CAMP BOULHAUT Cie des Chargeurs Marocains

olivier 12
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Re: CAMP BOULHAUT Cie des Chargeurs Marocains

Message par olivier 12 »

CAMP BOULHAUT

Voilier français de 554 tx
Armateur : Compagnie des Chargeurs Marocains

Liste d’équipage

Image

Rencontre avec un sous-marin.

Rapport du capitaine

Quitté Bordeaux le 1er Juin 1918 pour Cardiff avec un chargement de poteaux de mines. Convoi formé à Camaret et instructions de route remises par le GARDON.
Quitté Camaret le 4 Juin.

Le 6 Juin vers 19h30, le convoi se trouve par 50°50 N et 05°14 W, à 5 milles dans le S80W de Trevose, quand un sous-marin est aperçu émergeant sur trois quarts bâbord avant. Il y avait une dizaine de navires à terre de nous, dont ONEGA, SAINT BRIAC et CYCLAMEN, et CRAONNE sur notre arrière.

Image

Le sous-marin tire deux obus en même temps, à deux reprises. Lofé pour le mettre dans le champ de tir. Les deux premiers obus traversent la misaine. Les deux suivants passent au dessus de la mâture et éclatent à mi distance entre nous et une goélette.
Puis il tire trois coups espacés. Le dernier obus tombe à 50 m sur bâbord et des éclats atteignent le bord.

Riposté par 5 coups de canon, avec hausse à 4500 m (coups en bonne direction mais courts) puis 5500 m. Les derniers coups tombent très près et le sous-marin plonge. Il ne reparaît pas.

Bonne réaction de l’équipage militaire, sauf le matelot Bourellec qui a perdu ses moyens au moment de l’alerte. Il devra être débarqué.

Récompenses


Témoignage officiel de satisfaction

Capitaine
Attaqué au canon par un sous-marin a manœuvré avec sang froid et grande promptitude de décision pour permettre à ses pièces de tirer. A obligé l’ennemi à abandonner la lutte.

Equipage militaire
A tiré avec rapidité et précision obligeant le sous-marin à interrompre son attaque et à disparaître au 6e coup.

Equipage
Par son activité et sa discipline a assuré la prompte manœuvre du bâtiment au cours d’une attaque par un sous-marin ennemi.

Le sous-marin attaquant

N’est pas identifié.

Toutefois, on pourrait penser à l’ U 82 du KL Heinrich MIDDENDORFF, qui le lendemain 7 Juin 1918 coula le vapeur norvégien BRISK, 1662 t, dans ces mêmes parages de Trévose par 50°46 N et 04°59 W.

Cdlt
olivier
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markab
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Re: CAMP BOULHAUT Cie des Chargeurs Marocains

Message par markab »

Bonjour

Le navire et son armateur sont renseignés dans la base de données

A bientot
Cordialement / Best regards
Marc.

A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Rutilius
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Message par Rutilius »

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Récompenses accordées à l'équipage du quatre-mâts Camp-Boulhaut
à la suite de l’engagement du 6 juin 1918


Le Sémaphore algérien, n° 951, Samedi 19 octobre 1919, p. 1.

CAMP-BOULHAUT - L.S.A. 19-X-1918 - .JPG
CAMP-BOULHAUT - L.S.A. 19-X-1918 - .JPG (38.43 Kio) Consulté 1701 fois

Journal officiel du 25 août 1918, p. 7.512.

Image


Le Journal, n° 9.480, Mardi 10 septembre 1918, p. 3.

« LES HÉROS DE LA MER

Le Journal a réparti entre nos braves marins 766.000 francs

Le comité de répartition des fonds de la souscription ouverte pour encourager les équipages des navires de commerce français à lutter contre les sous-marins ennemis, a tenu sa séance d’août, au Journal, sous la présidence de M. le vice-amiral Fournier.

Il a voté tout d'abord un supplément de 500 francs en faveur des cinq hommes du quatre-mâts A.-D.-Bordes, omis sur la liste d’équipage qui avait servi à déterminer le montant des primes allouées à ce navire, à la séance de juillet dernier.

Ensuite, le comité, prenant pour base les récompenses décernées par le ministre de la marine, à la suite des enquêtes de l’état-major général, a décidé d’allouer des primes à des officiers et hommes d’équipage des navires ci-dessous désignés, qui se sont distingués dans la lutte contre les sous-marins.

[...]

Quatre-mâts Camp-Boulhaut.................................................................................... 2.100 fr.

[...]

Le quatre-mâts Camp-Boulhaut, à la Compagnie des chargeurs marocains, du port de Bordeaux, canonné par un sous-marin, ouvrait le feu résolument et encadrait assez près l’ennemi pour le forcer à renoncer à l’attaque. L’enseigne de vaisseau auxiliaire Yves-Marie Bernard et le quartier-maître canonnier François Rogard, sont cités à l’ordre du régiment ; le navire reçoit un témoignage officiel de satisfaction du mi-nistre de la marine. »
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: CAMP BOULHAUT Cie des Chargeurs Marocains

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Complément sur l’attaque du 6 Juin 1918

L’équipage décrit le sous-marin comme étant du type U 53, avec un kiosque volumineux, haut de 2 à 3 m. Deux canons très voisins sur l’avant du kiosque, de calibre probable 88 mm. Pas de mât aperçu.

Voici la silhouette du sous-marin dessinée par le capitaine Bernard.

Image

Le sous-marin a tiré 7 obus, le dernier a éclaté à 50 m du navire et plusieurs éclats sont tombés à bord.

Dans la liste d’équipage lire :

- LE NOGUILLARD au lieu de LE KOGUILLARD
- LE SECH au lieu de LE SEC

Rapport de la Commission d’enquête


Elle reprend tout le déroulement des faits et conclut :

- CAMP BOULHAUT était bien commandé, son équipage bien formé et pénétré de ses devoirs.
- Le capitaine avait reçu des instructions qui ont été bien observées. Il était plus loin de la côte que prescrit, mais avait été déporté par les courants de jusant. Il a rallié la terre dès qu’il l’a pu.
- Veille bien faite malgré le petit nombre de matelots.
- Canonniers à leur poste
- Le navire possédait une baleinière, un canot et pas de radeau.
- Le capitaine n’a pas utilisé les fumigènes Berger et on ne peut que l’en féliciter. Il était préférable de riposter au feu afin de protéger les bâtiments voisins plutôt que de se dissimuler derrière un nuage de fumée qui l’aurait obligé à interrompre sa manœuvre.
- Manœuvre vite conçue et rapidement exécutée.

Toutefois :

- Le signal de présence d’un sous-marin d’en le voisinage n’a pas été exécuté. Le capitaine déclare qu’il ignorait cet ordre.
- Défaillance du matelot canonnier Bouroullec très regrettable, mais trouve son explication dans la faible intelligence de cet homme que l’officier AMBC demande à rendre au service général. Ce matelot est trop peu responsable pour qu’une sanction plus sévère soit justifiée.
- On doit déplorer que les patrouilleurs anglais ne se soient pas lancés à la recherche du sous-marin et se soient contentés d’escorter CAMP BOULHAUT la nuit suivante.

On doit attirer l’attention sur l’uniformité des témoignages selon lesquels le sous-marin était équipé d’un groupe de deux canons situés sur l’avant du kiosque (quoique certains disent que l’un était sur l’avant et l’autre sur l’arrière…)

Cdlt
olivier
Rutilius
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Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Le quatre-mâts Camp-Boulhaut s’échoua le 21 juin 1918 par gros temps dans le canal de Bristol, à proxi-mité du phare de Nash Point (Marcross, Pays de Galles, Royaume-Uni), alors qu’il allait de Cardiff à Bayonne avec un chargement de charbon. Il fut déclaré perte totale.

Le Temps, n° 20.812, Dimanche 30 juin 1918, p. 2, en rubrique « Sur mer ».

L.T. - 30-VI-1918 -  .jpg
L.T. - 30-VI-1918 - .jpg (24.86 Kio) Consulté 1712 fois


Récompense pour faits de sauvetage

Journal officiel du 9 mai 1920, p. 6.973.

CAMP-BOULHAUT - J.O. 9-V-1920 - Capture.JPG
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Le dernier capitaine du quatre-mâts Camp-Boulhaut


— BERNARD Yves Marie, né le 4 mai 1872 à Ploubazlanec (Côtes-du-Nord – aujourd’hui Côtes-d’Armor –) et y décédé, le 9 novembre 1951. Capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Paimpol, n° 117 [Initialement inscrit au même quartier, f° et n° 12.853] ; enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire ; classe 1892, n° 183 au recrutement de Saint-Brieuc.

• Fils de Pierre Marie BERNARD, né le 17 juin 1841 à Ploubazlanec, marin, et de Marie Anne POURDIEU, née le 7 novembre 1839 à Ploubazlanec, « ménagère » ; époux ayant contracté mariage dans cette commune, le 8 juillet 1871 (Registre des actes de mariage de la commune de Ploubazlanec, Année 1871, f° 14, acte n° 13 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Ploubazlanec, Année 1872, f° 14, acte n° 25).

Pierre Marie BERNARD est disparu en mer le 17 décembre 1872 en baie de Paimpol (Jug. Trib. civ. Saint-Brieuc, 31 juill. 1875, transcrit à Ploubazlanec, le 31 juill. 1875 : Registre des actes de décès de la commune de Ploubazlanec, Année 1875, f° 23, acte n° 43).

• Époux de Sylvie Caroline Suzanne LE BARBU, née le 29 février 1878 à Guingamp et décédée le 2 février 1960 à Ploubazlanec (Registre des actes de naissance de la ville de Guingamp, Année 1878, f° 9, acte n° 15), avec laquelle il avait contracté mariage à Pontrieux, le 6 février 1908 (Ibid.)
.
Distinctions

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 19 juin 1921 (J.O. 20 juin 1921, p. 7.044), inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le gade de chevalier dans les termes suivants :

Image

□ Par décision du sous-secrétaire d’État chargé des Ports, de la Marine marchande et des Pêches en date du 11 juillet 1922 (J.O. 13 juill. 1921, p. 7.318 et 7.319), lui fut conférée la Médaille d’honneur des marins du commerce – créée par la loi du 14 décembre 1901 instituant des médailles d’honneur à décerner, par le Ministre de la Marine, aux marins français après 300 mois de navigation (J.O. 16 déc. 1901, p. 7.777).

**********

Nota. : Le 16 janvier 1916, Yves Marie BERNARD commandait le quatre-mâts barque Chanaral — troisième du nom —, de l’armement Antoine-Dominique Bordes & Fils, lorsque ce bâtiment fut torpillé par le sous-marin le sous-marin U-67 (Kapitänleutnant Hans NIELAN) par 50° 03’ N. et 08° 07’ W., alors qu’il allait de Mexillones — Mejillones — (Chili) en Europe avec un chargement 4.000 t. de nitrate de soude.
.
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: CAMP BOULHAUT Cie des Chargeurs Marocains

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Memgam
Rutilius
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Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


BERNARD Yves - Portrait - .jpg
BERNARD Yves - Portrait - .jpg (96.79 Kio) Consulté 1654 fois

Brigitte et Yvonnick LE COAT : « Cap-horniers français. Mémoire de marins des voiliers de l'armement Bordes », Tome I., Le Chasse-Marée ~ Éditions Ouest-France, 2002, p. 292.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Le chef de l’équipe militaire lors de l’engagement du 6 juin 1918


— ROGARD François, né le 26 juin 1888 à Moëlan-sur-Mer (Finistère) et y décédé, le 14 juillet 1971.

• Fils de François ROGARD, né le 4 novembre 1858 à Moëlan-sur-Mer, marin de l’État [Second maître chauffeur en 1906, date de son admission à la retraite], et de Marie Jacquette KERMANACH, cultivatrice, née le 12 février 1853 à Riec-sur-Belon (Finistère), cultivatrice ; époux ayant contracté mariage à Moëlan-sur-Mer, le 23 avril 1884 (Registre des actes de mariage de la commune de Moëlan-sur-Mer, Année 1884, acte n° 22 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Moëlan-sur-Mer, Année 1888, f° 16, acte n° 81).

• Époux en premières noces de Marie Françoise Joséphine LE BLOA, née le 24 septembre 1888 à Moëlan-sur-Mer, au lieu-dit « Ker Ascouët » (Registre des actes de naissance de la commune de Moëlan-sur-Mer, Année 1888, f° 21, acte n° 115), et y décédée, le 15 février 1915, avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 13 janvier 1912 (Ibid.).

• Époux en secondes noces de Marie Françoise LE BRIS, née le 27 octobre 1897 à Moëlan-sur-Mer et y décédée, le 13 juillet 1973 (Registre des actes de naissance de la commune de Moëlan-sur-Mer, Année 1897, f° 26, acte n° 149), avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 1er juin 1920 (Table décennale 1913~1922).

Carrière militaire

Classe 1908, n° 2.940 au recrutement de Quimper. Inscrit le 5 juin 1907 au quartier maritime de Lorient, n° 9.484 ; rayé des contrôles de l’inscription le 27 novembre 1928.

Levé le 22 avril 1908 et incorporé au 3e Dépôt des équipages de la flotte, à Lorient. Nommé matelot de 2e classe canonnier le 10 janvier 1909. Promu à la 1re classe de son grade le 1er juillet 1913. Promu au grade de quartier-maître canonnier à compter du 1er janvier 1914. Promu au grade de second maître canonnier à compter du 1er janvier 1919. Embarqué sur le croiseur cuirassé Waldeck-Rousseau du 20 août 1920 au 7 juin 1922. Renvoyé dans ses foyers et rayé des contrôles de l’activité le 12 mai 1923, étant admis à la retraite proportionnelle. Services à terre : 3 ans 7 mois 9 jours ; services à la mer : 11 ans 5 mois 11 jours.

Distinctions

□ Par décision du Ministre de la Marine en date du 14 août 1918, cité à l’ordre du régiment « pour les qualités de sang-froid et d’énergie dont il a fait preuve en ripostant à une attaque de sous-marin qu’il a suffisamment encadré pour le forcer à plonger. Croix de guerre avec étoile de bronze. »

□ Par décret du Président de la République en date du 11 juin 1932 (J.O. 13 juin 1932, p. 6.495 et 6.496), lui fut décernée la médaille militaire dans es termes suivants :

ROGARD François - M.M. - .jpg
ROGARD François - M.M. - .jpg (18.97 Kio) Consulté 1652 fois
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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