Cexu qui restent en escadrille et les autres.....

[fab92]

Bonjour

Dans le cadre de mes consultations au SHD plus particulièrement pour l'historique de la C17, je suis tombé sur 3 cas intéressants (correspondance diverse 1ère Armée 19N24X).
En mars 1915, 3 observateurs quittent l'escadrille:
- Un sur sa demande car "craignant de n’être pas à hauteur de sa tâche", il demande à être affecté à une batterie de 75;
- deux autres observateurs ont un faible niveau nécessitant leur départ de l'unité. Ils sont "incapable de rendre des Services comme observateur dans une Escadrille d’Armée ou de Corps d’Armée" ou "Son instruction militaire générale a été jusqu’ici insuffisante". Le premier retournera dans un Rgt d'Art lourde et le second demande une affectation comme mitrailleur bombardier dans un groupe de bombardement.

Si on parle beaucoup de la formation des équipages (GDE, Cazaux...), de l'attrait de l'aviation, peu d'écrits si je ne m'abuse traite de la question de ceux qui partent des escadrilles. je pense que ces cas ne sont pas isolés.

Dans ce cadre, ces départs volontaires ou non sont-ils limités au début de la guerre (nous sommes en mars 1915) ? un pilote ou un observateur doit passer du temps dans les écoles alors que le front a besoin d'équipages. Ce besoin pourrait avoir fait changer les exigences vis-à-vis des les équipages?
quelles ont été les mesures pour garantir la fidélisation des équipages tout au long de la guerre et celles pour pallier l'insuffisance du niveau de certains (hors les périodes d'instruction faites pendant les repos des escadrilles retirées du front ou encore celles données lorsque la météo n'était pas bonne. Et les directives des EM pour ces périodes sont nombreuses...),

Merci de vos réponses

Cordialement
Fabrice

[fredo64]

bonjour Fabrice.


pour mémoire, quelques uns des premiers militaires voués à devenir pilotes n'y sont pas parvenus : Lucas-Girardville et Largier par exemple, à une époque où obtenir le brevet ACF était pourtant encore très accessible. en revanche, durant le conflit, des borgnes, des manchots, des unijambistes ont été maintenus en service ...

sans vouloir vous froisser, j'ai envie de répondre que cela relève d'une double logique, la proportionnalité mathématique et la nature humaine :
- les besoins en personnel augmentant dans le temps, le nombre de postulants à l'aviation a forcément augmenté. donc, sans même avoir besoin de durcir le barème de sélection, du moins dans un premier temps, le nombre de non-admis a très certainement dû suivre la même tendance.
- le cursus de formation est une succession d'étapes auxquelles il faut pouvoir satisfaire : l'élève qui s'avère incapable de répondre à cette exigence se trouve forcément exclu du parcours initial, réorienté ou radié. de la même façon, augmentez le nombre d'entrants, vous augmenterez le nombre d'exclus.
- une fois mis en conditions opérationnelles, le pilote est-il apte à remplir sa mission ? cet aspect ne peut être observé et jugé qu'une fois affecté en escadrille ... tant par la hiérarchie que par le pilote lui-même. et là encore, les règles de proportionnalité s'appliquent.

le "déchet" a donc dû augmenter dans le temps (peut-être davantage au stade de l'admission ou en écoles que plus tard, en escadrilles). mais une analyse complète nécessiterait de disposer de tous les chiffres. or, mis à part le nombre total de pilotes brevetés, je ne crois pas que les archives puissent nous aider dans ce sens. à la limite, il serait peut-être possible d'estimer le nombre de pilotes radiés du PN : cela pourrait permettre de tracer une courbe dans le temps, sans toutefois être certain qu'elle soit juste et, surtout, sans pouvoir y opposer systématiquement les motifs ayant servi de justification.


quant à la fidélisation des équipages, on peut évoquer :
- les mesures financières officielles (solde à l'air, prime à l'atterrissage, bonification des temps de service aérien) et officieuses (primes à la victoire aérienne "sponsorisées") ;
- le mode de vie en escadrilles (logement, nourriture, avancement, récompenses, etc.).
sans compter la renommée liée au statut de pilote ...


cdlt,
Fred

[Lucien Morareau]

Bonsoir,

Je vais, si vous me le permettez, rajouter mon grain de sel...

Comme le savent certains, je passe " à la moulinette", les 16 261 brevetés français qui ont ou auraient pu servir pendant la GG.

Une chose m'étonne un peu, c'est le nombre non négligeable de radiations du PN intervenant presque immédiatement après l'obtention du brevet... Les raisons ne sont pas données et je n'ai aucune explication cohérente à fournir. C'est une constatation, sans plus.

Cela dit, on peut logiquement penser que dans la plupart des cas, si l'autorité militaire a sanctionné la fin de la formation par la délivrance du brevet, la décision de quitter le PN a du être prise par l'intéressé lui-même...

Pourquoi ? là non plus je ne sais pas répondre...

[yvo35]

Bonjour,

C'est quoi le "PN"??

[fredo64]

bonsoir.

désolé, l'habitude ...
PN = personnel navigant. à l'inverse, les rampants font partie du PNN = personnel non-navigant.

cdlt,
Fred

[CTP]

Bonjour à tous

Je me suis déjà fait prendre à généraliser mais j'essaye encore de présenter quelques exemples.

Sur la fidélisation, ses aspects financiers.
-Solde d'un pilote:
1) Solde d'un pilote, sergent, en août 1918
1 Solde et supplément: 171
2 Rappel de solde
3 Rappel ind. de combat du 26/2 au 20/7
4 Ind. de combat du 21/7 au 20/8: 12
5 Ind. de cherté de vie
6 Ind. Pour usure d’effets 30
7 Ind. pour charge de famille
8 Ind de fonction 120
9 Prime d’alimentation à 6.24
90.72
10 Rappel dif.P.A. du 18/7 au 31/7 à 0.18
11 Entrée en campagne
12 Entretien du harnachement
13 Première mise d’équipement
14 Prime de tabac 1.55
Total 431.27
A déduire 8 en timbre
423.27 en espèces

En septembre 1918: Reste net 307.51
En octobre 1918: Reste net 363.73
Pour comparaison, prix du beurre 10 à 12 f le kilo, farine 50f les 100kg, sabots 3 f la paire en promotion, litre de vin: 3 à 3,5f.

- Primes
On a déjà évoqué sur ce forum le Million Michelin. Sans pouvoir préciser le détail des versements.
Deux exemple: un chasseur: Coadou. Un bombardier: Gignoux
Des primes étaient distribuées lors des Missions spéciales.
Souvent évoquées sans que j'ai pu retrouver un papier les détaillant, les primes aux victoires.

Sur les démissions ou rétrogradations.
Le JMO de la MF 29 est à lire. C'est Happe, et ce n'est peut-être pas représentatif mais.
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... m_rotate=F

Cordialement
Claude