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Re: Canon 38 SKL 45

Publié : mar. nov. 15, 2011 1:33 pm
par Mike55
Bonjour à tous,

Je viens à la pèche au information sur un canon allemand en particulier. Il s'agit du 38 SKL 45 (particulièrement la batterie de Semide dans les Ardennes), voilà ce que j'ai pu trouver sur ces bouches :

Nom officiel du canon : 38cm SKL/45-C/1913
Surnom : Lange MAX (max le long), Brummer
Calibre : 38 cm
Longueur du tube : 17,1 m
Portée maximale : 47.5 Km
Poids total : 750 tonnes
Poids de l'obus : 750-400 kg
Vitesse initiale : 1040 M/s

Informations extraites majoritairement du site suivant :

Lien supprimé suite à plagiat d'articles

Les informations sont elles bonnes, elles le semblent pour moi mais j'aimerais l'avis de spécialiste.

Pour reste je recherche des informations ou des photos, sur ce type de canon et voir des photos de la batterie de Semide mais la je rêve un peu je crois.

Merci de votre aide.

Cordialement,
Mikaël.

Re: Canon 38 SKL 45

Publié : mar. nov. 15, 2011 7:40 pm
par RADET Frederic
Bonsoir
Pour reste je recherche des informations ou des photos, sur ce type de canon et voir des photos de la batterie de Semide mais la je rêve un peu je crois.
L'an dernier un passioné Belge m'a montré plusieurs photos de Semide (il y en avait peut-être 3 ou 4) mais aussi de St-Hilaire, Duzey, Muzeray, Sorel... il avait des copies dans un gros classeur qu'il emmenait sur le terrain, avec plans, cartes et tout et tout, bref, une doc impressionante.
Il m'avait envoyé des photos des sites qui m'intéresse (secteur Verdun) mais je ne lui ai pas demandé Semide.
Le probléme c'est que je n'ai plus son Mail, perdu (avec d'autres) aprés un virus qui m'a grillé l'ordi en début d'année.
Cependant je devrais le revoir, il m'a dit qu'il reviendrait avec des amis refaire une visite à Dugny.
A ce moment là je lui demanderais de prendre contact avec Alain.

Voici deux vues que j'ai retrouvé dans un classeur, elles montrent bien l'affût et l'installation d'une pièce de ce type:

Image

Image
La batterie de côte Deutschland fut achevée au printemps 1917 et reçut trois affûts à 45° et un affût à 55° à masque blindé permettant le tir tous azimuts. Les deux premières pièces de cette batterie entrèrent en action dès le 5 juin 1917 contre des monitors anglais bombardant Ostende. Cette batterie demeura très active jusqu'au 17 octobre 191 8 et constituait la batterie de côte la plus puissante du littoral belge.
Cordialement,
Frédéric

Re: Canon 38 SKL 45

Publié : mar. nov. 15, 2011 10:45 pm
par nicolas55
bonjour a tous

cadeaux pour mikael :D ( si tu la pas deja vue [:alain dubois:6] )



http://semide08.free.fr ( clique sue " son histoire")


cdlt
nicolas

Re: Canon 38 SKL 45

Publié : mar. nov. 15, 2011 11:06 pm
par Mike55
Bonsoir à tous,

Nicolas merci pour le lien je connais et j'avoue que l'amie Bertha m'a bien fait rire :lol: :lol: .

Cela m'a cependant appris que Guy à fait un article, je vais aller à la pêche au informations de ce coté.

Merci Frédéric pour vos CP et votre proposition c'est sympa.

Cordialement,
Mikaël.

Re: Canon 38 SKL 45

Publié : mer. nov. 16, 2011 7:58 pm
par ALVF
Bonsoir,

Les informations citées sur le site "pirate" cité par Mikaël sont souvent bonnes car "l'auteur" a copié plusieurs de mes articles pour écrire son "oeuvre" et a poussé la courtoisie jusqu'à copier des photographies de ces articles sans même citer leur provenance!Heureusement, son incompétence le pousse à écrire un certain nombre de ...bêtises (pour rester poli!).

Je fais un petit résumé de l'historique de la pièce de Semide:

-présence du tube sur son affût: mai 1916 à mars 1917.
-affût "Bettungsschiessgerüst" permettant le tir à 45°.
-à cette période, la portée maximum de l'obus de 38-cm le plus performant est de 37500 m, obus explosif de 38-cm Spgr. L/5,4 (Haube).
-la pièce est armée par des artilleurs de la Marine appartenant au "Marine-Sonderkommando Schulte 2" (du nom du chef de ce Kommando, le Kapitänleutnant Hans Walther Schulte).

Principaux tirs:
-10 novembre 1916: 14 ou 15 coups en direction de la gare de Saint-Hilaire-au-Temple, 2 de 8h45 à 9h15 réglés par avion (longs de 600 m), 12 ou 13 coups de 14h30 à 15h35 réglés par avion (longs de 100 à 400 m).Aucune victime.

-11 novembre 1916: 4 coups aux abords de Sainte-Menehould à proximité de la gare et du quartier de cavalerie.

-15 novembre 1916: 6 coups en direction de la gare de Sainte-Menehould, 3 avions ont participé au réglage.7 blessés.

Réactions françaises:
Deux Sections de Repérage par le Son (SRS 13 et SRS 15) ont situé assez précisément la pièce dans les Monts-Chery près de Semide.
Tir du 11 novembre 1916 observé en partie par le ballon de la 94ème Compagnie d'Aérostiers (fumées du tir).
Recoupement de l'observation du ballon 94 et de l'observatoire terrestre A 8 permet de localiser l'emplacement à 1 kilomètre au sud-est de Semide.
La contrebatterie sera envisagée puis annulée car la pièce ne tire plus en novembre et décembre 1916.

Renseignements sur la pièce:
-29 août 1916: un prisonnier évoque la pièce qu'il n'a pas vu personnellement mais que des camarades ont vu près de Semide.
-29 septembre 1916: deux prisonniers russes évadés signalent la pièce et indique que l'on y arrive par un chemin de rondins.
-en mars 1917, un marin déserteur ayant appartenu à l'artillerie de marine de 1907 à 1910 dans l'active puis rappelé en 1914 se présente dans les lignes françaises.Il affirme appartenir au Marine-Sonderkommando de Semide, dépendant de l'AOK 3 et précise que le Kommando compte 3 officiers et 70 marins de l'artillerie de marine qui occupent la position de Semide depuis mai 1916.Un effectif de 100 travailleurs appartenant à l'infanterie est alloué à la position et ces effectifs sont souvent relevés.La voie ferrée d'armement de la pièce est recouverte de terre pour la faire ressembler à une route.Des barrils contenant un mélange de goudron et des fûts en fer sont placés autour de la position pour la noyer sous des fumées lourdes en cas de survol d'avions ennemis.
Ce déserteur d'un Marine-Sonderkommando semble un cas unique sur le front français, il servait pourtant loin du front, son nom n'est pas mentionné dans les interrogatoires, il est fort possible qu'il s'agisse d'un alsacien ou d'un lorrain car on comprend mal les risques encourus pour traverser les lignes alors qu'il occupait un emploi a priori peu dangereux (à moins qu'il n'ait craint de rejoindre Verdun où sert un autre "Kommando" Schulte ou un transfert dans les Flandres car sa désertion coïncide avec le départ du Kommando au moment du démontage définitif de la pièce de Semide).

La position de Semide est une des moins utilisées parmi celles de 38-cm, son but principal était de tirer sur les noeuds ferroviaires pour gêner la logistique française tant à destination de Verdun, de l'Argonne que de la Champagne.
Même avec les nouveaux obus portant à 47500 m, des tirs sur Reims n'auraient eu aucun intérêt depuis la position de Semide puisque les canons de Berru, Witry-les-Reims, Nogent-l'Abbesse pouvaient tirer sur Reims à moindre coût et avec des magnifiques observatoires (obusiers lourds, canons de 10 et 13-cm, obusiers de 15-cm surtout).
Cordialement,
Guy François.


Re: Canon 38 SKL 45

Publié : mer. nov. 16, 2011 8:13 pm
par acesar55
RE,

Merci guy François, cela répond à toutes mes questions.

Une question quand même : Pourquoi le canon n'a-t-il plus tiré ensuite ?

On ne construit pas un tel ouvrage pour si peu de tirs.

Cdlt,

Alain

Re: Canon 38 SKL 45

Publié : mer. nov. 16, 2011 10:42 pm
par ALVF
Bonsoir,

Il faut tenir compte de l'évolution des matériels et des changements de conception concernant la conduite des opérations militaires.
Pour faire simple, en 1915, les allemands construisent de la Belgique au sud de l'Alsace une chaîne de positions fixes afin de mettre en oeuvre leurs canons de 38-cm et de pouvoir menacer un maximum d'objectifs stratégiques et des grandes villes françaises de l'arrière front.
A partir de la fin de l'année 1916, les allemands ont pris conscience de l'inconvénient des positions fixes, devenues vulnérables compte-tenu des progrès de l'Artillerie Lourde à Grande Puissance française et de l'action accrue de l'aviation.Ils optent alors pour la solution de l'Artillerie Lourde sur Voie Ferrée que les français utilisent depuis 1915 et surtout à partir de l'été 1916.
Les allemands construisent alors un nombre important de pièces sur voie ferrée de 24, 28 et 38-cm pouvant être utilisées partout à la différence de leurs positions fixes.
En ce qui concerne le désarmement de plusieurs positions fixes de 38-cm au début et au printemps de 1917 (Semide, Hampont, Zillisheim), c'est un choix délibéré car à cette époque les allemands craignent un débarquement britannique sur les côtes belges pour prendre à revers leur front des Flandres.C'est pourquoi, ils construisent la grande batterie de côte "Deutschland" de Breedene à 4 canons de 38-cm en employant quatre canons et quatre affûts jusque là en position sur le front terrestre afin de faire face à cette menace qui pésera jusqu'à la fin de la guerre sur la stratégie allemande.
Dans ces conditions, seules quelques rares positions fixes de 38-cm seront employées encore en 1918 notamment à Verdun et à Santes.Les efforts porteront désormais sur les 38-cm "Max", les 24-cm "Theodor-Karl" et les 28-cm "Bruno", tous sur affûts sur voie ferrée ("Eisenbahn und Bettungsschiessgerüst"), intensivement employés sur de multiples emplacements lors des offensives du printemps et de l'été 1918.
Cordialement,
Guy François.

Re: Canon 38 SKL 45

Publié : mer. nov. 16, 2011 10:58 pm
par Mike55
Bonsoir à tous,

Me revoilà et derrière un clavier cette fois.

Je vous remercie pour ces informations précises Guy, je ne savez pas que ce site avez pomper ses informations dans vos articles je suis désolé de l'apprendre. Mais c'est de plus en plus fréquent et surtout une preuve supplémentaire du savoir vivre et du respect des gens actuellement.

Je me permet de garder une trace papier des informations que vous nous donnez mais soyez sur qu'en cas d'utilisation vous serez le premier avertis et cela est normal.

La batterie de Semide avait donc pour objectif la ligne de chemin de fer, la ligne n'était pas que stratégique pour Verdun, l'Argonne en dépendait fortement et si les allemands faisaient tombés l'Argonne, les français se seraient retrouvé dans la même situation que si Saint Mihiel tombé, c'est à dire Verdun pris à revers et l'obligation de tenir un siège qui auraient couté de nombreuses vies humaines mais qui aurait aussi fortement déstabilisé le front en obligeant les français à un énorme repli stratégique.

Cordialement,
Mikaël.

Re: Canon 38 SKL 45

Publié : mer. nov. 16, 2011 11:14 pm
par Mike55
Re bonsoir à tous,

Plus je réfléchis et plus je pense à des questions donc je me permet de l'aide d'un spécialiste en matière d'artillerie.

Guy, comment les allemands installaient-ils ces pièces, le fut du canon doit peser plusieurs tonnes. Je pense qu'il devais d'abord installer la voie ferrée afin de faire venir le matériel par cette méthode et installer le fut par glissement en place depuis des boggies.

Suis je dans le vrai??

La voie était de normale ou étroite?

Cordialement,
Mikaël.

Re: Canon 38 SKL 45

Publié : mer. nov. 16, 2011 11:55 pm
par ALVF
Bonjour,

L'armement d'une position de canon de 38-cm fixe s'exécute toujours de la même manière:
-construction d'une voie normale d'armement cheminant jusqu'à l'emplacement de la pièce.
-construction de deux tronçons de voies ferrées parallèles à la voie d'armement et encadrant l'emplacement de la cuve bétonnée.
-utilisation d'un pont roulant d'une force de 100 tonnes "Baukran" circulant sur ces deux tronçons, permettant de monter d'abord les composantes de l'affût assemblé sur place puis, à la fin, mettant à poste le tube sur l'affût.Les différents éléments et le tube sont transportés sur des wagons spéciaux à voie normale circulant sur la voie principale d'armement.
J'ai une quarantaine de photographies de grand format résumant la construction de la cuve bétonnée puis le montage complet d'un 38-cm et enfin son "inauguration" par un "aéropage" de choix à casquette et à casque à pointe, tout ceci à paraître un jour dans un livre!
Cordialement,
Guy François.