ÉDOUARD-SHAKI — Cargo — Société « Les Affréteurs réunis » (Jean Stern)

Rutilius
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Re: ÉDOUARD-SHAKI — Cargo — Société « Les Affréteurs réunis » (Jean Stern)

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Bonjour à tous,


Édouard-Shaki — Cargo — Société « Les Affréteurs réunis » (Jean Stern), Paris.— Navire auxiliaire (1916 ~ 1917).

Cargo de 4.424 tjb et de 6.200 tpl construit en 1912 à Dunkerque par la Société des ateliers et chantiers de France pour le compte de la Société « Les Affréteurs réunis » (Jean Stern) (15, rue Scribe, Paris (IXe Arr.) ; port d’attache, Rouen. Navire auxiliaire en 1916 et 1917.

Après la faillite de la Société « Les Affréteurs réunis » en Mai 1922, devient la propriété de la Compagnie des chargeurs français (Plisson et Cie) en vertu d’un protocole d’accord conclu le 19 février 1924 entre cette société et le syndic de la faillite des Affréteurs réunis ; apporté par les Chargeurs français à leur filiale nouvellement constituée, la Compagnie des affréteurs français (31, rue Mogador, Paris (IXe Arr.), qui l’affecte au transport de vins depuis l’Algérie vers Brest, Le Havre et Rouen. Cédé en 1928 à la Compagnie des cargos algériens qui le renomme Tlemcen. Saisi par l’Allemagne le 18 décembre 1942, puis cédé en 1943 à un armement italien qui le renomme Partinico. Coulé à Catane le 11 mai 1943 lors d’un bombardement aérien allié.

Caractéristiques. Longueur : 110,26 m ; largeur : 14,88 m ; tirant d’eau : 7,09 m . vitesse : 9 nd.



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Le Tlemcen, ex-Édouard-Shaki.

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Daniel.
Rutilius
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Re: ÉDOUARD-SHAKI — Cargo — Société « Les Affréteurs réunis » (Jean Stern)

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Bonsoir à tous,


■ Historique partiel.


— Décembre 1916 : Réquisitionné à Alger, bien que chargé de 3.000 fûts de vin et en partance pour Rouen ; reçoit l’ordre de décharger immédiatement son chargement (Le Journal général de l’Algérie et de la Tunisie, n° 3.994, Dimanche 31 décembre 1916, p. 3).

Ch. LUTAUD, Gouverneur général de l’Algérie : « Exposé de la situation générale de l’Algérie en 1916. », Imp. adm. Victor Heintz, Alger, 1917, p. 470.

« ... M. le ministre de la Marine avait bien voulu, sur ma demande et sur la proposition du comité des transports maritimes, procéder, au mois d’août dernier, à la déréquisition de 4 navires spécialement aménagés pour le transport des vins. Mais cette mesure n’aura eu qu’une application temporaire, car des ordres récents viennent de prescrire de nouveau la réquisition de 4 navires du même genre : le Saint-Louis, le Saint-Barnabé et le Saint-Vincent, de la Société Navale de l’Ouest, l’Édouard-Shaki de la Compagnie des Affréteurs réunis. Le commerce algérien se trouve ainsi privé, au moment même où les expéditions sont le plus actives, des 4 unités principales, dont il disposait et dont chacune pouvait enlever 7.000 fûts, c’est-à-dire 42.000 hectos par voyage. »


— 28 mai 1917 : Vers une heure du matin, par temps pluvieux restreignant la visibilité, est abordé et gravement endommagé par le travers de Barfleur par le cargo espagnol Telesfora, qui avait à bord un chargement de marchandises à destination des ports d’Algérie. Abandonné puis repris par son équipage, le Telesfora coule peu après avec sa cargaison, en tentant de poursuivre sa route par ses propres moyens. L’Édouard-Shaki est remorqué jusqu’à Cherbourg.

La cause déterminante de l'abordage tint à la circonstance que le second de l’Édouard-Shaki fut trompé par l’irrégularité des feux du Telesfora et que l’homme de veille du Telesfora ne connut la présence de l’Édouard-Shaki qu’au moment où ce dernier, pressentant le danger, démasqua son feu rouge, mais trop tardivement pour éviter la collision. Pour échapper aux attaques des sous-marins allemands qui avaient été signalés dans les parages, le Telesfora naviguait en effet avec ses seuls feux de position latéraux, mais sans feu de mât. Alors armé par l’État français, l’Édouard-Shaki naviguait sans feux de route apparents, d’ordre de la Marine.

Dans un premier temps, la rumeur se répandit que le Telesfora avait été coulé par un sous-marin allemand.


Le Temps, n° 20.422, Mardi 5 juin 1917, p. 2, en rubrique « Dernière heure. ».


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Le Sémaphore Algérien, n° 941, Samedi 3 août 1918, p. 1.


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Sur les suites contentieuses de cet abordage, V. :

Tribunal de commerce de Cherbourg, 7 juin 1918 (Gaz. Pal., 29 août 1918, p...).

Tribunal de commerce de la Seine, 18 juin 1918, Compagnie française des métaux et État français, Compagnie " La Prévoyance " et autres ; Tribunal de commerce de Bordeaux, 8 août 1918, Cazeaux c/ Compagnie " La Seine-Maritime" et autres (Revue de jurisprudence commerciale et maritime du Havre 1918~1919, II., p. 50 à 57).

Tribunal de commerce de la Seine, 16 juin 1920, et Cour d’appel de Paris, 19 janvier 1921, État français c/ Consorts Bollack (Revue de jurisprudence commerciale et maritime du Havre 1921, II., p. 29 à 34).
Rutilius
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Re: ÉDOUARD-SHAKI — Cargo — Société « Les Affréteurs réunis » (Jean Stern)

Message par Rutilius »



■ L’origine du nom du bâtiment.


Ce cargo spécialisé dans le transport des vins en fûts entre l’Algérie et la France tenait son nom d’Ezra Édouard SHAKI, fondateur, le 13 juin 1895, de la « Société en commandite E. SHAKI, Agence générale de services maritimes à vapeur " Les Affréteurs Réunis " » (30, rue Paradis, Paris, Xe Arr.) (Archives commerciales de la France, n° 48, 15 juin 1895, p. 746), aux droits de laquelle est ultérieurement venue la « Société " Les Affréteurs Réunis " ».

Édouard SHAKI mourut prématurément en Décembre 1911 à l’âge de 43 ans.


Le Journal général de l’Algérie et de la Tunisie, n° 941, Dimanche 31 décembre 1911, p. 3.


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Après sa mort, lui succéda à la tête de la Société « Les Affréteurs Réunis » Jean STERN, qui n’était autre que son beau-frère. Ce denier dirigera l'entreprise jusqu’à sa mise en liquidation, intervenue en 1923. Et il semble bien qu'il ait alors fait l'objet de poursuites pénales en raison de sa gestion ayant conduit à la faillite retentissante de la société.

Pour honorer la mémoire de son époux, Mme SHAKI fonda durant la guerre « L’Œuvre Édouard-Shaki ». Déclarée le 27 avril 1915, cette association avait pour objet social le « secours aux marins âgés et aux familles de marins naufragés » (Recueil des actes administratifs du département de la Seine, n° 4, Avril 1915, p. 195).

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Bien amicalement à vous,
Daniel.


Rutilius
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Re: ÉDOUARD-SHAKI — Cargo — Société « Les Affréteurs réunis » (Jean Stern)

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


L’Édouard-Shaki fut cédé par la Compagnie des Affréteurs français à la Société « Les Cargos Algériens » en Septembre 1928. Ce bâtiment avait alors Dunkerque pour port d’attache.


Le Courrier maritime Nord-Africain, n° 77, Lundi 8 octobre 1928, p. 2, en rubrique « Nouvelle diverses. ».

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Memgam
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Re: ÉDOUARD-SHAKI — Cargo — Société « Les Affréteurs réunis » (Jean Stern)

Message par Memgam »

Bonjour,

A noter qu'il existe un Edouard-Shaki, remorqueur, de 35 tjb, 15,77 x 4,68 x 2,73 m, 150 cv, construit par Decout-Lacour à la Rochelle en 1911, immatriculé à Alger et propriété de la Compagnie des Affréteurs français à Paris.

Source : Registre du Bureau Veritas 1930.

Cordialement.
Memgam
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