BAYARD-SANS-PEUR ― Dundee de pêche de Port-Louis.
Re: BAYARD-SANS-PEUR ― Dundee de pêche de Port-Louis.
Bonsoir à tous,
Bayard-Sans-Peur – Dundee de pêche de Port-Louis.
Bâtiment de 55 t coulé le 14 octobre 1918 par l’U-91 (Kapitänleutnant Alfred von Glasenapp) par 47° 30’ N. et 04° 00’ W. (uboat.net).
Lors de l'engagement, périrent les cinq marins suivants, dont le nom figure sur le monument aux morts de Riantec (Morbihan) (Données transmises dans un message privé par Tchic 56.):
― Aimé JÉGOUSSO, patron-armateur, né en 1873 ;
― Adrien BERNARDÉ, né en 1902 ;
― Michel BERNARDÉ, né en 1869 ;
― Jean-Marie EVANNO, né en 1872 ;
― Gildas JÉGOUSSO, né en 1901.
Complétaient l’équipage Jean-Pierre TUAUDEN, matelot né en 1893, et André FORMAL, novice né en 1901 (même source).
Fut témoin de l’engagement, Louis Stéphanno, patron-armateur du dundee de pêche Maurice-Barrès (même source).
_______________________
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Re: BAYARD-SANS-PEUR ― Dundee de pêche de Port-Louis.
Bonjour Daniel,
according to U 91's war diary, she sighted 4 Sailing Vessels while surfacing at 09:15h that day.
At 09:50h she fired 14 shots of her gun against BAYARD-SANS-PEUR, but was disturbed by an approaching Patrol Vessel which fired an 10,5 cm gun.
U 91 dived and escaped, but the other 3 Fishing Vessels were saved because of the appearance of the Patrol Vessel.
Oliver
according to U 91's war diary, she sighted 4 Sailing Vessels while surfacing at 09:15h that day.
At 09:50h she fired 14 shots of her gun against BAYARD-SANS-PEUR, but was disturbed by an approaching Patrol Vessel which fired an 10,5 cm gun.
U 91 dived and escaped, but the other 3 Fishing Vessels were saved because of the appearance of the Patrol Vessel.
Oliver
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Re: BAYARD-SANS-PEUR ― Dundee de pêche de Port-Louis.
Bonjour à tous,
BAYARD-SANS-PEUR
Dundee de 55 tonnes de Port Louis (basé à Riantec)
La perte de BAYARD 14 Octobre 1918
Rapport du Premier Maître de manœuvre MOLLO, commandant RESEDA, au CF BIENAYME commandant l’escadrille de patrouille
En surveillance de la pêche le 14 Octobre par 47°30 N et 04°10 W, le convoi était composé de 30 dundees. Vent de SW. Forte brise et temps brumeux. Convoi très dispersé. Je patrouille pendant 1 heure au SSE et 1 heure au NNW. A 08h00 je faisais route au SSE avec deux dundees qui venaient de rentrer leurs chaluts. A 08h15 croisé une canonnière dont je me fais reconnaître. Voyant le brouillard arriver et la mer très houleuse, je hisse le pavillon de départ.
A 08h45, entendu coups de canon venant du SW. Fait augmenter immédiatement la vitesse et venu dans cette direction. Mis au poste de combat.
A 08h55, par une petite éclaircie, aperçu, au vent le dundee 1510 L qui fuit en forçant de toile, suivi d’un autre dundee. 1510 avait hissé son pavillon. Au même instant, aperçu un sous-marin sur lequel j’ai fait ouvrir le feu. Les deux premiers coups tombent près du sous-marin et il s’éloigne rapidement. Continué à tirer jusqu’à 09h05 heure à laquelle il disparaît complètement en plongeant. La mer était si mauvaise à ce cap que l’armement de la pièce était couvert à chaque lame et nous avons constaté que le sous-marin a tiré 4 coups de canon pendant ce combat.
Quand j’ai aperçu ces bateaux qui fuyaient, supposant qu’il y avait eu quelques bateaux de coulés, j’ai envoyé SOS et Allo pour demander du secours.
Grand sous-marin avec kiosque très grand. La mer brisait sur tout le bâtiment. Continué les recherches pendant une heure et ne voyant rien d’anormal, fait route à l’Est pour rattraper le convoi. Le brouillard étant très épais, il était impossible de rien distinguer.
A 11h20, aperçu le patrouilleur OCEAN qui venait à mon secours. Le brouillard s’est dissipé et les vent sont montés au NW. Vu une canonnière qui patrouillait dans l’Ouest. Fait route avec 8 bateaux de pêche sur Lorient où je suis arrivé à 17h00.
Je n’ai eu qu’à me louer de la promptitude, du courage et de la bonne volonté de chacun pendant le combat.
Je signale particulièrement le second maître de manœuvre GIRARD Louis qui a commandé le feu, le quartier maître fusilier QUINTREC, pointeur, et le quartier maître de timonerie GOUEFFARD François chargé de la surveillance générale.
Pendant le combat qui a duré 10 minutes, nous avons tiré 7 coups de canon.
Rapport du patron Louis STEPHANO, patron-armateur du dundee BARBES, n° 1510
Hier à 08h30, me trouvant dans l’Ouest de l’île de Groix sur des fonds de 45 m, je me suis vu canonné. Le temps était très brumeux et ne permettait de voir qu’à 1 mille. J’ai aperçu un bateau de pêche faisant comme moi route au SE. Le sous-marin était à 300 m de ce bateau. Il a abattu son mât au 2e coup de canon. Au coup suivant, le dundee a disparu sans qu’il y ait de trace d’une embarcation à ses côtés.
Après avoir coulé ce dundee, le sous-marin s’est dirigé sur moi et d’une distance de 1 mille a tiré 2 coups de canon. J’ai forcé la toile tant que j’ai pu et zigzagué pour essayer d’échapper à ses obus que j’ai pu éviter. Après un quart d’heure de fuite j’ai vu arriver à mon secours le patrouilleur RESEDA qui n’a pas hésité à engager le combat avec le sous-marin et l’a obligé à s’immerger.
Le sous-marin était très grand et portait sur l’avant de son périscope une voile formant voilure de dundee.
Lettre manuscrite d’un groupe de pêcheurs au Ministre de la Marine. Port Louis 17 Octobre 1918
Nous soussignés, marins pêcheurs des dundees en pêche le 14 Octobre 1918 dans les parages de l’île de Groix et de Penmarch certifions ce qui suit :
Nous trouvant sur les lieux indiqués plus haut et nous dirigent vers le NW, vers 08h30 du matin notre attention a été éveillée par plusieurs coups de canon tirés non loin de nous. Nous avons vu un sous-marin de grande dimension qui dirigeait son tir sur le dundee BAYARD, de Riantec, lequel coula en quelques minutes. Aussitôt le bateau englouti dans les flots, le dit sous-marin canonna le dundee MAURICE BARRES. Après deux coups courts sur cette embarcation, nous avons aperçu arrivant à toute vitesse le patrouilleur RESEDA qui, mettant le cap sur le sous-marin, ouvrit en même temps le feu sur lui.
Nous déclarons par la présente que c’est grâce à la prompte arrivée de RESEDA et à la vaillance de son commandant et de son équipage que les autres dundees du groupe purent rallier leur port et ne connaissent pas le sort du BAYARD.
En résumé, c’est bien au RESEDA, vaillant petit patrouilleur, que quantité de pêcheurs ont eu la vie sauve et n’ont pas subi la fin malheureuse du BAYARD et de son équipage, tous assassinés par le maudit sous-marin.
(Correction au site uboat.net : tout l’équipage du BAYARD a donc disparu.)
(Les pêcheurs ont sans doute mal compris le nom du dundee n° 1510 qui était MAURICE BARRES et non BARBES))
Note du CV JOLIVET, Chef de Division. Lorient 17 Octobre 1918
L’intervention énergique de RESEDA qui, malgré ses mauvaises qualités nautiques a attaqué avec décision le sous-marin beaucoup mieux armé que lui, a préservé toute attaque des convois qui circulaient dans les environs et qui n’ont pas été inquiétés.
Les renseignements ultérieurs nous ont appris qu’un dundee a malheureusement été coulé au canon avant l’arrivée de RESEDA qui n’a pu sauvé que le deuxième.
OCEAN, détaché de l’escorte du convoi montant, VAILLANTE qui se trouvait dans les environs, PIVOINE et ELAN envoyés de Benodet ont patrouillé sur les lieux jusqu’à la nuit. Ils n’ont rien vu, ni sous-marin, ni débris du dundee et n’ont retrouvé aucun naufragé.
Le mauvais temps n’a pas permis au groupe d’écoute d’arriver jusqu’au point où le sous-marin avait été aperçu.
Le sous-marin attaquant
C’était donc l’U 91 du Kptlt Alfred Von GLASENAPP
Cdlt
BAYARD-SANS-PEUR
Dundee de 55 tonnes de Port Louis (basé à Riantec)
La perte de BAYARD 14 Octobre 1918
Rapport du Premier Maître de manœuvre MOLLO, commandant RESEDA, au CF BIENAYME commandant l’escadrille de patrouille
En surveillance de la pêche le 14 Octobre par 47°30 N et 04°10 W, le convoi était composé de 30 dundees. Vent de SW. Forte brise et temps brumeux. Convoi très dispersé. Je patrouille pendant 1 heure au SSE et 1 heure au NNW. A 08h00 je faisais route au SSE avec deux dundees qui venaient de rentrer leurs chaluts. A 08h15 croisé une canonnière dont je me fais reconnaître. Voyant le brouillard arriver et la mer très houleuse, je hisse le pavillon de départ.
A 08h45, entendu coups de canon venant du SW. Fait augmenter immédiatement la vitesse et venu dans cette direction. Mis au poste de combat.
A 08h55, par une petite éclaircie, aperçu, au vent le dundee 1510 L qui fuit en forçant de toile, suivi d’un autre dundee. 1510 avait hissé son pavillon. Au même instant, aperçu un sous-marin sur lequel j’ai fait ouvrir le feu. Les deux premiers coups tombent près du sous-marin et il s’éloigne rapidement. Continué à tirer jusqu’à 09h05 heure à laquelle il disparaît complètement en plongeant. La mer était si mauvaise à ce cap que l’armement de la pièce était couvert à chaque lame et nous avons constaté que le sous-marin a tiré 4 coups de canon pendant ce combat.
Quand j’ai aperçu ces bateaux qui fuyaient, supposant qu’il y avait eu quelques bateaux de coulés, j’ai envoyé SOS et Allo pour demander du secours.
Grand sous-marin avec kiosque très grand. La mer brisait sur tout le bâtiment. Continué les recherches pendant une heure et ne voyant rien d’anormal, fait route à l’Est pour rattraper le convoi. Le brouillard étant très épais, il était impossible de rien distinguer.
A 11h20, aperçu le patrouilleur OCEAN qui venait à mon secours. Le brouillard s’est dissipé et les vent sont montés au NW. Vu une canonnière qui patrouillait dans l’Ouest. Fait route avec 8 bateaux de pêche sur Lorient où je suis arrivé à 17h00.
Je n’ai eu qu’à me louer de la promptitude, du courage et de la bonne volonté de chacun pendant le combat.
Je signale particulièrement le second maître de manœuvre GIRARD Louis qui a commandé le feu, le quartier maître fusilier QUINTREC, pointeur, et le quartier maître de timonerie GOUEFFARD François chargé de la surveillance générale.
Pendant le combat qui a duré 10 minutes, nous avons tiré 7 coups de canon.
Rapport du patron Louis STEPHANO, patron-armateur du dundee BARBES, n° 1510
Hier à 08h30, me trouvant dans l’Ouest de l’île de Groix sur des fonds de 45 m, je me suis vu canonné. Le temps était très brumeux et ne permettait de voir qu’à 1 mille. J’ai aperçu un bateau de pêche faisant comme moi route au SE. Le sous-marin était à 300 m de ce bateau. Il a abattu son mât au 2e coup de canon. Au coup suivant, le dundee a disparu sans qu’il y ait de trace d’une embarcation à ses côtés.
Après avoir coulé ce dundee, le sous-marin s’est dirigé sur moi et d’une distance de 1 mille a tiré 2 coups de canon. J’ai forcé la toile tant que j’ai pu et zigzagué pour essayer d’échapper à ses obus que j’ai pu éviter. Après un quart d’heure de fuite j’ai vu arriver à mon secours le patrouilleur RESEDA qui n’a pas hésité à engager le combat avec le sous-marin et l’a obligé à s’immerger.
Le sous-marin était très grand et portait sur l’avant de son périscope une voile formant voilure de dundee.
Lettre manuscrite d’un groupe de pêcheurs au Ministre de la Marine. Port Louis 17 Octobre 1918
Nous soussignés, marins pêcheurs des dundees en pêche le 14 Octobre 1918 dans les parages de l’île de Groix et de Penmarch certifions ce qui suit :
Nous trouvant sur les lieux indiqués plus haut et nous dirigent vers le NW, vers 08h30 du matin notre attention a été éveillée par plusieurs coups de canon tirés non loin de nous. Nous avons vu un sous-marin de grande dimension qui dirigeait son tir sur le dundee BAYARD, de Riantec, lequel coula en quelques minutes. Aussitôt le bateau englouti dans les flots, le dit sous-marin canonna le dundee MAURICE BARRES. Après deux coups courts sur cette embarcation, nous avons aperçu arrivant à toute vitesse le patrouilleur RESEDA qui, mettant le cap sur le sous-marin, ouvrit en même temps le feu sur lui.
Nous déclarons par la présente que c’est grâce à la prompte arrivée de RESEDA et à la vaillance de son commandant et de son équipage que les autres dundees du groupe purent rallier leur port et ne connaissent pas le sort du BAYARD.
En résumé, c’est bien au RESEDA, vaillant petit patrouilleur, que quantité de pêcheurs ont eu la vie sauve et n’ont pas subi la fin malheureuse du BAYARD et de son équipage, tous assassinés par le maudit sous-marin.
(Correction au site uboat.net : tout l’équipage du BAYARD a donc disparu.)
(Les pêcheurs ont sans doute mal compris le nom du dundee n° 1510 qui était MAURICE BARRES et non BARBES))
Note du CV JOLIVET, Chef de Division. Lorient 17 Octobre 1918
L’intervention énergique de RESEDA qui, malgré ses mauvaises qualités nautiques a attaqué avec décision le sous-marin beaucoup mieux armé que lui, a préservé toute attaque des convois qui circulaient dans les environs et qui n’ont pas été inquiétés.
Les renseignements ultérieurs nous ont appris qu’un dundee a malheureusement été coulé au canon avant l’arrivée de RESEDA qui n’a pu sauvé que le deuxième.
OCEAN, détaché de l’escorte du convoi montant, VAILLANTE qui se trouvait dans les environs, PIVOINE et ELAN envoyés de Benodet ont patrouillé sur les lieux jusqu’à la nuit. Ils n’ont rien vu, ni sous-marin, ni débris du dundee et n’ont retrouvé aucun naufragé.
Le mauvais temps n’a pas permis au groupe d’écoute d’arriver jusqu’au point où le sous-marin avait été aperçu.
Le sous-marin attaquant
C’était donc l’U 91 du Kptlt Alfred Von GLASENAPP
Cdlt
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