LIFF Vapeur norvégien

olivier 12
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LIFF Vapeur norvégien

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

LIFF

Vapeur norvégien construit en 1913 au chantier Craig SB de Long Beach sous le nom d’EDGAR H. VANCE.
2521 tpl 2325 tx JB 1523 tx JN
Longueur 88,7 m Largeur 13,4 m 1 hélice
Indicatif WLQF
Plus haute classe du BV

1913 EDGAR H. VANCE Nehalem SS Co Inc. New York
1916 LIFF Skibs AS Liff P. Edw. Arnesen Oslo

Le naufrage du LIFF

Le navire effectue une traverse New York – Bordeaux via Sydney (Ile de Cape Breton) et Cape Breton.
Affrété en time charter par le Gouvernement français.
Transporte 2830 t de marchandises diverses (farine, acier, porc salé)
Capitaine Johannes HELLE (de Grimstad)
2e capitaine J. SVENNEVIG
Lieutenant, Martin HALVORSEN 25 ans, (de Kristiansand)
Matelot, Leif ERICSEN, 19 ans, (de Hvaler) interrogé par l’officier enquêteur
Matelot, Emil JACOBSEN, 41 ans, (de Kristiania) aussi interrogé.
21 hommes d’équipage en tout : 14 Norvégiens, 2 Danois, 4 Suédois, 1 Russe.
Navire non armé

Rapport du capitaine

Avons quitté New York le 4 Octobre à destination de Bordeaux. Relâché à Norfolk, puis Sydney. Quitté Sydney C.B. le 17 Octobre.

Le 30 Octobre à 19h40, à environ 70 milles dans l’Ouest de Penmarch, par 47°37 N et 05°13 W, alors qu’il fait route à l’Est à 9 nœuds, un sous-marin allemand tire un coup de canon sur le navire qui stoppe. Le sous-marin est aperçu à 400 m sur tribord. Le navire ne portait aucun feu. Vent frais d’Ouest avec averses, mer dure, brouillard et pluie. Le capitaine reçoit l’ordre de se rendre sur le sous-marin avec les papiers. Le commandant du sous-marin lui demande nom du navire, provenance, destination et chargement, et décide qu’il doit être coulé. L’équipage prend place dans les deux canots. Puis le navire est coulé par dix coups de canon. On ne le voit pas couler étant trop éloigné et la nuit étant tombée. Le capitaine n’a pas demandé à être remorqué vers la côte par le sous-marin.
Les témoignages des deux matelots sont identiques à celui du capitaine. Le matelot Eriksen était à la barre quand fut tiré le premier coup de canon. Le matelot Jacobsen était en vigie sur le gaillard mais n’a rien vu avant le premier coup de canon.
Le capitaine, le lieutenant et dix hommes sont recueillis le lendemain à 08h00 par le chalutier armé français TROPIQUE qui les débarque à Brest dans la soirée.
Le 2e capitaine et le reste de l’équipage sont recueillis le même jour, 31 Octobre, à 14h00 par un bateau de pêche français qui le débarque à Audierne. Il arrive à Brest par le train à 22h00. Pas de victimes.

Description du sous-marin

Il ne portait aucun numéro et aucune marque.
200 pieds de long
Kiosque elliptique haut de 1,20 m
Pas de mâts
2 antennes allant de l’avant à l’arrière et passant au dessus du kiosque
2 canons de 3 à 4 pouces (88 mm)
Peinture neuve gris clair
Le commandant ne parlait qu’allemand. Il avait environ 32 ans. Il a demandé le certificat de transfert et de nationalité. Le navire avait été acheté en Amérique en Décembre 1916 et n’avait que 4 ans.

Le sous-marin attaquant

C’était l’U 93 du Kptlt Helmut GERLACH.

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U 93

L’équipage de ce sous-marin se méfiait tout particulièrement des navires pièges (Q-ships). Il faut en effet rappeler que le 30 Avril 1917, commandé pat le Kptlt Edgar von SPIEGEL von und zu PECKELSHEIM, il avait croisé la route du bateau piège PRIZE (Q 21), goélette à huniers camouflée, équipée de deux canons de 122 livres habilement dissimulés sur le pont. Ce bateau piège était sous les ordres du Lieutenant de Vaisseau SANDERS, un Néo-Zélandais.
U 93 commença à tirer sur la goélette l’endommageant gravement, blessant des hommes dont le mécanicien et le TSF, détruisant poste équipage, cabine et occasionnant des voies d’eau. Sanders envoya son « équipage de panique » dans une embarcation qui s’éloigna. Mais demeura stoïquement à bord, aux aguets. Finalement, U 93 s’approcha pour achever le voilier. Le voyant en bonne position, Sanders démasqua ses canons et lui envoya une bordée de coups. Le canon avant du sous-marin vola en éclat et les servants furent tués. Un autre obus démolit le kiosque tandis qu’un 3e fit stopper le sous-marin et sembla déclencher un incendie à l’intérieur. Le canon Lewis balayait de sa mitraille le pont du sous-marin qui finit par s’enfoncer dans les flots.
A 21h00, PRIZE avait tiré 36 coups et, le sous-marin ayant disparu, il envoya sur les lieux son canot qui repêcha 3 hommes, dont le commandant von Spiegel et un officier marinier mécanicien.

Mais le PRIZE était en mauvaise posture : machine endommagée, voies d’eau. On parvint à stopper les entrées d’eau en transvasant du charbon de façon à incliner le navire.
En arrivant à bord, von Spiegel donna sa parole d’honneur de ne pas chercher à s’échapper et après avoir félicité Sanders d’avoir enduré son bombardement sans riposter, au-delà de tout ce qui était imaginable, lui déclara qu’il allait l’aider à sauver son navire. Vers minuit, le mécanicien anglais blessé, aidé par le mécanicien allemand, parvinrent à remettre la machine en marche. Le 2 Mai, le PRIZE fut aperçu par une vedette qui le remorqua jusqu’à Kinsale. En débarquant pour un camp de prisonnier, von Spiegel vint dire au revoir à Sanders et l’invita à venir dans sa propriété du Schleswig-Holstein après la guerre, où il le recevrait avec tous les honneurs.
Sanders reçut la Victoria Cross pour son exploit et fut promu Capitaine de Corvette.

(Source : « Les bateaux-pièges Q-ships » par Kebble Chatterton. Payot 1928)

Les trois Allemands prisonniers, tout comme les Anglais, pensaient que le sous-marin avait coulé et reposait avec le reste de l’équipage au fond de l’océan. Mais il n’en était rien. Les sous-mariniers étaient parvenus à refermer le panneau étanche du kiosque et à plonger. Sous les ordres de l’officier en second, l’enseigne de vaisseau Wilhelm ZIEGNER, ils parvinrent avec beaucoup de difficultés à rejoindre leur base. Voici quelques photos prises dans la cale sèche, après son retour, qui montrent les avaries infligées au sous-marin.

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U 93 ne repartit en patrouille que vers mi Juin sous les ordres d’Helmut Gerlach. Il coula donc, entre autres navires, le Brésilien MACAO le 18 Octobre et le LIFF le 30 Octobre.

Il fut porté manquant avec tout son équipage (43 hommes) après le 15 Janvier 1918. La veille, il avait coulé le voilier français BABIN CHEVAYE. (Voir ce lien viewtopic.php?f=29&t=43946&hilit=babin+chevaye )

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Re: LIFF Vapeur norvégien

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Une autre vue de l'U 93 à la mer

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