DUCHESSE-de-GUICHE — Cargo — Société anonyme des transports maritimes et fluviaux, Rouen.

Rutilius
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DUCHESSE-de-GUICHE — Cargo — Société anonyme des transports maritimes et fluviaux, Rouen.

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Bonsoir à tous,

Duchesse-de-Guiche — Cargo charbonnier — Société anonyme des transports maritimes et fluviaux (Prentout-Leblond & Leroux), Rouen (1910~1914).


Le Journal de Rouen, n° 317, Vendredi 13 novembre 1914, p. 2.

« Un sinistre maritime. Le " Duchesse-de-Guiche " coulé en rade du Havre. — La nouvelle d’un grave si-nistre a ému le monde maritime du Havre et de Rouen. La nuit précédente, le vapeur charbonnier Duchesse-de-Guiche, de la maison d’armement Prentout, Leblond, Leroux et Cie, de Rouen, a coulé en rade du Havre. Le temps était gros, mais on ne connaît pas encore exactement les circonstances de la catastrophe.
Ce naufrage a fait onze victimes. Il y avait à bord seize hommes d’équipage et la femme du capitaine. Sur ces dix-sept personnes, six seulement ont été sauvées par le bateau du pilotage Richard-Waddington.
Le Duchesse-de-Guiche était un vapeur de 1.200 tonneaux, un habitué de notre port où la nouvelle de sa perte a causé une pénible impression. »

Le Temps, n° 19.488, Samedi 14 novembre 1914,
p. 3, en rubrique « Marine ».

« La perte de vapeur " Duchesse-de-Guiche ". — Cette nuit, par suite d’une forte tempête, un sinistre maritime est survenu sur rade du Havre. Le vapeur charbonnier Duchesse-de-Guiche, venant de Swansea à destination de Paris, appartenant à la maison Prentout et Leblond, de Rouen, a coulé à deux milles des digues. Hier matin, le vapeur Richard-Waddington, au moyen d'un youyou, a réussi à recueillir six hommes de l'équipage cramponnés au bastingage. Le reste de l'équipage, onze personnes, dont le capi-taine et sa femme, a disparu. »

Le Journal de Rouen, n° 318, Samedi 14 novembre 1914, p. 3.

« La perte du " Duchesse-de-Guiche " – Onze victimes. — On a aujourd’hui des détails sur les circons-tances du naufrage du Duchesse-de-Guiche, dont nous avons indiqué hier, très brièvement, la perte en rade du Havre.
Dans l’après-midi de Jeudi, un fort vent, dont à Rouen même on a pu apprécier la violence, soufflait sur la rade du Havre. Ce vent passa du Sud-Ouest au Nord-Ouest.
De nombreux navires se trouvent actuellement mouillés en vue du Havre en attendant qu’il leur soit possible de monter dans le port de Rouen. Parmi ces navires, se trouvaient trois bâtiments de la maison Prentout-Leblond & Cie, de Rouen, et notamment le Duchesse-de-Guiche, steamer arrivé vendredi précé-dent de Swansea, avec un chargement de charbon pour Rouen ou Paris.
La tempête se continuant et augmentant d’intensité au cours de la soirée, certains bâtiments préférèrent quitter leur mouillage et prendre le large jusqu’à la fin de la bourrasque. D’autres, dont le Duchesse-de-Guiche, demeurèrent sur rade.
Or, le lendemain matin, les guetteurs du sémaphore apercevaient à l’aube un bâtiment dont l’arrière était déjà submergé par les flots. Quelques hommes se trouvaient cramponnés à l’avant. L’alarme donnée, le bateau de sauvetage sortit à la remorque de l’Abeille n° 8, qui, en arrivant sur les lieux du sinistre, trouva d’autres bâtiments occupés à secourir les naufragés. Il y avait notamment le steamer Paris et un steamer anglais. Le capitaine de ce dernier navire avait envoyé une barque vers les naufragés qui, hélas, n’avaient pu être atteints à cause de la violence des vagues.
Le sauvetage fut enfin réussi par le Richard-Waddington, appartenant au service du pilotage de la Basse-Seine et qui détacha son youyou vers le navire en perdition et qu’on sut être le Duchesse-de-Guiche. Sur les seize hommes d’équipage, six seulement survivaient : Émile Lépine, chauffeur inscrit à Bordeaux ; René Mainfray, soutier, de Rouen, dont c’était le premier voyage ; Pierre Le Mével, matelot, de Tréguier ; René Girard, matelot, de l’Île d’Yeu ; Jean Pennec, matelot léger, du Conquet, et Louis Rolland, matelot léger, du Conquet. Les autres membres de l’équipage, y compris le capitaine Duval, ont péri. La femme du capitaine Duval, qui se trouvait également à bord, doit être aussi comptée parmi les victimes.
Les survivants ont été réconfortés par leurs camarades et à la salle de secours de la Chambre de com-merce où ils reçurent des vêtements secs. Puis ils sont revenus à Rouen où ils ont bété entendus par le service de l’inscription maritime et les directeurs de la maison Prentout-Leblond, Leroux & Cie. Ils ont déclaré en substance qu’ils avaient été recueillis au moment où le navire sombrait déjà. L’arrière et la passerelle étaient déjà submergées. Ils n’ont vu ni le capitaine ni leurs camarades déjà enlevés par la mer ou surpris pendant leur sommeil dans les cabines ou postes de l’arrière.

" Comme le navire allait en dérive, nous nous sommes empressés, pour éviter qu’il aille aborder un autre navire ou qu’il fut entraîné dans la passe, de mouiller une ancre. Nous pensions ainsi pouvoir résister plus aisément à la lame.
" Comme la mer déferlait sur le navire, l’eau envahit peu à peu le poste malgré les efforts que nous faisions pour le vider ; aussi, après deux heures de cette situation, le bâtiment chavira sur le côté tribord. Les vagues s’acharnèrent sur nous et il nous fallut nous agripper aux garde-corps pour ne pas être noyés. Malheureusement, certains d’entre nous lâchèrent prise et c’est ainsi que deux de mes camarades qui avaient été par deux fois enlevés, ne purent être ramenés à bord et se noyèrent sous nos yeux. "
Quant aux causes exactes du sinistre, il ne nous appartient pas de les établir . Il est certain que l’eau s’est engouffrée dans le navire par les panneaux restés ouverts, et ce sans que le mousse, seul de garde, par cette nuit de tempête, s’en soit aperçu. Peut-être avait-il été enlevé dès le début par une lame.

Les navigateurs sont informés que le vapeur Duchesse-de-Guiche est coulé aux abords du Havre, à quatre mille soixante-dix mètres (4.070 m.) environ de distance de la digue Nord, dans la direction Sud 64° Ouest.
Position approximative du navire : latitude Nord : 49°28’ 16’’ ; longitude Ouest : 2° 17’ 50’’. »
Dernière modification par Rutilius le ven. mai 07, 2021 10:21 am, modifié 5 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Bonsoir à tous,

Récompenses pour faits de sauvetage


Journal officiel du 1er janvier 1915, p. 13.

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: DUCHESSE-de-GUICHE – Cargo – S.A. de transports maritimes et fluviaux.

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Bonjour,

"Dans la nuit du 11 au 12 novembre 1914 la Duchesse de Guiche devait ouvrir la série des incidents de mer. Un coup de vent soudain qui tourna rapidement en tempête malmenait les navires très nombreux en rade. La Duchesse de Guiche, venant de Swansea avec un chargement de charbon attendait depuis six jours pour remonter sur Rouen. Soudain, à 11 h 30 du soir, l'alerte était donnée à bord : le navire coulait et partait à la dérive, les lames balayaient le pont, enlevant des hommes et le navire chavira par tribord tandis que les lames enlevaient le reste de l'équipage. Un panneau était resté ouvert sur le pont pour éviter l'action du grisou et c'est par là que le navire avait embarqué. Le lendemain matin, les guetteurs du sémaphore apercevaient l'épave, quille en l'air, à environ deux milles des digues ; des hommes s'y cramponnaient encore ; les navires sur rade envoyèrent aussitôt des canots qui purent recueillir six naufragés que l'on transporta à la salle de secours de la Chambre de Commerce. Il y avait dix morts dont tous les officiers et la femme du capitaine. Jusqu'à Trouville, la côte se couvrit de débris et la mer ramena les cadavres." page 84-85.

"Le 8 juillet 1917, le vapeur Artois, venant de Londres, heurtait en rade l'épave du vapeur Duchesse de Guiche coulé comme nous l'avons relaté plus haut. Il put aller s'échouer sur le banc du Grand Plager où des patrouilles sauvèrent son équipage ; à marée haute, l'Artois chavirait définitivement." page 94.

Source : Albert Chatelle, La base navale du Havre, Editions Médicis, 1949.

Cordialement.
Memgam
Rutilius
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Bonjour à tous,


Ouverture de la procédure judiciaire de déclaration de décès


Journal officiel du 26 août 1915, p. 5.986.

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Bonjour à tous,

Duchesse-de-Guiche — Cargo charbonnier — Société anonyme des transports maritimes et fluviaux (Prentout-Leblond & Leroux), Rouen (1910~1914).

Cargo lancé en 1910 par l’établissement de La Seyne-sur-Mer de la Société des forges et chantiers de la Méditerranée [Siège social : Paris, 38, avenue de l’Opéra (IIe Arr.)] pour le compte de la Société anonyme des transports maritimes et fluviaux (Prentout-Leblond & Leroux) — société constituée le 30 mars 1910 à Rouen [Siège social : Rouen, 5, rue d’Harcourt] (Archives commerciales de la France, n° 34, Mercredi 27 avr. 1910, p. 767). Francisé à Rouen le 18 novembre 1910, n° 1.203. Initialement immatriculé au quartier de La Seyne-sur-Mer, f° 357, n° 1.160 ; réimmatriculé le 28 novembre 1910 au quartier de Rouen, f° 959, n° 1.380. Indicatif d’appel : H.W.N.P.

Dans la nuit du 11 au 12 novembre 1914, alors qu’il allait de Swansea (Pays de Galles, Royaume-Uni) à Rouen avec un chargement de charbon, s’échoue par tempête de Nord-Ouest à environ 4.070 m de la digue Nord du port du Havre, par 49°28’ 16’’ N. et 2° 17’ 50’’ W.

Sur 16 membres d’équipage, 8 disparus, dont le capitaine Émile Louis THÉBAUD, capitaine au long cours inscrit au quartier de Vannes, n° 675 ; également disparue son épouse, née Mathilde Adolphine CHUPIN, qui était embarquée comme passagère. 6 marins sauvés par un canot du bateau-pilote Richard-Waddington, de la station de Quillebeuf de la Corporation des pilotes de la Seine, bâtiment alors com-mandé par le patron Hyacinthe KERAUDREN, inscrit au quartier de Paimpol, n° 13.299.

Bâtiment rayé en Douane le 30 décembre 1914.

Caractéristiques générales. — Jauge : 822,31 tx jb et 449,50 tx jn. Dimensions : 71,6 x 9,8 x ... m. Propulsion : Machine à deux cylindres développant 480 cv ; deux hélices. Vitesse : 9,5 nœuds.

Sister ship.Marquise-de-Lubersac, bâtiment ayant également appartenu à la flotte de la Société anonyme des transports maritimes et fluviaux.

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Inscription maritime — Quartier de Rouen — Matricules des bâtiments de commerce (1900~1925) — f°s 893 à 1.089 : Archives départementales de la Seine-Maritime, Cote 7P5_47, p. num. 69.


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Daniel.
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