Mort pour la France mais jamais déclaré mort

Loïc63
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Re: Mort pour la France mais jamais déclaré mort

Message par Loïc63 »

Bonsoir,
Merci Jean-Pierre et AD-LINE pour ces infos complémentaires. Malheureusement le site de Pierrefite est beaucoup trop loin.
Savez-vous si les dossiers d'attributions des pensions pour les familles se trouvent sur ce site ?

Cordialment
Loïc
air339
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Re: Mort pour la France mais jamais déclaré mort

Message par air339 »

Bonjour,


Peut-être un début d'explication pour la création de la fiche matricule le 1er avril 1922, qui serait alors en application de cette disposition transitoire d'après-guerre (malheureusement je n'en trouve pas la date) :

Dispositions transitoires. — Il y aura lieu d'établir un nouveau livret et un nouveau feuillet pour les hommes auxquels il aurait été fait application des anciennes dispositions de l'article 36 de l'instruction du 8 juin 1911.
Les feuillets et livrets matricules remplacés ne seront pas détruits, mais renvoyés aux bureaux de recrutement dont relèvent les intéressés, pour être conservés dans leur dossier individuel.



Cette disposition se réfère à ce texte :

ART. 36. — Jugements d'acquittement. — Refus d'informer. Ordonnances de non-lieu.
Les jugements d'acquittement ne doivent pas être inscrits sur les livrets et feuillets matricules. Les jugements par contumace doivent y être inscrits, mais à titre provisoire, c'est-à-dire jusqu'à ce que le militaire ait purgé sa contumace. Cette dernière inscription est rayée si le contumax est renvoyé absous par un nouveau jugement ou est décédé avant que les délais de prescription soient expirés; elle devient, au contraire, définitive après l'expiration de ces délais ou lorsque le jugement par contumace a été confirmé par une nouvelle condamnation.
Les refus d'informer et les ordonnances de non-lieu ne doivent pas non plus être inscrits sur les feuillets et les livrets.



Par ailleurs, je trouve mention de dossier (du) personnel pour les officiers : ce dossier contient des éléments confidentiels, rapports de supérieurs, éloges ou blâmes, testaments...



Cordialement,

Régis
Loïc63
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Re: Mort pour la France mais jamais déclaré mort

Message par Loïc63 »

Bonsoir Régis et merci pour cette trouvaille.
J'avais de mon côté trouvé la mention de dossier pour les officiers mais concernant Jean Vidal je ne pense pas qu'il a eu un dossier étant simple soldat.

J'ai parlé de vos découvertes à mon grand-père ce weekend et Jacquet Antoine trouvé par Jean-Pierre est le bon. Mon grand-père m'avait dit qu'il était mineur et on peut le constater sur sa FM. Par contre il m'a encore redit que ce Jacquet avait dit que la dernière fois qu'il avait vu Jean Vidal c'était dans la Marne et qu'ils avaient étaient séparés suite à une attaque allemande et il m'as mentionné de nouveau la présence d'un cours d'eau où beaucoup de soldats seraient morts noyés.
Du coup je ne sais plus trop quoi penser.
Cordialement
Loïc
CD9362
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Re: Mort pour la France mais jamais déclaré mort

Message par CD9362 »

Loïc63 a écrit : lun. août 27, 2018 10:31 pm Ce Jacquet avait dit que la dernière fois qu'il avait vu Jean Vidal c'était dans la Marne et qu'ils avaient étaient séparés suite à une attaque allemande et il m'as mentionné de nouveau la présence d'un cours d'eau où beaucoup de soldats seraient morts noyés.
Bonjour
Abandonnons la date du 12/12/14, qui est peut-être/certainement une erreur sur la fiche de "votre" Jacques VIDAL mais correspond au Jean VIDAL de Condat.
Partons sur l'hypothèse de souvenirs cohérents de JACQUET = La Marne.
En regardant sur chimiste.com dans le résumés des parcours des régiments , on voit que:
-En octobre 1915 le 286 e RI est à Soudain Perthes les Hurlus , tout comme le 114 e Bataillons de Chasseurs à pied dans lequel JACQUET a été mis à disposition depuis le 22 aout 1915. C'est peut-être à ce moment que disparait votre arrière-garde-oncle Jacques VIDAL . C'est dans la Marne à proximité d'une rivière l'Ain et le Py...
-Il faut lire les JMO. Si les deux régiments sont à proximité Jacquet a pu voir ou entendre dire ce qui est arrivé à Vidal. Il faut voir si il y a possibilités "fuite-débandade, rivière, noyades"
286e RI
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... fa7f11d4bb
-Pas de JMO du 114e Chasseurs!!! voir si il existe JMO 129e DI
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... f971bef696
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... e4a469d90a

morts 286e RI / Marne
Quasiment tous vers le 18/22 octobre 15 aux environs de Souain
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... s_rech.php
un document avec des cartes du secteur.
http://1418bd.free.fr/labase/LA%20BATAl ... MPAGNE.pdf

Tout ça n'est qu'une hypothèse et on pourrait en trouver sans fin...faute de données précises sur le sort de Jean Vidal, malheureusement!

AD-Line
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jpbte63
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Re: Mort pour la France mais jamais déclaré mort

Message par jpbte63 »

Bonsoir,

Dans la conversation Jacquet dit la Marne, mais dans l'après-guerre le terme désigné peut être plus la bataille (front de 200 à 300 km) et non le département. Je pense comme AD-Line, la lecture des JMO du 286°, voir du 86° devrait apporter un éclairage sur cette journée, si une rivière a été traversée dans un repli, elle est certainement nommée (Meuse, Oise, Marne?)

Cordialement
Jean-Pierre
Quand on ne fait pas tout pour être le premier, le devenir ou le rester, on ne demeure pas le deuxième. On tombe fatalement le dernier.
Louis Hubert Lyautey
air339
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Re: Mort pour la France mais jamais déclaré mort

Message par air339 »

Bonjour,


Je rejoins l'analyse d'AD-Line, la fiche matricule doit être erronée et complétée à partir d'éléments correspondant à un autre Jean Vidal. il faut creuser la piste des témoignages. Le tout est d'avoir la certitude de l'unité combattante.


Cordialement,


Régis
Loïc63
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Re: Mort pour la France mais jamais déclaré mort

Message par Loïc63 »

Bonjour,
Merci à tous les trois. Je vais reprendre la lecture intégrale des JMO.
Dès que j'aurai fini mes examens médicaux je me rends aux AD 43.
La seule certitude que l'on a est que jusqu'au 1/4/1922 (date de création de sa FM) sa situation est inconnue donc s'il y avait eu une transcription de décès avant cette date je suppose qu'on en trouverait la trace sur la FM.
J'ai retrouvé les fiches de la croix rouge concernant les oncles de ma grand-mère qui ont été fait prisonniers donc là aussi je pense que l'on peut faire une croix sur le fait qu'il est était fait prisonnier.
Cordialement
Loïc
air339
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Re: Mort pour la France mais jamais déclaré mort

Message par air339 »

Bonjour,



Dans le livre "Lettres de guerre" de Jules Jeanbernat, on y trouve son récit du combat le long de la Meurthe, le 24 août 1914 au 286e RI, mais sans confusion à sa compagnie :

« Ma compagnie était en réserve lorsque, le soir à 10 heures, on crut savoir qu’une compagnie bavaroise était installée en avant-poste, à 3 kilomètres environs, sur le pont de Damelièvres ; nous fumes chargé de la déloger à la baïonnette ; puis, au cas ou nous serions attaqués par des forces supérieures, nous devions nous retirer en attirant l’ennemi sur une position convenablement disposée. Nous partîmes, reconnûmes le pont : il n’y avait personne. Nous attendîmes jusqu’au jour ; à ce moment, une patrouille du 6e Hussards, envoyée en reconnaissance, fut accueillie par des coups de fusil : l’ennemi approchait. Le pont avait été insuffisamment rompu, et un brouillard à ne rien voir à 5 mètres s’élevait. Nous prîmes nos positions de combat : la 1ère section en avant-garde subit le choc violent. L’ennemi débouchant de plus en plus nombreux, notre capitaine, suivant l’ordre reçu, donna le signal de la retraite : il fut d’un sang-froid magnifique ; les sections aussi furent merveilleuses, elles se replièrent, comme à la manœuvre, par échelons, se protégeant mutuellement par leurs feux. Le capitaine impassible commanda les bonds, la cigarette aux lèvres, quand apparut sur nos têtes un aéroplane qui laissait tomber une sorte de chaînette brillante : c’était un avion allemand indiquant notre position à son artillerie. Nous ignorions le motif de sa manœuvre, nous allions bientôt en connaitre l’effet : cinq minutes ne s’étaient pas écoulées que nous étions « arrosés » sérieusement par des batteries de 77. A un moment dont je me souviendrait longtemps, j’entendis distinctement le coup partir, l’obus siffler ; je fis coucher le sergent qui était à côté de moi, je me couchai moi-même : l’obus percutant tomba exactement à 10 mètres devant nous, mais sans nous faire le moindre mal, nous causant seulement un léger étourdissement produit par le souffle de l’éclatement. Les obus ne nous firent pas de grand mal ce jour-là, seules les balles nous infligèrent des pertes… Notre mission remplie, nous rentrâmes dans nos lignes après avoir ainsi amorcé le combat. Il y eu ensuite une lutte d’artillerie terrible et nos 75 firent d’excellent travail : les Allemands reculèrent, leur retraite fut assez rapide pour leur faire abandonner le pont de bateaux construit par eux sur la Meurthe ».


Pour Jules Jeanbernat, le 24 août est le baptême du feu. A la dissolution du 286e RI, il passe au 339e où il trouve la mort le 7 septembre 1918.


Cordialement,


Régis
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