Bombe CLAUDE à oxygène liquide

[SPAD VII]

Bonsoir à tous,

En 1914, Georges Claude proposa de fabriquer des bombes d'avion à oxygène liquide.
Ces bombes sont connues sous le nom de bombes d'avions d'Arsonval et Claude.

Le Général Weygand en parle dans ses mémoires:
"Le Général Joffre faisait espérer la prochaine mise en service de la bombe Claude à air liquide, dont les effets étaient terrifiants, mais dont le maniement ne l'était pas moins".

On peut lire dans le JMO de la Vème Armée que leur emploi ne sera possible sur les champs de bataille qu'à condition de créer une escadrille spéciale comprenant le personnel et le matériel nécessaire à son existence propre et à la confection du projectile.

D'après des sources américaines en octobre 1914, une maison censée abriter le Kaiser est bombardée à l'aide de cette nouvelle arme.
Cette (s) bombe(s) ne fit(rent) pas de victimes mais il en résultat une belle panique parmi les allemands présents...

Connaissez vous l' escadrille ?, le type d'avion ?, l'équipage ?, le lieu ou se trouvait la cible bombardée ?

Je pense que c'est une escadrille de la Vème Armée car G.Claude traitait avec cette Armée pour la mise en application de cette invention mais mon extrait de JMO s'arrête au 08 octobre 1914...

Suite à des essais malheureux (?) et surtout vu les contraintes inhérentes à l'emploi de l'oxygène liquide cet armement fut abandonné.
Cela fait beaucoup de questions, mais je sais que vous êtes très calés et avec un peu de chance...
Merci pour votre aide

Bien cordialement,
Luc

[albin denis]

Bonjour à tous,


Avant ce message, je ne connaissais pas la bombe Claude.
Piqué par la curiosité, j'ai fait quelques recherches.

Les bombes Claude sont associée à la première escadrille de bombardement commandée par le Cdt Adolphe Girod.

J'ai trouvé des extraits intéressants sur cette page : http://www.racinescomtoises.net/Adolphe ... 1872-1933

"Chef de bataillon au 59e R.I. territorial le 23 juin 1913. Rappelé en activité à la mobilisation générale le 4 août 1914, arrive au corps le 5 août 1914 (en tant que chef d’un bataillon d’infanterie coloniale, il participe à la campagne d’Alsace) ; passe à l’Etat-Major du 7e corps d’armée comme observateur à la 4e Armée. Affecté comme adjoint du service de l’Aéronautique du Grand Quartier général le 9 septembre 1914 (il prend aussi part comme aviateur-observateur à la victoire de la Marne : repérage de la déviation vers l’est de l’armée du feld-maréchal allemand von Kluck et désigné par le Général Joffre comme commandant du 1er groupe de bombardement le 19 septembre 1914 (Grâce aux bombardements efficaces sur les régiments de cavalerie allemands, il contribue au succès de Foch dans la " course à la mer " et sera cité à l’ordre de l’armée du Nord par Joffre en octobre 1914). Désigné comme chef du Service aéronautique du camp retranché de Paris le 12 octobre 1914 (Girod organise et assure la défense aérienne de Paris et du département de la Seine contre les attaques des avions allemands à partir du camp d’aviation du Bourget, alors appelé camp retranché de Paris). Directeur des écoles et dépôts d’aviation le 19 septembre 1915."

"Il commande la première escadrille?? (plutôt groupe) de bombardement dès les premiers jours de la guerre et réussit pleinement ses missions hasardeuses de bombardement. Il est des premiers à expérimenter, avec un courage auquel le grand savant rendra hommage, les dangereuses bombes à air liquide de Georges Claude. En octobre 1914, il organise la défense aérienne du Camp retranché de Paris et arrête l’invasion des Taubes. En février 1915, il fait une chute en flammes avec six bombes à bord, près de Compiègne. Bien que grièvement brûlé et blessé, il reprend son service après de longs mois de souffrance. En août 1915, le colonel Girod apprend à piloter et obtient son brevet. En réalité, dès juin 1914, A. Girod avait commencé à Buc son apprentissage de pilote-aviateur. Durant sa convalescence, consécutive à l’accident d’avion de février 1915, il avait continué son entraînement de pilote sur un champ d’aviation du camp retranché de Paris et, à la fin du mois de juillet, avait passé, avec succès, les épreuves du brevet de pilote-aviateur."

En faisant un recensement des citations, je n'ai trouvé que celle de Girod suite à son accident du 26.02.1915 où il a été brûlé.
En voici le texte intégral : "Girod, chef de bataillon, directeur de l'aviation du camp retranché de Paris : s'est dépensé sans compter dans ses fonctions de chef du service aéronautique. A créé et organisé avec un zèle infatigable l'aviation du camp retranché et obtenu très rapidement les plus heureux résultats. Ayant été victime, le 26 février 1915, au cours d'une mission de bombardement, d'un grave accident d'aéroplane n'a pas, malgré ses blessures, interrompu son service, donnant ainsi un bel exemple de courage et de dévouement." (Ordre du 16.05.1916)
Rien pour les expérimentations de bombes Claude et d'Arsonval.

Pour l'instant, rien de plus.

Bien cordialement

Albin

[Charraud Jerome]

Bonjour

En mettant Arsonval + bombe dans google:

Concernant Arsène d'Arsonval:
http://www.bium.univ-paris5.fr/acad-chi ... 62x071.pdf

Un page du net fait référence à un article de Georges Claude dans « La Science et la Vie » en 1936
http://modelarchives.free.fr/Bestiaire/ ... index.html

Au SHD:
16 N 855 Réseaux, défenses accessoires.
1914-1918 Réseaux de fil de fer, réseaux ronces « Brun », réseau Bigot ; ronce
artificielle à âme carrée, chevaux de frise ; destruction des réseaux :
essais, expériences. fabrication des appareils pour destruction des réseaux
(appareils Filloux, explosifs, bombe d’Arsonval, appareils d’assaut
et torpilles Mattéi) ; bouclier Walter.

http://www.hamilcar-barca.com/sciences- ... -barca.htm
Vous avez même la formule chimique:


Il n'y a plus qu'à compiler tout cela
Cordialement
Jérôme Charraud

[STE BARBE]

Bonjour

J'ai trouvé quelques infos dans le livre "l'Aviation Française de bombardement" de René MARTEL.
Page 16:
En Octobre, apparaissent les terribles bombes Claude à l'oxygène liquide et au charbon pulvérulent. Leur pouvoir destructif est énorme, mais leur manipulation étant compliquée, petit à petit, elles disparaissent.

Page 23 :
Ainsi le 8 Octobre la V.14 effectue 22 expéditions (un seul équipage en fait 6, lançant à lui seul 52 obus de 90).
Le 15 Octobre le total des sorties du mois atteint le chiffre de 114 avec 509 obus de 90 et 36 bombes Claude lancées.
Son action a été particulièrement efficace sur la gare de Cambrai .............

Toujours page 23 :
Les escadrilles (V.B.2,V.14 et la 21) s'en prennent aux batteries éloignées, aux Etats-Majors(1), aux terrains d'aviation ...........

(1)Il convient de rappeler la vigoureuse expédition sur Thielt ou le Kaiser avait été signale, le 1er Novembre

Cordialement . Eric

[ALVF]

Bonjour,

Pour lire quelques détails supplémentaires sur les bombes de Georges Claude, il faut lire son livre très polémique "Politiciens et Polytechniciens" avec en sous-titre "Au creuset de la guerre" édité chez l'auteur en 1919.
Georges Claude se donne le beau rôle dans cet ouvrage et ses critiques féroces des Généraux, responsables politiques, etc...sont un peu fatigantes, à toutes les pages, le "JE" domine et il semble régler beaucoup de comptes!
J'ai pu constater par un témoignage écrit de première main, que sa relation concernant des essais de "sa" bombe à Saint-Cyr le 3 octobre 1914 est très excessive quant aux paroles réellement prononcées ce jour là.
Le livre est toutefois très intéressant, des photos montrent cette fameuse bombe à oygène liquide aux effets considérables.
Concernant le bombardement de Thielt, il écrit simplement: "Quelques jours après (le 24 octobre 1914), il y aura la fameuse bombe sur l'état-major de Thielt qui, dix minutes plus tôt, eût simplifié la guerre en supprimant le Kaiser".
Cette bombe de 50kg avait, d'après les expériences faites, le même effet qu'une explosion de 30kg de Mélinite!Georges Claude affirme que "sa" bombe était aussi puissante que les bombes allemandes de 100kg employées par les allemands à la fin de la guerre.
Ce scientifique a aussi développé des engins de tranchée curieux et surtout a participé au développement du Repérage par le Son où, là aussi, il se donne le beau rôle car de nombreux scientifiques français ont oeuvré pour la résolution du problème!
Il est caractéristique qu'une relation américaine parle de Georges Claude, son livre est tellement polémique qu'il a fait les délices des anglo-saxons toujours prompts à critiquer les français, surtout pour masquer leur propre incapacité à régler bien des problèmes pendant la première guerre mondiale.
Cordialement, Guy.

[SPAD VII]

Bonsoir,

Merci à vous tous pour vos précieuses infos.

J'avais trouvé de nombreux sujets sur le net parlant de G.Claude et de "ses bombes" mais j'avais du mal à les rattacher à l'aviation et à différentes escadrilles...
J'ai découvert l'existence de ces bombes en déchiffrant le JMO de la Vème Armée.
Au début [Albin, tu vas rigoler] je lisais bonbonne et non bombe...puis je me suis dit..."y avait quand même pas des convertisseur O2 dans les Voisin"...et j'ai enfin lu Bombe...

Lorsque j'ai parlé d'une mission de bombardement visant le Kaiser, j'ai de suite pensé à l'expédition sur Thielt.
Pour ceux qui possèdent la revue Icare N°85 consacrée à l'aéronautique militaire française 1914-1918, une copie du message chiffré ordonnant la mission se trouve page 23 de cette revue.

Merci encore et décidément on trouve souvent beaucoup d'infos dans le livre de R. Martel...

Bien cordialement
Luc

[J-L Jalabert]

Bonsoir à tous,

Une photo de la bombe à oxygène .......

Cdlt,
J-Luc

[albin denis]

Bonjour à tous,

Il ne manque que la photo d'un avion emportant une bombe Claude pour que ce dossier soit complet !

Avis aux amateurs.

Bien cordialement

Albin

[SPAD VII]

Bonsoir à tous,

Merci Jean luc pour la photo
Albin a tout dit, on a plus qu'à chercher l'avion qui va avec...

Bien cordialement
Luc

[Roser]

Allo, est-ce qu'il existe un photo montrant la bombe Claude? Cela me semble peu probable mais on ne sait jamais. Merci d'avance. Roser de Belgique.