PACIFIQUE Thonier de Groix

olivier 12
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PACIFIQUE Thonier de Groix

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

PACIFIQUE

Thonier de Groix
Dundée de 56 tx 21 m construit en 1914 à Paimpol
Immatriculé G 1183
Fin de carrière en 1938

Sauvetage d’une partie de l’équipage du vapeur norvégien ASKELAD coulé le 8 Septembre 1917

Le thonier de Groix PACIFIQUE a recueilli 11 marins de l’équipage du vapeur norvégien ASKELAD coulé par un sous-marin allemand le 8 Septembre 1917 et les a débarqués à Groix. Parmi eux se trouvait le capitaine du vapeur Ole JACOBSEN. Ces 11 hommes se trouvaient dans l’une des embarcations du navire. On ne sait ce qu’est devenue la 2e embarcation qui portait 11 hommes également.

Naufrage de l’ASKELAD

Rapport d’enquête

Vapeur de 2817 t construit sous le nom de STARCROSS au chantier Richardson Duck de Thornaby en 1894 pour l’armement Starcross SS Co Ltd de Cardiff
Longueur 93,6 m Largeur 12,5 m 1 hélice
1909 VIRTUS Même armateur
1912 AIKATERINI Pandeli Bros. Le Pirée
1915 ASKELAD A/S Vesterhav Kristiansand
1917 ASKELAD Ch. Christensen Junior Sandfjord

Traversée New York - Le Havre, affrété par le Gouvernement français avec un chargement de 4000 tonnes de fer, papier et coton. Quitté New York le 23 Août.
Capitaine Ole JACOBSEN
22 hommes d’équipage dont 19 Norvégiens, 1 Finlandais et 2 Suédois.
Non convoyé et pas d’armement

Le 8 Septembre 1917 à 16h50, alors qu’il fait route à 8,5 nœuds au S79E, 4 coups de canon sont tirés sur lui par 47°35 N et 07°25 W. Le navire est évacué et 8 coups de canon sont tirés après l’évacuation. 1 seul coup traverse le navire de part en part et celui-ci est ensuite coulé par bombe.

La conversation suivante s’est tenue entre le commandant allemand et le capitaine norvégien :

- Pour quelle raison naviguez-vous ?
- Pour gagner de l’argent.
- Mais ne savez-vous pas que vous risquez gros en naviguant ainsi ? Ne savez-vous pas que je peux vous tuer ?
- Je suis entre vos mains et vous pouvez donc me tuer.

Bien que ces propos eussent été peu cordiaux, le capitaine norvégien déclare que le commandant allemand a été très correct. Il a recommandé à ses hommes (1 officier et 3 marins) qui allaient sur le vapeur accompagnés seulement de 2 Norvégiens, de ne rien prendre de ce qui appartenait en propre aux marins norvégiens.
Les Allemands ont pris du lait, des conserves de bœuf, 20 livres de beurre, du lard fumé et un chronomètre, mais respectant l’ordre de leur commandant, rien de ce qui appartient en propre aux Norvégiens. Ils prennent aussi le drapeau norvégien, puis disposent 3 bombes. Le bâtiment s’enfonce très rapidement après leur explosion. II est alors 20h00.
Quand il a fait rembarquer le capitaine et les 8 marins montés sur le sous-marin dans son embarcation, il lui dit : « Je vous laisse dans de bonnes conditions. Vous n’êtes qu’à 30 milles de terre (ce qui était du reste complètement faux). Naviguez dans cette direction Est. Je regrette d’avoir été obligé de couler votre navire. »

L’Allemand parlait très bien l’anglais, comme d’ailleurs tout son équipage.

Les 22 hommes de l’équipage se sont répartis par moitié dans les deux embarcations et l’évacuation s’est déroulée en 3 minutes, dans le plus grand calme. L’embarcation du capitaine a été recueillie par le thonier de Groix PACIFIQUE et ses occupants débarqués à Groix. On ne sait ce qu’est devenue l’autre embarcation.

(Nota : le site uboat.net ne relève aucune victime. On peut donc penser que la 2e embarcation a atteint un point de la côte française).

Description du sous-marin

Petit sous-marin de 90 pieds de long
Type UB23 avec 4 tubes lance-torpilles
Kiosque au centre du navire.
Canon de 75 mm
Périscope sur la tourelle
Possédait la TSF
Peinture neuve, grise
Vu 6 officiers en uniformes et 19 hommes, âge entre 20 et 36 ans
Officiers très propres, hommes très sales

Le sous-marin attaquant

C’était l’UC 17 de l’Oblt z/s Ulrich PILZECKER

Cdlt
olivier
Rutilius
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PACIFIQUE — Thonier de Groix.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Pacifique — Dundée de pêche groisillon construit en 1914 ; immatriculé G. 1184, puis LGX 2960 — Arme-ment Jean-Marie Corvest et consorts, Île de Groix.


□ En 1914, étaient quirataires de ce dundée (Michel Perrin : « Les mille et vingt armateurs de l'Île de Groix », Les Cahiers de l'Île de Groix, n° 5/2006, Déc. 2006, Association « La Mouette », p. 102) :

― Pour ¼, Jean-Marie CORVEST, époux de Joséphine YVON, patron pêcheur, domicilié au bourg de Groix ;

― Pour ¼, Joseph TONNERRE, époux de Maria GUBÉRIC, marin pêcheur, domicilié à Kêrmarec (Île de Groix) ;

― Pour ¼, Jérôme YVON, époux de Joséphine GOURRONC, marin pêcheur, domicilié à Locmaria (Île de Groix) ;

― Pour ⅛, Joséphine ROMIEUX (Mle), gérante d’usine, domiciliée à Port-Tudy (Île de Groix) ;

― Pour ⅛, Marie-Victoire YVON, veuve de Louis CORVEST, domiciliée au bourg de Groix.


□ En 1925, étaient quirataires de ce dundée (Ibid., p. 126) :

― Pour ⅜, Jean-Marie CORVEST, précité ;

― Pour ⅛, Jean NOËL, précité ;

― Pour ⅛, Joséphine ROMIEUX (Mle), précitée ;

— Pour ⅛, Joseph TONNERRE, précité ;

― Pour ⅛, Pierre Martin TONNERRE, domicilié à Lomener (Île de Groix) ;

― Pour ⅛, Marie-Victoire YVON, précitée.
Dernière modification par Rutilius le dim. oct. 21, 2018 7:21 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: PACIFIQUE Thonier de Groix

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Complément au naufrage de l'ASKELAD

Voici une note particulière de l'officier enquêteur à propos du capitaine norvégien (recueilli par le PACIFIQUE)

J’ai été surpris au cours de l’interrogatoire que je lui ai fait subir d’entendre la capitaine norvégien me dire qu’il n’était pas nécessaire de lui poser toutes ces questions, particulièrement sur l’aspect des marins allemands. Au début, il m’a dit que le commandant allemand lui avait seulement demandé les papiers, avait été très correct et ne lui avait pas parlé.
J’ai répondu au capitaine Jacobsen que c’était en nous entourant de toutes les lumières possibles que nous pourrions préserver la vie des marins en général.
Il m’a répondu qu’il craignait que ses réponses ne soient retranscrites dans les journaux ce qui lui vaudrait des représailles s’il était jamais repris par les Allemands.
Je l’ai rassuré en lui affirmant que nos interrogatoires demeuraient confidentiels. Mis en confiance, il m’a alors donné tous les renseignements précédents.
La raison invoquée par lui (crainte de voir ses propos livrés aux journaux), est en définitive plausible, et j’ai cru de mon devoir d’aviser de cet incident le commissaire spécial de Lorient.

Cdlt
olivier
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