Mort du Lieutenant Pique

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guironnet
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Re: Mort du Lieutenant Pique

Message par guironnet »

Bonjour,

Trouvé dans le JMO de la 47eme DI à la date du 12 juin 1918 :

Image

(26 N 356/4)

Il s'agit du Lieutenant Jacques Jean Eugène Pique, du 2eme Groupe d'aviation, venant du 410eme RI.

Cordialement.
Michel Guironnet

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Lassaque
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Re: Mort du Lieutenant Pique

Message par Lassaque »

Bonjour à tous,
Voici ce que j'ai pu rassembler sur lui :
Jacques PIQUE a 20 ans (né à Vitré en 2-1894) et il est étudiant en médecine lors de la déclaration de guerre.
Appelé avec la classe 1914, il est incorporé le 11-9-1914 au 47è reg. d'infanterie à Paramé, près de Saint-Malo où est resté le dépôt du régiment parti pour le front en Argonne. Pendant trois mois, il y reçoit son instruction militaire élémentaire.
Nommé aspirant le 2-1-1915, il est affecté au 2è reg. d'infanterie dont le dépôt est à Granville (Manche) puis passe au 410è reg. d'infanterie le 21-3-1915 lors de la formation au camp de Coëtquidan de ce régiment qui rejoint le camp de Mailly pour la concentration de la 151è div. d'infanterie.
Le 410 est successivement engagé dans la Somme et en Champagne puis Jacques PIQUE est promu sous-lieutenant à titre temporaire pour la durée de la guerre le 30-8-1915. Le régiment est engagé à partir de septembre dans l'Argonne où, pendant plusieurs mois, il livre de durs combats. Le S/Lt Pique est cité à l'ordre du régiment le 30-3-1916 (texte non retrouvé) et décoré de la croix de guerre.
Après un séjour en secteur à Verdun où il compte à la 6è compagnie, celle-ci est renumérotée 8è compagnie et passe au dépôt divisionnaire à Veel (Meuse). Le S/Lt Pique y est chargé de l'instruction, notamment des recrues provenant du dépôt régimentaire du 410è, resté à Coëtquidan. Il est promu sous-lieutenant de réserve à titre définitif le 4-11-1916.
Le S/Lt Pique est mis à la disposition de l'aéronautique en qualité d'observateur le 26-3-1917.
Il arrive au GDE, division observation le 4-4-1917 puis est envoyé le 2-5 en instruction à l'école de tir aérien de Cazaux, l'observateur étant occasionnellement mitrailleur.
De là, il est affecté pendant quelques mois à la 2è réserve de ravitaillement aéronautique à Saint-Cyr. Il est promu lieutenant à TD le 30-8-1917.
Enfin, il est affecté à l'aéronautique de la Xè armée en Italie comme observateur à l'escadrille Sop. 36 qu'il rejoint le 31-12-1917 sur le terrain de Castello di Godigo, à 30 km au nord de Padoue. La Sop 36 est escadrille organique de la 47è div. d'infanterie (du 31è corps d'armée); elle est commandée par le capitaine René Contal et vole sur biplaces d'observation Sopwith 1 A2.
A peine le Lt Pique y est-il arrivé que le terrain est attaqué par l'aviation ennemie et reçoit vingtaine de bombes qui détruisent deux avions (2-1-1918).
De janvier à avril, l'escadrille travaille au profit de l'artillerie divisionnaire 47 et, plus particulièrement pour réglage de tirs du 9è groupe du 113è rég. d'artillerie lourde doté de canons de 105 mm courts Schneider.
Le 25-2-1918, un nouveau bombardement de Castello cause cette fois des pertes humaines et la Sop 36 se transporte le 28-2 sur le terrain de San Pietro in Gù, à 25 km au NNW de Padoue.
La Xè armée est rappelée précipitamment en France en avril 1918 au moment des grandes offensives allemandes en Flandres et dans la Somme.
Quittant l'Italie le 11-4, la Sop. 36 effectue un long périple avant de rejoindre Etampes (S & O) où elle est au repos du 16 au 20-4.
L'escadrille rejoint ensuite le front de la Somme et la 47è div. d'infanterie, rattachée retour d'Italie à la Vè armée (20è corps), qui tient le secteur Canaples-Villers-Bocage. La Sop. 36 s'installe le 22-4 sur le terrain de Bettencourt-Rivière (12 km au NW d'Amiens) après une escale sur le terrain de Gamaches (Somme) les 21/22-4.
Par ordre du 28-4, la Sop. 36 suit la 47è div. d'infanterie, réaffectée la veille à la Xè armée. L'escadrille est dirigée dans un premier temps sur le terrain de Fienvillers (Somme) d'où elle travaille du 30-4 au 5-5 puis elle se transporte sur le terrain de Bouquemaison (Somme) d'où elle travaille du 5 au 16-5-1918 et ensuite à Tangry (Pas de Calais) d'où elle travaille du 16-5 au 1-6.
La poussée allemande entraîne des replis successifs de l'escadrille qui est basée :
1/2-6 à Vignacourt (Somme)
2/3-6 à Pontoise
3/5-6 à Rozay-en-Brie
La 47è div. d'infanterie passant le 5-6-1918 de la Xè à la VIè armée, rattachée au 7è corps d'armée, la Sop. 36, affectée à l'aéronautique du 7è CA, reçoit l'ordre de rejoindre le terrain de May-en-Multien (terrain proche du hameau du Plessy-Placy) le 6-6-1918.
L'escadrille effectue des missions de réglage d'artillerie et des missions de jalonnement du champ de bataille pour renseigner le commandement sur l'évolution des positions des troupes.
Le 12-6-1918, le GC 21 est chargé de la protection des avions de réglage sur le front du 7è CA. Mais les patrouilles du GC 21 ne peuvent être partout et deux avions de la Sop. 36 partent pour le front de la 47è div. d'infanterie, l'un (Pilote caporal Mathieu et observateur lieutenant Pique) chargé de protéger l'avion de réglage (Pilote sergent Chatagnon et observateur lieutenant Krieg). Les Sopwith sont attaqués par un groupe de cinq monoplaces ennemis et l'avion de protection fait face mais il est débordé. L'avion de réglage parvient à le dégager et un Allemand aurait été vu tomber dans ses lignes (Une victoire homologuée reconnue aux deux équipages mais il n'a pas été possible de la vérifier). Bien que criblé de balles, le Sopwith n° 3456 parvient à rentrer dans nos lignes et se pose en campagne près de la ferme de Cerfroid à Chézy-en-Orxois (Aisne). Le pilote est indemne mais le Lt Pique a été tué d'une balle au front pendant le combat. Il est inhumé dans le cimetière militaire de Chézy.
Il est cité à l'ordre de la VIè armée du 12-7-1918 :
PIQUE (Jacques-Jean-Eugène), lieutenant du 410è (après rectification) rég. d'infanterie, détaché à l'escadrille ... 36 : observateur d'une audace et d'une énergie peu commune qui a toujours accompli, avec la plus haute conscience, toutes les missions qui lui étaient confiées. Etant chargé de la protection d'un avion de réglage, a été attaqué par cinq avions de chasse ennemis. Est tombé glorieusement au champ d'honneur, frappé d'une balle en plein front.
(JORF du 9-12-1918, p. 10598)
Le corps du Lt Pique a été exhumé en juillet 1921 et transféré dans la sépulture familiale à Vitré.
Toutes précisions et corrections seraient bienvenues
Cordialement
J. Lassaque
guironnet
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Re: Mort du Lieutenant Pique

Message par guironnet »

Bonsoir,

Trouvé aujourd'hui son acte de décès dans le registre d'état-civil de l'ambulance 209 à May en Multien :

Image

Cordialement.

Michel Guironnet

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