Arnaux Jean (Ivan) MOULIS pilote spa 77

[alinedu33]

Bonsoir,

Merci pour toutes ces infos. J'ai bien pris note de la différence entre SPAD VII et XIII. Je ne savais pas ce qu'étaient les mats de cabane (désolée, je débute dans l'aéronautique!) mais après quelques clics de souris et quelques images, ça y est j'ai compris!
Quant au parcours après-guerre d'Ivan Moulis,(Arnaud est son 1er prénom à l'état civil, voilà ce qu'il en dit lui-même:

"Ma vie de pilote militaire commencée en octobre 1917 devait se terminer en septembre 1919. Après un grave accident, je ne repris le manche qu’au printemps 1921 ; je me réadaptais et demandais à rengager. L’autorité militaire, après m’avoir fait passer de nombreuses visites médicales, tour à tour favorables ou défavorables, daignant enfin accepter mon rengagement, sous le prétexte que mon livret militaire était détruit (j’ai eu le dit livret en mains en 1919) acceptait ma réintégration en qualité de 2ème classe, alors que j’étais régulièrement sergent. Je refusais des offres si peu avantageuses et abandonnais définitivement l’armée et le pilotage."

Nous avons un doute sur le lieu de l'accident en 1919. Certains pensent qu'il a eu lieu à Pau(?) Une vérification aux archives hospitalières de Pau pourrait nous donner la réponse (en projet). Alors qu'il décollait, un autre avion a "atterri" sur lui et l'a écrasé au sol.
Après avoir renoncé à la carrière militaire, il redevint instituteur puis directeur d'école (et secrétaire de mairie) dans un petit village du Nord Gironde (Saint-Paul) où il vécut jusqu'à son décès le 2/08/1978 à Blaye (33)

Nous avons sa croix de guerre avec l'étoile de bronze, mais jamais entendu parler d'une étoile d'argent. Par contre nous avons aussi une Médaille Militaire. Pour moi il serait passé sergent après l'armistice le 14 novembre 18.
Si vous avez besoin d'autres renseignements n'hésitez pas à me demander.

Cordialement
Aline

[veloce]

Bonsoir Aline et bonsoir à tous,

C'est une très belle histoire que vous contez là, ainsi vous rendez un joli hommage au grand-père de votre époux.

On trouve peu de témoignages écrits par les pilotes, leurs ressentis se sont envolés avec leurs âmes....

Ces chevaliers du ciel étaient pourtant des hommes, la propagande les élevait en héros (pour les plus flamboyants), la censure masquait leurs faiblesses.....

Aussi, le mémoire qu'a fait ce pilote doit être fort intéressant. Il doit permettre de retrouver un peu de cette part d'humain qui manque trop souvent....

Serez vous disposée à diffuser les pages écrites?

Bonne continuation pour vos recherches

Cordialement

Eric

[alinedu33]

Bonsoir Eric,

Merci de vos commentaires, je ne peux que souscrire à vos paroles. on est dans ce récit, loin d'une énumération sèche de dates, de faits militaires même s'ils transparaissent au travers des lignes. C'est un témoignage très humain.

Au départ, je pensais juste remettre au propre ces quelques pages pour la famille, mais notre GP avait je crois l'idée d'utiliser ce brouillon pour rédiger un livre dédié à ses camarades aviateurs de l'époque; projet abandonné.
Alors en faire profiter d'autres personnes intéressées, pourquoi pas ?

Cordialement

Aline

[veloce]

Bonsoir Aline,

Votre message me touche beaucoup. Je dois vous avouer qu'il me renvoit directement face au sujet auquel j'ai décidé de m'atteler!!!!
Vous trouverez peut-être cela singulier, mais comme le grand-père de votre époux, je voudrais raconter la vie de ces aviateurs.
Pas ces moments qui les font tant briller, mais tous les moments qui s'égrennaient pour faire une vraie vie d'homme, avec les sentiments humains bien réels, que le dur métier de pilote pendant la guerre fasait naître.....

Courage, fierté, détermination, mais aussi peur, honte, souffrances, désespoir tels pouvaient être les divers élans ou replis de ces hommes....

A ce jour je rassemble documents et témoignages, écrits photos.....

Si vous le souhaitez je pourrais vous en dire davantage par message privé...

Cordialement

Eric

Bonsoir Eric,

Merci de vos commentaires, je ne peux que souscrire à vos paroles. on est dans ce récit, loin d'une énumération sèche de dates, de faits militaires même s'ils transparaissent au travers des lignes. C'est un témoignage très humain.

Au départ, je pensais juste remettre au propre ces quelques pages pour la famille, mais notre GP avait je crois l'idée d'utiliser ce brouillon pour rédiger un livre dédié à ses camarades aviateurs de l'époque; projet abandonné.
Alors en faire profiter d'autres personnes intéressées, pourquoi pas ?

Cordialement

Aline

[chanteloube]

Bonjour Aline,
Comme beaucoup d'enseignants mobilisés, Moulis, jeune instituteur, voulait probablement témoigner. Raconter sa guerre. Les témoignages de ces hommes habitués dans le civil à transmettre les connaissances, à se considérer comme des passeurs de savoir et des éveilleurs de conscience, sont assez nombreux. Ils ont souvent été, et c'est encore parfois le cas, désignés à la vindicte publique quand les temps se durcissaient ou lorsque la situation de notre pays se compliquait -je pèse mes mots- et rendus responsables de biens des maux qu'ils avaient pourtant combattus. Je ne peux que vous encourager à diffuser ce témoignage d'autant qu'il ne me souvient pas -mais là je parle sous le contrôle des spécialistes de l'aéronautique-avoir lu quelque chose sur l'aviation militaire vue par un enseigant.
Bien cordialement CC

[alinedu33]

Bonsoir,

Bon, je crois que je vais me laisser convaincre!
Mais.... je veux ménager les "susceptibilités familiales" et en parler aux proches. En principe ça ne devrait pas poser de problème

Cordialement
Aline

[Boyau]

Bonjour

Ayant écrit une biographie de Maurice Boyau, je serais vivement intéressé de savoir ce qu'a dit Jean Moulis, à propos de la mort de l'As ou du moins de sa disparition, lors d'un combat du côté de Mars-la-Tour, le 16 septembre 1918.

Cordialement
Gérard

[dtb]

Bonjour

Ayant écrit une biographie de Maurice Boyau, je serais vivement intéressé de savoir ce qu'a dit Jean Moulis, à propos de la mort de l'As ou du moins de sa disparition, lors d'un combat du côté de Mars-la-Tour, le 16 septembre 1918.

Cordialement
Gérard

Bonjour Gérard,

Je suis moi aussi l'auteur une biographie de Maurice Boyau, parue dans le n°26 d'Aéro-Journal "Maurice Boyau, de la mêlée à la 1ere ligne"".

Voici ce que j'ai pu écrire sur sa dernière mission, me basant sur le carnet de Jean Moulis, des sources allemandes et de son dossier personnel au SHD


Le 16 septembre 1918 sera le jour de sa dernière mission. Il part en fin de matinée sur son SPAD XIII n°10666 avec l’aspirant Henri Cessieux à l’attaque d’un Drachen signalé à Harville (Meuse), à mi-chemin entre Verdun et Metz. Le carnet du sergent Jean Moulis, jeune pilote à la SPA 77, nous informe du déroulement des évènements.

« Boyau et Cessieux partiront à l’attaque d’un Drachen, réussiront à le flamber. Sur le chemin du retour, pris à partie par sept chasseurs ennemis, Boyau engagera le combat, éloignera ses poursuivants. Volant bas, il piquera à la verticale, abattu très probablement par des balles de terre. Cessieux le verra s’écraser en flammes, près d’étangs de la Chaunié. On ne retrouvera jamais le lieu de l’accident ni les débris pouvant l’identifier. Les ennemis poursuivront alors l’appareil français restant et notre ami atteint dans le dos aura la force d’atterrir à l’aplomb des premières lignes de chez nous, il sautera de sa carlingue et s’évanouira. Les artilleurs l’évacueront. Pendant ce temps, l’allemand, volant au ras du sol, essaiera de détruire l’avion. Peu après, un barrage de feu le pulvérisera entre les lignes. Nous attendons impatiemment, sur le terrain, le retour de nos camarades. Alertés dans le courant de la journée par l’ambulance où a été évacué Cessieux, nous apprenons avec consternation la fin de notre grand as. Le deuil est cruel, mais la tâche n’est pas terminée. Dès le lendemain, nous reprenons le manche avec l’intention de le venger. »

Une investigation complémentaire dans les premières lignes françaises apprendra que Boyau a effectivement fait flamber le ballon d’Harville à 11h17. Revenant à une altitude de 200 m, il est poursuivi par un Fokker D VII à 500 m derrière. Puis son avion est vu piquer à la verticale et s’écraser, sans doute touché par un tir du sol. 3 Fokker D VII au nez rouge, portant une croix grecque blanche sur le fuselage et sur l’empennage, et comportant deux bandes obliques rouges et jaunes sur le fuselage, survolent le lieu du crash et tournent autour pendant quelques temps. Le très jeune Leutnant Georg von Hantelmann (20 ans) revendique l’appareil de Boyau, abattu au Sud-ouest de Conflans-en-Jarnisy à 11h20, qui lui sera confirmé comme sa 14e victoire sur les 25 qu’il remportera pendant la guerre. Si le lieu, l’heure et même la décoration des Fokker de la Jasta 15 au nez rouge plaident en faveur de la revendication de von Hantelmann, la distance de 500 mètres derrière laquelle était son Fokker D VII rend son tir très aléatoire. On ne saura jamais si Boyau a succombé, comme cela semble plus probable, à une balle tirée du sol ou à un coup heureux des mitrailleuses jumelées du chasseur.

Cordialement,
DTB

[CTP]

Bonjour
Si Aline repasse sur le forum, je serai content qu'elle prenne contact avec moi.
Merci
Claude

[Boyau]

Bonsoir dtb

Je suis sur la même hypothèse pour la disparition de Maurice; par contre, après avoir mené une petite enquête auprès de spécialistes de la GG dans le village de Mars-la-Tour, notamment, il n'a jamais été découvert de traces de ce crash et il n'existerait aucun souvenir de cet évènement dans la mémoire collective de la région.
Et comme la mère de Maurice a été par la suite confrontée à un personnage qui aurait "vu" notre As dans un hôpital allemand, j'aurais aimé en savoir plus sur la "réalité" de l