DIEPPEDALLE - Voilier

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markab
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Re: DIEPPEDALLE - Voilier

Message par markab »

Bonjour

Un voilier de la Compagnie Rouennaise de Transport Maritime (gestion Prentout)

http://www.culture.gouv.fr/culture/inve ... r/diep.htm

également cité dans ce lien

http://www.ellisisland.org/shipping/For ... hipid=6101

et la fiche Miramar :

Single Ship Report for "5618192"
IDNo:5618192
Year: 1900
Name:DIEPPEDALLE
Keel:
Type:barque
Launch Date:8.3.00
Flag:FRA
Date of completion:4.00
Tons:2785
Link:
DWT:0
Yard No:43
Length overall:
Ship Design:
LPP:86.0
Country of build:FRA
Beam:12.5
Builder:Normandie
Material of build:
Location of yard:Grand Quevilly
Number of
screws/Mchy/
Speed(kn):sail
Naval or paramilitary marking :
A:*
End:1922
Subsequent History:
Disposal Data:BU Brake 8.22


A bientot :hello:
Cordialement / Best regards
Marc.

A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Memgam
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Re: DIEPPEDALLE - Voilier

Message par Memgam »

Dieppedale est connu pour un certain nombre de mésaventures, et pour avoir aussi embarqué des femmes de capitaines pour de longs voyages. Sa carrière s'est terminée en 1922 par un incendie dans le port de Brême. Il a échappé à la guerre de 1914-1918, ayant le même capitaine de 1911 à 1920, le capitaine Joseph Guillam.
A son premier voyage, avec du charbon pour Port Pirié (Australie), capitaine Le Testu, il connut des problèmes de stabilité qui conduisirent à augmenter son lest. C'était un frère en construction de Croisset qui avait chaviré en Seine. Il fallut aussi rider la mâture pendant tout le voyage, les mâts s'enfonçant dans la cale, par écrasement des sommiers de carlingue, ce que l'on ne découvrit qu'au déchargement. En 1902, à 25 ans, le capitaine René Chaveriat le prend pour deux voyages de nickel en Nouvelle Calédonie. Il y subit un coup de vent brutal avant l'arrivée, pour un trajet de seulement 82 jours. Il échappe au mouillage à un cyclone. Au retour, dans un très mauvais temps, au large des Açores, il tente de sauver l'équipage du voilier anglais Gaël, sans succès. Il rentre en 86 jours. La durée de son voyage suivant est tout autre : 176 jours à l'aller et 146 au retour ! En 1906, le capitaine Augé embarque avec sa femme et ensuite, c'est le tour du capitaine Ernouf et de sa femme.

Sources :
René Chavériat, La voile, Grasset, 1937.
Louis Lacroix, Les derniers cap horniers, S. Pacteau, 1940.
René Chavériat, Ceux de la voile, Guy Le Prat, 1946.
Henri Picard, La fin des cap horniers, Edita vilo, 1976.
Marc Métayer, Les voiiers du nickel, voyages en Nouvelle-Calédonie, Alan Sutton, 2003.
Etienne Bernet, Les cap hornières, MDV, 2008.

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Dernière modification par Memgam le sam. août 11, 2018 3:39 pm, modifié 1 fois.
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Re: DIEPPEDALLE - Voilier

Message par Memgam »

Bonjour,

Rutilius a indiqué la présence du CLC Joseph Laillou à bord de Dieppedale en 1908 (sujet Sylvie (I)).
C'est le capitaine Lucien Ernouf qui commande alors le navire pour deux voyages en Nouvelle-Calédonie.
Le premier part du Havre le 1er août 1907, escale à Thio du 6 au 19 novembre et retour à Glasgow le 28 février 1908.
Le second escale à Brest le 13 mai, repart de Thio le 23 juillet et arrive au Havre le 4 décembre 1908.
Le capitaine est accompagné par sa femme Jeanne. Il deviendra ensuite armateur à Granville

Au cours de la guerre, le navire navigue. Le 11 août 1915 il fait escale à Port Adélaïde, capitaine Guillaume, venant de Buenos Aires et repartant le 8 octobre 1915 pour Honolulu.

Sources : Patrick Ahern, French sailing ships at australian ports, arrivals and departures, 1898-1925, Patrick Ahern, 2010.
Etienne Bernet, Les cap-hornières, femmes de capitaines à bord des voiliers long-courriers, MDV, 2008, photo page 81.
Max Métayé, Les voiliers du nickel, voyages en Nouvelle-Calédonie, Alan Sutton, 2005, Photo page 107.

Cordialement.


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Memgam
Rutilius
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DIEPPEDALLE — Trois-mâts barque — Compagnie rouennaise de transports maritimes.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Dieppedalle — Trois-mâts barque — Compagnie rouennaise de transports maritimes, Rouen ; géré par la Société en nom collectif H. Prentout-Leblond et E. Leroux, de Rouen (1900~1922).

Dieppedalle : Ancien village et ancien port sis sur la rive droite de la Seine, en aval de Rouen et face au Grand-Quevilly.

Société anonyme dite « Compagnie rouennaise de transports maritimes ». – Société formée le 29 octobre 1898 pour une durée de 30 ans. Capital social initial, 620.000 fr. Siège social établi à Rouen, au 12 bis, quai du Havre. (Archives commerciales de France, n° 95, Mercredi 30 novembre 1898, p. 1.513). Capital social porté à 1.240.000 fr. le ... puis à 1.390.000 fr. le 22 juillet 1901 (Archives commerciales de la France, n° 70, Samedi 31 août 1901, p. 1.105).

Sisterships appartenant à la flotte de la même société d’armement, flotte totalisant 10.800 tx de tonnage brut : Croisset (1899~1908), Biessard (1900~1914) et Hautot (1900~1906).


Louis Lacroix : « Les derniers cap-horniers français aux voyages de nickel, de salpêtre et du Pacifique. Les premiers pétroliers à voiles. », Lettre-préface de M. Antonin Bordes, Luçon, Imp. S. Pacteau, 1940, p. 271 et 272.

« DIEPPEDALE. — M. Le Testu, ex-capitaine de Ville-de-Rouen, désigné pour le Croisset, voyant le long retard qu’il subissait du fait de ses réparations, demanda à prendre Dieppedalle, lancé le 8 mars 1900, au même chantier et semblable.
A son premier voyage, il prit du coke et de la fonte à Cardiff pour Port-Pirée. Témoin du chavirement du Croisset, il apporta une attention spéciale à l’arrimage de sa cargaison, répartissant soigneusement une quantité plus forte que d’usage dans les fonds de cale.
Un remorqueur le sortit de Barry-Docks, et le laissa à Lundy Island où il établit sa voilure. Le temps était maniable, mais sitôt que les perroquets furent hissés, le navire se coucha à faire croire qu’il allait chavirer. Le Testu vira de bord aussitôt, croyant que son chargement avait ripé, mais la même inclinaison se produisit sous les nouvelles amures. Il fallut retourner en rade de Barry et câbler aux armateurs, qui ordonnèrent de procéder à des expériences de stabilité nouvelles. A la suie de ces dernières, il fut décidé de creuser un puits au grand panneau dans le coke et d’y loger 400 tonneaux de fonte en supplément.
Repartant du canal de Bristol, Dieppedalle gagna sans incidents l’Atlantique Nord. Au bout de quelques jours, le capitaine s’aperçut que son gréement avait besoin d’être ridé, chose assez normale pour un navire neuf. A mesure qu’on procédait au ridage, la mâture semblait s’enfoncer dans la cale ; celle-ci étant pleine, on ne put se rendre compte de cet affaissement, qui ne provenait pas des capelages. Durant tout le reste de la traversée, il fallut la maintenir au moyen de palans disposés en croix de Saint-André d’un bord à l’autre des haubans. Ce n’est qu’à l’arrivée à Port-Pirée qu’on s’aperçut que les sommiers de la carlingue avaient été écrasés.
Dieppedalle fit une traversée normale de retour sur le canal de Bristol, où il prit à nouveau du charbon pour le golfe Spencer. Là, il embarqua un lest de nickel ore et chargea de la laine pour Londres, d’où il releva pour Cardiff affrété en charbons pour Cape-Town.
Au Cap, il rencontra Le Léger sur le Croisset et se rendit sur lest à Thio, pour un voyage de nickel. Plus heureux que le trois-mâts Bonchamps, qui fut transporté par l’ouragan dans la petite rivière de Thio, Dieppedalle chassa seulement sur ses ancres pendant deux milles et ne fit pas d’avaries.
A l’arrivée au Havre, sa destination, Le Testu quitta le navire et vint à Nantes prendre le Carioca pour un voyage des Antilles.
M. Chaveriat lui succéda, puis mon camarade de cours Lucien Ernouf, aujourd’hui armateur à Granville et qui navigua à bord pendant deux voyages de Calédonie avec Mme Ernouf. En octobre 1908, au retour de sa seconde campagne, il resta pendant 12 jours parmi les glaces, dans le Sud-Est des Malouines.
Échappant aux dangers de la guerre, Dieppedalle continua ses voyages. Pendant 9 ans (1911~1920), il avait été commandé par le capitaine Guillam, aujourd’hui Chef d’Armement à la Société Auxiliaire. Malgré plus de 20 années écoulées, il garde de son beau navire un souvenir attendri et m’écrivait tout dernièrement encore combien sa disparition l’avait affecté. C’était, comme les trois autres, m’a-t-il conté, un véritable roc à la mer quand il était bien chargé, mais pour naviguer sur lest, il lui fallait 1.800 tonnes, la moitié de son chargement, en raison du poids énorme de sa mâture. Quand il quitta avec un serrement de cœur, le 20 juillet 1920, dans le port du Havre, le trois-mâts auquel il s’était tant attaché, il fut remplacé par un capitaine de Cancale pour un voyage de Saint-John (Canada), puis un capitaine de la maison, M. Nicolle, le prit.
En 1922, après un voyage d’Australie en blé qu’il livrait à Brême, Dieppedalle prit feu pour une raison restée inconnue et devint perte totale.
»
Dernière modification par Rutilius le sam. août 11, 2018 12:34 am, modifié 2 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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DIEPPEDALLE — Trois-mâts barque — Compagnie rouennaise de transports maritimes.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

■ Historique (complément).

— 3 mars 1900 : Lancé au Grand-Quevilly par la Société anonyme des Chantiers de Normandie pour le compte de la Compagnie rouennaise de transports maritimes. Ni parrain ni marraine.

Le Journal de Rouen, n° 68, Vendredi 9 mars 1900, p. 2.

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Journal des transports, n° 11, 17 mars 1900, p. 177.

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Société anonyme des ateliers et chantiers de Normandie. – Société au capital social de initial de 1.420.000 fr., formée le 20 août 1898 pour une durée de 30 ans (Archives commerciales de la France, n° 76, 24 sept. 1898, p. 1.207). Personne morale venue aux droits de la Société en commandite par actions Laporte et Cie, dite « Société des ateliers et chantiers de Normandie », société au capital social initial de 1.000.000 fr., formée le 10 novembre 1893 pour une durée de 30 ans (Archives commerciales de la France, n° 96, 2 déc. 1893, p. 1.448).

Société dissoute le 26 novembre 1900 (Archives commerciales de la France, n° 99, 12 déc. 1900, p. 1.573) puis déclarée en faillite le 29 mai 1903 (Archives commerciales de la France, n° 46, 10 juin 1903, p. 737).
Dernière modification par Rutilius le sam. août 11, 2018 12:40 am, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: DIEPPEDALLE - Voilier

Message par Memgam »

Bonjour,

Le capitaine au long cours Jean Marie François Rault ( cf le sujet Quevilly) commande Dieppedale pour deux voyages de nickel en Nouvelle Calédonie.

De janvier 1909 au 19 août 1909 au Havre.
Du 10 septembre 1909 au Havre et retour à Glasgow le 15 juin 1910.

Source : Marc Métayé, Les voiliers du nickel, Alan Sutton, 2003.
Fréderic Grellier, Trésors cap-horniers, O Large Editions, 2012, photo page 39, Dieppedale à son arrivée à Port Augusta, en décembre 1900.

Cordialement.

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Memgam
Norac
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Re: DIEPPEDALLE - Voilier

Message par Norac »

Bonjour,
Mon Père Léon Caron, par la suite capitaine au long cours, né le 2/12/1901, débuta sa carrière comme mousse sur le Dippedalr à 15 ans 1/2, je serai reconnaissant à qui pourrait m'indiquer comment préciser cette information.
Merci cordialement.
Jean-Yves
Memgam
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Re: DIEPPEDALLE - Voilier

Message par Memgam »

Bonjour,

La recherche consiste à consulter le rôle de désarmement du trois-mâts Dieppedale pour y trouver les renseignements idoines concernant le mousse Léon Caron, notamment son quartier maritime et son numéro d'inscription. A partir de ces éléments, la suite consiste à consulter ses différentes matricules, d'inscrit provisoire, puis d'inscrit définitif et enfin de capitaine au long cours. Tous ces documents des archives de l'inscription maritime sont en dépôt aux Archives départementales de Seine Maritime à Rouen.

Cordialement.
Memgam
Rutilius
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DIEPPEDALLE — Trois-mâts barque — Compagnie rouennaise de transports maritimes.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Fiche matriculaire du trois-mâts barque Dieppedalle, comportant l’indication de tous ses voyages :

Inscription maritime de Rouen, Matricule des bâtiments du commerce (1892~1900), f° 892, n° 1.179 ; inscription du 23 avril 1900 : Archives départementales de Seine-Maritime, cote 7P5_46, image. 204.

—> http://recherche.archivesdepartementale ... x_in_visu=

____________________________________________________________________________________________


Voyages effectués pat le trois-mâts barque Dieppedalle durant la Grande Guerre


• 16e voyage.

— Armé au long-cours à Anvers le 19 février 1914 ; répertorié à Rouen le 4 mars 1914 sous le n° 3. Capitaine Joseph Yves Marie GUILLAM, capitaine au long-cours, inscrit à Auray, n° 2.341 ; second, Jules Louis BRIZARD, officier de la Marine marchande, inscrit à Bordeaux, n° 9.004.

— Désarmé administrativement à Glasgow le 5 février 1915 ; répertorié à Rouen le 10 février 1915 sous le n° 32.

Traversées : Anvers ~ Nouméa (26 févr. ~ 21 juill. 1914) ; Nouméa ~ Thio (15 ~ 16 août 1914) ; Thio ~ Glasgow (2 oct. 1914 ~ 4 févr. 1915).

[Archives départementales de Seine-Maritime, cote 7P6_207, p. num. 371.].

• 17e voyage.

— Armé au long-cours à Glasgow le 27 février 1915 ; répertorié à Rouen le 13 avril 1915 sous le n° 67. Capitaine Joseph GUILLAM ; second, Jules Louis BRIZARD, officier de la Marine marchande, inscrit à Bordeaux, n° 9.004..

— Désarmé à Londres le 7 juillet 1916 ; répertorié à Rouen le 10 juillet 1916 sous le n° 119.

[Archives départementales de Seine-Maritime, cote 7P6_210, p. num. 8.].

• 18e voyage.

— Armé au cabotage à Londres le 8 juillet 1916 pour permettre à son capitaine de compléter son équipage. Passé au long-cours le 5 septembre 1916 ; répertorié à Rouen le 28 octobre 1916 sous le n° 189. Capitaine Joseph GUILLAM ; second, Alexandre Marie PIERRE, officier de la Marine marchande, inscrit à Binic, n° 178.

— Expédié de Londres à Montevideo (Uruguay) le 14 octobre 1916 avec 25 hommes d’équipage, dont quatre marins étrangers, aucun marin français n’ayant pu être recruté sur place. A la suite d’un abordage en Manche, renonce à son voyage et revient à Londres pour y être réparé.

— Désarmé à Londres le 12 décembre 1916 ; répertorié à Rouen le 18 décembre 1916 sous le n° 213.

[Archives départementales de Seine-Maritime, cote 7P6_210, p. num. 792.].

• 19e voyage.

— Armé au long-cours à Londres le 13 décembre 1916 ; répertorié à Rouen le 13 juillet 1917 sous le n° 131. Capitaine Joseph GUILLAM.

— Désarmé à Dakar le 5 avril 1918 ; répertorié à Rouen le 12 décembre 1918 sous le n° 177.
Dernière modification par Rutilius le sam. août 11, 2018 5:06 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Norac
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Re: DIEPPEDALLE - Voilier

Message par Norac »

Merci Miramar,
Je possède déjà les matricules de mon père service militaire quartier maître dans la marine à Dakar puis inscrit maritime, je vais fouiller autour du Dieppedale comme vous le suggérez.
Au passage il fut Capitaine du premier navire coulé par un sous-marin en 1939, lors du naufrage du lancastria en rade de St-Nazaire (6000 morts !) tanta de s'échapper avec le Palmire mais heurta un mine magnétique.
Cordialement
Jean-Yves
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