Re: VALDIVIA Cie WORMS
Publié : mar. juil. 26, 2011 1:10 pm
Bonjour à tous,
VALDIVIA(A ne pas confondre avec celui de la SGTM)
Vapeur construit au chantier W. Harkess & Sons de Middlesbrough en 1905 sous le nom de MASTERFUL pour l’armement Powell Line.
1794 t Longueur 85 m Largeur 11 m
Pas d’armement ni de TSF
Rebaptisé VALDIVIA en 1913 et passé sous pavillon chilien. Immatriculé à Punta Arenas.
Racheté en 1918 par la compagnie WORMS du Havre.
Ramené en France par un équipage sud-américain, espagnol et italien.
Affréteur DODERS rue Scribe Paris
Voici le VALDIVIA , ex – MASTERFUL
Equipage
La perte du VALDIVIA. Rapport du capitaine
Quitté Buenos Ayres avec le vapeur français VALDIVIA le 22 Mars 1918 avec 2183 tonnes de divers : 1000 t de grain, 300 t de laine, 500 t de tanin, 15000 qx de sèches (le capitaine veut sans doute parler de seiches, ou calamars, probablement de la marchandise en frigo... mais 15000 qx paraît énorme. Il doit s'agir de kilos.), 117 t de suif.
Relâché à Rio de Janeiro le 29 Mars pour charbonner. Reparti en convoi le 6 Avril pour Gibraltar et Cette.
Le 2 Mai 1918, le navire se trouve à environ 45 milles au SW du cap Spartel, à 10-15 milles de la côte, à la position 35°07 N et 06°30 W. Il est escorté par le patrouilleur CELANDINE.
Il navigue en ligne de front avec HIGHLAND WATCH, vice commodore, (paquebot mixte anglais de 6022 t lancé en 1904) , BAHADUR (Cargo anglais de 4646 t lancé en 1907) et MARIA C. (paquebot mixte anglais de 4210 t lancé en 1892, ex-MANILA) dont voici la photo
VALDIVIA est en 2e position à partir de la gauche. CELANDINE se tient à bâbord du convoi. Celui-ci fait route au N33E à 8 noeuds en zigzaguant de 15 à 35° toutes les 6 à 9 minutes, et cela depuis 5 jours.
Mer calme, vent faible, légère brume.
A 14h40, l’homme de veille crie soudain “Périscope sur bâbord”. J’étais à la passerelle avec le
second et l’officier de quart. Nous avons aperçu le périscope à moins de 80 m et la torpille qui arrivait de ce point a aussitôt explosé sur bâbord, dans le compartiment des chaudières.
Seules restaient les embarcations 1 et 5, toutes les autres étant réduites en miettes. La 5 fut aussitôt mise à l’eau et une partie de l’équipage y prit place. La 1 avait son garant pris dans les portes de la soute à charbon, projetées contre elle. Elle fut difficile à mettre à l’eau et le navire s’enfonçait rapidement par l’avant. Finalement, elle put être affalée et le second et l’autre partie de l’équipage y prirent place. Je restai seul sur le pont avec le matelot qui m’avait aidé. Mais nous dûmes sauter à la mer et gagner le canot à la nage car le navire disparut en 3 ou 4 minutes. Le matelot avait une ceinture de sauvetage.
Je fis l’appel et constatai qu’il manquait deux hommes : Juan Rodriguez, chauffeur , et Francesco Vidal, soutier, tous deux Espagnols. Tous deux étaient dans la chaufferie au moment de l’explosion.
Le CELANDINE nous a recueillis et débarqués à Gibraltar. Nos deux blessés, Jose Porretto, 3e mécanicien argentin, et Miguel Herrera, graisseur espagnol, sont à l’hôpital.
Tous les papiers du bord ont été perdus. Il a été impossible d’aller les chercher vu la rapidité du naufrage.
Note du Vice-consul de France à Larache, Monsieur LANGLAIS
Les débris d’une barque ont été jetés à la côte à Larache et une autre a été trouvée en mer. Le service de renseignement m’a signalé que la division navale avait fait connaître que le vapeur VLADIVIA était français et que le droit à ces épaves devait être réservé.
Or ce n’est pas le nom VLADIVIA qui est inscrit sur les débris de la barque jetée à la côte et sur celle récupérée en mer, mais VALDIVIA. Du reste, c’est à peine si on peut lire le nom, dissimulé sous la couche de peinture qui couvre toute l’embarcation. Dissimulé sous la peinture, on déchiffre aussi le nom de Punta Arenas.
S’agirait-il du vapeur chilien VALDIVIA, peut-être passé dans des mains françaises depuis. Je vous serais reconnaissant de me fixer sur ce point.
De toutes façons, tout a été déposé à la douane et les droits des propriétaires sont réservés sur barque, baril de graisse...etc
Reste à savoir si ce sera la législation espagnole ou la législation marocaine qui sera appliquée pour déterminer les droits réservés à celui qui a trouvé la barque en mer. Si c’est la législation espagnole, il aura droit à un tiers.
Réponse de l’Administrateur de CACQUERAY
Il s’agit du VALDIVIA, vapeur français. Le Ministre est avisé de la présence de l’épave de cette barque à Larache.
Le sous-marin attaquant
C’était l’ UB 70 du KL Johannes REMY.
VALDIVIA fut le seul navire coulé par REMY. Parti d’Allemagne pour rejoindre Cattaro, il a donc torpillé le VALDIVIA le 2 Mai 1918. Le 5 Mai, il a envoyé un message signalant qu’il était passé dans l’Est de Gibraltar. Puis il ne donna plus jamais de ses nouvelles. Il fut porté disparu avec ses 33 hommes d’équipage.
Voici la position du torpillage
Cdlt
VALDIVIA(A ne pas confondre avec celui de la SGTM)
Vapeur construit au chantier W. Harkess & Sons de Middlesbrough en 1905 sous le nom de MASTERFUL pour l’armement Powell Line.
1794 t Longueur 85 m Largeur 11 m
Pas d’armement ni de TSF
Rebaptisé VALDIVIA en 1913 et passé sous pavillon chilien. Immatriculé à Punta Arenas.
Racheté en 1918 par la compagnie WORMS du Havre.
Ramené en France par un équipage sud-américain, espagnol et italien.
Affréteur DODERS rue Scribe Paris
Voici le VALDIVIA , ex – MASTERFUL
Equipage
La perte du VALDIVIA. Rapport du capitaine
Quitté Buenos Ayres avec le vapeur français VALDIVIA le 22 Mars 1918 avec 2183 tonnes de divers : 1000 t de grain, 300 t de laine, 500 t de tanin, 15000 qx de sèches (le capitaine veut sans doute parler de seiches, ou calamars, probablement de la marchandise en frigo... mais 15000 qx paraît énorme. Il doit s'agir de kilos.), 117 t de suif.
Relâché à Rio de Janeiro le 29 Mars pour charbonner. Reparti en convoi le 6 Avril pour Gibraltar et Cette.
Le 2 Mai 1918, le navire se trouve à environ 45 milles au SW du cap Spartel, à 10-15 milles de la côte, à la position 35°07 N et 06°30 W. Il est escorté par le patrouilleur CELANDINE.
Il navigue en ligne de front avec HIGHLAND WATCH, vice commodore, (paquebot mixte anglais de 6022 t lancé en 1904) , BAHADUR (Cargo anglais de 4646 t lancé en 1907) et MARIA C. (paquebot mixte anglais de 4210 t lancé en 1892, ex-MANILA) dont voici la photo
VALDIVIA est en 2e position à partir de la gauche. CELANDINE se tient à bâbord du convoi. Celui-ci fait route au N33E à 8 noeuds en zigzaguant de 15 à 35° toutes les 6 à 9 minutes, et cela depuis 5 jours.
Mer calme, vent faible, légère brume.
A 14h40, l’homme de veille crie soudain “Périscope sur bâbord”. J’étais à la passerelle avec le
second et l’officier de quart. Nous avons aperçu le périscope à moins de 80 m et la torpille qui arrivait de ce point a aussitôt explosé sur bâbord, dans le compartiment des chaudières.
Seules restaient les embarcations 1 et 5, toutes les autres étant réduites en miettes. La 5 fut aussitôt mise à l’eau et une partie de l’équipage y prit place. La 1 avait son garant pris dans les portes de la soute à charbon, projetées contre elle. Elle fut difficile à mettre à l’eau et le navire s’enfonçait rapidement par l’avant. Finalement, elle put être affalée et le second et l’autre partie de l’équipage y prirent place. Je restai seul sur le pont avec le matelot qui m’avait aidé. Mais nous dûmes sauter à la mer et gagner le canot à la nage car le navire disparut en 3 ou 4 minutes. Le matelot avait une ceinture de sauvetage.
Je fis l’appel et constatai qu’il manquait deux hommes : Juan Rodriguez, chauffeur , et Francesco Vidal, soutier, tous deux Espagnols. Tous deux étaient dans la chaufferie au moment de l’explosion.
Le CELANDINE nous a recueillis et débarqués à Gibraltar. Nos deux blessés, Jose Porretto, 3e mécanicien argentin, et Miguel Herrera, graisseur espagnol, sont à l’hôpital.
Tous les papiers du bord ont été perdus. Il a été impossible d’aller les chercher vu la rapidité du naufrage.
Note du Vice-consul de France à Larache, Monsieur LANGLAIS
Les débris d’une barque ont été jetés à la côte à Larache et une autre a été trouvée en mer. Le service de renseignement m’a signalé que la division navale avait fait connaître que le vapeur VLADIVIA était français et que le droit à ces épaves devait être réservé.
Or ce n’est pas le nom VLADIVIA qui est inscrit sur les débris de la barque jetée à la côte et sur celle récupérée en mer, mais VALDIVIA. Du reste, c’est à peine si on peut lire le nom, dissimulé sous la couche de peinture qui couvre toute l’embarcation. Dissimulé sous la peinture, on déchiffre aussi le nom de Punta Arenas.
S’agirait-il du vapeur chilien VALDIVIA, peut-être passé dans des mains françaises depuis. Je vous serais reconnaissant de me fixer sur ce point.
De toutes façons, tout a été déposé à la douane et les droits des propriétaires sont réservés sur barque, baril de graisse...etc
Reste à savoir si ce sera la législation espagnole ou la législation marocaine qui sera appliquée pour déterminer les droits réservés à celui qui a trouvé la barque en mer. Si c’est la législation espagnole, il aura droit à un tiers.
Réponse de l’Administrateur de CACQUERAY
Il s’agit du VALDIVIA, vapeur français. Le Ministre est avisé de la présence de l’épave de cette barque à Larache.
Le sous-marin attaquant
C’était l’ UB 70 du KL Johannes REMY.
VALDIVIA fut le seul navire coulé par REMY. Parti d’Allemagne pour rejoindre Cattaro, il a donc torpillé le VALDIVIA le 2 Mai 1918. Le 5 Mai, il a envoyé un message signalant qu’il était passé dans l’Est de Gibraltar. Puis il ne donna plus jamais de ses nouvelles. Il fut porté disparu avec ses 33 hommes d’équipage.
Voici la position du torpillage
Cdlt