MOQUEUSE - Dragueur Canonniere

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Terraillon Marc
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Re: MOQUEUSE - Dragueur Canonniere

Message par Terraillon Marc »

Bonsoir,

Dragueur-canonnière type Agile - MOQUEUSE (1916 - 1923)

Extrait et résumé du journal de la Vedette V13 :

"...
17 mars 1919 : Appareillage pour Sfax et ligne de file avec la Moqueuse.
19 – 21 mars 1919 : opérations de dragage bouée n° 0 avec Moqueuse et Vedette V28 et retour Sfax.
..."


A bientot :hello:
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
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Terraillon Marc
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Re: MOQUEUSE - Dragueur Canonniere

Message par Terraillon Marc »

Bonjour,

Voici la fiche Miramar du navire :

Single Ship Report for "6105556"
IDNo: 6105556 Year: 1916
Name: MOQUEUSE Launch Date:
Type: Patrol craft Date of completion:
Flag: FRA Keel:

--------------------------------------------------------------------------------
Tons: 266 Link: 1291
DWT: Yard No:
Length overall: Ship Design:
LPP: Country of build: FRA
Beam: Builder: Lorient Arsenal
Material of build: Location of yard: Lorient
Number of
screws/Mchy/
Speed(kn):

--------------------------------------------------------------------------------
Naval or paramilitary marking : N
A: *
End: 1923

--------------------------------------------------------------------------------
Subsequent History:

Disposal Data:
lost 1923


A bientot :hello:
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
SORCIER 72 F740
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Re: MOQUEUSE - Dragueur Canonniere

Message par SORCIER 72 F740 »

Bonjour Marc,
Comme vous m'avez l'air de bien connaitre le sujet qui m'intéresse sur La Moqueuse... Je suis en train d'écrire un "papier" concernant Jean Gréciet qui était TSF à bord en 1919. Dans un des courriers adressés à sa marraine de guerre, il évoque l'éventualité de venir sur la côte niçoise pour un dragage/nettoyage de mines. Est-il possible de savoir si ce bâtiment est réellement venu à Nice en 1919 ?
Merci pour votre aide et concours.
René Yves Dubos
olivier 12
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Re: MOQUEUSE - Dragueur Canonniere

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

MOQUEUSE

Dragueur canonnière type AGILE construit à Lorient en 1916
2500 cv Longueur 60,2 m Largeur 7,2 m TE 2,9 m 1 hélice 17 noeuds
Armement 2 canons de 100 mm + grenades

1917-1918 Patrouilles de Tunisie
16 Avril 1917 Attaque avec CAPRICIEUSE le sous-marin allemand U 33 qui vient de couler le SONTAY
(voir ce lien : viewtopic.php?f=29&t=43093&hilit=sontay&start=30)
1919-1920 Division navale de Syrie
1920-1921 Bizerte
Mars 1922 Part pour l'Indochine
Mars 1923 Iles Marquises
11 Novembre 1923 S'échoue sur la côte Est de l'île de Kouang Tchéou (Mer de Chine méridionale) au Nord du détroit de Haïnan. Remorqué à Saïgon et condamné.

Source : Bâtiments de la Flotte de Guerre Française de Jean Michel Roche

Voici le dragueur canonnière MOQUEUSE

Image

Cdlt
olivier
Rutilius
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MOQUEUSE ― Dragueur-canonnière de type Agile (1916~1924).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Moqueuse ― Dragueur-canonnière de type Agile (1916~1924).

La canonnière Moqueuse fut administrativement considérée comme bâtiment armé en guerre :

— du 3 novembre 1916 au 14 novembre 1917 ;
— du 28 janvier au 17 novembre 1918 ;
— du 18 février au 10 septembre 1919 ;
— du 20 au 24 octobre 1919, date de cessation des hostilités.

[Circulaire du 25 avril 1922 établissant la Liste des bâtiments et formations ayant acquis, du 3 août 1914 au 24 octobre 1919, le bénéfice du double en sus de la durée du service effectif (Loi du 16 avril 1920, art. 10, 12, 13.), §. A. Bâtiments de guerre et de commerce. : Bull. off. Marine 1922, n° 14, p. 720 et 755.].

Du 3 mai au 28 novembre 1920, elle prit part aux opérations de Syrie~Cilicie (Instruction du 28 novembre 1922 relative à l’application à la Marine de la Loi instituant la médaille commémorative de Syrie~Cilicie : Bull. off. Marine 1922, n° 35, p. 695 et 701.). Avec les canonnières Curieuse et Malicieuse, elle béné-ficiait alors de l’autonomie administrative depuis le 1er avril 1920, ayant Toulon pour port comptable (Décision ministérielle du 14 avril 1920 : Bull. off. Marine 1920, n° 13, p. 590).

En Avril 1922, elle quitta Toulon pour être rattachée à Marine Saigon (Circulaire du 10 juin 1922 : Bull. off. Marine 1922, n° 18, p. 984 et 987)), étant mise à la disposition du Gouverneur général de l’Indochine.

Alors qu’elle venait de participer à une démonstration navale des puissances au Sud de la Chine, elle s’échoua le 10 janvier 1924 à la pointe Est de l’île de Nan-Tchéou (Chine), dans la baie de Kouang-Tchéou-Wan. Évacuée, puis remorqué à Saigon, elle fut finalement condamnée.
.
Dernière modification par Rutilius le lun. juil. 01, 2019 7:51 am, modifié 4 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: MOQUEUSE - Dragueur Canonniere

Message par Memgam »

Bonjour,

La canonnière La Moqueuse s'est échouée sur l'île de Nan Tchéou, le 10 janvier 1924, l'équipage a pu gagner la terre.
Le 18 décembre 1924, le commandant du navire est passé devant le Conseil de guerre maritime de Toulon présidé par le contre-amiral Basire.
Le 19 décembre, par 6 voix sur 7, le CC Renon a été reconu coupable d'impéritie et a bénéficié de circonstances atténuantes (imprécision des cartes) et a été condamné à la peine minimum de trois ans de privation de commandement.

Source : Le Journal du 20 décembre 1924.
La Dépêche de Brest des 15 janvier, 19 et 20 décembre 1924.

Cordialement.
Dernière modification par Memgam le jeu. juil. 04, 2019 11:43 am, modifié 2 fois.
Memgam
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Re: MOQUEUSE - Dragueur Canonniere

Message par Memgam »

Bonjour,

La canonnière Moqueuse était le cinquième bâtiment de la Marine à porter ce nom.

Les précédents étaient une frégate (1671-1673) ; une frégate (1674-1676) ; une frégate (1676-1686) ; une frégate (1687-1691) .

Les suivants seront un aviso-dragueur (1939-1964) ; un patrouilleur P 400 (1987-2020) P 688 basé à Nouméa (Nouvelle-Calédonie).

Source : Raymond Fremy, Georges Basili, Des noms sur la mer, Acoram, 1990.

Cordialement.
Memgam
Rutilius
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MOQUEUSE ― Dragueur-canonnière de type Agile (1916~1924).

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Commandants successifs de la canonnière Moqueuse


— TARIEL Charles Louis Édouard, lieutenant de vaisseau, du port de Rochefort. Nommé à ce comman-dement par ... [De 1916 à 1918]. Division des patrouilles de la Méditerranée orientale.

— ROBIN Guy Jacques Marie Ernest, lieutenant de vaisseau, du port de Toulon. Nommé à ce commande-ment par ... [De 1918 à 1920]. Escadrille de dragages de l’Arrondissement Algéro-Tunisien, 2e Groupe, Bizerte.

□ Par décision du Ministre de la Marine en date du 12 décembre 1919 (J.O. 16 déc. 1919, p. 14.600), objet d’une proposition extraordinaire d’avancement au grade de capitaine de corvette dans les termes sui-vants : « Lieutenant de vaisseau Robin (Guy-Jacques-Marie-Ernest) : services exceptionnels à l'escadrille de dragages d’Algérie-Tunisie. »

— CARLINI Dominique, lieutenant de vaisseau, du port de Toulon. Nommé à ce commandement par un décret du 31 mars 1920 (J.O. 2 avr. 1920, p. 5.235). Escadrille de dragages de l’Arrondissement Algéro-Tunisien, Bizerte.

— RENON Maurice Alexandre Robert, lieutenant de vaisseau, du port de Toulon. Nommé à ce comman-dement par un décret du 8 mars 1922 (J.O. 10 mars 1922, p. 2.790). Marine à Saigon.
.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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MOQUEUSE ― Dragueur-canonnière de type Agile (1916~1924).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

■ Historique (compléments).

— 16 avril 1917 : Recueille à son bord 317 rescapés du naufrage du paquebot Sontay (Capitaine Alexandre Baptiste Joseph MAGES, disparu avec son bâtiment), torpillé par le sous-marin allemand U-33 (Kapitänleutnant Gustav SIEß) à 11 h. 53, heure de la Méditerranée centrale, à 100 milles dans le S.-E. de l’île de Malte, par 35° 2’ N. et 16° 28’ E, alors qu’il allait de Salonique à Marseille.


Rapport de mer du lieutenant de vaisseau Charles Louis Édouard TARIEL,
commandant la canonnière Moqueuse, chef d’escorte
(19 avril 1917)

[Canonnière Moqueuse, Chemise « Correspondance reçue, notes, instructions pour les convois » — 18 déc. 1916 ~ 30 oct. 1918 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 360, p. num. 750 à 752 — Manuscrit original.]

« Canonnière Moqueuse
11.


Malte, le 19 avril 1917.

Le Lieutenant de Vaisseau Tariel (C. L. E.), Commandant la canonnière Moqueuse,
à Monsieur le Capitaine de Vaisseau, Chef de la Division des Patrouilles
de la Méditerranée Orientale à bord de l’Hélène.

Commandant,

Le 14 avril, à 11 heures orientale, la Moqueuse appareille de Milo avec la Capricieuse pour escorter le convoi Lybia, Sontay et Géo, conformément aux instructions ci-jointes.
Après quelques flottements au début et trois rappels à l’ordre, le convoi conserve fort bien sa formation le 14 et le 15 à l’allure moyenne de 9 nœuds.
Le 15, à 15 heures centrale, nous recevons un allo par 36° 16’ et 17° 30’ Est pouvant intéresser le convoi qui est alors par 35° 58’ et 19° 22’ Est, route au N. 86 O. Ne pouvant dérouter le convoi et malgré tout craignant que le sous-marin ne l’atteigne au petit jour, je donne l’ordre par signaux à bras à chaque bâtiment de prendre la formation sans signal à 4 heures centrale le lendemain matin.
Le 16, la formation est prise à l’heure indiquée. Brise d’O. N.-O., commençant à forcer à partir de 6 h. A 6 h 40, le convoi commence à avoir un peu de flottement. A 8 h. 00, je donne l’ordre au Lybia, guide de navigation, de diminuer l’allure d’un demi-nœud. Le Géo reprend son poste pour
[le] reperdre plus tard vers 11 h. 00 A midi, nous marchons environ 5 nœuds sur le fond et le Géo est en arrière de son poste de 6 à 800 mètres. J’attends pour faire diminuer encore la vitesse, d’autant que la mer grossissant de plus en plus me semble une protection.
Au moment précis de la méridienne, 11 h. 53 centrale, par 35° 04’ et 16° 18’, j’aperçois, ainsi que l’officier de quart, une fumée jaunâtre entre le mât avant et la passerelle du Sontay. Aucun bruit, aucune gerbe d’eau. Puis le Sontay plonge de l’avant en moins d’une minute. Alerte et appel au branlebas de combat. Je manœuvre immédiatement en augmentant de vitesse pour passer sur l’arrière du Lybia, venir me placer au vent du Sontay et mettre à l’eau les embarcations, car, par la mer très grosse du moment, je ne peux songer à accoster avec la Moqueuse rien d’autre que des canots.
Le Sontay envoie un S.O.S. faible par 35° 05’ et 15° 17’ (à 11 h. 55) et, à 12 h. 04, après sa disparition, j’envoie un S.O.S. rectificatif par 35° 04’ et 16° 18’.
Le Sontay s’enfonce par l’avant très rapidement et finit par couler, complètement vertical, l’arrière en l’air, hélice stoppée. Le tout a duré 5 à 6 minutes.
Je suis alors à 200 ou 300 mètres du Sontay et ma baleinière placée sous le vent est mise à l’eau comme l’arrière disparaît. Elle est commandée par le second, l’enseigne de vaisseau Leportier qui a ordre de repêcher les isolés.
Je manœuvre pour mettre le youyou à l’eau sous le commandement du premier maître de manœuvre Delalande, deuxième officier de quart ; il reçoit les mêmes ordres.
Je fais route sur l’embarcation la plus proche et, me tenant stoppé vent arrière à 160° tribord, je lui fais signe de m’accoster bâbord avant. Je la vide et je la réarme immédiatement sous le commandement de Mr l’aspirant Grabas, avec ordre de se porter au secours d’un radeau surchargé de monde qui coule et ensuite de s’occuper des isolés.
En même temps, une deuxième embarcation accostait sur l’avant de la première et contre mon ordre. L’embarquement des occupants de cette embarcation a amené les deux seuls accidents à déplorer (deux jambes cassées).
Toutes les embarcations sont alors aussi groupées qu’il est possible et dérivent assez rapidement. Je les laisse pour aller me replacer vent arrière au vent des épaves.
En ce qui concerne le convoi, après le torpillage, le Lybia me signale
: " Sous-marin par bâbord ! " et continue sa route ; la Capricieuse s’occupe du Géo qui était venu sur sa gauche et que je ne pouvais rejoindre, à moins de passer sur tous les débris et des survivants isolés. La Capricieuse conduit le Géo vers le Lybia.
J’ai estimé alors que les deux bâtiments faisant route dans la même direction, à l’opposé du sous-marin ayant des ordres de route très précis, étaient en sûreté momentanément et que le sauvetage primait tout dans les circonstances actuelles.
La Capricieuse me rejoint ensuite et les deux bâtiments s’occupent de l’embarquement des survivants. La baleinière et le youyou viennent décharger leurs rescapés à l’un ou l’autre bâtiment ; je laisse la Capricieuse au commencement des épaves et j’embarque les survivants des canots et des radeaux en utilisant des canots.
Je prends la mer de l’arrière par 160° tribord et chaque canot vient accoster un à un à bâbord devant. Les hommes sont embarqués par des bouts autour du corps. Malgré les roulis formidables (quelques marins embarquent des canots sur la Moqueuse de plain-pied sur la lisse supérieure), aucun accident ne s’est produit. Obligé de faire en arrière pour me tenir à la position voulue, les lames déferlent sur le pont arrière d’une façon inquiétante ; les affolements de l’hélice sont très durs.
A 14 h. 40, tous les survivants sont embarqués ; il ne reste à l’eau que nos deux embarcations qui viennent de faire un dernier tour dans les épaves. Je donne l’ordre à la Capricieuse de rejoindre le convoi et
[de] le garer à Marsa-Sirocco.
A 15 h 30, toutes les embarcations sont hissées au prix de grosses difficultés et je fais route. J’ai recueilli 317 survivants, hommes, femmes et enfants, plus un noyé que nous n’avons pu ranimer.
La mer continuant à forcer, je ne peux songer à rejoindre le convoi avec 317 hommes à bord ; je préviens par T.S.F. la Capricieuse d’exécuter l’ordre de garer le convoi à Marsa-Sirocco, conformément au télégramme 989 de l’Amiral Atmah.
A 18 h. 20, le télégramme 1001 de l’Amiral Atmah nous donne l’ordre de rentrer directement à Malte où j’arrive le lendemain 17 à 13 heures centrale, retardé par une mer très grosse de N.-O.
Toutes les opérations de mise à l’eau et de hissage des embarcations, et même le retour à Malte (200 malades au moins), ont été extrêmement difficiles par suite de l’état du temps et de la mer qui n’a fait qu’augmenter jusqu’au lendemain matin.
Heureusement, l’évacuation du Sontay avait été faite dans des conditions merveilleuses étant donné l’état de la mer et la rapidité avec laquelle le bâtiment a coulé. Le commandant et le second du Sontay l’avaient préparé avec le plus grand soin par des exercices préliminaires dont un la veille. L’évacuation s’est effectuée ainsi dans un calme parfait sous leur direction. Ils ont tous deux été engloutis avec leur bâtiment et n’ont pu être sauvés.
Il y avait 425 personnes à bord du Sontay. Les survivants recueillis sont au nombre de 381 : Moqueuse, 317 ; Capricieuse, 64. Les pertes subies doivent être considérées comme très faibles dans la circonstance.
L’équipage de la Moqueuse m’a secondé avec le plus grand dévouement ; tous ont fait leur devoir sans compter. Je tiens toutefois à signaler plus particulièrement les armements des embarcations et principalement celui de la baleinière qui est rentré complètement épuisé.

• Baleinière :

— Enseigne de vaisseau de 1re classe Leportier (M. A. H.) ;
Julé Yves, Quartier-maître de manœuvre (4.922 – Lorient) ;
Chrétien Raymond, Matelot canonnier breveté (99.373–2) ;

• Youyou :

— Premier maître de manœuvre Delalande Fernand (1.844 – Granville) ;
Niobé Henri, Gabier breveté (28.837–3) ;
Salin Mathurin, Mécanicien breveté (16.052–Lorient) :
Lapeyre Ambroise, Matelot chrpentier (61.696–5) ;

• Embarcation du Sontay :

— Aspirant Grabas (B. L. E.) ;
Bonneau Maxime, Cuisinier breveté (28.806 –3) ;
Thierry Jean, Timonier breveté (39.030 –1).

J’y ajouterai également le matelot infirmier Hachet Émile (9.125 – Le Croisic) qui a soigné et veillé tous les blessés d’une façon parfaite, leur permettant ainsi d’arriver à Malte.
Malgré le mal de mer dont souffraient les passagers, le moral de tous est resté très élevé et le soir au coucher du soleil, ayant fait malgré l’état du temps amener moi-même règlementairement les couleurs, tous m’ont répondu par un hourrah en l’honneur de la France et des morts.


Signé : C. TARIEL. »


Récompenses pour actes de bravoure attribuées
par la Société centrale de sauvetage des naufragés

Société centrale de sauvetage des naufragésAnnales du sauvetage maritime, 1er et 2e trim. 1918 : Contre-amiral Hallez, « Rapport sur les récompenses attribuées aux sauveteurs de la mer », p. 35.

A.S.M. I-1918 - 35 - .jpg
A.S.M. I-1918 - 35 - .jpg (125.15 Kio) Consulté 2509 fois


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— 28 juin 1917 : Alors qu’avec le patrouilleur auxiliaire Walkyrie, elle convoyait les cargos Amiral-Charner, de la Compagnie des chargeurs réunis, et Hendaye, de la Compagnie des Chargeurs français (Plisson & Cie), par 34° 25’ N. et 16° 45’ E., immerge 6 grenades sur le sous-marin allemand U-33 (Kapitänleutnant Max VALENTINER), qui venait de lancer une torpille sur l’Amiral-Charner, manquant toutefois son but.


Rapport de mer du lieutenant de vaisseau Charles Louis Édouard TARIEL,
commandant la canonnière Moqueuse, chef d’escorte
(19 avril 1917)

[Canonnière Moqueuse, Chemise « Correspondance reçue, notes, instructions pour les convois » — 18 déc. 1916 ~ 30 oct. 1918 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 360, p. num. 783 à 784 — Manuscrit original.]

« 14. – 9 juillet [1917]

Le Lieutenant de vaisseau Tariel, commandant la Moqueuse,
à Mr le Capitaine de vaisseau, commandant la Division des patrouilles
de la Méditerranée orientale

Le 26 juin, la Moqueuse a appareillé à 12 h. 30 orientale avec la Walkyrie et le convoi Amiral-Charner et Hendaye, conformément aux instructions ci-jointes.
Pendant la première partie de la traversée, le convoi a exécuté parfaitement les instructions, sauf la Walkyrie qui tenait très difficilement son poste en marchant à toute vitesse.
Le 28 juin au coucher du soleil, à 19 h. 15 orientale, je signale
: « Cessez les lacets. »
A 19 h. 30, la veille arrière crie : « Alerte ! » En même temps, le Charner envoie plusieurs coups de sifflet et manœuvre (barre à droite et augmente de vitesse). La torpille, dont on avait vu le lancement, passe à 5 mètres sur l’arrière et dérive à ce moment de 30 à 40° sur la droite (Position : 34° 25’ et 16° 45’ E.).
Je manœuvre immédiatement pour attaquer le sous-marin à la grenade pendant
[que] le Charner ouvre le feu sur l’origine du sillage. Je mouille d’abord sept grenades, dont cinq explosent, puis je reviens sur la droite et mouille une huitième grenade. Aucun effet constaté : ni débris, ni taches de mazout.
L’Amiral-Charner avait vu le sous-marin venir sur la droite et estime que le lancement des grenades a dû être effectué en élongeant le sous-marin à 50 mètres environ.
Je rejoins le convoi et, le 30 juin à 20 h. 30 orientale, le convoi rentrait à Bizerte.
»


Journal de navigation patrouilleur auxiliaire Walkyrie

[Journal de navigation n° – /1917 – 25 juin~26 nov. 1917, Service historique de la Défense,
S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 648, p. num. 671.]


« Journée du 28 juin 1917.

....................................................................................................................................

19 h. 30 – Alerte. Le Charner tire 3 coups de canon. La Moqueuse lance 6 grenades. L’Hendaye signale : « Une torpille a passé à 10 mètres sur l’arrière du Charner au point 34° 34’ ~ 16° 12’. ».

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— 5 juillet 1917 : Alors qu’elle convoyait de Bizerte à Malte les cargos Ciboure, de la Compagnie des Chargeurs français (Plisson & Cie), et Gafsa, de la Compagnie Delmas Frères (Frank et Julien Delmas), lance 7 grenades sur le sous-marin allemand U-65 (Kapitänleutnant Hermann von FISCHEL), qui venait de torpiller le Ciboure (Capitaine Édouard Ferdinand Joseph POTTIER, dit GRANDMAISON) à 22 milles dans le S.-W. de Gozo, par 36° 04’ N. et 13° 42’ E.


Rapport de mer du lieutenant de vaisseau Charles Louis Édouard TARIEL,
commandant la canonnière Moqueuse, au commandant de la rade d’Argostoli
(7 juillet 1917).

[Canonnière Moqueuse, Chemise « Correspondance reçue, notes, instructions pour les convois » — 18 déc. 1916 ~ 30 oct. 1918 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 360, p. num. 789 — Manuscrit original.]

« № 13. – 7 juillet 1917.

Le Lieutenant de vaisseau Tariel, commandant la Moqueuse,
à M. le Capitaine de vaisseau, commandant la rade d’Argostoli

Je suis parti de Bizerte le 4 juillet à 6 heures avec le Gafsa et le Ciboure, conformément aux instructions ci-jointes.
Le 5 juillet, à 9 h 40 centrale été, le Ciboure a été torpillé par bâbord arrière par 36° 04' et 13° 42' en mer de Gozzo sur la route prescrite. La Moqueuse, qui faisait des lacets à 600 mètres devant le convoi, se trouvait alors à 5° tribord sur l’avant du Ciboure, placé à gauche du Gafsa.
Le lancement et le sillage de la torpille ayant été très visibles, j’ai manœuvré immédiatement pour attaquer le sous-marin à la grenade. Le point initial a encore été précisé par des coups de canon du Ciboure, dont les canonniers venaient d’apercevoir le périscope du sous-marin émergeant après le lancement. J’ai lancé dans ces conditions 7 grenades, dont 6 à retardateur, à 25 mètres de profondeur. Dans l'explosion de la deuxième, il a été constaté des débris aussi bien à bord de la Moqueuse qu'à bord du Ciboure. Cette explosion s’est d’ailleurs produite, d’après les canonniers du Ciboure, à l’endroit précis du périscope.
J’ai donné l’ordre au Gafsa de continuer sa route et j’ai recueilli l’équipage complet du Ciboure qui avait quitté le bord. Le Ciboure disparaissait à 10 h. 10. J’ai fait un dernier tour sur les lieux, puis j’ai rejoint le Gafsa.
A 11 h. 55, le Capitaine de vaisseau délégué à Malte, prévenu du torpillage, m'ordonnait par télégramme 1733 de continuer ma route avec le Gafsa sur Argostoli. J’ai pris position d’escorte à 300 mètres devant le Gafsa, auquel j’ai ordonné de faire des lacets. Arrivé le 7 à 9 heures centrale été. »
(*)


Rapport de mer du lieutenant de vaisseau Charles Louis Édouard TARIEL,
commandant la canonnière Moqueuse, au commandant de l'Hélène
(11 juillet 1917).

[Canonnière Moqueuse, Chemise « Correspondance reçue, notes, instructions pour les convois » — 18 déc. 1916 ~ 30 oct. 1918 — : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 360, p. num. 787 et 788 — Manuscrit original.]

« № 15. – 11 juillet à Hélène.

Je suis parti de Bizerte le 4 juillet à 6 heures avec le Gafsa et le Ciboure, conformément aux instructions ci-jointes. La formation a été tenue jour et nuit, Ciboure à gauche. De jour, je faisais des lacets inclinés de 25° entre les deux limites fixées par les instructions et à 600 mètres devant le convoi.
Le 5 juillet, à 9 h. 40 centrale été, par 36° 04' et 13° 42' E, le Ciboure reçoit une torpille par bâbord arrière, gerbe et fumée énorme. La Moqueuse se trouvant alors à 5° tribord du Ciboure, vient en grand sur la gauche et fait route à 13 nœuds sur l'origine du sillage qui apparaît très visible pour attaquer le sous-marin à la grenade.
Le Ciboure a fait machine arrière puis a stoppé. Il amène ses embarcations pendant que les
canonniers arment la pièce arrière et ouvrent le feu. En élongeant le Ciboure, je fais signe pour demander si je fais bonne route. Sur la réponse affirmative par signes, je gouverne sur le dernier point de chute des projectiles du Ciboure, à 100 mètres devant mon étrave. Le point de chute était d'ailleurs un peu en dedans de l'origine du sillage.
Je lance 7 grenades, dont 6 à retardateur, à 25 mètres de profondeur, en commençant 50 mètres environ avant le point choisi. Dans l'explosion de la deuxième, il a été constaté des débris aussi bien à bord de la Moqueuse qu'à bord du Ciboure. Les canonniers du Ciboure, qui voyaient tout par le travers à 600 mètres, sont encore plus affirmatifs. D'après eux, cette explosion aurait eu lieu à l'endroit précis du périscope qui avait réapparu après le torpillage et sur lequel ils tiraient.
Je me dirige sur le Gafsa, qui faisait alors demi-tour, et, revenant près du Ciboure, je lui donne l'ordre de continuer sa route pendant que je vais recueillir l'équipage du Ciboure, réunis alors dans les deux embarcations. Il doit être 9 h. 55.
Comme le Ciboure n'est pas coulé, je demande au Commandant si je puis prendre la remorque. Il me répond que cela est inutile car l'explosion qui a eu lieu dans la cale 3 a crevé la cloison de la machine, et il estime que le bateau ne peut être sauvé. Sur ma demande, il fait route pour retourner à F... ; mais à mi-chemin, je l'arrête, car le Ciboure s'enfonce alors rapidement de l'arrière. L'équipage est complet : seuls quelques hommes qui ont été dans l'explosion ont de légères contusions et écorchures. Je me rapproche du Ciboure et, à 10 h 10, celui-ci coule par l'arrière sans chavirer. Je fais un dernier tour sur les lieux, puis je rejoins le Gafsa.
A 11 h. 55, le Capitaine de vaisseau délégué à Malte, que j'ai prévenu du torpillage, m'ordonne par télégramme 1733 de continuer ma route avec le Gafsa sur Argostoli. Je prends position d'escorte à 300 mètres derrière le Gafsa et je lui ordonne de faire des lacets. Arrivé à Argostoli le 7 à 9 heures centrale été. »
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(*) Heure d'été de Méditerranée centrale.
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— 14 janvier 1924 : Alors qu’elle venait de participer à une démonstration navale des puissances au Sud de la Chine, s’échoue à la pointe Est de l’île de Nan-Tchéou (Chine), dans la baie de Kouang-Tchéou-Wan. Aucune victime. Condamnée.

Le Col Bleu, Gazette maritime, n° 302, Jeudi 17 janvier 1924, p. 2.

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La Dépêche de Brest, n° 14.970, Vendredi 19 décembre 1924, p. 2.

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La Dépêche de Brest, n° 14.971, Samedi 20 décembre 1924, p. 2.

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: MOQUEUSE - Dragueur Canonniere

Message par Memgam »

Bonjour,

A la suite des reprises des différents messages ci-dessus, on voudra bien considérer :

1°) La canonnière Moqueuse s'est échouée le 10 janvier 1924 et non le 11 novembre 1923.

2°) La canonnière Moqueuse a été détruite sur site et non remorquée à Saïgon.

3°) Le capitaine de corvette Renon a été condamné à la peine minimum qui est de trois ans de suspension de commandement; cinq ans pour le maximum, (code de justice militaire du 4/6/58, article 247 et art 267) et non de trois mois comme l'indique Ouest-Eclair (éditions du 20/12/24 de Caen, Rennes et Nantes).

Cordialement.
Dernière modification par Memgam le jeu. juil. 04, 2019 3:32 pm, modifié 1 fois.
Memgam
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