Bonjour flamel,
bonjour à tous,
pourriez-vous nous en dire plus sur ce ou ces G4 transformés en hydravions à Cazaux ? Merci.
Cordialement
Guy
bonjour,
Afin d'être le plus précis possible ,je reprends mes notes, produites lors de la consultation du fond Fabre relatif à l'ETA de Cazaux il y a 2, 3 ans. Un document intéressant est un courrier envoyé par Henri Fabre à l'ambassadeur du Portugal à Paris en date du 6 octobre 1916. On imagine Henri Fabre démarchant à Paris différents gouvernements et proposer ses matériels.
Le courrier envoyé depuis l'hôtel du palais, 28 cours la reine à Paris (sur les quais de Seine à côté du grand Palais) fait état d'un rendez vous le jour même avec le capitaine Salvador de Courtils Cifka Duarte à propos d'hydravion. Dans la foulée Henri Fabre confirme "nos offres aux hydravions dont vous pourriez avoir l'emploi". Viennent ensuite les informations sur le caudron G4 "marin":
"...
L'appareil que nous vous offrons en particulier est le caudron bimoteur G4 muni d'un train d'amerissage à flotteurs brevetés Henri Fabre ,
tel qu'il est représenté sur les photographies qui vous seront communiquées et semblable aux appareils fournis au gouvernement français.
En raison de la construction à la fois légère et robuste de nos flotteurs le G4 marin possède toutes les qualités de l'appareil terrestre: maniabilité, sécurité, grand excès de puissance. le seul écart résulte du léger surcoit de poids des flotteurs vis à vis du train d'atterrissage et qui ne réduit la charge utile que de 95 kilos.
L'hydravion G4 muni de deux moteurs Rhône de 80 Hp, s'élève à 2000 mètres en 1 minutes, en emportant une charge de 400 Kg comprenant 180 Kg pour le pilote, le mitrailleur, la mitrailleuse, et 200 kg d'essence et huile, soit environ 3 1/2 heures de vol.
Le prix de l'appareil sans moteur avec train d'amerrissage à flotteurs Fabre, mise en marche des deux moteurs de la nacelle à la la manivelle est de:
28.000 frs - prix en nos chantiers de St Raphael.
Nous croyons de notre devoir de vous signaler que M. Fabre se rend lundi prochain à l'Ecole de Tir Aérien de Cazaux, en vue de la réception de trois hydravions G4 ..."
Voilà pour la description du G4 Marin.
Le G4 marin a été acheté par l'aviation maritime à quelques exemplaires mais semble t-il en 1917 ou 1918 selon le livre de lucien Morareau. Il semble donc que les quelques (3 ?) G4 marin de Cazaux, donc de l'aéronautique militaire, aient été utilisés avant à l'automne 1916.
Pourquoi un tel appareil à Cazaux ?
Il faut comprendre que jusqu'à mi 1917, Cazaux n'a pas de piste terrestre et seul le lac (le "lacustre" par opposition au "terrestre") est utilisable. Fin 1913, les hypothèses de départ en vigueur pour le choix d'un emplacement d'une école de tir aérien incluaient la présence d'un lac où " les accidents seraient moins nombreux et moins dangereux", "les impacts des balles et des bombes ... plus visibles", etc.
Donc à l'été 1915 lorsque l'école est réactivé par le général Hirschauer, il faut des hydravions...
Le commandant de l'école, le capitaine Marzac n'a de cesse d'en chercher. Les exercices pratiques de tir aérien que les officiers de son bureau des enseignements théoriques et pratiques ont concocté pour les stagaires doivent se faire en hydravion. Et le capitaine Marzac a du mal à en trouver ... le front est prioritaire ....Ouverte en septembre 1915, les premiers hydravions n'arrivent à l'école qu'en Février 1916. Ce sont des FBA et des Maurice Farman Type VIII qui vont être employés pour permettre à chaque stagaire de suivre la partie pratique avec tir sur cible fixe (silhouette d'avion fixé sur le rivage ou flottant sur le lac) et cible mobile .... Pour ce dernier cas, il faut trouver un système qui permette d'assurer à minima un fonctionnement régulier vu le grand nombre de stagaires. On essaye des ballons gonflés à l'helium .... on tente un système à base de cerf volant genre Saconney tirer par un canot automobile sur le lac et puis on pense à tracter une cible derrière un avion, enfin un hydravion, au moyen d'un cable de plusieurs centaines de mètres.
Je pense que c'est dans ce but que les caudron G4 ont été employé à Cazaux (1). Il me semble que ce bimoteur avait suffisament de puissance pour assurer ce rôle de tracteur de cible. Il est vrai que, dès lors que le terrestre a été opérationnel, d'autres avions à roulette cette fois ci ont été choisis.
j'ai trouvé un cliché de très mauvaise qualité d'un G4 marin ou plutôt de la dérive (
) qui semble avoir été pris à Cazaux d'ou mes questions précédentes... mais si vous avez un cliché de bonne qualité de G4 marin en situation à Cazaux (je précise à Cazaux) je suis preneur
Bien cordialement
Flamel
PS: (1) Il en a été de même pour les 2 short 184 donné par l'amirauté britanique au gouvernement français et qui se sont retrouvés à Cazaux.