SAINT GEORGES Cotre à moteur de Gravelines

olivier 12
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SAINT GEORGES Cotre à moteur de Gravelines

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

SAINT GEORGES

Cotre à moteur de Gravelines, immatriculé GR 701

Naufrage du 12 Novembre 1918

Interrogatoire du patron CARRU Antoine, du bateau de pêche SAINT PROSPER, témoin de l’accident

Le 12 Novembre 1918 à 09h35 j’étais en train de pêcher à 5 milles environ dans le Nord de la tour de la pointe de Walde quand j’entends une forte explosion. Je vois alors dans l’Est à nous un bateau de pêche qui saute. Il était à 1 mille de nous. Je me suis dirigé immédiatement vers lui. Nous vîmes le canot de ce bateau avec 4 hommes à bord. C’était le canot du SAINT GEORGES immatriculé GR 701.
Après avoir exploré le lieu du sinistre, j’ai mis le cap sur le port pour faire donner des soins aux naufragés. Nous n’avons aperçu aucun naufragé à la surface de l’eau.
Il y avait un très léger vent d’Est et la mer était un peu houleuse. Les naufragés ont déclaré qu’il manquait 5 hommes :

- WELLCAM Jules Patron
- BUTET Pierre Matelot
- LEBEGUE Jean-Baptiste Matelot
- MASSON Pierre Matelot
- GENS Pierre Matelot

Tous inscrits à Gravelines.

Déclaration de GENS Léon, matelot à bord du SAINT GEORGES

J’étais sur l’arrière du bateau en train de pêcher et nous étions par le travers dans le Nord de la tour de Malakoff (phare de Walde) à 4 ou 5 milles de terre.
Tout à coup, je me suis senti dans l’eau et remontant à la surface au dessus de laquelle je me suis senti soulevé.
Ayant repris connaissance sans avoir conscience de l’avoir perdue, j’ai aperçu des morceaux de bois à la surface de l’eau. J’ai appelé le canot que j’ai vu à une cinquantaine de mètres et qui est venu me sauver ainsi. Ensuite, j’ai aidé à sauver mon camarade Joseph. Les autres ont disparu.

Déclaration de LEBEGUE Joseph, matelot à bord de SAINT GEORGES


J’étais avec GOUBEL dans l’embarcation du bord en train de pêcher à 40 m sur l’arrière lorsque vers 09h00 je vis tout à coup le bateau sauter avec une forte détonation et une gerbe d’eau de 40 à 50 m. Les débris de bois tombèrent dans l’embarcation. Nous étions à environ 4 ou 5 milles dans le Nord du feu de Walde.
J’ai aperçu un homme dans l’eau et j’ai coupé aussitôt mes cordes. C’était GENS. J’en vis un autre et me dirigeai sur lui. Je pus le sauver aussi et il était blessé. C’était Joseph VANNENBUSH.
Je regardai autour de moi et je ne vis plus personne à sauver. Nous avons fait le tour des morceaux de bois flottants, puis nous avons été pris à bord du SAINT PROSPER qui était à 1 mille de nous environ et qui arriva pour nous sauver un quart d’heure après la catastrophe.

Déclaration de GOUBEL Emile, matelot à bord du SAINT GEORGES

J’étais dans la barque derrière le SAINT GEORGES à 40 m environ.
Après lecture de la déposition de LEBEGUE qui était dans la barque avec moi, je déclare que l’accident s’est passé exactement comme il le dit.

Le sous-marin poseur de la mine

N’est pas identifié

Cdlt
olivier
Rutilius
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SAINT-GEORGES — Cotre à moteur de Gravelines

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Marins disparus avec le cotre à moteur Saint-Georges,
coulé par l’explosion d’une mine flottante le 12 novembre 1918


[Jug. Trib. civ. Dunkerque, 22 janv. 1920, transcrit à Gravelines, le 5 févr. 1920]

(Registre des actes de décès de la commune de Gravelines, Année 1920, f° 8, acte n° 23)

[5]

Judiciairement déclarés « Morts pour la France »


Exposé des faits figurant dans la requête introductive d’instance
du procureur de la République

« Le douze novembre mil neuf cent dix-huit, le cotre à moteur Saint-Georges se trouvait à neuf heures trente à environ quatre milles et demi dans le Nord du phare Malakoff. L’équipage pêchait le maquereau à la ligne ; neuf hommes étaient à bord du cotre et deux dans le canot filé, à quatre-vingts mètres. Tout à coup, une explosion se fit entendre. Le cotre venait de sauter sur une mine. Les deux hommes qui armaient le canot nagèrent aussitôt vers le lieu de l’accident et, après avoir sauvé deux hommes et fait plusieurs fois le tour des débris, constatèrent qu’il n’y avait plus un être humain à la surface de la mer. Un bateau qui pêchait à proximité recueillit les survivants et les ramena à Gravelines. Il résulte de ces faits qu’à part les quatre matelots Coubel, Lebègue, Gens et Vandenbussche, les cinq autres marins qui composaient l’équipage du cotre et sont portés sur le rôle d’équipage ont péri ; ils n’ont du reste plus jamais donné de leurs nouvelles. [...] »

Patron

— WELLCAM Jules Pierre Jean-Baptiste, né le 2 décembre 1866 à Gravelines (Nord), hameau du Petit-Fort-Philippe, et y domicilié. Inscrit au quartier de Dunkerque, f° 448, n° 895 ; classe 1886, n° 1.325 au recrutement de Dunkerque.

• Fils de Jules Clovis WELLCAM, né le 29 novembre 1846 à Gravelines, hameau du Petit-Fort-Philippe, marin, et de Marie Antoinette TOULOUSE, née le 28 septembre 1845 à Gravelines, hameau du Petit-Fort-Philippe, « pêcheuse » ; époux ayant contracté mariage à Gravelines, le 16 décembre 1865 (Registre des actes de mariage de la commune de Gravelines, Année 1865, suppl. f° 7, acte n° 80 – Registre des actes de naissance de la commune de Gravelines, Année 1866, f° 56, acte n° 220).

• Époux de Louise Ernestine LEBÈGUE, née le 29 novembre 1870, hameau du Petit-Fort-Philippe, « pêcheuse », avec laquelle il avait contracté mariage à Gravelines, le 5 décembre 1891 (Registre des actes de mariage de la commune de Gravelines, Année 1891, f° 82, acte n° 39).

Fille de Louis Joseph LEBÈGUE, marin, et de Thérèse Antoinette Praxède MASSON, « pêcheuse », son épouse (Ibid.).

Matelots

— BUTEZ Pierre Auguste, né le 26 janvier 1849 à Gravelines (Nord), hameau du Petit-Fort-Philippe, et y domicilié.

• Fils de Jean-Baptiste BUTEZ, né le 9 juin 1815 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), marin, et de Pélagie LAVALLÉE, née le 16 décembre 1816 à Gravelines et y décédée, le 1er septembre 1866, « pêcheuse » ; époux ayant contracté mariage dans cette commune, le 31 janvier 1838 (Registre des actes d’état civil de la commune de Gravelines, Année 1838, f° 11, acte n° 37 – Registre des actes de naissance de la commune de Gravelines, Année 1849, f° 5, acte n° 14).

• Époux de Félicie MASSON, née le 18 août 1846 à Gravelines, hameau du Petit-Fort-Philippe, avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 31 janvier 1870 (Registre des actes de mariage de la commune de Gravelines, Année 1870, f° 8, acte n° 11).

Fille de François Raymond MASSON, marin, et de Marie Madeleine LAVALLÉE, « pêcheuse », son épouse (Ibid.).

— GENS Pierre Joseph, né le 12 juin 1873 à Gravelines (Nord), hameau du Petit-Fort-Philippe, et y domicilié. Inscrit au quartier de Gravelines, n° 1.199 ; classe 1893, n° 797 au recrutement de Dunkerque.

• Fils de Jules Charles GENS, né le 2 décembre 1836 à Gravelines, hameau du Petit-Fort-Philippe, marin, et de Marie Louise MERLEN, née le 28 avril 1837 à Gravelines, hameau du Petit-Fort-Philippe, « pêcheuse » ; époux ayant contracté mariage dans cette commune, le 2 octobre 1861 (Registre des actes de mariage de la commune de Gravelines, Année 1861, f° 25, acte n° 46 – Registre des actes de naissance de la commune de Gravelines, Année 1873, f° 29, acte n° 109).

• Époux de Thérésa LEBÈGUE, née le 31 mai 1874 à Gravelines, hameau du Petit-Fort-Philippe, « pêcheuse », avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 16 septembre 1893 (Registre des actes de mariage de la commune de Gravelines, Année 1893, f° 21, acte n° 20).

Fille de Louis Joseph LEBÈGUE, marin, et de Thérèse Antoinette Praxède MASSON, « pêcheuse », son épouse (Ibid.).

— LEBÈGUE Joseph Jean-Baptiste, né le 17 août 1853 à Gravelines (Nord), hameau du Petit-Fort-Philippe, et y domicilié. Inscrit au quartier de Gravelines, n° 820 ; classe 1873, n° 3.620 au recrutement de Dunkerque.

• Fils de Charles François LEBÈGUE, né le 10 avril 1822 à Gravelines, marin, et de Marie Joséphine MERLEN, née le 3 février 1828 à Gravelines et y décédée, le 5 juin 1871, « pêcheuse » ; époux ayant contracté mariage dans cette commune, le 30 décembre 1845 (Registre des actes de mariage de la commune de Gravelines, Année 1845, suppl. f° 9, acte n° 58 – Registre des actes de naissance de la commune de Gravelines, Année 1853, f° 34, acte n° 130).

• Époux de Marie Louise BUTTEZ, née le 23 mai 1851 à Gravelines, hameau des Huttes, « pêcheuse », avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 17 octobre 1877 (Registre des actes de mariage de la commune de Gravelines, Année 1877, f° 33, acte n° 46).

Fille de Jean Louis François BUTTEZ, marin, disparu en mer le 22 mai 1859, et de Marie Josèphe LAVALLÉE, « pêcheuse », son épouse (Ibid.).

— MASSON Pierre Alfred, né le 26 juillet 1852 à Gravelines (Nord) et y domicilié. Inscrit au quartier de Gravelines, n° 779 ; classe 1872, n° 4.773 au recrutement de Dunkerque.

• Fils de Pierre Bonaventure MASSON, né le 17 novembre 1819 à Gravelines, marin, et de Thérèse Antoinette LAMOUR, née le 18 août 1813 à Gravelines, « pêcheuse » ; époux ayant contracté mariage dans cette commune, le 4 octobre 1843 (Registre des actes de mariage de la commune de Gravelines, Année 1843, f° 30, acte n° 36 – Registre des actes de naissance de la commune de Gravelines, Année 1852, f° 28, acte n° 106).

• Époux de Geneviève Marie Louise GILLIOT.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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markab
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Re: SAINT GEORGES Cotre à moteur de Gravelines

Message par markab »

Bonjour,

Le navire a l'indice (7) dans la base de données.

A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.

A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
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