Bonsoir,
Oui, je sais, le mot "artillesque" n'existe pas, mais son invention m'arrange ...
Voilà, à la lecture de plusieurs ouvrages, je trouve plusieurs termes appliqués à tout ce qui tombe de gros calibres sur nos pioupious et poilus. Et j'ai un doute sur certains de ces termes, pouvez-vous m'en donnez la précision ?
J'ai bien compris que "marmites" désignait toutes sortes d'obus, probablement de gros calibres.
Par contre j'ai un petit doute sur "fusées" : sont-ce des fusées éclairantes ou pas seulement ?
Enfin j'ai un gros doutes sur "torpilles" : qu'est-ce ?
Pour terminer, qui pourrait me confirmer que les "fusants" sont des antipersonnels à fragmentation et les "percutants" heu... autre chose...
J'imagine qu'au fur-et-à-mesure de mes lectures j'en trouverai d'autres...
Merci d'avance
Amitiés
Franck
Question de vocabulaire artillesque
Re: Question de vocabulaire artillesque
Bonsoir Franck,
Je ne suis pas spécialiste, mais voici quelques éléments de réponse : les marmites sont bien des obus de gros calibre. Les fusées peuvent être de signalisation ou éclairantes, mais il y a aussi ceci : Dispositif fixé sur un projectile, destiné à le faire exploser au moment ou à l'endroit voulu. (et Fusée percutante. Dispositif fixé sur un projectile destiné à le faire exploser quand il heurte le sol ou un obstacle).
Torpille : Bombe à ailettes lancée sur un objectif terrestre par un engin de tranchée ou par avion.
Enfin, le fusant : Obus qui éclate au-dessus du sol (par opposition au percutant...).
Les définitions sont tirées du Trésor de la Langue Française Informatisé.
Cordialement
Yves
Je ne suis pas spécialiste, mais voici quelques éléments de réponse : les marmites sont bien des obus de gros calibre. Les fusées peuvent être de signalisation ou éclairantes, mais il y a aussi ceci : Dispositif fixé sur un projectile, destiné à le faire exploser au moment ou à l'endroit voulu. (et Fusée percutante. Dispositif fixé sur un projectile destiné à le faire exploser quand il heurte le sol ou un obstacle).
Torpille : Bombe à ailettes lancée sur un objectif terrestre par un engin de tranchée ou par avion.
Enfin, le fusant : Obus qui éclate au-dessus du sol (par opposition au percutant...).
Les définitions sont tirées du Trésor de la Langue Française Informatisé.
Cordialement
Yves
- - Joel Huret -
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Re: Question de vocabulaire artillesque
Ce sujet a été déplacé de la catégorie Forum Pages du bibliophile vers la categorie Forum Pages d'Histoire : artillerie par - Joel Huret -
Re: Question de vocabulaire artillesque
Bonjour,Bonsoir Franck,
Je ne suis pas spécialiste, mais voici quelques éléments de réponse : les marmites sont bien des obus de gros calibre. Les fusées peuvent être de signalisation ou éclairantes, mais il y a aussi ceci : Dispositif fixé sur un projectile, destiné à le faire exploser au moment ou à l'endroit voulu. (et Fusée percutante. Dispositif fixé sur un projectile destiné à le faire exploser quand il heurte le sol ou un obstacle).
Torpille : Bombe à ailettes lancée sur un objectif terrestre par un engin de tranchée ou par avion.
Enfin, le fusant : Obus qui éclate au-dessus du sol (par opposition au percutant...).
Les définitions sont tirées du Trésor de la Langue Française Informatisé.
Cordialement
Yves
Merci pour vos précisions. Les "torpilles" pourraient donc aussi être des obus de mortier, voire des munitions de crapouillot ?... Si je comprends bien, les "fusants" sont des munitions antipersonnel de type schrapnel, destinées à exploser au-dessus des tranchées ?...
Toujours dans la même recherche de précision de vocabulaire dans les œuvres littéraires, cette fois sans lien avec l'artillerie (c'est pour ça que ma question n'était pas posée ici, mais bon...) : quelle différence y a-t-il entre une "tranchée" et un "boyau"? A priori ça n'en a pas, mais les auteurs que je découvre semblent attacher une certaine importance à la différenciation des deux. Une question de taille, de profondeur, de localisation dans les lignes, d'utilisation ?...
Amitiés
Franck
Re: Question de vocabulaire artillesque
Bonjour Franck,
Le nom de torpille, fut également donné aux nouveaux projectiles, munis de fusées à retard, avec la crise de l'obus "torpille" de 1885 et les essais qui furent fait sur le fort de la Malmaison en 1886.
Ces obus "nouvelle génération", chargés d'un explosif nitré extêmement puissant et bien plus que la poudre noire, avait la particularité de pénétrer profondément dans les terres et maçonnerie avant d'exploser, ce qui a remit totalement en question, le mode de construction de ces fortifications.
Comme le précise Yves, ce nom a été donné par exemple aux obus de mortier de 58 que l'on nommait "torpilles de 58".
Pour ce qui de la tranchée, cette dernière est plus un élément de combat, d'attente aménagé, en 1ère ligne, en 2ème et 3ème ligne, le boyau lui, est plus restreint qu'une tranchée, et sert bien souvent à la communication entre elles, où d'un ouvrage à l'autre.
Mais il va de soit, qu'un boyau reste de toute façon une tranchée.
Amicalement
Florian
Le nom de torpille, fut également donné aux nouveaux projectiles, munis de fusées à retard, avec la crise de l'obus "torpille" de 1885 et les essais qui furent fait sur le fort de la Malmaison en 1886.
Ces obus "nouvelle génération", chargés d'un explosif nitré extêmement puissant et bien plus que la poudre noire, avait la particularité de pénétrer profondément dans les terres et maçonnerie avant d'exploser, ce qui a remit totalement en question, le mode de construction de ces fortifications.
Comme le précise Yves, ce nom a été donné par exemple aux obus de mortier de 58 que l'on nommait "torpilles de 58".
Pour ce qui de la tranchée, cette dernière est plus un élément de combat, d'attente aménagé, en 1ère ligne, en 2ème et 3ème ligne, le boyau lui, est plus restreint qu'une tranchée, et sert bien souvent à la communication entre elles, où d'un ouvrage à l'autre.
Mais il va de soit, qu'un boyau reste de toute façon une tranchée.
Amicalement
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
Re: Question de vocabulaire artillesque
D'accord, tout cela est fort clair. Merci infiniment à vous deux !
Je pense que j'aurai d'autres questions de ce genre avec mes prochaines lectures...
Franck
Je pense que j'aurai d'autres questions de ce genre avec mes prochaines lectures...
Franck
Re: Question de vocabulaire artillesque
Bonsoir Franck
Bonsoir à tous
Effectivement , comme nous le dit Florian , un boyau reste une tranchée .
Définition du boyau dans les manuels d'Infanterie de l'époque :
Bien amicalement
Marpie
Bonsoir à tous
Effectivement , comme nous le dit Florian , un boyau reste une tranchée .
Définition du boyau dans les manuels d'Infanterie de l'époque :
Bien amicalement
Marpie
Re: Question de vocabulaire artillesque
Rebonsoir à tous
Pour les appellations des obus par nos poilus , j'ai noté :
Obus de 75 : Distribution
77 : Miaules
120 : Pétard ou Pipe
150 : Gros noir
210 : Intendance ou Métro ou Ravitaillement
280 : Charles Humbert
305 : Train de permissionnaires
420 : Marmite
(Source : Le vocabulaire du Poilu , éditions Hannequin 1917 )
Bien amicalement
Marpie
Pour les appellations des obus par nos poilus , j'ai noté :
Obus de 75 : Distribution
77 : Miaules
120 : Pétard ou Pipe
150 : Gros noir
210 : Intendance ou Métro ou Ravitaillement
280 : Charles Humbert
305 : Train de permissionnaires
420 : Marmite
(Source : Le vocabulaire du Poilu , éditions Hannequin 1917 )
Bien amicalement
Marpie
Re: Question de vocabulaire artillesque
Merci pour votre aide.
Je comprends mieux le sens de "boyaux" (rien que le terme, dans ce contexte, évoque l'état d'esprit des poilus, un rien scatologique peut-être !), c'est à dire petite tranchée de transit.
Pour les obus, que ce soit dans "Ceux de 14" ou "Les croix de bois", le terme "marmites/marmitages" semble générique. Les termes "Charles Humbert" (manifestement eut égard à la physionomie du personnage !) ou "Intendance" ne me sont jamais apparus, mais ma culture livresque sur le sujet est très en-deçà de celle de nombreux membres ici... Toutefois j'émets l'opinion qu'ils n'ont pas été autant utilisés que "marmites", la rédaction d'un tel ouvrage en plein conflit ne pouvant refléter une généralité, comme tout ouvrage rédigé à chaud de nos jours encore...
Autre question : plusieurs termes désignent des abris construits, et j'ai un peu de mal à faire la différence concrète entre ce qu'ils désignent : cagnat, guitoune, etc.
Amitiés
Franck
Je comprends mieux le sens de "boyaux" (rien que le terme, dans ce contexte, évoque l'état d'esprit des poilus, un rien scatologique peut-être !), c'est à dire petite tranchée de transit.
Pour les obus, que ce soit dans "Ceux de 14" ou "Les croix de bois", le terme "marmites/marmitages" semble générique. Les termes "Charles Humbert" (manifestement eut égard à la physionomie du personnage !) ou "Intendance" ne me sont jamais apparus, mais ma culture livresque sur le sujet est très en-deçà de celle de nombreux membres ici... Toutefois j'émets l'opinion qu'ils n'ont pas été autant utilisés que "marmites", la rédaction d'un tel ouvrage en plein conflit ne pouvant refléter une généralité, comme tout ouvrage rédigé à chaud de nos jours encore...
Autre question : plusieurs termes désignent des abris construits, et j'ai un peu de mal à faire la différence concrète entre ce qu'ils désignent : cagnat, guitoune, etc.
Amitiés
Franck
Re: Question de vocabulaire artillesque
Bonjour,
Petite anecdote, je me souviens de mon grand-père, racontant ses faits de guerre, parlait souvent de "l'Eugène qui tonne", il parlait en fait du canon de 75 mm qui tirait à obus à charge nitrée (Mélinite), et c'est le prénom de M. Turpin, celui qui a découvert les propriétés explosives de l'acide picrique et le procédé pour couler la Mélinite dans le corps des obus.
Les obus explosifs de 75 étant chargés à la Mélinite en grande partie.
Je n'ai pas eu le temps de vérifier par la suite, si l'on retrouvait quelque part cette même appellation.
Cagnat, guitoune, c'est la même chose, idem pour gourbi.
Ceal désigne bien souvent un abri que personne n'habiterait en temps de paix, mais qui en temps de guerre, s'avère être un palace pour certains.
Amicalement
Florian
Petite anecdote, je me souviens de mon grand-père, racontant ses faits de guerre, parlait souvent de "l'Eugène qui tonne", il parlait en fait du canon de 75 mm qui tirait à obus à charge nitrée (Mélinite), et c'est le prénom de M. Turpin, celui qui a découvert les propriétés explosives de l'acide picrique et le procédé pour couler la Mélinite dans le corps des obus.
Les obus explosifs de 75 étant chargés à la Mélinite en grande partie.
Je n'ai pas eu le temps de vérifier par la suite, si l'on retrouvait quelque part cette même appellation.
Cagnat, guitoune, c'est la même chose, idem pour gourbi.
Ceal désigne bien souvent un abri que personne n'habiterait en temps de paix, mais qui en temps de guerre, s'avère être un palace pour certains.
Amicalement
Florian
S'ensevelir sous les ruines du fort, plutôt que de se rendre.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.
La munition n'a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes.
Si j’avance, suivez-moi ; si je meurs, vengez-moi ; si je recule, tuez-moi.