MdL pilote Hubert CAHEN d'ANVERS

Aéronautique, unités, avions & aviateurs
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Yv'
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Re: MdL pilote Hubert CAHEN d'ANVERS

Message par Yv' »

Bonsoir,

Oui, mais Daniel a bien trouvé cet homme dans la classe 1899 ! De plus REIMBERT est un nom plutôt rare (geopatronyme donne seulement 12 naissances entre 1891 et 1915).

Voici ce que l'on peut lire dans son dossier de Légion d'Honneur :
« Engagé volontaire pour 4 ans le 16 décembre 1897 à la Rochelle (Charente Inférieure). A été compris sur la liste de recrutement de la classe de 1899 de la subdivision de la Seine (2e bureau) n° 601 à la liste matricule. »

http://www2.culture.gouv.fr/public/mist ... 1=REIMBERT

Cordialement,
Yves
Rutilius
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MdL pilote Hubert CAHEN d'ANVERS.

Message par Rutilius »

Bonsoir,

Le n° matricule 601 mentionné dans l’état signalétique et des services figurant dans dossier Légion d’hon-neur constitué au nom d'Ernest Jean Marie REIMBERT est manifestement erroné. Il fut en effet attribué à Fernand Alexandre Julien MANU, né le 25 février 1879 à Paris (XXe Arr.) et décédé le 25 janvier 1906 à Paris (VIIe Arr.).


MANU F.-A.-J. -  .JPG
MANU F.-A.-J. - .JPG (75.03 Kio) Consulté 1416 fois
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Yv'
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Re: MdL pilote Hubert CAHEN d'ANVERS

Message par Yv' »

Bonjour Daniel, bonjour à tous,

Attention, le n° 601 concerne la « liste matricule », que l'on retrouve parfois avec les engagés volontaires.

Bernard Sonneck avait donné des explications à ce sujet il y a trois ans ici :
viewtopic.php?f=12&t=21919

Bonne journée.
Yves
Rutilius
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MdL pilote Hubert CAHEN d'ANVERS.

Message par Rutilius »

Bonjour Yves,
Bonjour à tous,

Diantre ! j’aurais dû m’en souvenir ! Merci pour ce rappel. J’observe néanmoins que le matricule des engagés volontaires inscrits sur la liste matricule était le plus souvent précédé des lettres « L.M » ou « L.m. ».

Au cas présent, je demeure persuadé qu’Ernest Jean Marie REIMBERT fut bien rattaché a posteriori par le 2e Bureau de la Seine à la classe 1924, sans doute par mesure d’ordre, pour corriger son omission initiale, d’où la mention de son nom sur la liste complémentaire se rapportant à la classe 1899.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Lucien Morareau
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Re: MdL pilote Hubert CAHEN d'ANVERS

Message par Lucien Morareau »

Bonjour,

Je tiens à préciser que les initiales LM affectées à ces catégories de soldats et qui se trouvent être aussi les miennes, ne veulent pas dire que je suis pour quelque chose dans ce maquis administratif...

Plus sérieusement, merci à tous de vos efforts.

Par ailleurs, pour les listes à venir, je démarrerai à chaque fois un nouveau sujet.

Merci encore et à très bientôt pour de nouvelles aventures.

LM
Lassaque
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Re: MdL pilote Hubert CAHEN d'ANVERS

Message par Lassaque »

Bonsoir Lucien
Bonsoir à tous
Pour répondre à votre message du 8-10, voici une petite notice sur Henri LECOMTE :
Henri Lecomte est né le 1er février 1885 à Auxonne (Côte d'Or), la ville dont sa mère était originaire. Elle avait choisi d'accoucher dans sa famille plutôt qu'à Bourg (Ain) où son mari était lieutenant au 23è rég. d'infanterie.
Dans sa vingtième année, Henri Lecomte habite à Toul, son père étant alors chef de bataillon au 69è rég. d'infanterie. De la classe 1905 (matricule n° 1 451 du recrutement de Nancy-Toul), il effectue son service militaire de 1906 à 1909 au 146è rég. d'infanterie à Toul et il est libéré comme lieutenant de réserve.
Il présente alors le concours d'entrée à la toute nouvelle école supérieure d'aéronautique et de construction mécanique de Paris, concours du niveau de celui de l'école polytechnique. Il est reçu et, de novembre 1909 à juillet 1910, il appartient à la première promotion de l'école. Dès sa sortie avec un diplôme d'ingénieur, Henri Lecomte rejoint l'école de pilotage Blériot de Pau-Caubios et il obtient son brevet de pilote-aviateur le 7 décembre 1910 (brevet n° 320 de l'Aéro-club de France).
En février 1911, il reprend les Ateliers vosgiens d'industrie aéronautique (AVIA) de l'ingénieur Auguste-Charles Roux créés à Saint-Dié (Vosges) en 1909 et qui ont fait faillite. L'entreprise est relancée sous le nom d'Ateliers aéronautiques de l'Est.
En juillet, un prototype de monoplan effectue ses premiers essais sur le terrain de Sainte-Marguerite à Saint-Dié mais ils ne sont pas satisfaisants au point que l'appareil soit présenté au grand concours d'aviation militaire d'octobre 1911 à Reims, concours auquel Henri Lecomte s'était inscrit dès la fin de 1910.
De 1912 à 1914, les AEE construisent plusieurs prototypes d'avions et de planeurs qui volent à partir de leur terrain privé à Varangéville (à 6 km au sud-est de Nancy). Un monoplan à moteur Viale de 30-35 HP est détruit le 31 mars 1912 plaqué au sol par un remous, d'une hauteur de 20 mètres, Henri Lecomte étant commotionné dans l'accident, la queue de l'appareil lui étant retombée dessus.
Le 30 août 1912 a lieu le premier vol d'un monoplan rapide à Varangéville. Il capote à l'atterrissage mais Lecomte est indemne.
En septembre, il crée une école de pilotage à Varangéville, pour laquelle il avait en projet un monoplan-école à deux places côte à côte.
Lecomte pilotait lui-même lors des vols d'essai de ses avions et sera plusieurs fois blessé dans des accidents plus ou moins sévères, entre autres le 10 février et le 13 juillet 1913, pendant les essais d'un prototype de monoplan rapide à moteur de 70 HP.
Mobilisé en août 1914 au 346è rég. d'infanterie le lieutenant Lecomte rejoint Melun où il reçoit le commandement de la 5è section de mitrailleuses (de la compagnie hors-rang du régiment). Le 346è est alors dirigé sur le front de Lorraine et il est engagé dans les combats des Hauts de Meuse (Lironville et Bois-le-Prêtre).
Sa demande de passage dans l'aéronautique est acceptée et, le 18 novembre 1914, le Lt. Lecomte quitte le 346è pour l'école de pilotage d'Avord (Cher).
Une fois breveté militaire (la date et le n° de son brevet n'ont pas été retrouvés) sur avion Caudron, il passe à l'école de Pau pour perfectionnement. Il arrive à la Réserve générale d'aéronautique le 21 mars 1915 et complète son instruction sur Caudron tandis que le soldat Gorges Maniquet (mécanicien Caudron) lui est affecté comme mécanicien en premier.
Enfin, le 17 avril 1915, le Lt. Lecomte part pour Villers-lès-Nancy où est basée l'escadrille C.42, commandée par le Cne. Delanney (celui-ci sera remplacé le 1er août par le Cne. Thénault). L'escadrille, de formation récente (elle est définitivement constituée le 26 mars 1915) fait partie du service aéronautique du détachement d'armée de Lorraine. En 1915-16, la C.42 sera successivement affectée à la 74è div. d'infanterie puis à la 2è div. de cavalerie.
A partir du 21 avril 1915, le Lt. Lecomte vole sur monomoteurs Caudron G.3 avec Maniquet comme mitrailleur puis ils vont tous les deux effectuer du 11 au 20 août leur transformation sur bimoteur Caudron G.4.
Le 26 avril 1916, volant avec Maniquet comme mitrailleur, le Lt. Lecomte obtient une victoire sur un biplace ennemi qu'il force à atterrir dans nos lignes, près de Saint-Nicolas de Port. Les deux aviateurs sont capturés mais ont eu le temps d'incendier leur appareil. Cette victoire lui vaut une citation à l'ordre du DAL le 19 mai 1916 (JORF du 19 juin 1916, page 5388) :
LECOMTE (Henri, Alfred), lieutenant commandant d'une escadrille : officier de grande valeur. Excellent et ancien pilote, joignant à un courage remarquable un calme et un sang-froid hors pair. A attaqué un fokker à courte distance et l'a forcé à atterrir dans nos lignes en en le dominant et en l'empêchant de s'échapper jusqu'à 150 mètres du sol, montrant dans ce combat une énergie et une habileté au-dessus de tout éloge.
Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre avec palme.
(Noter que le soldat Maniquet avait déjà obtenu pour ce combat une citation à l'ordre de l'armée le 3 mai 1916 -JORF du 14 juin 1916, p. 5225-)
Le 21 avril 1916, le Lt. Lecomte succède comme commandant de la C.42 au Cne. Thénault, nommé au commandement de l'escadrille N. 124, future escadrille Lafayette. Il est promu capitaine le 5 juillet (?) 1916.
Le 24 septembre 1916, un avion Caudron G.4 de la C. 42 piloté par le Cne. Lecomte avec le caporal Maniquet comme mitrailleur ne rentre pas d'un vol de barrage sur les lignes.
En fait, vers 9h 30, le Cne. Lecomte aperçut un monoplan ennemi au-dessus d'Amance, volant vers Nancy et il l'attaqua pour le chasser vers ses lignes. Le combat eut lieu entre Pettoncourt et Attilloncourt. Lecomte attaqua l'Allemand à six reprises mais au bout de dix minutes de combat, on vit l'appareil français descendre de mille mètres en vrille puis de deux autres mille mètres en feuille morte. Le pilote devait alors être mort ou grièvement blessé. A 150 m du sol, l'avion s'embrasa puis s'écrasa dans les lignes ennemies au sud de Grémecey (8 km à l'ouest de Château-Salins) devant les positions du 325è rég. d'infanterie.
Les Allemands trouvèrent le corps du Cne. Lecomte à cinq mètres de son appareil sous lequel se trouvait celui du Cpl. Maniquet. Ils furent enterrés ensemble dans la forêt de Grémecey et les Allemands rendirent les honneurs militaires.
A la date du 24 septembre :
- Le JMO du détachement d'armée de Lorraine mentionne qu'à la suite d'un combat de 10 minutes un avion français tombe dans les lignes ennemies au sud de la forêt de Grémecey.
- Le JMO de la 59è div. d'infanterie précise qu'un avion français tombe en feu vers 9h 50 à 300 mètres à l'est d'Attilloncourt.
- Le compte-rendu quotidien des activités et opérations aériennes précise en outre que le Cne. Lecomte a attaqué un avion allemand au-dessus des monts d'Amance et que son Caudron serait tombé à une dizaine de km au nord-est.
Néanmoins, les deux aviateurs tués sont répertoriés après-guerre comme tombés en forêt d'Eschen (Eschen était le nom allemand de Fresnes-en-Saulnois), ce qui est cohérent. Il n'est d'ailleurs pas impossible que "forêt de Grémecey" en français et "Eschen Wald" (Forêt d'Eschen) en allemand désignent le même lieu.
Une citation du 17 octobre 1916 à l'ordre de la VIIIè armée lui est attribuée (JORF du 30 mars 1917, p. 2219):
LECOMTE, capitaine commandant d'une escadrille : officier de haute valeur. Parfait pilote, joignant à une joyeuse bravoure une très grande connaissance des choses de l'air. Commandait avec autorité une escadrille dont il obtenait le meilleur rendement. Est tombé dans un combat aérien le 4 (sic) septembre 1916. Déjà cité à l'ordre de la 2è D.C. et à l'ordre de l'armée.
Le caporal Maniquet est lui aussi cité pour ce combat (mêmes références de publication).
Il n'a pas été trouvé de mention de ce combat dans les publications relatives à l'aéronautique allemande.
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Lucien Morareau
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Re: MdL pilote Hubert CAHEN d'ANVERS

Message par Lucien Morareau »

Bon, après ça, il n'y a plus qu'à tirer l'échelle ! A part la pointure de ses chaussures, il n'y a rien à rajouter.

Blague mise à part, il est quand même affolant de pouvoir ainsi reconstituer un parcours sinon une vie, principalement à partir de documents et d'informations disponibles sur la toile.

Merci en tout cas M. Lassaque pour cette magistrale démonstration.
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