soutien français à l'armée roumaine en février 1917

Aéronautique, unités, avions & aviateurs
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fredo64
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Re: soutien français à l'armée roumaine en février 1917

Message par fredo64 »

bonjour,

la campagne nationale de don en question date de 1911/1912; et d'un point de vue structurel, les appareils vieillissaient très mal.
je ne pense donc pas qu'ils aient pu servir jusqu'en août 14, encore moins sur le théâtre roumain en 1916-1917.

fred
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RSanchez95
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Re: soutien français à l'armée roumaine en février 1917

Message par RSanchez95 »

Bonjour Fred,
Il me semble avoir déjà lu qu'il existait des souscriptions en France pendant la guerre pour l'achat d'avions.

Comme peut-être par exemple trouvé dans la revue l'Aérophile :

- Avion "Ville d'Orléans" - Don de 15300 francs constitué par un comité de souscription à Orléans offert à l'armée pour l'achat d'un avion devant porter ce nom.

- Avion "Verdun" - Don de 25000 francs offert à l'armée pour l'achat d'un avion devant porter ce nom, par M. Le COAT de KERVEGEN, demeurant à la Réunion.

- Don de 35000 francs à l'Etat par la colonie française de Mexico pour l'achat d'un avion.

- Don de 80000 francs pour l'achat de deux avions-canons.

- Avion "Toulouse" - Don de 10500 francs du 17eme Corps d'Armée pour l'achat d'un avion devant porter ce nom.


Voir aussi sur un autre sujet un article donné par Daniel :
Bonjour à tous,

Le Temps, n° 19.860, Lundi 29 novembre 1915, p. 2 , en rubrique « Affaires militaires ».


mesimages/3512/Don d'un avion1..jpg


MALLET Robert François, né le 23 février 1884 à Corfou (Grèce) et domicilié à Antibes (Alpes-Maritimes), décédé le 18 mai 1915 à l’Hôpital Saint-Luc de Lyon (VIIe Arr.) des suites de blessures de guerre, Sous-lieutenant, 7e Bataillon de chasseurs alpins , Matricule n° 01.534, classe 1903, n° inconnu au recrutement de Nice.
________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
(Source : pages1418/aviation-1914-1918/consentis- ... _594_1.htm ).

Salutations.
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fredo64
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Re: soutien français à l'armée roumaine en février 1917

Message par fredo64 »

bonjour,
oui, effectivement, ce genre de souscriptions existait.
j'ai bêtement bloqué sur la grande campagne nationale d'avant-guerre. ce doit être l'âge ... :)

fred
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yox
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Re: soutien français à l'armée roumaine en février 1917

Message par yox »

:) Oui c'est vrai [:bobrah]
Je libère la fréquence, mais avant ça voici la photographie, j'ai l'accord (Un grand merci à "Nature") :

mesimages/5726/avion22.jpg
(Collection : Membre "Nature" du forum).
Cordialement.

Bonjour,
je joins à ce message cette photo qui va je pense vous interresser. Elle est tiré d'un livre en roumain que je suis en train de traduire, les mémoires du sous-lieutenant aviateur Constantin Nicolau, observateur puis pilote roumain qui a fait ses premières armes à l'escadrille F7, en juin 1917.( pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-armees ... _590_1.htm)

Il me semble reconnaître un Sopwith Strutter mais je ne suis pas expert. A confirmer.

Bien cordialement

Lionel

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RSanchez95
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Re: soutien français à l'armée roumaine en février 1917

Message par RSanchez95 »



Bonjour,
je joins à ce message cette photo qui va je pense vous interresser. Elle est tiré d'un livre en roumain que je suis en train de traduire, les mémoires du sous-lieutenant aviateur Constantin Nicolau, observateur puis pilote roumain qui a fait ses premières armes à l'escadrille F7, en juin 1917.( pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-armees ... _590_1.htm)

Il me semble reconnaître un Sopwith Strutter mais je ne suis pas expert. A confirmer.

Bien cordialement

Lionel

mesimages/11923/SopwithStrutteravecancre.jpg
Bonjour Lionel,
Merci pour ce partage d'information.
Voilà une photographie intéressante et avec son ancre.
Bien cordialement.
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yox
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Re: soutien français à l'armée roumaine en février 1917

Message par yox »

Je ne suis pas encore arrivé au passage de Nicolau à la F7 dans ma traduction, mais ce qui est sur c'est que l'unité utilisait des Farman 40 et que l'ancre sur le Sopwith est trop similaire pour que cela ne soit qu'une coïncidence.
Bien cordialement

Lionel
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yox
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Re: soutien français à l'armée roumaine en février 1917

Message par yox »

Voici un autre cliché tiré du même livre, l'inscription sur le nez du Farman est similaire a celles sur les photos que vous avez publié.
Malheureusement la qualité de la reproduction laisse à désiré et je n'arrive pas à déchiffrer ce qu'il y a écrit.
Quoiqu'il en soit la légende dit : "Sur le front de Bucovine : Au centre le plutonier aviator (Adjudant aviateur) Leon Gjebovici et le sublo­co­tenent (sous-lieutenant aviateur) Constantin Nicolau".
Nota :Dans l'aéronautique militaire roumaine lorsque les deux lettre av. (pour aviator) sont accolées au grade cela veut dire que la personne à son brevet de pilote militaire.
Ainsi un Slt av. est un pilote tandis qu'un slt est un observateur ou un navigateur. Parfois on trouvera même Slt obs.

Bien cordialement

LionelImage
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RSanchez95
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Re: soutien français à l'armée roumaine en février 1917

Message par RSanchez95 »

Bonjour Lionel,

Ces textes sur les Farman 40 en Roumanie sont vraiment intrigants [:bobrah:5].

Il faudrait arriver à avoir des vues avec les textes bien visibles.
Salutations.
TANTI
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Re: soutien français à l'armée roumaine en février 1917

Message par TANTI »

Bonjour,
Je suis un descendant du lieutenant De Pauniat, ci-joint sa citation pour aider à la compréhension:
Image

J'ai aussi en ma possession un livre retranscrivant son cahier de note durant la guerre. Je scannerai les passages sur la Roumanie si certains le désir et s'il y en a.
Lassaque
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Re: soutien français à l'armée roumaine en février 1917

Message par Lassaque »

Bonjour à tous
Au risque d'enfoncer une porte ouverte, j'ai trouvé sur un site roumain un article sur les aviateurs français de la mission 1916-1917 qui m'a semblé donner des détails intéressants (?) issus de documents officiels. Je me suis permis d'ajouter des textes de citations pour les aviateurs mentionnés dans l'article.
Désolé, mais la mise en forme (citations en pavés encadrés) n'a pas supporté le voyage...
Bonne lecture tout de même
J. Lassaque

La mission aéronautique française en Roumanie
(1916-1917)
Texte de Valeriu Avram (traduction de J. Lassaque)
Les libellés des citations ont été ajoutés au texte original
Lors de l'entrée en guerre de la Roumanie (27 août 1916 NdT), l'aviation roumaine était équipée de 44 avions vétustes et dépassés dont 24 seulement en état de vol : 1 Aviatik, 8 Maurice Farman (MF 11 NdT), 5 Blériot, 1 HF 20, 4 Morane Saulnier (LA NdT), 4 Voisin 3 et 5, 1 Caudron G.3.
Avec un effectif de 1 293 hommes, auxquels s'ajoutent 130 officiers et 316 officiers et sergents-instructeurs, l'aviation roumaine comptait 1 462 hommes. Au début des hostilités, la répartition était :
Le 1er groupe d'aviation a été mis à la disposition de la Ière armée roumaine. Le 8 septembre 1916, il avait en dotation 1 Morane Saulnier, 2 Maurice Farman et 8 Voisin sous le commandement du capitaine aviateur Alexandre Sturdza et était basé à Talmaciu, près de Sibiu.
Rattaché à la IIème armée, le 2ème groupe d'aviation était commandé par le capitaine aviateur Georges Negrescu et était dotée de 3 Maurice Farman, 1 Morane Saulnier et 1 Aviatik. Sa base était à Baicoi.
Le 3ème groupe d'aviation était à la disposition de la IIIème armée, basé sur le terrain de Baneasa et comptait les unités suivantes :
- L'escadrille de chasse de Bucarest, avec 2 Maurice Farman, 2 Morane Saulnier et 1 HF 20
- L'escadrille de Budesti, dotée d'un Maurice Farman et d'un Henri Farman HF 20
- L'escadrille d'Alexandrie, dotée d'un Maurice Farman et d'un Henri Farman
Le 4ème groupe d'aviation, rattaché à l'armée du Nord disposait d'un unique appareil, un Maurice Farman avec un seul pilote, le capitaine Haralambie Glossanu, commandant du groupe. Sa base était sur un terrain à la sortie de Pietra Neamt.
Le commandant de l'aviation roumaine était le major Georges Rujinschi officier d'état-major qui devait faire face à un adversaire redoutable, bien équipé en avions et bénéficiant de deux ans d'expérience de guerre.
L'aviation austro-hongroise disposait sur le front de Roumanie d'environ 80 avions d'observation et de bombardement groupés en cinq escadrilles. Les Feldfliegerkompanie Flik 1, 13, 22, 23 et 32 qui, en vue d'être engagés sur le front de Roumanie, avaient été retirées au cours du mois de septembre du front d'Italie et se trouvaient sur les terrains de Targu Secuiesc, de Covasna, de Campulung Moldovenesc, de Galanesti, etc. Les avions de reconnaissance et de bombardement en service dans l'aviation austro-hongroise de type Knoller, Hansa Brandenburg C.I, Lloyd C.III exécutèrent dès les premiers jours de la guerre des bombardements de la petite ville de Pietra Neamt et des villages alentour causant des victimes parmi la population civile.
L'aviation allemande basée en Bulgarie disposait de 180 avions d'observation et de bombardement et des chasseurs auxquels s'ajoutait une escadrille d'hydravions basée à Varna et deux Zeppelin. Le port de Constantsa et Bucarest furent bombardés dès le premier jour et ces attaques se poursuivirent avec un maximum d'intensité pendant le mois de septembre 1916.
Malgré l'énorme disproportion existante, l'aviation roumaine déploya une grande activité. Des équipages groupés en une escadrille composée du S/lieutenant pilote Pierre Cretu & soldat observateur Hurbert, du sergent pilote Jean Gruia & observateur Constantin Serban, du S/lieutenant pilote Adrien Caolteanu & S/lieutenant observateur Théodore Ranu exécutèrent les 4, 6, 9 et 11 septembre 1916 des raids de bombardement dans les lignes ennemies, visant les dépôts de munitions, les nœuds de communication et les concentrations de troupes. Des équipages du 3ème groupe bombardèrent des navires autrichiens sur le Danube. Le sergent observateur Ceraianu coula un navire. Un autre équipage composé de l'adjudant pilote Nicolas Tanase et du sergent observateur Zgabercen coula plusieurs péniches chargées de munitions. Pendant l'offensive de Flamanda, le lieutenant aviateur Panait Cholet et les équipages sous ses ordres bombardèrent et mitraillèrent des troupes austro-bulgares vers Svistov, Rusciuk et Rahova.
Malgré cet effort exceptionnel, l'armée et l'aviation roumaines furent débordées par les forces ennemies et demandèrent l'aide des Alliés. Le gouvernement roumain demanda l'envoi auprès du GQG d' une mission militaire commandée par un officier général. Le gouvernement français répondit positivement en détachant un nombre important d'officiers, sous-officiers et de spécialistes, commandés par le général Henri Berthelot.
La mission française fut précédée dans la période 16 juillet-12 août 1916 par un détachement d'aviateurs français les lieutenants Jules de Tholozan et René Chambe, le sergent pilote Gilbert Adam et les mécaniciens (Gabriel NdT) Billet et (Louis NdT) Derozier.
Attributions de la médaille militaire pour prendre rang du 15 décembre 1916
(JORF du 4 janvier 1917 p. 140)
ADAM (Gilbert), sergent pilote (réserve) à la mission militaire française en Roumanie : a rendu d'excellents services depuis le début de la guerre dans les différentes missions qui lui ont été confiées.
LAMPROU (Donatien), sergent pilote (réserve), attaché à la mission militaire française en Roumanie : s'est maintes fois distingué par son courage, son sang-froid et son entrain (a déjà été cité).
Par un télégramme envoyé de Paris, le colonel Basile Rudeanu, de la mission militaire roumaine en France, annonça le départ le 4 octobre 1916 pour la Roumanie d'un groupe de 87 pilotes et observateurs, de 42 officiers, 36 caporaux , 162 soldats et civils spécialistes dans le domaine aéronautique (armement, transmissions, mécanique, photographie aérienne, etc). Les aviateurs et spécialistes français furent versés dans les escadrilles roumaines, formant des équipages mixtes et accomplissant des missions dangereuses : reconnaissances dans les lignes ennemis, bombardement et combats aériens. Le 12 octobre 1916, par ordre n° 645 du commandement de l'aviation roumaine, le lieutenant René Chambe prenait le commandement de la 1ère escadrille de chasse, dotée de 6 avions BB Nieuport 11 avec mission de protéger Bucarest des attaques d'avions allemands et de Zeppelin. En même temps, le lieutenant de Tholozan était nommé au commandement de l'aviation de reconnaissance. Un mois plus tard, par ordre n° 11 du 17 octobre 1916, le commandant aviateur de Malherbe était nommé au commandement de l'aviation roumaine, le major Georges Rujinschi étant cantonné aux questions administratives.
Dans la période 11 août 1916-1er janvier 1917 arriva de France quantité de nouveaux avions : 11 Bréguet 5, 12 Bréguet-Michelin de bombardement, certains armés de canons de 37 mm, 10 Caudron G.4 bimoteurs de reconnaissance à longue portée , 18 BB Nieuport, 10 Nieuport XXI (de chasse), 91 Farman F.40 et 42 (type 42 NdT) de reconnaissance et de bombardement. S'y ajoutaient quelques milliers de bombes d'avion de type Gros (10 kg) et Michelin (10-12 kg), des appareils photo, 79 mitrailleuses d'avion Lewis, des moteurs et des pièces de rechange, des appareils de TSF et des ballons captifs Caquot.
Au cours des mois d'octobre et novembre 1916, l'affectation d'aviateurs français au front de Roumanie se multiplia. Ils assumèrent les missions et réussirent à contrer l'action des aviations allemande et austro-hongroise.
Le 19 novembre 1916, le lieutenant Mahieu du groupe d'aviation de Baneasa fut attaqué par une formation d'avions allemands Taube, basés en Bulgarie. Le pilote français réussit à abattre deux avions ennemis au-dessus de la ville de Drama, obtenant ainsi les premières victoires aériennes de la mission aéronautique française en Roumanie.
Citations à l'ordre de l'armée du 11 décembre 1916 (JORF du 8 avril 1917 p.2770)
MAHIEU (Jules-Emile), sous-lieutenant pilote aviateur : pilote remarquable, déjà cité plusieurs fois à l'ordre de la division, tant dans l'infanterie que dans l'aéronautique. Très belles qualités d'énergie, bravoure et sang-froid. Le 19 novembre 1916, au cours d'une mission lointaine (rejoindre une capitale alliée ), est attaqué dans les lignes adverses par deux appareils ennemis qu'il met successivement hors de cause.
MARECHAL (Emile), soldat de 2e classe, mécanicien mitrailleur : volontaire pour accompagner, comme mitrailleur, un pilote chargé de rejoindre une capitale alliée. Le 19 novembre 1916 au cours de sa mission, est attaqué successivement dans les lignes ennemies par deux appareils adverses. Pendant le premier combat, sa mitrailleuse s'étant enrayée, abat son adversaire à coups de mousqueton. Malgré la situation difficile, désenraye sa mitrailleuse, ce qui lui permet d'abattre le deuxième avion.
La pression exercée par les troupes ennemies sur le front Sud détermina le GQG roumain à ordonner le 26 novembre 1916 la formation pour les armées du général Constantin Prezan d'une escadrille à neuf avions composée de six Farman F.40 et de trois BB Nieuport, sous les ordres du capitaine Gabriel Cachet. Les équipages exécutèrent des missions de bombardement au-dessus du territoire ennemi, contribuant à la protection de la capitale. Dès le début de la "bataille de Bucarest" (28 novembre 1916), les aviateurs français accomplirent de nombreuses missions. L'équipage constitué du sergent pilote du Plan et du S/lieutenant observateur Laperotte a survolé de 14h 10 à 15h 30 la zone Draganesti-Asan Aga. L'appareil mitraillé par les troupes terrestres fut atteint par 28 balles et éclats d'obus causant de graves dégâts au stabilisateur car, en raison du brouillard, la reconnaissance fut effectuée à 300 mètres d'altitude seulement. Une autre mission effectuée par l'équipage sergent pilote Bourgeois-S/lieutenant observateur de la Perelle se déroula à 100 mètres d'altitude. Il survola la zone Baneasa (vers Giurgiu)-Ghimpati- Asan Aga-Putinieiu. Atteint par le tir des batteries antiaériennes ennemies de la Zimnicea, l'appareil rentra avec 17 impacts de balles et d'éclats, y compris dans le carter du moteur. Une dernière mission fut effectuée par l'équipage lieutenant pilote (André NdT) Goulin-S/lieutenant observateur (Georges NdT) Lebrun, ce dernier blessé par une balle de terre lorsque l'avion fut mitraillé par les troupes bulgares. La "bataille de Bucarest" s'acheva le 6 décembre 1916 par le repli des armées roumaines et du gouvernement en Moldavie. L'aviation roumaine occupa les terrains de Orasela Tecuci, Galati et Bacau qui devinrent les principales bases de l'aviation militaire roumaine.
Pour superviser le dispositif de la mission aéronautique française en Roumanie fut nommé à sa tête le Lieutenant-colonel aviateur de Vergnette de la Motte et l'aviation roumaine doit à ses décisions une restructuration efficace. Le lieutenant-colonel de Vergnette réorganisa l'aviation roumaine en trois groupes :
- Le 1er groupe d'aviation, basé à Bacau et commandé par le capitaine aviateur Alexandre Sturdza, affecté à la IIème armée roumaine. Il était composé de l'escadrille F.2 de reconnaissance (commandée par le capitaine Georges Negrescu) à Onesti , de l'escadrille F.6 de reconnaissance (commandée par le capitaine Scarlat Stefanescu) à Girbovanul, et de la N.1 de chasse (commandée par le capitaine René Chambe). Le groupe disposait de 21 avions de types F.40, 42, 60 (F.40 types 42 et 60 Ndt) de bombardement et de reconnaissance ainsi que de Nieuport XI et XXI de chasse.
-Le 2ème groupe d'aviation disposait d'un total de 40 avions et était commandé par le capitaine (par la suite promu au grade de chef de bataillon) André Popovici avec sa base à Tecuci et était affecté à la Ière armée roumaine. Ses composantes étaient l'escadrille F.4 (commandée par le capitaine H. Giossanu) à Tecusi, l'escadrille F.7 (commandée par le capitaine André Goulin) et l'escadrille F.9 (commandée par le capitaine de Fraguier) à Calmatui, l'escadrille n° 3 (commandée par le capitaine Maurice Gond) et la N. 11 (commandée par le capitaine Stéphane Protopescu), respectivement à Tecuci et à Damnesti. Le groupe disposait aussi d'une section de bimoteurs Caudron G.4 de reconnaissance à longue portée et de bombardement, commandée par le lieutenant Bonneton.
- Le 3ème groupe d'aviation était commandé par le capitaine (par la suite promu au grade de chef de bataillon) Nicolas Capsa, basé à Galati et affecté à la IVème armée russe. Il était composé des escadrilles de bombardement F.5 (commandée par le lieutenant de vaisseau Radu Irimescu) à Slobozia et BM.8, celle-ci dotée d'avions Bréguet et Bréguet-Michelin, certains dotés de canons de 37 mm Hotchkiss. Le commandant de cette dernière escadrille, le lieutenant Arnaud Delas a déployé un important effort de formation des pilotes roumains de façon qu'ils puissent voler et combattre sur un avion difficile. L'escadrille de chasse N.10 (commandée par le capitaine Bléry) à Galati puis à Vanatori (avec la BM.8) assurait la protection de la ville de Galati contre les attaques de bombardiers allemands. Ces escadrilles disposaient du terrain moderne de Braila et il y avait sur le lac de Sirat une escadrille d'hydravions. Le 3ème groupe disposait de 18-20 avions. Des officiers français de la mission aéronautique furent nommés à des fonctions importantes dans le cadre de l'aviation roumaine. Ainsi, le capitaine de Larenthy Tholozan fut nommé adjoint technique à l'état-major aéronautique du GQG roumain, le lieutenant Albert Lataste adjoint du commandant du 3ème groupe d'aviation de même que le lieutenant Meyer, adjoint du capitaine Nicolas Capsa. En conséquence, les autres groupes, l'école de pilotage et diverses escadrilles (F.2, F.4, F.5, F.6 et N.11) furent attribués à des aviateurs roumains, ce qui libérait un nombre croissant d'aviateurs français.
Avec la stabilisation du front de Siret, l'activité de l'aviation roumaine et des équipages français s'intensifia. Le 23 décembre 1916, l'équipage constitué du sergent pilote James Texier et du lieutenant observateur Roger Lucy volant à bord du Nieuport biplace anglais n° 3978 attaqua au-dessus du village de Rosioru près de la ville de Ramnicu-Sarat un Aviatik allemand qu'ils descendirent en flammes.
Citations à l'ordre de l'armée du 15 février 1917 (JORF du 7 juillet 1917 p.5535)
LUCY-ROGER (sic), lieutenant, observateur à l'escadrille F.2 : a effectué, au cours d'une même journée, dans des circonstances difficiles, plusieurs reconnaissances remarquables de précision, atterrissant à plusieurs reprises à proximité des lignes pour rendre compte au commandement des renseignements recueillis. Le 23 décembre 1916, a courageusement attaqué un avion ennemi qu'il a abattu dans ses lignes après un vif combat.
TEXIER (James), sergent pilote à l'escadrille n°3 : jeune pilote plein de bravoure et d'ardeur. Au cours d'une journée de bataille, a atterri à plusieurs reprises pendant le combat pour communiquer au commandement les renseignements recueillis par son observateur. Le 23 décembre 1916, a livré combat à un avion ennemi qu'il a abattu dans ses lignes.
QUILLERY (Jacques), lieutenant pilote au service aéronautique d'une mission : excellent pilote. A exécuté, sur se demande, un raid de plus de cinq cents kilomètres, au cours duquel il a bombardé une capitale ennemie, faisant preuve, en des circonstances difficiles, des plus belles qualités d'endurance et d'énergie.
LAMPROUX (Donatien), sergent pilote à l'escadrille N. : s'est dépensé sans compter, au cours de récents combats, en exécutant de nombreux vols de chasse, avec un entrain et un dévouement dignes d'éloges. A participé sur sa demande, à un important raid en territoire ennemi au cours duquel il a montré de belles qualités de courage, d'endurance et d'énergie.
Le 12 février 1917, le caporal Henri Manchoulas de l'escadrille N.3 abattit en combat aérien un avion de reconnaissance allemand type L.V.G. tombé au nord de Focsani. Deux jours plus tard, son camarade l'adjudant Charles Revol-Tissot abattit un Albatros allemand tombé dans nos lignes aux environs du village de Diocheti . En mission de protection sur le front dans la matinée du 23 février, le sergent James Texier de l'escadrille N.3 a sauvé l'équipage roumain composé de l'adjudant pilote Tase Rotaru et du S/lieutenant observateur Emile Gheorghiu de l'escadrille F. 4 en mission de reconnaissance dans les lignes ennemies. L'équipage d'un avion allemand L.V.G. armé de deux mitrailleuses ouvrit un feu précis, atteignant notre avion de type F.40 dans les ailes et la carlingue. Au moment critique, le chasseur français attaqua avec un grand courage, abattant l'avion ennemi qui s'écrasa dans les environs de Focsani.
Citations à l'ordre de l'armée du 25 mai 1917 (JORF du 23 juin 1918 p.5407)
REVOL-TISSOT, adjudant à l'aviation, escadrille... : pilote énergique et adroit, a su par son ardeur et son courage entraîner les jeunes pilotes de son escadrille. Le 15 février 1917, a abattu un avion allemand qui s'est écrasé sur le sol dans nos lignes.
MANCHOULAS, sergent à l'aviation, escadrille ... : pilote très habile et très brave, qui a déjà livré de nombreux combats aériens; le 23 février 1917, a pris en chasse un appareil ennemi venu sur ..., l'a rejoint et l'a abattu après un engagement très serré. A eu au cours du combat son appareil mis hors d'usage par les balles ennemies.
Bien que le mois de mars fut marqué par le froid et une météo défavorable, les aviateurs français ainsi que leurs camarades roumains exécutèrent des missions de chasse à toutes les heures du jour. Le 7 mars 1917, le capitaine Micheletti, le lieutenant Mihailescu et l'adjudant Brun de l'escadrille N.1 attaquèrent à la mitrailleuse des troupes de la 71ème division d'infanterie austro-hongroise, leur causant d'importantes pertes.
Citations à l'ordre de l'armée du 17 avril 1917 (JORF du 28 juillet 1917 p.5866)
GOND, lieutenant , commandant l'escadrille N.3 : pilote excellent et remarquable chef d'escadrille qui par ses qualités de commandement et son exemple personnel a su obtenir de son unité le rendement maximum. A livré dans le courant du mois de mars plus de dix combats aériens très serrés dans lesquels il a toujours dominé ses adversaires.
BLERY, lieutenant, pilote, commandant l'escadrille N.10
MEYER, lieutenant, observateur, adjoint tactique (du 3ème groupe d'aviation NdT);
VRESCH, adjudant, pilote, escadrille N.10;
DE FLERS, sous-lieutenant, observateur, escadrille N. 10,
Pilotes et observateurs de tout premier ordre qui, malgré un matériel très défectueux, n'ont cessé depuis deux mois de se dévouer et d'assurer les missions les plus difficiles et les plus périlleuses. Le 12 avril, ont exécuté, malgré des conditions atmosphériques et matérielles très défavorables, un raid lointain passant les lignes à 900 mètres et ne rentrant qu'après trois heures et demi de vol à bout d'essence et en rapportant les photographies et les documents les plus sérieux.
A partir du 13 avril 1917, des pages héroïques furent écrites par les pilotes de l'escadrille N. 3. A 17h 45, Revol-Tissot intercepta un avion allemand dans le secteur de Padurea Neagra, mena une attaque-éclair en lui tirant 100 cartouches, obtenant sa deuxième victoire, ce qui lui valut sa promotion au grade de sous-lieutenant. Trois jours plus tard, le caporal Théron abattit un chasseur Fokker, tombé près de Biliesti. Dans l'après-midi du 16 avril, les pilotes Théron et Revol-Tissot abattirent un Albatros allemand, tombé près de Foscani.
Citation à l'ordre de l'armée du 13-26 avril 1917 (JORF du 28 juillet 1917 p.5866)
THERON (Jules-Emile), caporal , pilote à l'escadrille N.3 : au cours d'une croisière, ayant été brusquement attaqué par un fokker, a fait face à son adversaire, le manœuvrant et le mitraillant de très près; l'a abattu en feu dans ses lignes.
Citations à l'ordre de l'armée du 3 juin 1917 (JORF du 7 novembre 1917 pp.8880)
GOULIN, lieutenant, commandant l'escadrille F.7 : excellent pilote et chef d'escadrille plein d'audace et d'entrain, qualités qu'il a su communiquer à toute son escadrille en l'entraînant par son exemple personnel. Le 29 novembre, a exécuté une reconnaissance lointaine à 500 mètres d'altitude, son observateur blessé et son appareil criblé de balles. Le 14 avril 1917, a accompli sans protection une reconnaissance lointaine; attaqué trois fois de suite par des avions ennemis, a continué néanmoins sa mission. Les 17, 22 et 26 avril, a remarquablement conduit une expédition de nuit de bombardement, à 300 mètres d'altitude, ramenant son appareil endommage par le tir de l'ennemi.
DE MAILLY NESLE, sous-lieutenant à l'escadrille F.7 : excellent pilote de bravoure et d'entrain, sollicitant toujours les missions les plus périlleuses. Le 28 novembre 1916, au cours d'une reconnaissance lointaine à faible altitude et dans des conditions atmosphériques très mauvaises, a continué sa mission, quoique son appareil ait été, au passage des lignes, endommagé par le tir ennemi. Le 13 janvier 1917, est revenu avec un appareil criblé d'éclats d'obus. Les 17, 22 et 26 avril, a pris part à des expéditions de bombardement de nuit, descendant jusqu'à 100 mètres pour être sûr de l'efficacité de ses bombes et est rentré avec un appareil criblé de balles. A plus de cinq cents heures de vol sur l'ennemi.
RIVIERE, lieutenant adjoint tactique au 2e groupe d'aviation roumain : officier de grande valeur qui ne cesse de donner les preuves du plus grand courage et d'entraîner le groupe par son exemple. Le 13 janvier 1917, a eu son appareil criblé d'éclats d'obus. Le 14 avril, a exécuté une reconnaissance lointaine très importante et a du livrer, pour accomplir sa mission, deux combats successifs dans lesquels il a mis en fuite ses adversaires. Les 17, 22 et 26 avril, a pris part à des expéditions de bombardement de nuit à 300 mètres d'altitude et est revenu avec son appareil criblé de balles.
Les équipages français de l'escadrille BM.8 bombardèrent le 19 mai 1917 par un vent violent les réservoirs de pétrole du port fluvial de Braila. Ils larguèrent 100 bombes en plein dans les réservoirs qui prirent feu et l'incendie se propagea à plusieurs petits navires. Une escadrille de chasseurs allemands décolla du terrain du lac Sarat et attaqua les bombardiers au-dessus de Braila d'où un combat des appareils ennemis avec les avions d'escorte. Le lieutenant Basile Craiu et l'adjudant de Bentzmann de l'escadrille N. 10 endommagèrent deux avions Fokker.
Citation à l'ordre de l'armée du 3 juin 1917 (JORF du 7 novembre 1917 p.8880)
TERRY, sergent au 3è groupe d'aviation, affecté à l'escadrille N.3 : d'origine cubaine et engagé pour la durée de la guerre. Excellent pilote de chasse plein de bravoure et d'audace, qui a déjà livré sur le front roumain plus de 15 combats. Le 23 mai, a attaqué seul deux avions ennemis et les a forcé à prendre la fuite. A eu au cours de ce combat très serré son moteur traversé, un plan détruit et n'a pu rejoindre l'aérodrome que grâce à son habileté et à son sang-froid.
Une mission extraordinaire se déroula dans l'après-midi du 25 mai 1917, impliquant des aviateurs de l'escadrille B.M.8. A 17h 05, décollèrent du terrain de Vanatori les deux équipages caporal pilote Enel-bombardier soldat Siguret et caporal pilote Pigrenet-mitrailleur soldat Maringer avec mission de bombarder la gare de Traian et les trains militaires. La formation était escortée par l'équipage capitaine (lieutenant NdT) pilote Delas-canonnier soldat Bost qui participait à la mission sur le Bréguet n° 572 armé d'un canon de 37 mm. Après largage des bombes, la formation fut attaquée par des Aviatik de chasse et l'avion BR n° 256 piloté par le caporal Pigrenet étant criblé de balles ennemies. A cet instant précis, le canonnier Bost ouvrit le feu avec son canon. Un Aviatik atteint par des éclats d'obus fit une manœuvre brusque et tomba presque à la verticale mais, parvenu à proximité du sol, parut se redresser et disparut pendant plusieurs minutes puis il rejoignit les trois autres Fokker. Le combat devint désespéré. Le ciel était rempli d'éclats d'obus de 37 mm. Alertés, arrivèrent à la rescousse deux pilotes roumains le lieutenant Basile Craiu et l'adjudant Marin Popescu de l'aviation de chasse roumaine qui patrouillaient sur zone. Les deux aviateurs roumains attaquèrent en force et un Fokker succomba dans le combat contre le lieutenant Craiu. Les bombardiers et leurs équipages français rentrèrent au terrain avec des avions criblés de balles.
Citation à l'ordre de l'armée du 5 juin 1917 (JORF du 7 novembre 1917 p.8880)
CACHET, sous-lieutenant à l'escadrille B.M.8 : officier pilote de haute valeur, d'un grand exemple pour l'escadrille, a exécuté sur le front roumain neuf bombardements pleinement réussis et qui ont causé des pertes sérieuses à l'adversaire. A eu, au cours de ces bombardements, son appareil criblé trois fois de suite par des éclats d'obus et des balles de mitrailleuses.
Sur le front de la IIème armée, le 31 mai 1917, le lieutenant Schneider de l'escadrille N. 1 abattit un L.V.G. au sud de Soveja.
Citation à l'ordre de l'armée du 5 juin 1917 (JORF du 7 novembre 1917 p.8880)
SCHNEIDER, lieutenant pilote à l'escadrille N.1 : excellent pilote de chasse d'une bravoure et d'un courage à toute épreuve, comptant déjà deux victoires sur le front français. Le 31 mai, a attaqué un avion ennemi dans ses lignes, l'a poursuivi, combattu en descendant jusqu'à 500 mètres d'altitude et l'a abattu dans ses lignes.
Au début de l'été 1917, l'armée roumaine achevait ses préparatifs en vue d'une offensive générale sur tout le front. L'aviation contribua dans une grand mesure à recueillir des renseignements sur l'ennemi, le front fut photographié en totalité par les escadrilles roumaines au sein desquelles volaient des pilotes français. Plus la date se rapprochait, plus les missions de reconnaissance s'intensifiaient.
Citations à l'ordre de l'armée du 1er juillet 1917 (JORF du 7 novembre 1917 pp.8879-80)
DE PAUNIAT, lieutenant adjoint au commandant du 2e groupe d'aviation roumain : excellent pilote qui a toujours donné sur le front français les preuves d'une grande bravoure et montré de grandes qualités de commandement. En Roumanie, nommé adjoint technique d'un groupe d'aviation, a tenu à donner l'exemple et a accompli le 21 mai un raid de 560 kilomètres en territoire ennemi. Malgré un vent défavorable et dans des conditions particulièrement pénibles, a tenu l'air pendant cinq heures quarante-cinq consécutives, rapportant des documents et des photographies les plus précieuses et exécutant ainsi un des plus beaux raids aériens.
DE FLERS, sous-lieutenant de l'escadrille N 10 : excellent pilote, déjà médaillé et trois fois cité sur le font français. En Roumanie, a déjà exécuté au mois d'avril 1917, une mission lointaine particulièrement difficile. Le 21 mai 1917, a accompli un raid de 560 kilomètres en en territoire ennemi , tenant l'air pendant cinq heures quarante-cinq consécutives dans des circonstances très défavorables et exécutant ainsi un des plus beaux raids aériens entrepris.

Citations à l'ordre de l'armée du 1er juillet 1917 (JORF du 2 décembre 1917 p.9729)
LUCY, sous-lieutenant, à l'escadrille F.2 : observateur d'une bravoure et d'une conscience remarquables, qui a déjà exécuté sur le front roumain nombre de reconnaissances à longue portée, rapportant toujours les renseignements les plus précieux et a livré plusieurs combats aériens. Le 21 juin, a accompli un raid de 600 kilomètres en en territoire ennemi par un temps défavorable et souvent à basse altitude et est rentré au bout de cinq heures quinze minutes consécutives de vol avec des renseignements très précis et d es photographies très importantes.
ALEXANDRE, adjudant à l'escadrille F.2 : pilote de tout premier ordre, qui a plus de quatre cents heures de vol, tant sur le front français que sur le front de Roumanie. Le 21 juin, a accompli un raid de 600 kilomètres en en territoire ennemi par un temps défavorable et souvent à basse altitude et est rentré au bout de cinq heures quinze minutes consécutives de vol avec des renseignements très précis et d es photographies très importantes.
BERNARD, lieutenant au 3ème groupe d'aviation roumain : chef d'escadrille sur le front français, a remarquablement commandé son escadrille, en donnant lui-même l'exemple. En Roumanie, s'est toujours proposé pour les missions les plus difficiles et les plus lointaines. Le 23 juin, a accompli un raid difficile et important de plus de 500 kilomètres et d'une durée de cinq heures, malgré un vent violent et contraire, rapportant des renseignements du plus haut intérêt.
MEYER (lieutenant), du 3ème groupe d'aviation roumain : adjoint tactique au 3ème groupe, a tenu à donner l'exemple en faisant chaque jour de nombreuses reconnaissances dans les différents secteurs des escadrilles. Le 23 juin, a accompli un raid difficile et important de plus de 500 kilomètres et d'une durée de cinq heures, malgré un vent violent et contraire, rapportant des renseignements du plus haut intérêt.
Et les avions de chasse y prenaient part. Le 24 juin 1917, au cours d'une mission de cette nature, l'adjudant Donatien Lamprou, de l'escadrille N.1 abattit un appareil de reconnaissance allemand dans les environs de Maxineni. Le lendemain, il obtint une nouvelle victoire aérienne et fut décoré de la croix de guerre avec palme. Le 25 juin 1917, le sergent Manchoulas de l'escadrille N. 3 abattit un avion de reconnaissance allemand (du Fliegerabteilung 242 (A)w NdT), tombé dans les lignes roumaines, près du village de Ciuslea.
Citations à l'ordre de l'armée du 1er juillet 1917 (JORF du 2 décembre 1917 p.9729)
LAMPROU, adjudant à l'escadrille N. : pilote brave et habile, qui s'est déjà distingué par maintes prouesses sur le front occidental. Le 25 juin, a attaqué de très près un avion ennemi et l'a abattu dans nos lignes.
MANCHOULAS, sergent, pilote à l'escadrille N.3 : pilote d'une hardiesse et d'une bravoure remarquables, qui s'est spécialisé dans l'attaque des avions ennemis et a déjà remporté trois victoires sur le front roumain. Le 25 juin, a attaqué de très près un avion ennemi et l'a abattu dans nos lignes.
Le 30 juin 1917, le S/lieutenant de Flers de l'escadrille N. 10 attaqua au-dessus du village d'Independenta (comté de Ialomita) un avion allemand, qui fut descendu en flammes. Le 8 juillet, l'adjudant Pierre Alexandre aux commandes d'un bimoteur Caudron G.4 attaqua à 15h un chasseur allemand. Grâce à un grand courage et sa maîtrise de l'art du pilotage, l'aviateur français réussit à vaincre son adversaire, qui s'écrasa au sol.
Attribution de la médaille militaire pour prendre rang du 9 août 1917
(JORF du 25 septembre 1917 p. 7591-92)
ALEXANDRE (Pierre), adjudant du train des équipages détaché à l'aviation : pilote remarquable de courage et d'audace, déjà cité deux fois à l'ordre de l'armée. Le 26 mai 1917, au cours d'une reconnaissance éloignée, a attaqué deux avions ennemis et les a mis en fuite ; est revenu avec un appareil criblé de balles. Le 8 juillet, pendant une reconnaissance photographique éloignée a été attaqué à plus de trente kilomètre en arrière des lignes par un avion de chasse très supérieur ; a soutenu une lutte violente pendant plus d'un quart d'heure et a mis son adversaire hors de combat (Croix de guerre).
Les combats aériens se succédaient tous les jours pendant les batailles de la Marasti et de Marasesti et sollicitèrent fortement les escadrilles franco-roumaines. Le 20 juillet, le capitaine Gond, pilotant le Nieuport n° 1909 intercepta à 9h 15 un avion allemand qui s'écrasa près du village de Ciuslea. Le 7 août, l'adjudant James Texier et le l'adjudant Marin Popescu (de la N. 11) par une attaque parfaitement synchronisée abattirent un Fokker, tombé en flammes près de Faurei, sur la rive de la Putna.
Le 8 août 1917 fut une journée marquée par des victoires aériennes sur le front roumain. L'équipage formé par le lieutenant Bonneton, pilote, et le S/lieutenant Nederval (d'origine Lithuanienne), observateur, qui volait sur le Caudron G.4 n° 1814, repéra un avion de chasse ennemi attaquant un ballon roumain. L'équipage français intervint immédiatement et après un combat à bout portant, l'avion ennemi fut abattu et tomba au nord de Marasesti. Au cours d'une patrouille, le lieutenant Brullard de l'escadrille N.1 abattit un avion austro-hongrois de type Hansa Brandenburg C.1, tombé au environs du village de Harja.
Citations à l'ordre de l'armée du 20 août 1917 (JORF du 24 décembre 1917 p.10530)
BONNETON (Fernand), sous-lieutenant à l'escadrille F-7 : officier d'une bravoure et d'un courage remarquables; quatre fois blessé dans l'infanterie et quatre fois cité à l'ordre du régiment, de la brigade et de la division. Excellent pilote, toujours volontaire pour les missions dangereuses. A eu déjà plusieurs combats très durs sur le front de Roumanie. Le 8 août, a abattu dans nos lignes un avion de chasse ennemi de beaucoup supérieur à son appareil, sauvant ainsi un ballon allié.
BRUN (Georges), adjudant à l'escadrille N.10 : sous-officier modèle et excellent pilote ; déjà cité à l'ordre de l'armée. Le 13 août 1917, au cours d'une protection, a mis en fuite deux avions ennemis qui attaquaient l'avion de reconnaissance et, après un dur combat, a abattu un de ces avions devant nos lignes.
Au cours des combats de 1917 en Marasesti, Marasti et Oituz se sont distingué par leur courage les aviateurs Marius Lafarge, le sergent de Triquerville de la F.6 les lieutenants Roger Lucy et Albert Brissaud de la F.2 et Laperotte de la F.6, observateurs aériens.
Citations à l'ordre de l'armée du 20 août 1917 (JORF du 24 décembre 1917 pp.10530-10531)
BRISSAUD (Albert), lieutenant à l'escadrille F-2 : officier observateur d'une rare conscience, qui s'est dépensé sans compter depuis son arrivée en Roumanie. Pendant la préparation de l'offensive, a pu, par ses reconnaissances photographiques constantes, établir un tracé exact du terrain. Le 23 juillet, photographiant à faible altitude les destructions faites par notre artillerie et étant attaqué par un avion ennemi, a réussi à le mettre en fuite et a terminé sa mission. A ainsi contribué de façon très efficace au succès de l'attaque.
LAPEROTTE (François), lieutenant à l'escadrille F.6 : observateur d'un courage et d'une conscience à toute épreuve. le 20 juin 1917, a exécuté un raid particulièrement difficile et éloigné, faisant un parcours de plus de 400 kilomètres en territoire ennemi et rapportant les documents les plus intéressants. Le 25 juillet, au cours d'une attaque, a volé à midi à une altitude très basse pour assurer la liaison d'infanterie et dans une région très mouvementée. Pris dans un remous violent, a fait une chute brutale qui a arraché la mitrailleuse et rendu l'appareil presque ingouvernable; a continué cependant à envoyer les derniers renseignements avant de descendre sur un terrain impraticable où il n'a dû son salut qu'à la maîtrise du pilote.
Attribution de la médaille militaire pour prendre rang du 9 août 1917
(JORF du 25 septembre 1917 p. 7592)
LAFARGE (Gérard-Marius) : adjudant d'artillerie détaché à l'aviation : pilote d'un courage et d'une conscience à toute épreuve. Le 26 juin 1917, a exécuté un raid particulièrement difficile et éloigné, faisant un parcours de plus de 400 kilomètres en territoire ennemi. Le 25 juillet, au cours d'une attaque, a volé à midi à une altitude très basse pour assurer une liaison d'infanterie, et dans une région très mouvementée. Pris dans un remous violent, a fait une chute brutale qui a arraché la mitrailleuse et rendu l'appareil presque ingouvernable; a continué cependant à envoyer les derniers renseignements avant de descendre sur un terrain impraticable où, grâce à sa maîtrise, il a pu atterrir sain et sauf avec son passager (Croix de guerre).

Citation à l'ordre de la mission militaire française en Roumanie du 10 août 1917
Sergent DE TRIQUERVILLE : pilote à l'escadrille F.6. Pilote qui, malgré son âge, s'est toujours montré plein d'entrain et de bravoure et s'est donné sans compter sur le front de Roumanie. Le 24 juillet 1917, au cours d'une mission de liaison d'infanterie, exécutée à 200 mètres au-dessus des lignes, a eu son appareil atteint par un projectile, les commandes de profondeur coupées et le gouvernail de direction mis hors service. A néanmoins terminé sa mission avant de rentrer au terrain, risquant ainsi un accident grave.
Ces courageux Français formaient des équipages mixtes avec des aviateurs roumains, exécutant leurs missions au mépris du danger, photographiant jusqu'aux plus petites positions ennemies au profit de l'artillerie roumaine de Valea Casinului et Valea Putnei. Ils volaient pendant de nombreuses heures à une altitude de 500 mètres, vulnérables au tir du sol. Combien de fois sont-ils rentrés de mission avec des avions criblés de balles ennemies. Le 16 août 1917, le capitaine Gond obtint sa deuxième victoire aérienne, abattant au-dessus de Barlad un avion ennemi (biplace du Fliegerabteilung 20 NdT). L'escadrille N.3 perdit par contre un combattant admirable, l'adjudant James Texier, mortellement blessé en combat aérien. Faisant preuve d'un caractère exceptionnel, presque inconscient, il rentra au terrain et se posa parfaitement, sauvant son appareil. C'est alors seulement qu'il perdit définitivement connaissance . Le roi Ferdinand Ier lui décerna la médaille d'argent de la bravoure militaire et le Capitaine Gond fut nommé officier de l'ordre de l'étoile de Roumanie avec croix ornée de glaives.
Attribution de la médaille militaire pour prendre rang du 15 août 1917
(JORF du 11 octobre 1917 p. 8026)
TEXIER (James-Yves), adjudant d'infanterie, détaché à l'aviation : sous-officier modèle et excellent pilote de chasse qui a déjà abattu trois avions ennemis. A fait preuve des plus belles qualités de courage, d'énergie et de sang-froid dans un dur combat aérien qu'il a livré le 15 août 1917, et dans lequel il a été grièvement blessé (Croix de guerre).
Le 8 septembre, le capitaine Micheletti de l'escadrille N.1 affronta un avion ennemi au-dessus de Magurii Casinului, obtenant une brillante victoire. De son côté, le lieutenant Brullard obtint deux victoires aériennes les 8 et 9 septembre 1917, venant s'ajouter au palmarès de la célèbre escadrille N.1, commandée par le capitaine René Chambe.
Citations à l'ordre de l'armée du 16 septembre 1917 (JORF du 6 janvier 1918 p.281)
MICHELETTI (Charles), capitaine de l'escadrille N.1 : pilote de chasse plein d'ardeur, qui vole depuis de nombreux mois dans la région difficile des Carpathes. A soutenu brillamment de très nombreux combats, mettant toujours les ennemis en fuite, bien qu'ils fussent supérieurs en vitesse et en armement. Le 21 (sic) septembre, a abattu son adversaire dans un combat qu'il a poussé jusqu'à 150 mètres au-dessus des lignes ennemies.
BRULLARD (Louis), lieutenant de l'escadrille N.1 : pilote énergique et courageux, d'une sûreté et d'une adresse remarquables. Dans l'aviation depuis 1912, n'a pas quitté le front depuis le début de la guerre. En Roumanie, a été envoyé sur le front dès son arrivée ; pendant les offensives de juillet et août 1917, s'est montré plein d'allant et de courage, en protégeant efficacement nos avions de réglage et de photographie, et en attaquant sans cesse des adversaires supérieurs en nombre, en puissance et en armement. Au cours de nombreux combats, a réussi à abattre deux avions ennemis en deux matinées consécutives, les 8 et 9 septembre 1917.
Après la conclusion des combats que les historiens nomment "bataille de la Marasti-Marasesti-Oiluz", l'action des aviateurs français s'est poursuivie avec le même enthousiasme et esprit de sacrifice jusqu'en décembre 1917. Le 29 octobre 1917, le capitaine Micheletti et le lieutenant Bonneton, partis en patrouille, abattirent un avion Hansa Brandenburg C.1. Ce fut la 29ème victoire aérienne obtenue par des aviateurs français sur le front de Roumanie.
Il faut rendre hommage à tous ces pilotes français venus pendant la guerre en Roumanie. Nous connaissons bien aujourd'hui la composition de la mission aéronautique. Au cours de l'année 1917, celle-ci fut constituée de 60 officiers, 25 adjudants, 50 sergents, 49 caporaux et 119 soldats soit un total de 303 hommes. Pour leur participation aux combats, quatre aviateurs français furent décorés des plus hautes distinctions roumaines. La croix de Michel le Brave de IIIème classe fut attribuée au capitaine Maurice Gond, commandant l'escadrille N. 3, au capitaine Charles Mallet de l'escadrille N.1 (et commandant pendant une certaine période de l'escadrille N.3), au capitaine Augustin de Mailly-Nesle et au lieutenant Roger Lucy.
Au cours de la campagne 1916-1917, la mission aéronautique française a versé son sang pour la cause de la victoire. Tombés au champ d'honneur, le S/lieutenant Cordonnier et l'adjudant James Texier ont leurs noms inscrits sur le monument des héros de l'aéronautique à Bucarest.
Après que la Roumanie ait été, conséquence de la paix séparée germano-russe de Brest-Litovsk, forcée de conclure l'armistice de Focsani avec les puissances centrales (9 décembre 1917), le gouvernement roumain resté en fonctions mit un terme à la présence d'une grande partie des aviateurs français le 28 février 1918. Après cette date, la mission française retournait dans sa patrie. Les aviateurs français furent salués à leur départ par "Au revoir ! A bientôt, après la victoire !".

Sources
Archives du ministère de la défense nationale, fonds "Département aéronautique".
Dossiers 12, 16, 18, 21, 36, 40, 138.
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