Matériel automobile de l’Aéronautique réceptionné en province – par quels centres ?

[thierry767]

Bonsoir à tous,

Du milieu de 1912 au début de 1916, l’Aéronautique a réceptionné à Chalais-Meudon un grand nombre – environ 1 500 – de véhicules automobiles "techniques"» (hors voitures de tourisme). Le site, en la personne de son chef d’établissement, s’est retrouvé de loin le plus gros consommateur de cartes grises et d’immatriculations civiles de Seine-et-Oise.

Cela, c’était pour les constructeurs automobiles de la région parisienne, Renault, Panhard, Brasier, Charron, De Dion-Bouton, Ariès, Clément Bayard, … Pas de Peugeot ni de FIAT, fournisseurs par exemple des si spécifiques breaks d’escadrilles. Je fais l’hypothèse qu’à constructeur non parisien ou étranger, réception organisée en province. Mais sur quel(s) site(s) de l’Aéronautique ?

L’historique qui débute le guide sur les Archives de l’Aéronautique https://horizon14-18.eu/wa_files/archiv ... taire.pdf liste à la page 14 trois groupes disposant en 1912 de centres assurant formation, entretien et réparation :

- Groupe de Paris : centres de Chalais-Meudon, Douai et Etampes ;
- Groupe de Reims : Châlons, Reims, Toul, Epinal et Belfort ;
- Groupe de Lyon : Avord [Cher] et Pau.

La guerre fait exclure une bonne moitié des candidats, Pau est éloignée. Selon les capacités connues d’un site ou d’un autre en matière industrielle, est-ce que certains seraient plus plausibles que d’autres – voire avérés -, par rapport à un Peugeot de Sochaux et alentours ou un FIAT de Turin ?

Merci si un forumeur a un début de réponse.

Bien cordialement,

Thierry

[loloastre]

Bonjour Thierry,
Voici une piste (trouvée par hasard) : le parc automobile d'organisation de Lyon (P.A.O.L.), qui était chargé, entre autres, de "centraliser […] le matériel provenant des différentes sources de production", grâce à "la proximité d'importantes usines de construction automobile".
Ce parc avait des annexes :
- une à Sochaux, "spécialement chargée des mouvements de matériels occasionnés par les usines de l'Est" ;
- à Turin et Tarente, "chargées des mouvements d'Italie".
source : Automobilia : l'automobile aux armées, n°30 - juillet 1918, pages 15 à 17, L'Argonnaute (La Contemporaine), gallica.bnf.fr
lien : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... /f23.item#
Cordialement
loloastre

[thierry767]

Bonjour Loloastre,

Pardon pour cette réponse très tardive, j'ai surveillé le sujet après avoir lancé le fil, rien ne venait et j'ai arrêté de le suivre...

Merci pour l'hypothèse et surtout pour le lien avec l'article de Gallica. Je connais bien sûr le parc automobile de Lyon et son annexe de Sochaux - et ignorait l'existence de celles de Turin et de Tarente !

Mais, si je vois bien ces parcs constituer des convois complets - c'était leur première attribution - et immatriculer les véhicules qui passaient entre leurs mains, je ne vois pas ceux-ci recevoir des véhicules et les ré-équiper "façon Aéronautique". En particulier s'il s'agissait de préparer des breaks d'escadrilles, je ne vois qu'un centre de l'Aéronautique pour savoir s'occuper de l'opération. Sinon le passage par Chalais-Meudon pour les 1 500 véhicules que j'ai recensés n'aurait pas eu lieu d'être et tout se serait passé au parc de Versailles distant de 10 kilomètres. C'est mon explication faute de mieux...

Merci encore pour votre réponse, l'article de l'Automobile aux Armées, et bien cordialement,

Thierry

[ALVF]

Bonsoir,

Voyez aussi le livre de A.J. Navarre "Les Services automobiles pendant la guerre" - Delagrave-1919. On trouve beaucoup de détails, tels que:
-la réception des véhicules Fiat s'est faite longtemps à Modane où se trouvait un officier du Service Automobile.
-ensuite, le Parc automobile de Lyon installe une Annexe à Turin le 3 novembre 1917 (Cne Dessirier) avec mission de stocker les matériels Fiat pour les faire expédier par ordres ministériels sur des destinations diverses (France, Italie, Armée d'Orient).
-le matériel destiné à l'Armée d'Orient est expédié par chemin de fer jusqu'à Tarente (gîte d'étapes du Service automobile) pour être embarqué vers l'Orient.
Cordialement,
Guy François.

[Yv']

Bonjour à tous,

Il me semble que ce document n'a pas encore été signalé :
Organisations successives des transports aux armées / capitaine Roumanet (1930)
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9610475n/f1

Page 84, les « parcs automobiles d'organisation » : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9610475n/f92

Cordialement,
Yves

[thierry767]

Bonsoir à tous,

Bien content que le fil reparte… Merci à Guy pour l’information sur Fiat et Modane, il faut toujours avoir ses classiques en tête.

Merci Yves aussi pour le lien avec le fascicule du capitaine Roumanet sur le transport aux armées, Rémy Porte le cite effectivement parmi les sources de son ouvrage à lui, mais il fallait le dénicher.
L’historique 1807-1875 est intéressant, même chose pour les chapitres sur l’organisation du Train et des E.T.E.M.
Sur les sujets qui nous intéressent ici plus particulièrement :

- pp. 42-44, les détails sur la réquisition et la concentration ;
- pp. 62-69, l’organisation du S.A. sur le terrain, la composition des sections RVF, SS ; pp. 73-75, le détachement du Quartier Général ;
- pp. 79-80, la doctrine sur les réparations ;
- pp. 81-88, les parcs (dans leur ensemble).

Les chapitres sur l’essence (pp. 88-91) et les bicyclettes (pp. 91-93) sont aussi intéressants, ne serait-ce que pour apprendre que les vélos étaient immatriculés avec le numéro de la division d'Infanterie plus un numéro matricule inscrits sur le cadre !

Incidemment, je remarque que des activités du parc d’organisation de Versailles – de loin le plus important – listées page 85, même si très variées, aucune ne se rapportait au matériel roulant de l’Aéronautique. J’en suis toujours à mes réceptions faites localement dans les établissements de l’Aviation, à Meudon et ailleurs.

Cordialement,

Thierry