Les Canonniers-marins - Historique

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Yv'
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Re: Les Canonniers-marins - Historique

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La suite avec Verdun...


V LES CANONNIERS-MARINS A VERDUN DE 1914 A 1916

Création du groupe de Verdun

Le 2 octobre 1914 arrive à Verdun un détachement venant de Brest et composé du Lieutenant de Vaisseau HERITIER et de 15 Quartiers-Maîtres et Marins demandés par la Guerre, pour débarquer et mettre en batterie les pièces de 14 modèle 1910 arrivées dans la place. Ce détachement retrouve à Verdun le Lieutenant de Vaisseau STAPFER. Les Officiers et les hommes sont incorporés aux Canonniers-Marins le 9 octobre.
Le Capitaine de Frégate GRANDCLEMENT et les marins des 1ère et 2e Batteries arrivent à Verdun le 12 octobre.
Les Marins sont rattachés à l'Artillerie de la place et le Commandant GRANDCLEMENT est adjoint au Commandant de l'Artillerie.

Emploi des pièces de marine

Les pièces de marine sont destinées à exécuter des tirs sur les voies de communication, les points de rassemblement de l'ennemi et à contrebattre les batteries ennemies situées hors de portée de l'Artillerie lourde de la place.
Les premiers emplacements choisis et préparés par l'Artillerie de la place avant l'arrivée des marins sont tous situés sur les crêtes, sans aucun défilement. Le matériel et le personnel sont très faiblement protégés.
Par la suite l'expérience étant venue, les pièces sont défilées et masquées le mieux possible ; le personnel et le matériel sont soigneusement protégés.
Les régions des Hauts de Meuse se prêtant tout particulièrement à l'observation terrestre, le Commandant GRANDCLEMENT installe toute une série d'observatoires couvrant la place de Verdun qui servent non seulement aux Canonniers-Marins mais aussi à l'Artillerie et au Commandant de la Place.
Le Commandant GRANDCLEMENT s'occupe également de donner aux pièces la mobilité qui leur manque. Un essai d'installation de pièce sur voie ferrée n'ayant pas réussi, il songe à utiliser le canal de la Meuse sur lequel la navigation est possible de Samogneux à Lacroix-sur-Meuse et fait installer deux canons de 14 cm sur des péniches.
En 1914 les ouvrages armés sont :
En avant de Vacherauville 2 pièces de 14 destinées à battre les deux rives de la Meuse et la voie ferrée Verdun-Stenay entre Sivry sur Meuse et Consenvoye.
A Douaumont 2 pièces de 14 destinées à battre la région de la forêt de Spincourt (batterie désarmée en fin janvier 1915).
Au bois d'Hardaumont 2 pièces de 14 (batterie désarmée en février 1915).
Aux Chambrettes 2 pièces de 14.
Au fort de Moulainville 2 pièces de 14.
Au camp Romain 2 pièces de 14
destinées à battre la Woèvre.
Auprès du Fort d'Haudainville 2 pièces de 14.
En avant du village de Ranzières 2 pièces de 14 destinées à battre les régions Sud des Hauts de Meuse, et de St-Mihiel.
[Le paragraphe suivant est manuscrit, retranscription sous réserve !]
Les batteries sont très actives. Il convient de signaler entre autres un tir exécuté en fin novembre 1914 par la batterie des Chambrettes sur le village de Damvillers, il paraît tellement précis à l'ennemi que d'après des renseignements ultérieurs obtenus de prisonniers, il semble évident que l'Artillerie française est renseignée par des espions.

En 1915 la place de Verdun cesse d'être indépendante. Les troupes qui la défendent forment le groupement de la région fortifiée de Verdun et sont placées sous les ordres de la 3e puis de la IIe Armée.
L'Armée ayant des objectifs plus lointains que ceux de la Place et par ailleurs l'Artillerie à longue portée ennemie devenant chaque jour plus active, on décide d'approcher nos matériels le plus près possible des lignes pour utiliser leur grande portée.
Sur la rive droite de la Meuse une pièce de 14 est mise en batterie dans la forêt de Marcaulieu près du village de Wouinbey.
Une pièce de 14 est installée, dès février 1915, dans la tranchée de Calonne au bois de l'Hôpital St-Hippolyte, cette pièce fait de nombreux tirs et est violemment contre battue. Le 24 avril, lors d'une attaque allemande par surprise sur la tranchée de Calonne, l'armement de la pièce, commandé par le Lieutenant de Vaisseau FORTOUL, donne un bel exemple de courage et de sang-froid : entourés de fuyards pris de panique, soumis à un violent bombardement, sous une grèle de balles, les marins restent à leur poste les armes à la main prêts à défendre leur pièce jusqu'à ce qu'un régiment d'Infanterie, le 106ème, ait réussi à arrêter l'ennemi à 1000 m de la position.
Deux pièces de 14 sont installées au ravin de la Vauche et un 240 Péruvien (Lieutenant de Vaisseau AUBERT) est mis en batterie à Vaux.
Les Chambrettes, la Vauche et Vaux forment groupe sous les ordres du Lieutenant de Vaisseau MARTEL. Leurs tirs très efficaces obtiennent plusieurs fois les honneurs du communiqué.
Ce groupe est en outre cité à l'Ordre de l'Artillerie de l'Armée pour avoir détruit la pièce de 420 qui tirait sur Douaumont.
Plus tard les tirs du Lieutenant de Vaisseau AUBERT obligent le 380 qui tire sur Verdun à changer de position et à suspendre le feu pendant plusieurs mois.
Une pièce de 240 est installée par le Lieutenant de Vaisseau FABRE au ravin des Côtelettes (Cote de Talou) mais, repérée par les avions ennemis, elle est soumise à des tirs violents. La pièce est alors déplacée et installée à Cumières. Elle forme groupe avec une pièce de 14 (Enseigne de Vaisseau LE QUERMEC) mise en batterie au bois des Caurettes.
Au mois d'avril 1915, l'Armée ayant décidé de faire une opération dans la région de St-Mihiel, on forme un Groupement de pièces de Marine sous les ordres du Lieutenant de Vaisseau de VIGOUROUX d'ARVIEU avec les batteries de Vaux (240 AUBERT) les deux 14 de Moulainville (Enseigne de Vaisseau CHALLAMEL), les deux 14 du Camp Romain (Ingénieur CONTURIE).
Le groupe est chargé, pendant l'opération, de l'interdiction de la voie ferrée Etain Conflans et des routes de la Woèvre.
Les tirs remarquablement observés par les observateurs d'Hermeville et de Saint-Maurice dirigés par le Lieutenant de Vaisseau REYNAUD, sont très efficaces.
Du reste, les observateurs marins du Groupe de Verdun sont appréciés de tous. Habitués à « voir », très courageux, ils renseignent le commandement et observent les tirs sous les marmitages les plus violents par obus de tous calibres.
Le 25 avril, l'Enseigne de Vaisseau de KERANGUE est enseveli par un 305 et ses hommes le dégagent à grand peine.
L'Armée désirant interdire à l'ennemi l'utilisation des importants noeuds de voies ferrées de Conflans et de Dommary-Barrancourt, le Lieutenant de Vaisseau FORTOUL et l'Enseigne COURTEVILLE installent dans la Woèvre, à proximité des 1ères lignes, une pièce de 16 et une pièce de 14 dans les bois d'Hennemont et d'Hermeville.
Ces pièces, trop avancées, sont repérées par l'ennemi dès leur 1er tir. Aussi sont-elles soumises à des concentrations de batteries de gros calibre (210 et 150) extrêmement violentes et précises.
Le 2 octobre, un 150 tombe dans le poste de commandement de la pièce d'Hennemont, tue le maître THIBAULT, le second-maître BIDAULT, trois hommes et blesse grièvement le Lieutenant de Vaisseau FORTOUL qui, la cheville brisée, se traîne jusqu'à la pièce et ordonne une dernière rafale, pour « venger les morts ».
Le Lieutenant de Vaisseau RENARD remplace le Lieutenant de Vaisseau FORTOUL et la pièce continue sa mission.
A Hermeville l'Enseigne de Vaisseau COURTEVILLE arrive à détruire le clocher de Rouvres, observatoire important de l'ennemi.
Fin 1915, une pièce de 16 et une pièce de 14 placées sous les ordres de l'Enseigne de Vaisseau PIERI sont avancées près des lignes à l'Herbebois et au bois le Fays pour battre la vallée du Loison, et la région de Damvillers.
En septembre 1915, pour battre les arrières ennemies entre Argonne et Meuse pendant l'offensive de Champagne, deux pièces de 14 sont installées au mont des Ailleux par le Lieutenant de Vaisseau Martel à moins de 1 km des premières lignes.
Cette batterie est très active en fin septembre 1915 ; elle interdit la gare de Chatel, démolit la gare de Fléville obligeant les renforts ennemis à débarquer à 10 km plus au nord.
Elle tire le 25 septembre à la distance de 16 kilomètres sur le château de Cornay où réside le général Von Mudra ; un observateur d'Artillerie fait prisonnier deux mois après déclare que le général allemand et son état-major se sont enfuis à cheval dès les premiers coups jusqu'à Buzancy situé à 14 kilomètres en arrière.
Les péniches sont désarmées au début de 1916.
Pendant toute cette période d'octobre 14 à février 16, les Canonniers-Marins reçoivent, à plusieurs reprises, de leurs Chefs militaires et de leurs camarades de la guerre des félicitations pour la justesse de leur tir et leur tenue sous le feu.
Les douloureux évènements de février 1916 vont encore davantage mettre en lumière les solides qualités de nos matelots.
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Yv'
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Re: Les Canonniers-marins - Historique

Message par Yv' »

Ce soir, un chapitre très court (en attendant un gros morceau, l'année 1916).


VI L'offensive de Champagne (Septembre – Octobre 1915)

Au début du mois d'août 1915 la tendance à déclasser les places fortes non attaquées s'accentue et il est décidé de faire participer des matériels de 16 aux opérations projetées en Champagne.
Un groupement d'ouvrages fixes est en conséquence constitué dans cette région à raison d'une pièce par ouvrage :
1e Dans les bois de Guyencourt (W. de Reims) (L.V. Ollive)
2e Près du village de Virginy (Lieut. de Vais. Stapfer)
3e Dans le voisinage de Wargemoulin (E.V. Nouel de Kerangué)
4e Près de Vienne-la-Ville (Lieut. de Vais. Hennessy)
Cette dernière pièce est transportée dans le bois Sabot au cours des opérations.
De plus la péniche Saint-Joseph, armée d'un canon de 16 (Lieut. de Vais. Laignier) est amenée à Courmelois sur le canal de la Marne à l'Aisne, en vue de l'exécution de tirs d'interdiction sur la gare de Pont-Faverger (1).
Au cours de l'offensive déclenchée le 25 septembre 1915 toutes ces pièces font des tirs nombreux et efficaces sur les arrières de l'ennemi.
Après les opérations la pièce de la péniche Saint-Joseph est débarquée et mise dans un ouvrage situé au N. du village de Bacconnes (Enseigne de Vaisseau Dupré).
Toutes les autres pièces sont conservées dans leurs positions primitives.
_____________________________________________________________________
(1) Comme on le verra plus loin, les 2e et 3e batteries de C.F. sous les ordres du C.V. SCHWERER sont amenées sur le même canal que le Saint-Joseph et participent aux opérations.

Image
(Source : http://archives.somme.fr/ark:/58483/a01 ... YMM11v/1/1)
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Yv'
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Re: Les Canonniers-marins - Historique

Message par Yv' »

Eh bien on ne l'attendait plus, voici enfin le chapitre sur l'année 1916 !
Il va sans dire que j'aimerais que ce travail aille plus vite, mais ce n'est pas facile à gérer en ce moment.
L'historique devient ici un peu plus intéressant, on trouve notamment plus de noms de marins, et pas seulement d'officiers !
Bonne lecture.



VII LES OPERATIONS DE L'ANNEE 1916

En 1916, un certain nombre de pièces fixes installées en 1915 restent en batterie en Champagne, en Lorraine et en Alsace. De nouvelles pièces sont successivement mises en batterie dans les mêmes secteurs au cours de l'année. Toutes sont très peu utilisées et font surtout des tirs de représailles et de la contre batterie sur les pièces de gros calibre ennemies.
La plus grande partie de la formation est engagée dans les deux opérations importantes de l'année : la défense de Verdun et l'offensive de dégagement entreprise dans la Somme.
Le 1er groupe (capitaine de vaisseau GRANDCLEMENT puis Lieutenant de Vaisseau LE CLERC) et ensuite la 1ère batterie (Lieutenant de Vaisseau d'ARVIEU) renforcée d'éléments de la 8e batterie sont engagés à Verdun.
La 4e batterie (Lieutenant de Vaisseau RENARD) renforcée d'éléments de la 8e batterie et de détachements prélevés dans les autres batteries organiques est engagée dans la Somme.
Les 6e et 7e batteries (Lieutenants de Vaisseau OLLIVE, BARCKHAUSEN, puis de FOURCAULD) sont réparties sur le front de Lorraine et d'Alsace.
(Un 14 à Saint-Julien (Lt de Vais. Laloy) – Un 16 à la Hazelle transporté ensuite au bois le Rays (Enseigne de Vaisseau Rocq) – Un 16 à Maidières (Lt de Vais. Retournard) – Un 16 dans la forêt de Facq (Enseigne de Vaisseau Brulard). - Un 16 au Mont Saint-Jean (Lt de Vais. Reille). Un 16 à Champenoux (Lt de Vais. Quesnel). - Un 16 à Barthélémont (Lt de Vais. Cholet). - Un 16 à Pettonville (Ingénieur de C.N. Quiblon) – Un 16 à Carspach (Lt de Vais. Laignier)).
La 2e batterie (Lieutenant de Vaisseau STAPFER) est répartie sur le front de Sainte-Menehould à Reims.
(Un 16 à Virginy (Enseigne de Vaisseau de Moras) – Un 16 à Wargemoulin (Lt de Vais. Desforges) – Un 16 à Baccones puis à Bellevue (Enseigne de Vaisseau Dupré)).
La 8e batterie (Lieutenant de Vaisseau DARLAN) tient le front de Reims à Soissons.
(Un 14 à Reims (Lt de Vais. de Voguë) – Un 16 à Guyencourt (Lt. de Vais. Gautier) – Un 16 à Brenelle (Enseigne de Vaisseau de Geoffroy)).


1° DEFENSE DE VERDUN

Les opérations de Verdun peuvent se diviser en ce qui concerne les pièces de marine en deux périodes nettement distinctes :
a/ Du 21 au 29 février, les pièces de marine en position autour de la Place participent à la défense de la 1ère heure et sont presque toutes prises par l'ennemi. Les détachements rivalisent d'ardeur et de courage et ne se replient que sur ordre ou à la dernière extrémité.
b/ Après une période transitoire de regroupement, de nouvelles pièces sont mises en batterie et participent à toutes les opérations de défense et de dégagement de la Place. La part active qu'elles prennent à ces opérations leur vaut souvent des félicitations du commandement (4 citations de détachements à l'ordre de la 2e Armée).

1ère Période. La 1ère période ne saurait être mieux décrite que dans la lettre suivante adressée le 13 mars 1916 au Ministre de la Marine par le Contre-Amiral AMET Commandant Supérieur :

« A l'appui des propositions de récompense que je vous présente en faveur du 1er Groupe de Canonniers-Marins, j'ai l'Honneur de vous exposer d'une façon résumée ce qu'a été la participation de ce personnel à la défense de Verdun lors de l'offensive allemande de fin février.

Les emplacements des ouvrages armés de pièces servies par le personnel Canonnier-Marin au nord et à l'est de Verdun ainsi que leurs observatoires sont énumérés ci-après de l'ouest à l'est.

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Trois autres 14 cm casematés défendent la région tout au sud de Verdun, l'un près des Eparges, l'autre près de Troyon, le dernier sur la rive gauche de la Meuse un peu au sud de Troyon ont exécuté des tirs mais sans être véritablement engagés dans l'action qui se passait au nord de Verdun.
- Observatoire à :
La côte de l'Oie (rive gauche)
Cote 344 (entre Samogneux et Beaumont)
Soumazannes
Caurières
Hardaumont (nord de Vaux)
Les Hures
Aulnois
Moulainville
Les Bluses.
L'action débuta le 21 février vers 7 heures du matin par une préparation d'artillerie d'une extrême violence s'étendant sur le front compris entre la Meuse et Etain, particulièrement intensive entre le fleuve et Hardaumont, notamment dans les régions du bois d'Haumont – Bois des Caures – Cap de Bonne Espérance – Bois de Soumazannes. Il s'y joint des tirs systématiques par très gros calibre contre les voies de communications et les noeuds de routes, des tirs de démolition des centres de résistance de la 3ème position très intense sur les forts de Douaumont et de Vaux, Verdun est bombardé par des 380.
Nos batteries d'artillerie dont la plupart occupent les mêmes emplacements depuis de nombreux mois sans y être fortement protégées, sont violemment prises à parti. Les observatoires repérés sont de suite écrasés. Nos liaisons téléphoniques sont presque aussitôt hachées. Les ravitaillements deviennent de suite impossibles pour certaines régions comme l'Herbebois, la Vauche, le Bois de Fay, les voies ferrées étant bouleversées, les routes étant défoncées par les trous de 420, 305, ou bien encore les attelages faisant défaut pour les chariots du Parc.
Le Capitaine de Vaisseau GRANDCLEMENT adjoint au Colonel Commandant l'Artillerie du 30e Corps (Poste de Commandement auprès du Fort de Souville, opérations sur la rive droite de la Meuse) pour s'occuper particulièrement des pièces de Marine se voit presque immédiatement privé des moyens de leur transmettre ses ordres. Il ne peut en faire passer que par intermittences.
Les Commandants de Groupes d'ouvrages doivent, dans ces conditions, agir en autonomie et d'après les instructions préalables qu'ils avaient reçues du Commandant GRANDCLEMENT.
Leur approvisionnement n'a malheureusement pas été largement constitué quoique les difficultés du ravitaillement eussent été prévues : 200 coups par ouvrage de 14 environ, Vacherauville qui a deux 14 cm a reçu 250 coups alors que pour l'offensive de Champagne les pièces avaient été approvisionnées à 400 et même 600 coups.
3 objectifs au moins sont assignés à chaque ouvrage. Le 24 cm de Vaux tire sur Romagne, le 380 de la ferme Sorel et le 240 du bois d'Hingry.
Les Chambrettes arrosent les villages de Romagne et Loisou contrebattent le 240 du bois des Merles ; enfin le Lieutenant de Vaisseau MARTEL ayant saisi les indications radiotélégraphiques données par un avion, peut à un moment les utiliser pour contrebattre efficacement une batterie en action.
La Vauche tire sur Billy, Mangiennes et Romagne.
Bois le Fay tire sur Puvillers, Vittarville et Damvillers où son tir fait sauter un dépôt de munitions.
VACHERAUVILLE tire sur la gare de VILOSNES, les villages de DAMEVOUX, ETRAYE, SIVRY-sur-MEUSE.
HERBEBOIS sur le 380 du bois de WARPHEMOUT et sur LOISOU.
Le groupe de CUMIERES ne sera pas tout d'abord mis en action, l'action ne se passant encore que sur la rive droite. HERMEVILLE reçoit le premier jour l'ordre de tirer sur BAROMONT. Tous les tirs du groupe du Lieutenant de Vaisseau MARTEL sont exécutés sous un bombardement intense, surtout à BOIS le FAY, HERBEBOIS où l'ennemi envoie du 305 par 4 coups à la fois, à VAUX, qu'il salue de 2 coups de 420 entre autres gros projectiles et où il prodigue les gaz suffocants et lacrimogènes.
Suivant la méthode habituelle, nos canonniers-marins accélèrent le tir au moment où le feu de l'ennemi est le plus précis.
A la fin de la journée du 21 l'ennemi attaque le bois d'HAUMONT qu'il occupe, le bois des CAURES et le bois de SOUMAZANNES où il progresse.
L'Enseigne de Vaisseau PIERI achève de dépenser ses munitions et fait ensuite occuper la tranchée voisine par ses hommes. Ils y seront ralliés dans la nuit par les trois observateurs de SOUMAZANNES. Ceux-ci sous la conduite du 2° maître élève-officier MOULIN ont, après la démolition de leur observatoire, tenu toute la journée dans un observatoire de fortune situé en tranchée de 1ère ligne. Ils y ont continué l'observation des tirs de nos batteries et le repérage des batteries ennemies sous un violent bombardement. Ils ont rapporté leurs instruments et fourni toutes les observations au retour à l'ouvrage sur lequel ils ne se sont repliés que lorsque l'ennemi passant derrière eux les eût coupés de la tranchée de soutien. Ils se sont d'ailleurs arrêtés en cours de route pour servir une mitrailleuse dont les servants avaient disparu.
Dans la nuit du 21 on réussit à réapprovisionner Vaux et Chambrettes par chariots de parc. Aux Chambrettes le transbordement des munitions très laborieux fut effectué par 20 hommes dirigés énergiquement par le Second-Maître LE SCOUR sous un bombardement nourri qui ne blessa que le Second-Maître fusilier LOZACHMEUR.
22 février – Une contre attaque de nuit a repoussé l'ennemi jusqu'à la 1ère ligne des tranchées du bois des Caures qu'il tient encore. Mais il occupe la ferme d'Anglemont et descend sur Samogneux. Le Trommel-feuer reprend sur toute la ligne. L'ennemi progresse en avant du bois des Caures mais ses attaques sur l'Herbebois restent infructueuses : l'Enseigne de Vaisseau PIERI tient toujours sa tranchée avec son personnel, qui est malheureusement armé de fusils modèle 1874 aux fumées révélatrices. La fusillade d'une forte attaque se rapprochant, l'Enseigne de Vaisseau PIERI donne l'ordre de mettre le feu au pétard disposé pour faire sauter la pièce. Le cordon Bickford ne fonctionne pas. Il est sursis à une nouvelle tentative de démolition, une estafette envoyée au Commandant des avants postes ayant réussi à passer et rapportant les renseignements que la situation n'a pas changé. Une vigoureuse contre attaque reconquiert même dans la matinée le bois de Soumazannes, et l'ouvrage de 16 de l'Herbebois reste occupé pendant toute la journée et la nuit suivante sous un violent bombardement : les coups de 130 tombent dans le voisinage par salves de 8 coups toutes les 75 ou 90 secondes. Ce feu dure jusqu'à 18 heures. De 15 h 30 à 18 h, plusieurs coups de 305 s'abattent sur l'ouvrage : l'un au dessus de la soute à projectiles ne réussit qu'à ébranler son coffrage ; le souffle d'un coup tombé près de la volée dépointe la pièce sans l'abîmer. Toute la nuit le 130 tombe dans le ravin à raison d'un coup toutes les 25 à 30 secondes, empêchant d'aller à la fontaine voisine ; le personnel souffre de la soif.
Dans l'après-midi de ce jour, le temps brumeux jusque là s'étant dégagé, nos ouvrages peuvent effectuer des tirs sur les ojectifs qui leur ont été assignés. Les batteries du Groupe de Cumières n'ayant pas de contre batteries à faire reçoivent l'ordre de tirer sur les gares de Vilosnes, Brieulles et Nantillois.
A 13 h l'Enseigne de Vaisseau CHALLAMEL recevait par ses estafettes assurant les communications entre son ouvrage et le central d'artillerie lourde de Beaumont, l'avis de se préparer à mettre la pièce hors d'usage et à l'évacuer. Il s'empressait aussitôt de tirer ses derniers projectiles et fournissait du renfort à une batterie de 120 voisine pour activer la consommation de ses munitions.
A 14 h 45 la fusillade étant toute proche et les batteries voisines ayant déjà fait sauter leurs pièces, l'Enseigne de Vaisseau CHALLAMEL faisait évacuer son ouvrage après avoir incinéré tous ses documents, et le feu était mis avec le cordon Bickford du pétard. L'explosion ne s'étant pas produite, la vis-culasse fut emportée et enfoncée à une bonne distance dans un trou d'obus.
N'ayant pas de tranchée à garnir en arrière d'eux, le détachement alla rejoindre celui de Vacherauville laissant aux brancardiers dans le poste de secours rencontré en route le matelot infirmier LARREUR dont un éclat d'obus avait brisé une jambe tandis qu'il soignait sur la route un soldat blessé.
23 février – Le bombardement se poursuit avec une intensité croissante. A midi l'ennemi occupe le bois de Wavrille, et descend sur le bois des Forces : il s'installe aux Côtelettes et arrive à l'Herbebois par l'ouest en même temps qu'il force l'entrée de ce ravin en attaquant avec des jets de flammes de 30 m la mitrailleuse qui en a défendu l'accès jusqu'alors.
L'Enseigne de Vaisseau PIERI s'est décidé à faire sauter sa pièce, puis il a fait garnir par son personnel la tranchée de soutien. Comme au bois le Fay le pétard ne fonctionne pas. L'Enseigne de Vaisseau PIERI retourne à la pièce avec le Second-Maître KERJEAN et deux hommes résolus et pendant que l'ennemi installe une mitrailleuse à proximité de l'ouvrage, il démonte la culasse et l'emporte dans la tranchée où ils la mettent hors d'usage à coups de pic. Toujours tenace le détachement passe ensuite successivement d'une tranchée à une autre à mesure que ses hommes y sont remplacés par des soldats du 164e d'Infanterie, mieux armés que les Canonniers-Marins. Enfin ces derniers ne se mettent en route pour les Chambrettes que quand il n'y a plus de place pour eux dans la tranchée.
Dans cette journée, les Chambrettes, laVauche, Vaux, poursuivent leurs tirs, mais sans observation. Un avion de réglage devait être mis à la disposition du Lieutenant de Vaisseau AUBERT : le matin ses signaux de T.S.F. ne furent pas perçus nettement, l'après-midi il ne sortit pas. C'est la seule tentative d'observation aérienne pour nos pièces de marine pendant cette bataille ; cependant l'utilisation de leur grande portée réclame presque toujours l'observation aérienne.
Caurettes et Cumières tirent également. Ces ouvrages ont reçu dès le matin du Commandant de l'Artillerie lourde de la 67e Division dont ils dépendent, l'ordre d'épuiser leurs munitions et de préparer la mise hors de service de leurs pièces.
Le 24 de Cumières n'a pas encore été pris à parti ; mais l'ouvrage des Caurettes autour duquel se trouvaient d'autres batteries est très violemment marmité depuis la veille.
Dans la soirée des munitions peuvent être fournies à ces deux ouvrages.
24 février – Une contre attaque préparée contre le bois de Wavrille échoue en se heurtant à une nouvelle attaque. L'ennemi avance. Dans l'après-midi il débouche brusquement entre LOUVEMONT et la cote 347, faisant tomber entre ses mains le massif du bois des Fosses menaçant la cote 378. Il approche en même temps de la cote du TALOU du côté de la Meuse. A l'est continuant sa marche sur le bois de Chaume il débouche dans la soirée à la lisière ouest du ravin de la Vauche.
Un message est envoyé au Lieutenant de Vaisseau MARTEL pour lui prescrire de faire évacuer et sauter les ouvrages de la Vauche et des Chambrettes. Le message n'est pas reçu, mais l'ordre est exécuté sur l'initiative des Commandants des ouvrages qui se tenaient au courant de la situation. La Vauche qui ne s'était vu attribuer que du 150 et du 210 reçoit ce jour du 305.
Les salves de gros calibre lui arrivaient par quatre coups simultanés. Quoique bien encadré, l'ouvrage n'a pas été démoli.
Le Lieutenant de Vaisseau HERET ayant été prévenu à 14 h 55 par le Colonel Commandant le 243e que les Allemands étaient dans le bois de Caurières, fait brûler ses documents et donne l'ordre de faire sauter la pièce. Cette fois, le pétard n'explose pas malgré 3 allumages du cordon Bickford. La culasse est emportée et enterrée à bonne distance de l'ouvrage. Le détachement se faufile entre des tirs de barrage très denses et atteint VERDUN n'ayant eu qu'un blessé aux côtés du Lieutenant de Vaisseau HERET, dans la soirée du 23.
L'ouvrage des Chambrettes a été aussi très bien encadré jusque là par des 150, du 10 et quelques coups de 305 qui n'ont pas réussi à abîmer le matériel quoiqu'il soit à découvert.
A 13 h 45 le Lieutenant de Vaisseau MARTEL Chef de Groupe, qui se tient au poste téléphonique à quelque distance en contrebas de l'ouvrage, aperçoit des hommes de toutes armées descendant la crête. Sachant l'ennemi à Caurières il envoie par estafette l'ordre à l'Enseigne de Vaisseau MARIE SAINT-GERMAIN de faire sauter sa pièce. Celle-ci a sauté à 2 h 10 avant l'arrivée de l'estafette sur l'initiative de l'Enseigne de Vaisseau SAINT-GERMAIN qui se rendait compte de la situation. Comme celui de la Vauche, le détachement des Chambrettes a pu regagner Verdun en se faufilant à travers les tirs de barrage, sans éprouver de pertes.
Dans l'après-midi de ce même jour, ayant été reconnaître l'état de la voie de 0 m 60 aux environs de Bras et de Vacherauville pour examiner la possibilité d'enlever les pièces de cet ouvrage, j'arrivais à la péniche Strasbourg sur laquelle son personnel était logé au voisinage de l'ouvrage, au moment où le Lieutenant de Vaisseau DESFORGES venait de mettre ses pièces hors de service, par dégradation des écrous de culasse et noyage des culasses dans le canal.
A ce moment (il était environ 14 h), on voyait notre infanterie se replier sur le versant sud de la cote du Talou, dont l'ennemi ne devait approcher la crête le dimanche car des balles arrivaient aux environs de la péniche.
Je décidais de faire haler le "Strasbourg" à Verdun pour sauver le matériel et les effets des détachements. La manoeuvre fut délicate au passage à Vacherauville constamment et abondamment bombardé ; le canal y était encombré par un arbre abattu et par des chalands, dont un chargé de munitions explosa peu après.
Cette manoeuvre fut dirigée avec grand sang-froid par le Lieutenant de Vaisseau DESFORGES ; son équipage opérait le halage avec un superbe entrain, saluant l'arrivée de chaque obus de quelques lazzis.
Ce jour-là commença, après une visite des avions allemands à 12 h 30, le bombardement de la pièce de Cumières. Elle n'en exécuta pas moins le tir de 42 coups qui lui restaient.
A la fin de l'après-midi le bombardement avait causé à la voie ferrée voisine, et à la route, des dégats qui auraient rendu le ravitaillement en munitions très difficile sinon impossible.
Le Lieutenant de Vaisseau RENARD rend compte dans ces termes des conditions dans lesquelles il a fait évacuer son ouvrage et celui des Caurettes :
"16 heures – Visite de l'Ingénieur CONTURIE qui m'apporte les instructions du Commandant en cas de repli : diriger les détachements sur le fort du bois Bourru ou sur Verdun.
"Le bombardement est incessant. Rédigé les instructions en cas de repli pour la pièce de 14 et de 24.
"19 heures 30 – Je reçois par estafette avis verbal du Colonel A.L.D. 67 de prendre mes dispositions de repli, sans détruire les pièces et de ne me replier que quand les 155 courts en arrière de ma position se replieront : le Capitaine Commandant le Groupe de ces pièces me préviendra de l'ordre de leur repli.
Pris les dispositions de mise hors de service de l'Armement.
J'envoie en même temps une estafette au groupe de 155 courts pour essayer de réparer la ligne téléphonique pour rester en liaison avec lui : au cas où il ne pourra faire cette liaison de rester au Groupe lourd et de me prévenir en revenant des ordres qu'il recevra.
20 heures 45 – Retour de l'estafette me rapportant l'Ordre de repli pour 22 heures des 155 courts et confirmation du repli de l'artillerie lourde cette nuit.
Envoyé une estafette à la pièce de 16 pour lui prescrire de ne pas détruire sa pièce ; je décide même de ne pas détruire la pièce de 24, ce repli pouvant être un repli momentané puisqu'il n'y a pas d'attaque sur la rive gauche, repli nécessité simplement par l'avance de l'ennemi sur la rive droite de la Meuse.
22 heures 30 – Le repli des 155 courts commançant, je termine mes dispositions et j'attends une embellie pour ordonner l'évacuation par petits groupes.
23 heures – L'évacuation est terminée sans autre incident qu'un homme blessé par accident en tombant dans un des trous d'obus sur la voie ferrée. Au village je trouve le détachement des Caurettes qui a évacué sans incident, ayant pris les dispositions prescrites pour la mise hors de service de l'armement.
"Pièces hors de service : cartes, documents ; ordres détruits, tableaux téléphoniques et appareils emportés.
Je décide de faire route sur le fort de bois Bourru d'où je rendrai compte à la Marine et où j'attendrai des instructions.
La pièce de Vaux fut encore employée ce jour-là contre Romagne et le 420 du bois d'Hingry.
25 février – Au cours de la nuit du 24 au 25 février, l'ordre fut transmis par le Général Commandant le 30e Corps d'Armée d'abandonner la Woëvre et de replier sur les hauts de Meuse les forces qui l'occupaient.
Le mouvement de retraite devait être terminé au jour.
Le Lieutenant de Vaisseau d'ARVIEU qui dirigeait du Central téléphonique de Braquis le groupe des deux ouvrages rend compte qu'il fut mandé vers une heure du matin au téléphone par le Colonel Commandant l'A.D. 132 et qu'il en reçut les instructions suivantes : Tenez-vous prêt à faire sauter vos pièces au jour. Vous tirerez ce que vous pourrez quand vous jugerez le moment favorable. Surtout tenez-vous au courant de la situation. C'est à vous de prendre l'initiative du moment où il faudra exécuter cet ordre de façon que le matériel soit mis hors d'usage en temps voulu.
Ignorant tout de la situation dont le caractère critique lui était soudainement révélé au milieu du calme qui n'avait cessé de régner dans ce secteur depuis le début de l'offensive, car son bruit n'y parvenait même pas, le Lieutenant de Vaisseau d'ARVIEU était bien loin de s'attendre à l'ordre qu'il venait de recevoir et qu'il se fit répéter et préciser.
Son premier soin fut d'alerter ses deux ouvrages des bois d'HENNEMONT et d'HERMEVILLE et ses observateurs.
Pensant qu'on s'attendait à quelque attaque, il comptait ouvrir le feu dès son début, consommer alors toutes ses munitions, puis, une fois tout le matériel mis hors de service, si l'ennemi avançait, il projetait de mettre ses marins aux ordres du Commandant du 31e Territorial pour les faire participer à la défense du centre de résistance. Il donna des ordres en conséquence et se rendit chez le Colonel Commandant l'Infanterie pour en tirer quelques indications sur la situation. Celui-ci n'avait pas encore d'ordre et n'en savait pas plus long que le Lieutenant de Vaisseau d'ARVIEU.
En revenant à son poste téléphonique, le Lieutenant de Vaisseau d'ARVIEU rencontre le Capitaine Commandant l'Artillerie de campagne qui venait de recevoir l'ordre de se replier immédiatement sur les hauts de Meuse. Une de ses batteries était déjà en route, les autres allaient suivre incessamment.
Le Lieutenant de Vaisseau d'ARVIEU donne l'ordre à ses ouvrages d'ouvrir le feu de suite pour consommer les munitions avant le jour.
Le tir était commencé lorsqu'il reçut du Colonel Commandant l'Infanterie l'avis qui lui était ordonné de se replier immédiatement sur Châtillon-sous-les-Côtes, et de faire son mouvement discrètement avant le jour ; des ordres étaient déjà transmis en conséquence aux avants-postes.
Calculant alors le temps qui lui restait avant l'apparition du jour et celui qui allait être nécessaire pour assurer la destruction du matériel si le fonctionnement des pétards laissait à désirer, le Lieutenant de Vaisseau d'ARVIEU se décide à faire sauter les pièces sans attendre le complet épuisement des munitions.
Hermeville avait tiré 80 coups, Hennemont 46 coups, en un peu plus d'une heure de tir : il en restait à peu près autant qu'on tenta vainement d'incendier au départ des ouvrages.
Cette fois encore les pétards refusèrent d'exploser au moyen du cordon Bickford, malgré plusieurs tentatives d'allumage. Au bois d'Hennemont le 1er Maître ABA--- fit alors enfouir la culasse dans un trou préparé à l'avance au fond d'un trou d'obus.
A Hermeville l'Enseigne de Vaisseau COURTEVILLE eut l'idée de placer les pétards dans une douille dont une partie des fagots avaient été enlevés.
Il fit ensuite partir le coup ainsi préparé. Non seulement la pièce sauta, mais l'explosion détermina l'effondrement de la casemate, l'Enseigne de Vaisseau COURTEVILLE ainsi que le Maître SELO resté auprès de lui faillirent être ensevelis sous les décombres de leur ouvrage. Le jour commençait à poindre quand les deux détachements réunis à Braquis quittèrent ce village après destruction des documents et des objets qu'ils ne pouvaient emporter.
Ils formèrent la queue d'une des longues colonnes d'infanterie qui sillonnaient la Woëvre se dirigeant vers les côtes de Meuse. Le temps très sombre dissimula cette morne retraite.
En passant auprès du camp Romain le Lieutenant de Vaisseau d'ARVIEU reçut un ordre : prendre le commandement de cet ouvrage qu'il avait déjà exercé longtemps ce qui le maintenait à la direction du Groupe des ouvrages servis par le personnel de sa batterie.
A Vaux qui avait eu les jours précédents un tué et trois blessés, la pièce devenait très menacée le 25 ; son ravitaillement n'était plus possible. Le Commandant de l'Artillerie du 30e C.A. invita en conséquence le Commandant GRANDCLEMENT à faire porter au Lieutenant de Vaisseau AUBRET l'ordre de consommer ses munitions dans la journée, en trois tirs sur Loisou, Romagne et le 420 de la forêt de Spincourt, après quoi il ferait sauter son matériel.
Le Commandant GRANDCLEMENT se rendit lui-même à l'ouvrage dans l'espoir qu'il pourrait faire surseoir à l'exécution de la démolition si la situation ne s'aggravait pas. Mais à 15 heures 30 la mise en action des mitrailleuses à la jonction des deux crêtes d'Hardaumont et de Douaumont annonçait que l'effort de l'ennemi était tout proche ; d'autre part le village de Bezonvaux venait de nous être enlevé et la fusillade partant de l'entrée de Vaux indiquait que nos troupes se repliaient sur ce village. L'ordre de destruction de la pièce fut donné. L'opération prit une heure par suite du mauvais fonctionnement du cordon Bickford qu'on ne réussit à allumer qu'en l'entourant de chiffons imbibés de pétrole et en le faisant passer dans la culasse ouverte au lieu de lui faire le canal de lumière. La pièce sauta à 16 h 30. A 17 heures le Colonel commandant le 44e d'Infanterie avisait le Commandant GRANDCLEMENT que l'ennemi avait percé notre front à Douaumont et était en marche sur SOUVILLE : il l'engageait à éviter cette route pour le retour à Verdun, les patrouilles ennemies vont y être avant notre détachement. Ce dernier fut donc ramené à la citadelle par TAVANNES et la route d'ETAIN. Il y arrivait vers 21 h après une marche rendue pénible par la neige et le verglas.
Le renseignement concernant la percée de l'ennemi à DOUAUMONT et son approche de SOUVILLE, de même que celui qui lui faisait dans la même soirée dépasser BRAS et atteindre LA FOLIE semble avoir été par la suite reconnu comme controuvé.
Dans la même nuit ainsi que j'en ai rendu compte par ma lettre n° 1355 du 29 février 1916, les Canonniers Marins quittèrent la Citadelle pour DUGNY et LEMMES. Depuis lors ils ont été employés soit à des mouvements de munitions en cet endroit soit à Landrecourt, soit à l'évacuation de l'arsenal de Verdun ; une batterie de C.M. a été envoyée au groupe des Armées du Nord. Enfin nous avons mis un matériel de 14 cm tenu en réserve, en batterie à Moulainville sur un ancien emplacement préparé en 1914 (octobre). J'ai obtenu de faire préparer deux positions de repli pour ce matériel de Moulainville et pour celui du Camp Romain voués à une destruction prochaine si on les maintenait à des emplacements en bordure des Hauts de Meuse aux pieds desquels se trouve l'ennemi.
Sous la vigoureuse impulsion du Lieutenant de Vaisseau d'ARVIEU (Camp Romain) et de l'Enseigne de Vaisseau COURTEVILLE (Moulainville) dont l'attitude sous le feu est vraiment superbe, ces matériels sont servis par les anciens détachements des bois d'Hermeville et d'Hennemont avec une vaillance que n'ébranlent pas les pertes subies (6 tués et 7 blessés à Moulainville) (4 blessés à Camp Romain en quelques jours).
Je dois avant de terminer ce rapport, rendre hommage également à nos équipes d'observation qui se sont admirablement comportées, celle des Hures, notamment s'est maintenue dans une situation très périlleuse, ce qui lui a permis de renseigner très utilement des batteries de 75.
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Yv'
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Re: Les Canonniers-marins - Historique

Message par Yv' »

(Suite et fin des "opérations de l'année 1916")

2ème Période – Le Capitaine de Vaisseau GRANDCLEMENT ayant été blessé le 29 février, au Camp Romain, le Lieutenant de Vaisseau LE CLERC prend le Commandement du 1er Groupe qu'il conserve jusqu'au 27 mars, date à laquelle il devient l'adjoint du Capitaine de Vaisseau JEHENNE remplaçant le Contre-Amiral AMET comme Commandant Supérieur. Il ne reste à Verdun que la 1ère batterie (renforcée d'éléments de la 8ème) sous le Commandement du Lieutenant de Vaisseau de VIGOUROUX d'ARVIEU.
Les pièces armées sont :
Un 14 au Camp Romain (E.V. LE GUENNEC). Cette pièce qui sur un effectif de 33 hommes compte 19 tués ou blessés est repliée au JAULNY (détachement cité à l'ordre de l'Armée ainsi que son premier chef le Lieutenant de Vaisseau d'ARVIEU).
1 14 à MOULAINVILLE (E.V. Courteville). Le détachement a 6 tués et la pièce est alors reportée en arrière aux ARPENTS (E.V. Challamel) où son personnel perd encore quatre hommes. L'un deux, le matelot Blanc, mort en chantant la MARSEILLAISE, est cité à l'ordre de l'Armée. Le détachement est cité lui-même à l'ordre pour la 2è fois et la pièce est de nouveau portée en arrière au ravin du GRAND TRISSE.
1 14 à RAUZIERES (Lieutenant de Vaiss. Le Cour Grandmaison).
1 14 à WOIMBEY (Administrateur I.M/me Cirette).
1 14 au bois de l'HOPITAL (E.V. Le Prado).
Ces pièces participent à toutes les opérations sur la rive gauche de la Meuse. Très gênantes pour l'ennemi, elles sont presque toutes soumises à de violents tirs de destruction, en particulier la pièce de Calonne qui n'en exécute pas moins des tirs très précis sur des batteries allemandes dont elle fait cesser souvent le feu.
Le 25 juin, l'E.V. Le Prado est grièvement blessé ainsi que le Lieutenant de Vaisseau Pilven, venu en service à la pièce pour amener le remplaçant de Le Prado, l'Enseigne Lecoq qui est tué raide par le même obus qui a blessé ses deux camarades.
Quelques jours plus tard, sous l'énergique commandement de l'E.V. Demont, la pièce reprend ses tirs. L'ennemi, exaspéré, dirige sur elle un feu terrible de 210, réglé par avion. Au 115e coup, la pièce est mise hors de service. Inutilisable, l'ouvrage est désarmé.
Sur la rive droite, les deux pièces des Aillieux sont toujours en position.
Le 25 octobre, malgré un bombardement violent et précis, l'Enseigne de Vaisseau DEMONT venu de l'ouvrage de Calonne continue imperturbablement ses tirs jusqu'à ce qu'une de ses pièces soit mise hors de service par l'ennemi. La pièce restante est repliée sur la ferme Bertramé dans la forêt de Hesse.
En mai, une nouvelle pièce de 14 est installée sur la rive droite aux bois Bourru (Lieutenant de Vaisseau DARLAN puis Lieutenant de Vaisseau POISSON), elle exécute de nombreux tirs sur Sivry, Vilosnes, Brieulle etc.
En décembre 1916 le Général MANGIN qui avait repris Douaumont en octobre, monte une nouvelle opération pour repousser l'ennemi au pied des Hauts de Meuse.
Les pièces fixes de 14 sont renforcées par les deux 16 de la 1ère Batterie Mobile récemment formée (Lieutenant de Vaisseau LECOUR GRANDMAISON), une pièce s'est mise en batterie près de la ferme du Cabaret Rouge, une autre dans le faubourg de Belleville.
Après l'attaque, la pièce de 14 du Grand Trisse est transportée au Jaulny pour remplacer la pièce de même calibre en position en ce point et complètement usée à la suite des nombreux tirs très efficaces qu'elle a exécuté sur des points importants de la plaine de Woëvre.


2° BATAILLE DE LA SOMME

Dans le but d'enrayer l'attaque allemande devant Verdun le Commandement décide de préparer une opération de grande envergure dans l'Ouest du front.
L'A.L.G.P. qui vient d'être constituée prend dès le mois de mars ses dispositions pour l'équipement du front en vue de l'utilisation de ses matériels.
La 4ème batterie organique de Canonniers-Marins commandée d'abord par le Lieutenant de Vaisseau MARTEL puis par le Lieutenant de Vaisseau RENARD est affectée au groupe d'Armées du Nord (général Foch) chargé de l'opération.
Quatre pièces de 16 respectivement commandées par les Lieutenants de Vaisseau AUBERT, HERET, PIERI et l'Enseigne de Vaisseau MARIE SAINT-GERMAIN sont mises en position dans les régions de Saint-Crépin-aux-Bois (forêt de l'Aigle), Machemont (nord-est de Compiègne), Saconin-Breuil (ouest de Soissons) et Boulogne-la-Grasse (ouest de Lassigny).
Des ouvrages casematés sont construits pour tous ces matériels qui sont mis en place dans le courant du mois d'avril.
Deux nouvelles pièces de 16 (Lieutenant de Vaisseau QUESNEL et Enseigne de Vaisseau LE GUENNEC) sont installées au mois de mai dans deux casemates rapidement construites l'une à Warsy (ouest de Roye), l'autre à Warvillers (ouest de Nesle).
En fin mai le Commandement décide de reporter la région de l'attaque plus au nord de part et d'autre de la Somme en liaison avec l'Armée anglaise.
Quatre nouvelles pièces de 16 casematées sont construites deux dans la région de Proyart et deux dans la région de Rainecourt. Les deux premières sont armées avec les matériels provenant de Saint-Crépin-aux-Bois et de Machemont, les deux autres avec deux matériels venus de la Marine. Ces nouveaux emplacements sont complètement armés le 24 juin.
Les tirs de préparation commencent le 26 juin.
A la suite de l'avance réalisée par nos troupes, une des pièces de Rainecourt est transportée le 11 juillet dans le ravin de Fontaine-lès-Cappy (Enseigne de Vaisseau Moulin), l'autre est mise en batterie le 14 juillet dans la carrière de l'Eclusier (Enseigne de Vaisseau Marie Saint-Germain).
Le transport de cette dernière est effectué par route au moyen d'un chariot spécial construit aux ateliers de la formation.
Pour la 1ère fois les pièces de marine ne sont plus considérées comme des pièces de position et elles vont être désormais déplacées aussi souvent que les nécessités militaires l'exigeront ; les ouvrages ne sont plus casematés.
Le 19 août dans l'après-midi, l'ordre est donné de déplacer la pièce de l'Eclusier vers l'est d'environ 1 kilomètre de manière à pouvoir exécuter un tir sur objectif particulièrement important (château de Templeux-la-Fosse où se trouve le quartier général du prince Eitel). La pièce est prête à remplir sa mission à sa nouvelle position dans l'ouest d'Herbécourt le 20 août à 18 heures. Par suite de mauvaises circonstances atmosphériques le tir ne peut être exécuté que dans la soirée du 31 août. Sa mission très heureusement terminée (1), la pièce est ramenée à la position de l'Eclusier et elle est de nouveau prête à ouvrir le feu le 1er septembre au jour.
Du 4 septembre au 31 décembre 1916 la 4ème batterie de Canonniers-Marins est portée à 8 pièces puis à 10.
Pour suivre la progression de nos troupes, la batterie exécute 22 mouvements en avant soit par route soit par voie de 0 m 60.
Les nouveaux procédés de transport du canon de 16 entièrement réalisés ou perfectionnés sur le front et par les seuls moyens de la formation sont employés dans des conditions parfois très dures et donnent des résultats très satisfaisants.
Pas une fois les pièces de marine ne sont restées à la traîne.
Pendant l'offensive de la Somme elles ont tiré environ 10000 coups.
Il ne reste plus au 4 janvier 1918 que quatre pièces de 16 (voir au 2e fascicule annexes le rapport numéroté I).

(1) Des interrogations ultérieures de prisonniers font connaître que le château est abandonné précipitamment par le prince et son état-major dès les premiers coups du tir remarquablement précis.

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(Source : http://cent.ans.free.fr)
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Yv'
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Re: Les Canonniers-marins - Historique

Message par Yv' »

Que l'on veuille bien m'excuser de sauter quelques chapitres, j'étais impatient de donner cette liste des canonniers marins morts pour la France ! La liste des blessés devrait suivre...
(Désolé pour la qualité des tableaux, je ne suis pas un pro des images. De plus, je viens de me rendre compte qu'il manque une lettre au 1er nom de l'année 1916, pas le courage de recommencer maintenant :whistle: )




XXIV LISTE NOMINATIVE DES OFFICIERS ET MARINS

"MORTS POUR LA FRANCE"


au cours des opérations de Guerre depuis la formation du Corps

(29 août 1914)

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En guise d'illustration, je me permets d'insérer la fiche du premier canonnier marin MPLF (toute information sur son lieu de décès est la bienvenue) :

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Edit : c'est avec plaisir que j'édite ce message pour ajouter un canonnier marin mort pour la France, qui m'a été signalé par Louis (breizh820). Merci à lui.

Stanislas BIZIEN, matelot de 1ère classe dans la 1ère Batterie fluviale, décédé le 4/9/1916.
Voici sa fiche MdH : http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 3898281431

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Yv'
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Re: Les Canonniers-marins - Historique

Message par Yv' »

Voici (enfin) la suite avec les blessés ! Je reviens au "mode texte" qui est plus lisible et surtout qui permet d'effectuer une recherche dans le texte.
Il me reste les années 1917 et 1918 à transcrire (plus qu'une bonne centaine de noms...).




LISTE NOMINATIVE DES OFFICIERS ET MARINS BLESSES

au cours des Opérations de Guerre depuis la Formation du Corps

(29 août 1914)



Date Grade
de la Nom et Prénom et
bles. Spécialité

- O F F I C I E R S -

1914
DUC Joseph Lt de Vaiss.
1915

3 janv. PILVEN Joseph E. de V. de 1e cl.
8 fév. BOUTAN Jacques Ing. 2e cl. Hydrogr.
16 juin DEMONT Christian E.V. aux 1e cl.
2 oct. FORTOUL Antoine Lt de V.

1916

29 fév. GRANDCLEMENT Gaston Cap. de Vaiss.
11 mars PICHON Jacques Lt de V.
3 mai HALLET Marc E. de V. de 1e cl.
25 juin PILVEN Joseph Lt de V.
25 juin LE PRADO Bernard E. de V. de 1e cl.
20 oct. RENARD Jules Lt de V.

1917

8 sept. OIRY Pierre E. de V. de 1e cl.
21 oct. De SAVIGNAC François E. de V. de 1e cl.

1918

9 juin HERSART DE LA VILLEMARQUE Edmond Lieut. de Vais.
29 sept. HIRSCHBERG Fernand Méd. 3e cl. Auxre



- E Q U I P A G E -

1914

26 déc. LEMONNIER Marcel mat.four.

1915

3 janv. GERMANI Simon s/sp.
20 janv. CUSSONNEAU René mat.can.
20 janv. LE CARVENNEC Albert mat.can.
27 janv. COLIN François s/sp.
3 janv. NORMAND Pierre s/sp.
4 fév. TOULAN Emile mat.méc.
5 fév. CARRE Yves 1°M.Can.
20 fév. ROUDAUT Jean s/sp.
20 fév. CHALONNY Yves s/sp.
26 fév. ANDRE Pierre QM.can.
5 avril LAMOTTE André s/sp.
26 fév. LE PAPE Laurent s/sp.
14 avril ANZIANI Laurent QM.mec.
24 avril LE BARZIC Alexis s/sp.
24 avril GALLOU Yves SM.can.
24 avril SELLIN Antoine s/sp.
2 mai LAGORD Franck ap.marin
15 mai DERRIEN Charles QM.can.
18 mai CHAUVEAU Raymond mat.four.
24 juil. TUAL Joseph QM.can.
3 août BODO Barthél. mat.gab.
3 août GUIGNE Etienne s/sp.
3 août OLLIVIER Jean ap.marin
3 août SALOU Edouard s/sp.
3 août MORE Gabriel s/sp.
18 août DISARBOIS Jean s/sp.
25 août GOUZIEN François s/sp.
26 août KERISIT Jospeh s/sp.
8 sep. LE BRUN Jean s/sp.
8 sep. FAYES Michel can.pro.
8 sep. SAVINA Joseph s/sp.
8 sep. CONAN Stanislas s/sp.
23 sep. ROHOU Yves M.can.
23 sep. LE GLOAHEC Joseph QM.can.
23 sep. LARGOUET Jean s/sp.
23 sep. DIOT (?) Armand s/sp.
23 sep. TOUZE Ange s/sp.
24 sep. NEDELLEC Jean s/sp.
5 oct. SALAUN Jean SM.can.
14 oct. DUFIN Léon s/sp.
20 nov. BENOIST Joseph s/sp.
20 nov. GOUEZ Pierre s/sp.
6 déc. CLOAREC Jean mat.can.
12 déc. FESTOU QM.can.
12 déc. GENTRIC Jean mat.inf.

1916

5 janv. URCUN Mathieu mat.gab.
26 janv. LE PEZENNEC Joseph s/sp.
26(?) fév. LARREUR Pierre mat.inf.
24 fév. MOLLO Victor SM.can.
24 fév. GROUHEL Michel SM.man.
24 fév. LOZACHMEUR Pierre QM.fus.
24 fév. COGAN? Joachim s/sp.
29 fév. NERROU François s/sp.
8 mars HUON Pierre QM.can.
8 mars PELLE Jean s/sp.
8 mars PENSEC Henri s/sp.
8 mars ABILIOU Jean s/sp.
8 mars JAHAN Eugène s/sp.
8 mars CREACH Jean s/sp.
8 mars CAOUDAL Pierre s/sp.
11 mars LE MARC Daniel s/sp.
12 mars DAGORNE Marie s/sp.
20 mars LAGORD Franck s/sp.
20 mars BOTERF Joseph s/sp.
21 mars KERVELLA Trémeur s/sp.
21 mars PIRIOU Yves mat.can.
21 mars DUVAL Eugène mat.can.
21 mars QUERE Félix s/sp.
21 mars CADALEN François s/sp.
21 mars JIFFRELOT Jean mat.can.
22 mars BOENNEC Maurice QM.man.
22 mars LE BLAY Victor s/sp.
26 mars CUQ Célestin mat.méc.
31 mars JEGO François QM.man.
2 avril SALLIOU Louis QM.man.
2 avril LEBRUN Eugène mat.can.
3 avril LE BECHEC Jean mat.élec.
3 avril GUEDES François mat.can.
3 avril TRIMAUD Julien mat.gab.
3 avril AUFFRET François mat.élec.
3 avril FRESIGNE Emmanuel QM.tim.
5 avril SYLVESTRE Louis SM.tim.
19 avril JAFFRY Jean QM.tim.
16 mai TENEGUY Alexis M.can.
21 mai LE NORET Jean mat.can.
21 mai TANGUY Jean s/sp.
21 mai THOMAS Joseph SM.can.
4 juin LE PORT Louis Mat.can.
16 juin LAMANDA François s/sp.
21 juin ROTHOU Marcel QM.charp.
25 juin LE GALL Jean s/sp.
2 juillet CAUDAN Jean s/sp.
9 juillet PAQUET Emmanuel s/sp.
17 juil. ACH Laurent mat.méc.
18 juil. JAFFRY Jean QM.tim.
24 juil. DORSO Joseph s/sp.
24 juil. POYER Eloi QM.charp.
28 juil. KERJEAN Jean SM.can.
4 août HERVE Pierre QM.élec.
6 août PINON Maurice s/sp.
6 août PALLUSSEAU Félix s/sp.
6 août TOMASI Xavier s/sp.
6 août TANGUY Jean s/sp.
15 août BEYER André ap.marin
25 août LE CORRE Adolphe QM.can.
25 août GEORGEAUD Henri QM.can.
25 août LE NINAN René s/sp.
25 août BALLAY Jules s/sp.
10 sept. FERRANT Alain s/sp.
25 sept. CHARLES Yves s/sp.
25 sept. PIRIOU Isidore s/sp.
25 sept. ABJEAN Armand QM.méc.
26 sept. SALAUN Olivier QM.can.
27 sept. LE BOURDON Yves B.coq pr.
27 sept. BUINO Jules charp.
2 oct. JOUANET Léon s/sp.
2 oct. GUENIER Louis s/sp.
8 oct. JULIEN Constant mat.gab.
10 oct. QUERE Hervé s/sp.
13 oct. LAURANS Alexandre mat.gab.
11 nov. VANHILLE Robert s/sp.
12 nov. SALLIOU Louis QM.man.
12 nov. BLAY Fernand s/sp.
15 nov. GOURVES Jérôme QM.can.
16 nov. PITON Julien can.temp.
30 nov. HERLEDAN Clément s/sp.
Rutilius
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Les canonniers-marins — Historique.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Une pièce de marine en Argonne (1915)


Image

Bibliothèque nationale de France — Département Estampes et photographie
Photographie de presse de l’Agence Rol.
Dernière modification par Rutilius le mer. août 10, 2022 3:35 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Yv'
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Re: Les Canonniers-marins - Historique

Message par Yv' »

Bonjour Daniel,

Merci beaucoup pour ce beau document !
Pourrait-il s'agir du Mont des Ailleux (secteur de Vauquois, me semble-t-il) ?

<< En septembre 1915, pour battre les arrières ennemies entre Argonne et Meuse pendant l'offensive de Champagne, deux pièces de 14 sont installées au mont des Ailleux par le Lieutenant de Vaisseau Martel à moins de 1 km des premières lignes.
Cette batterie est très active en fin septembre 1915 ; elle interdit la gare de Chatel, démolit la gare de Fléville obligeant les renforts ennemis à débarquer à 10 km plus au nord.
>>

Yves
PS : j'ai du mal à poursuivre mon travail de transcription, et cela risque de ne pas s'arranger dans les mois qui viennent... D'avance, merci pour votre indulgence.
alain13
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Re: Les Canonniers-marins - Historique

Message par alain13 »

Bonsoir à tous,

Trois officiers de canonniers marins cités à l'ordre de l'Armée :

Image

(bulletin des armées de la république, 2 au 5 mai 1915)

Cordialement,
alain
Rutilius
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Re: Les Canonniers-marins - Historique

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


● « La preuve par le sang. Livre d'or du clergé et des congrégations (1914~1922) », Bonne Presse, Paris, 1925, Tome II., p. 68.).

Image
_______________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
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