INÈS — Patrouilleur auxiliaire, ex-chalutier boulonnais B. 287.

Rutilius
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INÈS — Patrouilleur auxiliaire, ex-chalutier boulonnais B. 287.

Message par Rutilius »

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Bonjour à tous,

Inès — Patrouilleur auxiliaire, ex-chalutier boulonnais B. 287 (1915~1919).

■ Historique partiel.

— 7 juin 1917 : Recueille à 21 h. 30 les hommes de l’équipage du cargo charbonnier danois Hafnia, dont deux blessés légers, le capitaine et un chauffeur. Les débarque à Bayonne.

Ce bâtiment venait de sauter sur une mine posée par le sous-marin UC-21 (Oberleutnant zur See Reinhold Saltzwedel), à 11 milles dans le S. 23 O. du phare de Cordouan, par 45° 24’ 5’’ N. et 01° 16’ 8’’ O., alors qu'il allait de Birkenhead (Royaume-Uni) à Gibraltar avec un chargement de charbon ; il naviguait dans un convoi de 15 navires ayant appareillé à 17 h. 00 du Verdon pour Saint-Jean-de-Luz, escorté par la canonnière Espiègle et les patrouilleurs Inès, Raie et Rouget.

Hafnia. – Cargo de 1.619 t jb ; 79,5 x 11 x 5,1 m. ; machine à triple expansion. Construit en 1888 par le chantier Helsingors Jernskibs Og Maskinbyggeri, d’Helsingør (Danemark), pour le compte de la société d’armement Dampsk Selsk Hafnia A/S (P. Brown jr. & C°.), de Copenhague (Danemark).

uboat.net —> http://uboat.net/wwi/ships_hit/7141.html
The Wreck Site —> http://www.wrecksite.eu/wreck.aspx?2497

• Canonnière Espiègle – alors commandée par le lieutenant de vaisseau Eugène Léon RIVET –, Registre historique de la correspondance intéressant le personnel et le bâtiment : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 205, p. num. 379 et 380, p. 850, note n° 31 et p. 852, note 32.

« n° 31.

Le Lieutenant de vaisseau Rivet E. L., commandant la canonnière Espiègle,
à Monsieur le Capitaine de Frégate, commandant la 6e Escadrille du Verdon.


Commandant,

J’ai l’honneur de vous rendre compte des circonstances dans lesquelles le Jeudi 7 juin s’est perdu le bâtiment danois Hafnia, faisant partie du convoi Verdon ~ Saint-Jean-de-Luz. Ce bâtiment occupait le n° 4 de la colonne de gauche et tenait régulièrement son poste, quand, à 21 h. 25, par 45° 24’ 5’’ N. et 01° 16’ 8’’ W., une explosion se produisit à son arrière.
L’Inès, qui était à la hauteur du 8e bâtiment de la colonne de droite, se porta immédiatement vers l’épave que l’équipage était en train d’évacuer, suivi de l’Espiègle et de la Raie, le Rouget restant sur le flanc du convoi. Le Hafnia coulait à 21 h. 30 l’arrière le premier, l’équipage, dont deux blessés légers, le capitaine et un chauffeur, étant recueillis par l’Inès. Après 21 h. 40, après s’être assuré que tout le monde était sauvé, l’Espiègle et la Raie rejoignaient le convoi qui était resté dans un ordre parfait.
Je n’ai pu interroger l’équipage, qui est parti avec l’Inès à Bayonne, dès l’arrivée au mouillage, pais je crois plutôt à une explosion de mine.
L’épave git par 27 m. de fond dans le S. 23 W. et à 11 milles de Cordouan.
»
Dernière modification par Rutilius le ven. janv. 19, 2018 10:00 am, modifié 3 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: INÈS — Patrouilleur auxiliaire.

Message par Memgam »

Bonjour,

"Ines, patrouilleur auxiliaire (1915-1919)
En service : 01/02/1915 ; retiré : 14/03/1919
caractéristiques :
Observations : chalutier réquisitionné à Boulogne, Manche.

Ines II, patrouilleur auxiliaire 1918
chantier Etats-Unis, en service : 1918
caractéristiques : goélette.
Observations : yacht américain, acheté aux USA par la Marine française".

Source : Jean-Michel Roche, Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, tome II, 1870-2006, Rezotel Maury, 2005.

"Ines, chalutier réquisitionné"

Source : Jean Labayle-Couhat, French warships of world war I, Ian Allan, 1974.

"l'Ines, patrouilleur auxiliaire (1915-1919), chalutier réquisitionné. Q." . N.B. : la lettre conventionnelle Q, dans l'ouvrage, signifie que le navrie a participé à la guerre de 1914-1918.

Source : Jacques Vichot, Répertoire des navires de guerre français, AAMM, 1967.

Cordialement.
Memgam
kgvm
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Re: INÈS — Patrouilleur auxiliaire.

Message par kgvm »

"Inés" (B. 287), chalutier de Boulogne construit à Yarmouth en 1912, 344 tjb.
Perdu 24.03.1929 Digue Carnot.
Rutilius
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Re: INÈS — Patrouilleur auxiliaire.

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


■ Historique (complément).


— 24 mars 1929 : Alors qu’il rentrait au port de Boulogne-sur-Mer avec le produit de sa pêche, abordé et coulé en rade par le paquebot Sydlitz, de la Norddeutscher Lloyd, de Brême, qui, venant de La Havane, avait fait escale dans ce port et repartait à Brême. 21 des hommes de l’équipage sont recueillis par une baleinière du paquebot ; un disparu, le matelot Auguste Maillard.


Le Matin, n° 16.441, Lundi 25 mars 1929, p. 3, en rubrique « Dernière heure ».


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Journal des débats politiques et littéraires, n° 84, Mardi 26 mars 1929, p. 6, en rubrique « Faits divers ».


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L’Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 10.011, Mardi 26 mars 1929, p. 6, en rubrique « Nouvelles maritimes ».


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Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: INÈS — Patrouilleur auxiliaire.

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

INES
Patrouilleur auxiliaire

Après le sauvetage de l’équipage du cargo charbonnier danois HAFNIA le 7 Juin 1917, INES a sauvé 3 marins d’un autre cargo danois, ULFSBORG, torpillé le 22 Octobre 1917 à midi par l’UC 63 de l’Oblt Karsten von HEYDEBRECK.

Naufrage du ULSBORG

Voici comment se sont déroulés les faits. (Source archives anglaises)

ULFSBORG Vapeur danois de 2040 tx non armé
Armateur Hansen
Chargement 3000 t de minerai de fer
Capitaine RASMUNSSEN
Equipage 20 hommes dont 18 Scandinaves et 2 Russes finlandais.
En convoi depuis Saint Jean de Luz (n° 3 ligne tribord) à 200 m de ses matelots avant et arrière. Mer grosse et houleuse.
La cause de l’explosion qui a déterminé la perte du vapeur est inconnue. Le navire a coulé à pic et complètement disparu en5 à 6 secondes. 17 hommes ont disparu avec le navire.
Il y a 3 rescapés :
- Le capitaine RASMUNSSEN
- Le matelot STEPHENSEN
- Le chauffeur GESTED
Le patrouilleur de l’escorte INES s’est dirigé immédiatement sur l’endroit où avait disparu le vapeur et a recueilli les 3 hommes et les a débarqués à La Pallice.

Ces trois hommes se sont présentés devant l’officier enquêteur et leurs dépositions sont parfaitement concordantes. Le navire a été englouti en 5 secondes maximum. Aucun des hommes de quart sur le pont, de vigie, ou de veille n’a survécu. Il est impossible de savoir si une mine ou une torpille a été aperçue avant l’explosion.

Le capitaine venait de descendre dans son salon pour dîner. Il a été projeté par la violence de l’explosion à travers la porte du salon jusque sur le pont qui était ouvert de bout en bout, puis instantanément entraîné dans la mer qui recouvrait le navire coulant à pic.

Le matelot Stephensen dormait au moment de l’accident. Il se rappelle seulement avoir été entraîné par la mer envahissant le poste d’équipage dès l’explosion.

Le chauffeur GESTED était de quart devant les feux. Dès le choc, il a sauté sur l’échelle de la chaufferie, a gravi quelques échelons et a eu l’impression que le navire était comme pulvérisé. Il ne peut expliquer comment il a été précipité à la mer.

Le capitaine n’avait rien vu de suspect à bord pendant son séjour à Bilbao. C’est le même stevedore qui le chargeait les voyages précédents qui a effectué son dernier chargement. Une bonne veille a été faite pendant tout le séjour en Espagne. Aucun étranger n’a circulé à bord, sauf le très petit nombre d’hommes nécessités par les opérations d’embarquement du minerai par élévateur. Il ne peut formuler aucune opinion ferme au sujet de l’existence à bord d’une machine infernale. Il avait avancé cette hypothèse à son arrivée à La Pallice.

Voici le ULFSBORG (Source uboat.net)

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Cdlt
olivier
Rutilius
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INÈS — Patrouilleur auxiliaire, ex-chalutier boulonnais B. 287.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Le patrouilleur auxiliaire Inès fut administrativement considéré comme bâtiment armé en guerre :

— du 1er février 1915 au 25 avril 1918 ;
— du 19 juillet au 1er décembre 1918.

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 748.].
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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