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Re: VILLE DE BELFORT Groupement Industriel des Charbons et Transports

Publié : sam. juil. 01, 2017 10:09 am
par olivier 12
VILLE DE BELFORT

Navire à vapeur construit à Hakodate en 1917 sous le nom de KIBI MARU n° 5
992 tx JB
Longueur 65,5 m Largeur 9,5 m
1 hélice

1917 DIORITE
1918 VILLE DE BELFORT (Groupement Industriel des Charbons et Transports)
1924 PROMONTORE

Démoli à Split en Février 1944

Rencontre avec un sous-marin le 22 Avril 1918

Navire équipé d’un canon de 90 mm modèle 77 à l’arrière.
2 Verdier et 10 Berger non utilisés.
Capitaine GUILLOU François CLC Paimpol 222
Indicatif du navire HWDB
Traversée Newport – Le Havre avec 1400 t de charbon.

RENAULT François QM canonnier Saint Brieuc 34023
PENARD Henri Canonnier 17374.2
GUEZOU Victor Canonnier
MURE Justin Canonnier 51815.3
COLLOT Jules Veilleur AMBC Gravelines 556
LE LANNIC Théophile Veilleur AMBC Paimpol 26527

Rapport du capitaine

Quitté le sas de Newport le 21 Avril à 02h45 avec un complet chargement de charbon à destination du Havre. Débarqué le pilote en rade de Barry à 05h00.
Fait route suivant les instructions de l’Amirauté en maintenant la terre à une distance moyenne d’un mille et naviguant en zigzags. Tous feux masqués. Passé N/S Oreland à 07h10. Jolie brise de Nord. Mer clapoteuse. Passé Bulle-Pointe à 09h25. Vent hâlant au NW en fraîchissant. La mer grossit. Le pont est constamment couvert par la mer. Passé Nord de Hartland à 11h25 à 0,8’. Passé ensuite Trevose Head, Bouée Stones, Pendeen, Longship puis contourné la zône dangereuse pour passer à 1,5 mille de la bouée Runnestone. Fait route entre les parallèles 50°00 et 50°02. Passé N/S Lizard le 22 Avril à 01h30. Passé la bouée des Manacles à 1 mille.
A 02h38, le veilleur AMBC Collot qui doublait la veille passerelle signale la bouée à 4 quarts à bâbord. Les grains ne permettent pas de distinguer les points de la côte. En observant cette bouée à la jumelle, je reconnais que la bouée signalée n’est autre chose qu’un sous-marin en demi-plongée. Il est à moins de 100 m et à 6 quarts à bâbord. Fais route pour le prendre à l’arrière et mis le personnel au poste de combat. Lancé « Allo » position 50°03 N 05°00 W. Lands End répond et reprend le Allo.

Le temps pour l’équipage de rallier le canon et le sous-marin disparaît dans le sillage. Continué la route jusqu’à l’entrée du barrage de Falmouth. Arraisonné à 03h25 et mouillé en rade de Falmouth à 03h42.

Conclusions de l’officier enquêteur

Il résulte des déclarations recueillies que le sous-marin rencontré se rapproche du type U 16 – U 18. C’était peut-être un mouilleur de mine qui, après avoir éteint la bouée des Manacles, se disposait à continuer sa route en surface quand la vue d’un bâtiment à courte distance le fit plonger très rapidement.
Le capitaine a vivement regretté que la présence des rochers qui entourent la bouée l’ait empêché de venir sur bâbord pour tenter d’éperonner l’ennemi. Il a ordonné la seule manœuvre possible, tribord toute pour dégager le champ de tir de sa pièce arrière. Malheureusement, l’ennemi avait disparu avant qu’elle soit terminée.

Note de l’officier enquêteur (EV BERTIN) au LV de CUVERVILLE, Président de la commission d’enquête

VILLE DE BELFORT ne faisant que de très courts séjours au Havre, il m’a été impossible de réunir les canonniers pour l’enquête. J’ai profité d’un passage ultérieur de ce bâtiment pour voir la raison pour laquelle l’armement n’avait pas eu le temps d’ouvrir le feu.
Il résulte que le rôle délivré par le centre AMBC du Havre à ce bâtiment n’était pas appliqué. Le capitaine déclare ignorer ce fait et le gradé le plus ancien de l’armement militaire prétend n’avoir jamais eu connaissance de ce rôle.
Il en est résulté qu’au moment où le sous-marin a été aperçu, il n’y avait auprès de la pièce arrière qu’un seul canonnier qui perdit complètement la tête et ne pensa ni à pointer la pièce déjà chargée, ni à ouvrir le feu.
Des sanctions ont été prises contre le quartier maître et le canonnier de veille. Le CC inspecteur AMBC a envoyé un rapport à ce sujet par voie hiérarchique et l’armateur a été prévenu.
Le personnel a été remanié, les rôles vérifiés et expliqués.

Note du LV de CUVERVILLE au CA commandant la Marine au Havre

Je vous communique le complément d’information sur la rencontre d’un sous-marin par VILLE DE BELFORT. Des sanctions disciplinaires ayant été prises contre le QM et le canonnier de veille relevant de l’AMBC, la commission propose que des observations soient faites au CLC François GUILLOU pour sa part de responsabilité dans l’inobservance des rôles de veille.

Note du LV DECANTES, chef du service artillerie AMBC du Havre au CC CHACK Inspecteur AMBC

VILLE DE BELFORT avait reçu lors de son dernier passage au Havre un rôle de veille établi par nos soins, ainsi qu’un rôle de combat et des rôles d’évacuation. A son dernier séjour au Havre, j’ai constaté que le rôle de veille de nuit n’était pas suivi. Le service était fait par tiers au lieu d’être fait par bordée, si bien qu’au lieu d’avoir un canonnier à la pièce arrière et un homme de relève à proximité, lors de la rencontre de nuit avec un sous-marin le 22 Avril, VILLE DE BELFORT n’avait que l’aide canonnier PENAULD qui a perdu la tête.
J’ai aussitôt fait débarquer le chef de section en lui infligeant une punition de 15 jours de prison effective. J’ai alors appris par ce gradé qu’il avait reçu l’ordre du capitaine de remplacer le service de nuit par bordée par un service de nuit par tiers, moins dur, et de ne pas s’en faire avec les ordres de l’AMBC.
Les veilleurs du commerce faisaient une veille tout à fait spéciale de deux heures chacun au lieu d’une, et faisaient ensuite la barre, contrairement aux règlements. Le capitaine avait d’ailleurs donné l’ordre au chef de section de ne pas s’occuper des veilleurs du commerce.

Je demande pour ce capitaine, pris en si flagrant délit d’inobservation des ordres des autorités maritimes une sanction qui puisse servir d’exemple.

Note du Capitaine de Corvette Paul CHACK au CA commandant la Marine au Havre

Rapport concernant le VILLE DE BELFORT.
Je vous demande de bien vouloir soumettre la question à l’Autorité supérieure en attirant votre attention sur le fait qu’il me paraît indispensable :
1) De provoquer une sanction sévère contre le capitaine Guillou, du VILLE DE BELFORT
2) De signaler le VILLE DE BELFORT à la Commission d’Assurances contre les risques de guerre comme n’ayant pas organisé une veille sérieuse et efficace malgré les ordres reçus de l’Autorité Maritime.
Je préviens en outre le Groupement Industriel de Charbons et Transports de l’infraction commise par ce capitaine et des sanctions que je demande contre lui.

Description du sous-marin

60 à 70 m
Avant droit
Kiosque à étages de forme trapézoïdale large de 4 à 5 m et haut de 2,5 à 3 m.
Couleur noire

Voici la silhouette dessinée par le capitaine Guillou, mais il faut de l’imagination pour que l’officier enquêteur parvienne à identifier un pareil sous-marin…

Image

Le sous-marin rencontré

N’est pas identifié.
Mais il s’agit très certainement de l’UB 103 du Kptlt Paul HUNDIUS qui ce jour-là coula le vapeur charbonnier anglais ERIC CALVERT, qui allait de Falmouth à Boulogne, pratiquement à cette position.

Cdlt

Re: VILLE DE BELFORT Groupement Industriel des Charbons et Transports

Publié : sam. juil. 01, 2017 11:49 am
par Rutilius
.
Bonjour à tous,


■ Attaque postérieure : une veille beaucoup mieux assurée.


Le Journal, n° 9.480, Mardi 10 septembre 1918, p. 3.


« LES HÉROS DE LA MER

Le Journal a réparti entre nos braves marins 766.000 francs


Le comité de répartition des fonds de la souscription ouverte pour encourager les équipages des navires de commerce français à lutter contre les sous-marins ennemis, a tenu sa séance d’août, au Journal, sous la présidence de M. le vice-amiral Fournier.

Il a voté tout d'abord un supplément de 500 francs en faveur des cinq hommes du quatre-mâts A.-D.-Bordes, omis sur la liste d’équipage qui avait servi à déterminer le montant des primes allouées à ce navire, à la séance de juillet dernier.

Ensuite, le comité, prenant pour base les récompenses décernées par le ministre de la marine, à la suite des enquêtes de l’état-major général, a décidé d’allouer des primes à des officiers et hommes d’équipage des navires ci-dessous désignés, qui se sont distingués dans la lutte contre les sous-marins.

[...]

Vapeur Ville-de-Belfort ...................................................................................................................................... 1.100 fr.

[...]

Le vapeur Ville-de-Belfort, au Groupement industriel des charbons et transports du port du Havre, ayant échappé à une attaque à la torpille grâce à une bonne veille et à la manœuvre judicieuse du capitaine, canonna l’ennemi avec une telle précision que celui-ci, contraint de s’immerger rapidement, ne put continuer la poursuite.

L’enseigne de vaisseau auxiliaire François Guillou est cité à l’ordre de la brigade ; le quartier-maître canonnier Victor Dagand et le canonnier Victor Guezon à l’ordre du régiment ; le chef mécanicien Auguste Le Nay et le matelot Joseph Callec reçoivent un témoignage officiel de satisfaction du ministre de la marine. [...] »

Re: VILLE DE BELFORT Groupement Industriel des Charbons et Transports

Publié : dim. juil. 02, 2017 10:49 am
par olivier 12
Bonjour à tous,

Attaque par un sous-marin le 22 Mai 1918

Image

Rapport du capitaine

Navire sur lest. Non affrété.
Quitté Le havre le 20 Mai à 20h30. Débarqué le pilote à 23h00. Mouillé en zone 1 bis en attente du convoi. Reçu l’ordre de départ du patrouilleur à 03h00 le 21. Appareillé à 04h40, passé la bouée à sifflet et pris poste dans le convoi. Beau temps presque calme. Mer belle.
A 18h00, le guide de convoi change de route. Gouverné suivant instructions reçues avec zigzag n° 2.
Passé N/S Portland le 21 Mai à 21h35 et Start Point à 1 mille le 22 mai à 04h45. Suivi la côte à une distance moyenne et cessé les zigzags à 09h00 suite à une brume très épaisse qui s’est formée brusquement à 1 mille de la balise de Gribbin Head. Signaux phoniques réglementaires. Aperçu pointe Dodson dans une éclaircie à 10h15. Route directe sur les Manacles et la brume s’épaissit à nouveau. Aperçu la bouée des Manacles à 11h40 à 20 m sur bâbord. A 11h50 la brume se dissipe et aperçu un convoi de voiliers entre cette bouée et Lizard. Repris les zigzags. A 15h45 entré dans chenal de Longships.

A 17h30, alors que je relevais les rochers Carracks pour donner le point au TSF, j’entends le veilleur du commerce Callec crier : » Alerte bâbord 120° ». Je commande aussitôt tribord toute et donne l’ordre à la machine, par transmetteur, de monter à toute puissance. J’aperçois alors le sillage d’une torpille par bâbord, se dirigeant vers la terre. Elle passe sous le navire à 2 m en avant de l’arrière. Le faible tirant d’eau du bâtiment, 2,5 m nous a sauvés. Au bout de 15 secondes, se produit à terre une explosion qui soulève une grande gerbe d’eau. Je remets au TSF la position exacte : 50°15 N et 05°33 W et fais lancer le signal réglementaire de présence d’un sous-marin. L’officier de quart Chabot hisse le pavillon français à mi-mât et le signal « B » surmontant une boule noire. Le périscope du sous-marin est dans le sillage et on ouvre le feu. On gouverne pour faciliter le tir et ne pas heurter la terre qui est à seulement 200 m. Un gros nuage de fumée s’élève à 400 m sur l’arrière ; deux détonations l’ont précédé de quelques secondes. Au 3e coup de canon s’élève un nuage verdâtre et un remous se produit à l’endroit où était le sous-marin. Il ne reparaît plus. Tiré encore 6 coups de canon sur le remous et maintenu l’équipage au poste de combat jusqu’à 5 milles.
Le signal TSF n’a pu être transmis suite à trois avaries : condensateur, moteur à essence et alternateur. Si les deux premières ont pu être réparées en 22 minutes, la 3e n’a pu l’être. Sans moyen de communication, je décide de me rapprocher du sémaphore de Trevose. 19h20, je peux signaler la position exacte du sous-marin.

Le plus grand ordre a régné pendant le combat et chacun a fait son devoir, en particulier Dagand Victor, qui a réglé le tir au 2e coup de canon, Mure Justin, pointeur et Roussel Louis, servant de culasse qui grâce à leur sang froid ont permis de lancer les premiers coups de canon en 60 secondes. 9 coups ont été tirés en deux minutes trente.
Loquet Alfred, TSF, a réparé ses avaries le plus rapidement possible mais n’a pu malgré sa bonne volonté et faute de moyens réparer la 3e. Thouin Vincent, 2e capitaine, a encouragé chacun à remplir son rôle au ravitaillement de la pièce. Le Nay Auguste, chef mécanicien, a fait preuve du plus grand sang froid malgré son âge et son 2e torpillage, en se maintenant à son poste de chef de quart et en prenant toutes les précautions : fermeture des portes étanches, accélération de la machine, encouragement du personnel pour assurer la sécurité.

Arrivé à Barry Road à 07h50 le 23 à 07h50. Pris le pilote et mouillé sur rade de Newport à 10h30. Arrivé au sas à 17h30 et amarré aux bouées à l’aide de deux remorqueurs à 18h40.

Rapport de l’officier AMBC

VILLE DE BELFORT longeait la terre au plus près, à 300 m, vers le canal de Bristol quand un veilleur du commerce a signalé une torpille à 300 m venant de bâbord. Le capitaine est venu en grand sur la droite. La torpille est passée sous le vapeur, par le travers de la cale 3, sans le toucher, puis continue sa route sur la terre où elle explose.
Au bruit de l’explosion, le sous-marin remonte doucement en surface. On aperçoit son antenne TSF et le sommet du kiosque et les canonniers ouvrent le feu, hausse bloquée. Le sous-marin plonge aussitôt avec une forte pointe négative. Le 1er obus (exercice) tombe court. Le 2e explose avec une gerbe teintée de noir et le 3e avec une gerbe teintée de vert jaunâtre. Les autres projectiles n’explosent pas. Majorité des points de chute : courts.

Rôles bien affichés et respectés strictement. Exercices d’appels exécutés.

Difficile de savoir si le sous-marin a été touché, mais le tir rapidement déclenché par le QM chef de section Dagand a empêché le sous-marin de poursuivre son attaque et l’a forcé à plonger précipitamment. Très bonne conduite de l’armement militaire.

Déposition de l’opérateur TSF LOQUET

Le bâtiment ayant été attaqué le 22 Mai à 16h30, j’ai immédiatement mis le poste TSF en action. Le capitaine me transmettait les points toutes les 30 minutes. Au 4e « Allo », cessation de l’étincelle. Changé le condensateur et quand j’ai voulu remettre le groupe électrogène en marche, impossibilité. Nettoyé bougies et carburateur.
Quand le groupe repart, toujours pas d’étincelle. Visite et je constate que l’excitation de l’alternateur est coupée. Le rhéostat d’excitation est grillé. Avarie irréparable à bord.

Note de l’officier inspecteur TSF

L’opérateur a été assez expérimenté et il y a eu un fâcheux concours de circonstances.
En revanche, la tenue du poste est des plus médiocres. On ne peut en incriminer le TSF car ce QM canonnier devait coucher dans le poste, par ordre du capitaine. Il y aurait lieu de rappeler aux capitaines qu’en dehors de l’opérateur ou des officiers nul ne doit entrer dans le poste TSF, et encore moins y habiter.

Signé : Lieutenant de Vaisseau BLANCHENAY

Rapport du TSF LOQUET au capitaine

Quand l’alerte a été donnée par le QM chef de section, vous veniez de me donner la position comme c’était l’usage toutes les demi-heures. J’ai mis le groupe électrogène en marche, puis le groupe convertisseur et j’ai commencé à lancer le « Allo ». Tout était normal quand j’ai abaissé le levier d’excitation de l’ordinateur. L’ampèremètre d’antenne marquait 8 ampères. AU 4e Allo, l’étincelle n’est pas partie. Ma première idée fut qu’un trait de diamant s’était produit dans le condensateur d’émission. J’ai stoppé les deux groupes et changé le bloc en service. A 17h40 tout était réparé, mais le moteur à essence a refusé de partir. J’ai retiré le gicleur, l’ai nettoyé et remis en place. Le moteur a redémarré à 17h55. Remis la TSF en marche, mais toujours pas d’étincelle. Les lampes de protection ne s’allumaient pas. Vérifié le portage des balais sur les bagues de l’alternateur, regardé si le courant d’excitation s’établissait et constaté que l’excitation de mon alternateur ne se produisait pas. Vérifié que les circuits étaient en ordre et conclu qu’une avarie était survenue dans l’inducteur de l’alternateur. Je ne possède pas les appareils nécessaires pour une telle réparation.

En cette occasion, un poste de secours eut été d’une grande utilité avec une simple bobine portant à une distance maximum de 30 milles. J’aurais pu donner la position du sous-marin au poste de Lands End qui n’était qu’à 15 milles. La mise en service d’un poste de secours s’impose à bord. Il est très facile d’installer une antenne de combat partant du mât et aboutissant aux bossoirs bâbord ou tribord. Dans ces conditions, je vous prierais, Capitaine, de faire le nécessaire pour obtenir la pose de ce poste de secours à bord de votre navire.

Rapport de la commission d’enquête

Elle reprend tout le déroulement des faits et conclut :

- Le 2e capitaine, qui dinait au carré, a ressenti une légère secousse ce qui indique que la torpille a frôlé la coque du bâtiment dont le tirant d’eau était 2,5 m.
- Suite aux observations provoquées par la précédente rencontre de VILLE DE BELFORT avec un sous-marin le 22 Avril, la veille avait été complètement réorganisée. Elle était régulière et vigilante, d’où rapidité de l’alerte, de la manœuvre qui a permis d’éviter la torpille et de la prompte riposte de l’artillerie qui a obligé le sous-marin à plonger sans poursuivre son attaque. Elle peut même l’avoir avarié. Toutefois, le bulletin CSM du 24 Mai indique que ce même sous-marin a été identifié le lendemain de la rencontre avec VILLE DE BELFORT. La différence d’action des fusées des obus peut avoir une autre cause que le choc avec un sous-marin. Quoi qu’il en soit, le sous-marin a été attaqué à 500 m par des fonds de 22 m.
- La note individuelle du télégraphiste indiquant les avaries survenues à ses appareils et le service qu’aurait rendu en la circonstance un poste auxiliaire permettant de donner immédiatement la position du sous-marin aux chalutiers anglais de surveillance.
- Observation faite au capitaine relativement à la tenue du poste TSF où il faisait coucher le QM canonnier. Aucune personne étrangère au service ne doit s’y trouver.
- La commission félicite le chef mécanicien, Monsieur LE NAY, âgé de 58 ans et coulé sur le PERONNE en Septembre 1917. Il a exécuté avec promptitude tous les ordres transmis par la passerelle.
- La commission propose un Témoignage de satisfaction pour le capitaine, l’EV auxiliaire GUILLOU. Une Croix de Guerre pourrait lui être décernée si, renseignements pris auprès de l’Amirauté anglaise, le sous-marin avait été coulé.
- La commission propose pour le grade supérieur les deux canonniers de veille, principaux auteurs du succès de la défense.

Récompenses

Citation à l’Ordre de la Brigade

GUILLOU François Enseigne de Vaisseau auxiliaire Capitaine

Pour les qualités de commandement et la courageuse énergie dont il a fait preuve lors d’une attaque d sous-marin qu’il a contraint à plonger.

Témoignage Officiel de satisfaction du Ministre

LE NAY Auguste Chef mécanicien

Pour les qualités de sang froid dont il a fait preuve lors du torpillage de son bâtiment et l’intelligente initiative qu’il a su prendre dans l’organisation de son service de la machine.

TOS du Ministre et prime de 200 f.

CALLEC Joseph Matelot Camaret 1134

Pour sa vigilance qui a permis d’éviter une torpille dirigée contre son bâtiment

Citation à l’Ordre du Régiment

DAGAND Victor QM canonnier
GUEZOU Victor Canonnier

Pour les qualités militaires et l’énergie dont ils ont fait preuve en réussissant grâce à leur tir à obliger un sous-marin à abandonner son attaque.

Le sous-marin attaquant

N’est pas formellement identifié.
Mais c’était très certainement l’UC 64 de l’Oblt z/s Ferdinand SCHWARTZ. Le jour suivant, 23 Mai, il torpillera le Norvégien MEFJORD presque à la même position (d’où sans doute son identification).
L’UC 64 sautera sur une mine dans les parages du Varne le 20 Juin suivant et disparaîtra avec tout son équipage de 30 hommes.

Cdlt