Obus fusant ou percutant

[Cne C]

Pour répondre a la question de Marck, je ne pense pas que les obus étaient montés.
En effet, pour avoir fait mon baptême d'artilleur sur un 105hm2, l'obus arrivait en "3 parties"
-1 la douille
-2 les sachets de poudre (suivant la distance voulue)
-3 l'obus

Cordialement

Cne C

[Marck]

Les fusées des obus explosifs étaient mises en place sur ordre du chef de pièce.
Le déboucheur les donnait aux pourvoyeurs, après les avoir extraites d'une plaquette de bois située dans la partie médiane du caisson.
Les cartouches à balles devaient, me semble t'il, arriver complètes à la batterie.
Cord.
Marck

[ALVF]

Bonsoir,

Les cartouches de 75 mm à balles sont complètes dans les caissons, la seule opération à effectuer est de les "décapsuler" le cas échéant (car toutes les cartouches ne sont pas capsulées) avant de les introduire dans le débouchoir.
Les cartouches à obus explosifs ne reçoivent leur fusée détonateur que sur la position de tir, les fusées sont distribuées par le déboucheur aux pourvoyeurs qui les vissent sur la gaine de l'obus.
Cordialement,
Guy François.

[Marck]

Bonsoir Guy,

Merci pour cette confirmation.

Mais qu'en etait t'il des explo avec fusées fusantes ?
Il me semble, à posteriori, que la mise en place des fusées fusantes ne devaient pas poser de problème aux servants de batterie.

La logique nous indiquerait que cet assemblage au moment du tir permettait d'utiliser indifféremment les explosifs en percutant comme en fusant.

Cordialement

Marck

[JeanMiche]

Bonjour à tous,

Moi aussi, je me demandais comment ça "marchait" les fusants !
Merci à Bernard Plumier pour ce petit cours magistral et avec la doc. qui nous explique très bien le processus !
L'homme est vraiment un petit génie quand il s'agit de tuer un max. d'hommes !

Bien cordialement Jean Michel

[rodgers]

"L'homme est vraiment un petit génie quand il s'agit de tuer un max. d'hommes !"

Bonjour
c'est indéniable mais reconnaissons qu'il est aussi fort pour apporter un maximum de securité à ses artilleurs ;j'ai pu apprécier les explications de Bernard Plumier sur les diverses fusées et je savais que la fusée ne s'activait qu'après la sortie du canon.Mon chef de pièce affirmait même qu'on pouvait taper sur la fusée sans risque....Ce que personne n'avait osé essayer sauf un sacré maladroit de chargeur,qui(terrorisé par son premier tir) trouva le moyen de rater la chambre et de taper de toutes ses forces l'obus contre la culasse du 105!Il y eut comme un froid....puis des insultes (on avait survécu) et l'autre tremblant de trouille laissa tomber l'obus d'un coté et la douille de l'autre et il s'ejecta de l'automoteur;on a changé de chargeur,il valait mieux!Cette petite anecdote pour dire combien les sécurités sont nécessaires et efficaces.
Et pourtant on relate quelques incidents graves où des pièces ont explosées ,tuant les servants.Par rapport aux millions d'obus tirés durant cette guerre,cela doit faire un pourcentage infinitésimal.

[Marck]

Bonjour à tous,

Il fallait quand même un sacré coup de derrière pour armer une fusée.

L'armement inertiel ne pouvait éventuellement se faire qu'en cas de chute sur le culot de la douille (et encore) et non sur la tête de la fusée car c'était une poussée arrière qui libérait, par inertie au moment du tir, la masselotte.
Celle-ci, en comprimant les ressorts d'armement, venait faire corps avec le porte amorce.
La fusée était armée.
Au choc, la masselotte et le porte amorce venaient, par inertie, au contact du concuteur, s'affranchissant, de la même, de la résistance bien inférieure du ressort de sureté.............et boum!

Le risque à la manipulation était donc minime.

Le procédé d'armement le plus sur était centrifuge.
La force centrifuge due à la rotation de l'obus dans l'âme du canon (par les rayures) écartait les billes ou les verrous de maintien en sureté du système d'armement (billes tenues en place par des ressorts).
Il était alors impossible d'armer la fusée autre que par la ballade de l'obus dans l'âme du canon.

Voici le système inertiel français Budin



Et un armement centrifuge allemand (EKZ17)



Amic.

Marck

[rodgers]

Bonjour
merci pour ces explications qui viennent compléter celles de B Plumier.
cordialement
roger