ZEBRE
remorqueur à Cherbourg (?)
Bonsoir à tous,
La fin du Barleux, qui aurait été un quatre-mâts, cédé par les Transports maritimes à la Compagnie orientale :
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■ Ouest-Éclair – éd. de Caen –, n° 7279, Mercredi 10 novembre 1920, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes – Marine de commerce – Évènements de mer – » :
« L’incendie du schooner Barleux
Le pilote Le Marec a déposé son rapport sur le sauvetage du schooner Barleux, à bord duquel une explosion s’était déclarée à environ … milles en mer. S’il se fut trouvé en mer un opérateur cinématographique, nous dit le pilote, il aurait obtenu un film des plus sensationnels.
C’est vers midi et quart, à cinq milles dans le nord de Cherbourg que le quatre-mâts fut aperçu par la chaloupe portant le pilote Yves Le Marec. Il flambait de toutes parts et le voilier venait d’être rencontré par le cargo anglais Afghanistan, qui faisait route vers l’Est et recueillit l’équipage en détresse. Ce fut au moment où le pilote monta à bord que le cargo hollandais Maerdyck, venant de Baltimore avec du charbon américain arrivait sur les lieux.
Les flammes se dégageaient du navire à l’avant et à l’arrière et par les flancs sortait une épaisse fumée déterminée par la houille composant le chargement du navire. Il fallait une certaine dose de courage pour oser monter à bord du navire en flammes, mais le pilote, croyant qu’il y avait des vies humaines à sauver, n’ayant pas aperçu l’Afghanistan, ne songeait qu’à porter secours à ces malheureux. Il fit rapidement le tour du bord et, après avoir constaté que personne, sauf le chien, ne se trouvait à bord, il monta sur le gaillard, passa une remorque à la chaloupe du pilotage qui prit le voilier en remorque. Pendant ce temps, une embarcation se détachait du vapeur Maerdyck, montée par le second du navire et trois hommes d’équipage. La voilure fut ramassée, à l’exception du grand foc qui fut maintenu pour étaler le courant de flot. Le pilote disposa les ancres pour être prêt à mouiller à l’arrivée sur rade, puis il retourna sur le pont.
Des flammes hautes de 10 mètres s’échappaient de toutes parts et pour échapper à l’asphyxie qui le menaçait, il dût regagner son embarcation qui était restée le long du bord. Malheureusement, il ne put embarquer et fut obligé de prendre passage dans le canot du navire hollandais pour rejoindre le bateau pilote qui remorquait toujours le Barleux.
Il était temps, car à c moment même, une forte explosion se produisait et secouait le navire à un tel point que le remorque fut enlevée de son croc. Le schooner fut ainsi livré à lui-même jusqu’à l’arrivée des remorqueurs de la direction du port, Mouflon et ZEBRE, qui le remorquèrent jusqu’à la pointe de Grèves.
Ce sauvetage est un exploit de plus à compter à l’actif du pilote Le Marrec. Déjà, pendant la guerre, en 1916, il se porta au secours d’un pétrolier chargé d’essence et sur lequel la cale n° 1 et le gaillard avaient fait explosion. Il réussit à amarrer le navire en perdition sur la bouée de régulation des compas.
Tous nos compliments à l’héroïque sauveteur. »
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Bien amicalement à vous,
Daniel.