MARJOLAINE Goélette de Paimpol

olivier 12
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Re: MARJOLAINE Goélette de Paimpol

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

MARJOLAINE

Goélette française construite en 1901 au chantier E. Bonne de Kérity
126 tx JN 163 tx JB
Immatriculé 31107
Armateur Jean DAUPHIN de Paimpol
Capitaine BUNEL François Marie Joseph Capitaine au cabotage Saint Malo n° 486
Equipage de 5 hommes, y compris le capitaine, tous Français. Pas de passagers.
Fait route de Paimpol vers Bordeaux sur lest

La perte de MARJOLAINE

Le 8 Décembre 1916 à 04h15 du matin, le voilier se trouve à 10 milles dans l’Ouest de Penmarch, faisant route tous feux éteints au NqNE à 3 nœuds sans zigzaguer.
Beau temps, mer belle, vent d’WNW.

Le capitaine découvre le sous-marin quand il est à 300 m de lui, sur l’avant bâbord, faisant route à 7 nœuds. Il porte le pavillon de guerre allemand sur un mât érigé sur le kiosque, qui supporte en même temps l’antenne TSF. Il ne fait pas de signaux, mais s’étant approché à 15 m de la goélette, son commandant ordonne en français à l’équipage de débarquer et de venir à son bord, lui accordant 10 minutes pour cette opération. Le capitaine et le mousse sont gardés à bord du sous-marin tandis que 3 marins allemands prennent place dans l’embarcation avec le reste de l’équipage de la goélette et retournent sur celle-ci. Ils s’emparent de ce qui est à leur convenance (vivres et menus objets), déposent 3 bombes et rallient le sous-marin. L’instant d’après, d’une distance de 20 à 25 m, le sous-marin tire un coup de canon sur la goélette qui coule en 5 minutes.

L’équipage rallie Audierne avec l’embarcation laissée à sa disposition, tandis que le sous-marin s’éloigne en surface vers le Sud.

Le commandant du sous-marin a demandé au capitaine s’il était propriétaire de la goélette.

Description du sous-marin

Pas de nom ni de numéro
Longueur 70 à 80 m
Kiosque à un tiers sur l’avant, avec un seul canon sur l’avant du kiosque, sans doute de 75 mm, monté sur pivot de 1 m. La culasse du canon portait un tuyau rentrant dans le kiosque. La mise à feu était faite depuis le kiosque, par ce tuyau, et une personne se trouvait près du canon quand il a tiré. Le pointage est fait par le sous-marin lui-même, qui manœuvre pour amener l’axe du canon dans la direction de la goélette. (Nota : l’officier enquêteur met un gros point d’interrogation en face de cette indication…)
Un seul périscope de 4 m au dessus du kiosque et de 15 cm de diamètre.
Pas de projecteur et pas de mât
Un seul mât sur le kiosque avec doubles fils rejoignant l’avant et l’arrière
Pas d’embarcation
Peinture paraissant vieille
En A, petite passerelle ayant des montants de garde-corps sans filière.
Sur les côtés, au dessus de la ligne de flottaison, espèces de quilles de roulis en tôles larges de 20 à 25 cm.

Vu trois officiers, dont un, grand et maigre, est allé sur la goélette avec 2 matelots. Sur le sous-marin il y avait deux officiers et un marin.
Les officiers portaient de grandes redingotes de couleur sombre, sans galons mais avec écussons sur les manches. Leurs casquettes avaient des écussons, mais pas de galons.
L’équipage était habillé de vestes de drap bleu, coiffé d’un béret sans insigne et chaussé de bottes.

Le sous-marin é été vu en surface et manœuvrait avec la plus grande facilité.

Voici sa silhouette

Image

Le sous-marin attaquant

C’était l’UC 21 de l’Oblt z/s Rheinhold SALTZWEDEL

Conclusion de l’officier enquêteur

J’estime que le capitaine de MARJOLAINE s’est trouvé dans l’impossibilité absolue d’échapper au sous-marin qui l’a attaqué, son bateau à voile ne pouvant rivaliser de vitesse avec lui.
Le sous-marin ne semblait armé que d’un canon, aucun tube lance-torpille n’ayant été aperçu.
Aucun membre de l’équipage de MARJOLAINE n’ayant fait de service militaire, leurs observations ne sont pas ce qu’elles auraient pu être de la part de gens exercés. Il leur a été difficile d’apprécier le calibre du canon. Ils disent 75 mm, mais ce peut aussi bien être 105 mm, calibre en usage dans la marine allemande. En tous cas, c’était un canon court ne dépassant pas 1,5 m de longueur.

Cdlt

olivier
Memgam
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Re: MARJOLAINE Goélette de Paimpol

Message par Memgam »

Bonjour,

Marjolaine, goélette construite en 1901 aux chantiers Bonne à Kérity.
163 tjb, 126 tjn, 30,25 x 7,31 x 3,70 m.

En 1912, indicatif KFWD, immatriculé à Paimpol, armateur F. Dauphin à Kérity, capitaine Fermine.

Source : Registre n° 84, Bureau Veritas 1912

Cordialement.
Memgam
Rutilius
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MARJOLAINE ― Goélette terre-neuvière ― Armement Jean-François Dauphin, Paimpol.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Le capitaine de la goélette terre-neuvière Marjolaine
lors de la perte de ce bâtiment


― BUNEL François Marie Joseph, né le 25 mars 1880 à La Vicomté-sur-Rance (Côtes-du-Nord ― aujour-d’hui Côtes-d’Armor) et domicilié à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Maître au cabotage [Brevet conféré le 9 mai 1909], inscrit au quartier de Saint-Malo, n° 546.

Disparu en mer le 3 octobre 1917 après le naufrage du trois-mâts goélette terre-neuvier Saint-Antoine, du même armement, coulé au canon dans le golfe de Gascogne par le sous-marin allemand U-60 (Kapitän-leutnant Karl Georg SCHUSTER), par 47° 30’ N. et 9° 40’ W., alors qu’il allait de Saint-Pierre-et-Miquelon à Paimpol, revenant des bancs de Terre-Neuve avec le produit de sa pêche (Jugement déclaratif de décès transcrit le 5 nov. 1919 à Saint-Malo : Registre des actes de décès de la ville de Saint-Malo, Année 1919, f° …, acte n° 254).

• Fils de François BUNEL, né vers 1843, décédé le 19 janvier 1886 à Libreville (Gabon), marin, et de Julienne Marie BUNEL, née vers 1850, « ménagère », son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de La Vicomté-sur-Rance, Année 1880, f° 5, acte n° 8).

• Époux de Marie Françoise BEAULIEU, née le 30 mars 1861 à Saint-Benoît-des-Ondes (Ille-et-Vilaine), « débitante de boissons », avec laquelle il avait contracté mariage à Saint-Malo, le 7 décembre 1908 (Re-gistre des actes de mariage de la ville de Saint-Malo, Année 1908, f° 48, acte n° 90).

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V. le sujet : « SAINT-ANTOINE ― Trois-mâts goélette terre-neuvier ― Armement Jean-François Dauphin, Paimpol. »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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