ÉTOILE-POLAIRE ― Dundée de pêche groisillon (1911~1918).

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

Étoile-Polaire ― Dundée de pêche groisillon de 50 tx, construit en 1911 et immatriculé G. 1072. Ca-nonné puis coulé au moyen d’une charge explosive le 2 septembre 1918 par le sous-marin allemand U-53 (Kapitänleutnant Otto von SCHRADER) (Michel Perrin : « Les mille et vingt armateurs de l’Île de Groix », Les Cahiers de l’Île de Groix, n° 5/2006, déc. 2006, Association « La Mouette », p. 180 et 184), à 176 milles dans le S. 77 W. de Penmarc’h. Ambroise Adrien TRISTANT, son patron, fut tué lors de l’engagement.

Lors de sa mise à flot, en étaient quirataires (Michel Perrin, op. cit., p. 95) :

― Pour 7/16e, Aimé Alexandre DAVIGO, marin pêcheur, époux de Philomène NÉRO, domicilié au Bourg de Groix (Île de Groix) ;

― Pour 7/16e, Armand JÉGO, industriel, domicilié à Port-Lay (Île de Groix) ;

― Pour 2/16e, Ambroise Adrien TRISTANT, domicilié à Kermunition (Île de Groix).

En 1914, la copropriété du dundée se répartissait comme suit :

― Pour 6/16e, Ambroise Adrien TRISTANT, précité ;

― Pour 5/16e, Aimé Alexandre DAVIGO, précité ;

― Pour 5/16e, Armand JÉGO précité (op. cit., p. 101).

Après guerre, l’indemnité totale pour dommages de guerre à allouer aux quirataires fut définitivement arrêtée à la somme de 149.500 fr., soit 133.500 fr. pour la perte du navire et 16.000 fr. pour la valeur de sa pêche (op. cit., p. 184).

L’Étoile-Polaire fut remplacée par le dundée Ambroise-Adrien, bâtiment construit en 1922 et imma-triculé G. 1426, puis L.G.X. 3109 (ibid.).

[Memgam]

Etoile Polaire, G 1072, a été construit aux Sables d'Olonne chez Guignardeau.
Faisant partie d'un convoi de pêche, l'Etoile Polaire s'est trouvé dans un groupe de quatre voiliers isolés le 2 septembre 1918.
Extrait du rapport de mer du second :
"...C'est alors que sur les 6h.1/2 du matin, nous avons entendu le premier coup de canon ; nous nous sommes mis aussitôt aux postes de combat, en même temps que nous préparions et mettions à la mer le canot, avec quelques provisions. Nous avons aussitôt aperçu le sous-marin qui venait en surface sur les bateaux et en tirant sur nous ; il avait déjà désemparé tout le gréement du dundee thonier l'Ami de Dieu, qui se trouvait sous le vent à nous, et que son équipage venait d'évacuer. Nous avons alors tiré sur le sous-marin se trouvant plus sous le vent, nous n'avons pu l'atteindre. Nous avons tiré quatre coups de canon ; le sous-marin nous a répondu aussitôt. Les coups se rapprochaient de plus en plus, et l'un d'eux est venu atteindre les pavois de notre bateau à la hauteur du banc de quart, faisant voltiger le bois de tous côtés ; mais personne n'avait encore été blessé à bord. Voyant le combat inégal, nous nous sommes alors embarqué dans notre petit canot, dans l'intention de nous éloigner le plus possible du bateau. Nous étions déjà tous dans le canot, et nous débordions du bord, quand un autre obus est venu frapper le patron (Adrien Tristan) au bas-ventre et à la cuisse gauche, lui arrachant la cuisse presque complétement ; l'obus défonçait en même temps le canot dans ses hauts, mais ne blessait aucun autre homme de l'équipage. Nous avons ramé au large du bateau, tandis que le sous-marin tirait encore deux autres coups sur notre malheureux petit canot, heureusement sans nous atteindre. C'est alors que nous avons mis nos avirons en l'air, et le sous-marin est venu aussitôt en couple de nous avec les deux équipages des dundees qu'il avait coulés auparavant et dont il avait pris les canots à la remorque. Le commandant du sous-marin a fait enlever notre canon (un 57 mm anglais) et pris divers accessoires. Puis il fit placer deux bombes à bord de notre malheureux bateau et le fit sauter. Notre pauvre patron, après avoir souffert près de deux heures, a enfin expiré entre nos bras. Nous sommes restés six heures dans notre petit canot à attendre du secours, après quoi, nous avons été recueilli par un torpilleur anglais, le Liberty, qui nous conduisit deux jours après à Plymouth...
AD du Morbihan, dossier de dommages de guerre, R 1727 n° 8.
Le patron sera inhumé à Plymouth.
Les dundee détruits ont été le Nicolazic, l'Hirondelle, en plus de l'Ami de Dieu et de l'Etoile Polaire.
UC 53 commandé par l'EV Otto von Schrader.

Sources : Dominique Duviard, Groix, l'île des thoniers, éditions des quatre seigneurs, 1978.
René Richard et Jacques Royant, Les navires des ports de la Bretagne provinciale coulés par faits de guerre 1914-1918, Association 14-18, 2010.

[markab]

Bonjour

Le sous marin est l'UC 53 ou l'U53 ?

A bientot

[markab]

Bonjour

Autre question :

Je pense qu'il y a 2 ETOILE POLAIRE, le deuxieme a été recensé par JP Clochon

25/03 ETOILE POLAIRE VOILIER 51 15 milles SW Pen Men, dundee coulé au canon par un sous-marin, Bellone Léquer, Riantec

Dans l'attente de vos avis

A bientot

[olivier 12]

Bonjour à tous,

ETOILE POLAIRE

Il y a eu effectivement deux ETOILE POLAIRE à Groix. Le premier a été coulé le 25 Mars 1917.

Voici les renseignements le concernant.

Dundee de Groix
51 tx JB 39 tx JN
Armateurs BELLONE et LEQUER, de Riantec.
Patron : Pierre BARON
6 hommes d’équipage en tout.

La perte d’ETOILE POLAIRE

A quitté Groix le 20 Mars 1917 pour la pêche et rentre le 25 Mars. A 13h00, il se trouve à 15 milles dans le SW du feu de Pen Men (Groix) faisant route au NNE à 3 nds.
Beau temps, mer houleuse, vent calme, horizon légèrement embrumé.

Vers 09h30, aperçu un sous-marin qui tire sur une goélette et la coule. Puis il se met à la poursuite d’un grand vapeur qui disparaît à l’horizon sans que l’on entende les coups de canon. Il revient vers ETOILE POLAIRE et tire 4 coups de canon sur le dundee.
Le canot est mis à l’eau et l’équipage évacue.

Le sous-marin tire encore deux coups sur l’embarcation, qui tombent à toute petite distance. C’est un vrai miracle que les hommes ne soient pas tués. Puis il vient accoster le dundee. Une bombe est mise à bord. Le dundee saute et coule en apiquant par l’avant. Le sous-marin reste en surface.

Le canot fait route vers le nord. Les naufragés sont recueillis à 15h00 par le dragueur DAUPHIN.

Description du sous-marin

Environ 100 M
Gris
Avant plus haut que l’arrière.
Antenne TSF.
Kiosque au milieu et canon sur l’avant du kiosque.

Le sous-marin attaquant

C’était l’UC 36 du KL Gustav BUCH.

Il avait coulé le matin la goélette LEONTINE (à propos de laquelle existe un énorme dossier) puis le vapeur BAYNAEN.

Cdlt

[Yves D]

Le sous marin est l'UC 53 ou l'U53 ?

U 53 sans hésitation, UC 53 était un sous-marin de la flottille de Pola
Cdlt
Yves

[Rutilius]

Bonjour à tous,

Le patron du dundée groisillon Étoile-Polaire (G. 1072)
lors de la perte de ce bâtiment

— TRISTANT Ambroise Adrien, né le 27 avril 1882 à Groix (Morbihan) et décédé le 2 septembre 1918 à bord du dundée Étoile-Polaire qu’il commandait, bâtiment canonné et coulé au moyen d’une charge explosive le même jour par le sous-marin allemand U-53 (Kapitänleutnant Otto von SCHRADER), à 176 milles dans le S. 77 W. de Penmarc’h, par 47° 32’ N. et 8° 55’ W., alors qu’il se trouvait en action de pêche.

Inscrit au quartier de Groix, n° 1.588 ; classe 1902, n° 534 au recrutement de Lorient. Réformé n° 2 le 20 mars 1915 par la Commission spéciale du Rhône pour épilepsie, décision confirmée le 17 septembre 1915 par la Commission spéciale de Lorient.

• Fils de Pierre TRISTANT, né le 20 juin 1841 à Groix, marin, et de Jeanne EVEN, née le 1er septembre 1846 à Groix, cultivatrice. Époux ayant contracté mariage dans ladite commune, le 23 août 1867 (Re-gistre des actes de mariage de la commune de Groix, Année 1867, f° 7, acte n° 12. ~ Registre des actes de naissance de la commune de Groix, Année 1882, f° 14, acte n° 51.).

• Époux en premières noces de Marie Ange BARON, née le 22 juin 1882 à Groix (Registre des actes de naissance de la commune de Groix, Année 1882, f° 20, acte n° 73.) et y décédée, le 4 avril 1909 (Re-gistre des actes de décès de la commune de Groix, Année 1909, f° 11, acte n° 39.), avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 19 mai 1908 (Registre des actes de mariage de la com-mune de Groix, Année 1908, f° 5, acte n° 6.).

Fille de Jean Marie BARON, né le 8 janvier 1843 à Groix, disparu en mer le 2 septembre 1883 étant em-barqué sur la chaloupe La Triomphante, marin inscrit au quartier de Groix, f° et n° 175 [Trib. civ. 1re inst. Lorient, 29 avr. 1896, transcrit à Groix (Registre des actes de décès de la commune de Groix, Année 1883, acte n° 58 bis)], et de Marie Thérèse TESSOL, née le 7 avril 1846 à Groix, cultivatrice. Époux ayant contracté mariage dans ladite commune, le 19 novembre 1867 (Registre des actes de ma-riage de la commune de Groix, Année 1867, f° 14, acte n° 26).

• Époux en secondes noces de Maria ADAM, née le 10 juillet 1880 à Groix, décédée le 16 janvier 1960 à Lorient (– d° –) (Registre des actes de naissance de la commune de Groix, Année 1880, f° 21, acte n° 77), avec laquelle il avait contracté mariage dans ladite commune, le 3 juin 1913 (Registre des actes de mariage de la commune de Groix, Année 1913, f° 8, acte n° 14).

Fille de Joseph Marie ADAM, né le 9 janvier 1847 à Groix, marin, et de Thérèse GUILLAUME, née le 26 août 1850 à Groix, cultivatrice. Époux ayant contracté mariage dans ladite commune, le 5 avril 1875 (Registre des actes de mariage de la commune de Groix, Année 1875, f° 2, acte n° 2).

Distinction honorifique

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 20 novembre 1920 (J.O. 7 déc. 1920, p. 20.078), inscrit à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :

TRISTAN Ambroise Adrien - M.M. - .jpg (27.01 Kio) Consulté 1076 fois

[Memgam]

Bonjour,

Le patron Ambroise, Adrien Tristant était inscrit à Groix sous le n° 1588.

Veuf de Marie-Ange Baron et remarié à Maria Adam. Domicilié à Groix (Kerport Lay).

Source : René Richard et Jacques Roignant, Les navires des ports de la Bretagne occidentale coulés par faits de guerre 1914-1918. Volume 2, Association Bretagne 14-18, 2012.

Cordialement.