ai écrit il y a déjà quelques années un article sur les divers canons de 90 mm employés sur les côtes dans la défunte revue "Histoire et Fortifications".
Cordialement,
Guy François.
P.S: sans vouloir être pédant, j'appelle votre attention sur un point particulier: l'Armée et la Marine françaises écrivent toujours "canon de côte", "artillerie de côte" et "défense des côtes" et jamais "artillerie côtière" ou "défense côtière".
Je sais bien que beaucoup de sites et articles "Wiki machin" n'emploient que ces termes erronés (comme le font beaucoup d'auteurs contemporains) mais j'ai lancé il y a longtemps le défi de trouver dans un texte militaire français autre chose que "canon de côte", "défense des côtes".
J'attends encore une référence du 18e siècle à 1939 qui affirmerait le contraire...
Comme le dit un ami belge, pourquoi, si l'on écrit "artillerie côtière" pour "artillerie de côte" n'écrirait-on pas "artillerie campagnarde" pour "artillerie de campagne"?
Merci Guy-François pour votre réponse
Sauriez vous me dire de quel régiment (Le 3ème R.A.P. peut-être ?) et de quelle batterie dépendaient les soldats de ces canons de côte ?
L'armement des P.D.C.S.M est très variable et je n'ai pas trouvé la provenance et le rattachement de tous les artilleurs servant dans ces ouvrages en 1917-1918.
Le 3e R.A.P, dont la mission principale était la Défense des Côtes en 1914, a été totalement réorganisé en mars 1916 et il a alors formé avant tout des batteries d'Artillerie Lourde à Grande Puissance.
Il est donc peu probable que le 3e R.A.P ait fourni les effectifs des ouvrages de côte de Bretagne après 1916.Il semble en effet n'avoir alors armé que quelques postes et batteries de côte situés dans le sud-ouest de la France et avoir cédé tous ceux de Bretagne et du Cotentin à la Marine.
Je ne connais pas d'étude d'ensemble de cet aspect de la Défense des Côtes pendant la Grande Guerre.
Cordialement,
Guy François.
