MARECHAL SUCHET Trois-mâts carré

[olivier 12]

Bonjour à tous, BONJOUR Memgam,

Les dates d'escale portées sur le message précédent sont celles portées sur le rôle d'équipage que l'on peut consulter aux archives départementales de Loire Atlantique, avec tampon du consulat. Je pense qu'elles sont fiables. De même pour le nom du capitaine.( Bidon en 1908 - En 1903, le capitaine était effectivement Gautier).

Cdlt

[Memgam]

La mention des dates d'escale de Maréchal Suchet à Hobart avait d'abord pour but de signaler une source globalement concordante, sans intention de correction. Les documents d'archives sont aussi susceptibles d'erreurs, volontaires ou non. La plupart sont des documents recopiés donc vulnérables aux erreurs. Les différences sont courantes entre le livret matricule d'un inscrit maritime et son "double" conservé à son quartier et mis à jour seulement par copie. Secondairement, cela introduisait l'information suivante sur le 14 juillet 1903, et on ne comprend guère l'intérêt de la mention d'Olivier 12 "De même pour le nom du capitaine". En effet, Maréchal de Suchet, pas plus qu'un autre grand voilier de cette époque, n'avait de commandant attitré. Généralement, un capitaine faisait un ou quelques voyages, et il était assez peu fréquent qu'il reste dix ans sur le même navire comme Yves Menguy à bord de Vincennes. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que Maréchal Suchet soit commandé en 1903 par le capitaine Gautier et en 1908 par le capitaine Bidon, dont le nom figure bien dans le livre cité de Patrick Ahern pour l'escale à Hobart en 1908. Don't act.

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

Traversée de Sydney (Australie) à Nantes avec un chargement de blé

(27 juin 1917 ~ 5 novembre 1917)

Rapport de mer du capitaine Joseph Créquer (5 novembre 1917)

« L’an mil neuf cent dix-sept, le cinq novembre, devant Nous, Président du Tribunal de commerce de Nantes, assisté de M. Ouvrard, commis greffier, a comparu le sieur Créquer, capitaine du trois-mâts Maréchal-Suchet, du port de Nantes, de 1.991 t. 19 de jauge et appartenant à la Société des Chargeurs de l’Ouest, qui nous a déclaré être parti de Sydney (Australie) le Mercredi 27 juin 1917 avec un com-plet chargement de blé à destination de Nantes. Beau temps, petite brise de S.-O. à Sud. Établi la voilure et quitté le remorqueur à 11 h. 30 du matin. J’ai eu des routes variant du S. S.-E. au S.S.-O. jusqu’au 30 juin où ils passèrent à l’Ouest et me firent gagner rapidement le Sud de la Nouvelle-Zélande, parallèle que j’atteignis le 4 juillet. Ce jour, les vents passèrent au S.-E. et fraîchirent rapidement ; le lendemain, j’eus à subir un fort coup de vent de cette partie qui m’obligea à prendre la cape bâbord amures. Dans l’après-midi, il vente en tempête, le navire se couche par tribord, la lisse disparaît sous l’eau qui arrive à la hauteur de dunette, les logements sont pleins d’eau, le navire se relève avec peine et fatigue énormément. Enfin, le vendredi 6 juillet au matin, le temps s’embellit, le vent et la mer tombent progressivement. Toutefois, le navire a tellement fatigué qu’il conserve envi-ron 8° de gite. Les vents passèrent à l’Est et au N.-E. et durèrent ainsi jusqu’au 16 juillet. Aperçu l’île Antipode le Mardi 17 juillet et fait bonne route avec des vents variant du N.-O. au S.-O. Le samedi 4 août, étant par 52° S. et 11,5° Ouest, temps à grains m’obligeant à serrer les perroquets fixes, mer très grosse, pont constamment couvert. Je passai à 2 h. du matin à environ ½ mille d’un iceberg. De-puis cette date, j’ai fait bonne route avec des vents d’O. à S.-O. ; aperçu Diego Ramirez le Lundi 13 août. Je n’ai rien de particulier à signaler dans ma traversée de l’Atlantique Sud. Passé sans transition des vents généraux de l’Ouest aux alizés de S.-E. ; aperçu l’île de la Trinité le Jeudi 30 août et passé l’équateur le Mardi 11 septembre. Dans ma traversée de l’Atlantique N., j’ai constamment été contra-rié par des calmes et des petites brises variant de N.N.-E. au N.N.-O. Arrivé sur le parallèle des Açores le jeudi 11 octobre. A 130 milles dans l’Ouest de Belle-Île, aperçu deux patrouilleurs dont l’un, le n° H.V.T.J., se propose pour m’escorter jusqu’à Belle-Île ; j’accepte aussitôt et, malgré le mauvais temps, ces deux bateaux restèrent de chaque côté de moi jusqu’à 3 h. du matin, heure à laquelle j’aperçus le feu de l’Ile d’Yeu. Donné la route pour passer dans le chenal du Sud ; la brume m’empêchant de distin-guer les bouées m’obligea à mouiller au feu de la pointe Saint-Gildas à midi, le 30 octobre. Dans la soi-rée de ce jour, un arraisonneur, le Kerdonis, nous prend à la remorque et nous envoie en rade des Charpentiers. Quitté ce point le lendemain après-midi et mouillé en rade de Saint-Nazaire le 31 oc-tobre au soir. Je suis resté sur cette rade jusqu’au 4 novembre où je pris la remorque du Saint-Félix et du Sauveteur qui me conduisirent à Nantes où j’arrivai le 5 novembre au matin. Étant donné le mauvais temps subi pendant ma traversée du Pacifique Sud et la fatigue excessive éprouvée par mon navire, les mauvaises conditions dans lesquelles j’ai dû naviguer depuis la tempête de Juillet, je fais toutes réserves relativement aux avaries qui pourraient être découvertes dans la cargaison. Je certifie mon rapport sincère dans toute sa teneur.

Ont aussi comparu les sieurs Bourdic et Aubert faisant partie de l’équipage, lesquels ont juré et affir-mé que le présent est sincère et véritable et le capitaine a signé avec les comparants. [Suivent les signatures]

En conséquence, nous avons reçu le présent sous notre seing et celui du commis greffier après lecture. »

Signé : E. Ouvrard et E. Bégarie.

[Enregistré à Nantes A.J., le 20 novembre 1917, f° 74, C. 8]

[Archives départementales de Loire-Atlantique, Rapports de navigation des capitaines au long-cours et au cabotage enregistrés par le Tribunal de commerce de Nantes, 16 janv. 1916 ~ 16 déc. 1919, Cote 21 U 77, p. num. 166 et 167]

[Rutilius]

Bonjour à tous,

Le capitaine du trois-mâts carré Maréchal-Suchet en 1916 et 1917

— CRÉQUER Joseph Ange, né le 31 août 1882 à L’Île-aux-Moines (Morbihan), décédé le ... à ... (...). Capitaine au long-cours, inscrit au quartier de Vannes, n° 137.

• Fils de Thomas Ange CRÉQUER , né vers 1850, « capitaine marin », et d’Anne Marie Joseph MAHÉO, née vers 1856, « ménagère ».

• Époux d’ Anne Thérèse Marie TRUSCOT avec laquelle il avait contracté mariage à L’Île-aux-Moines, le 30 octobre 1916. (Registre des actes de naissance de la commune de L’Île-aux-Moines, Année 1882, f° 7, acte n° 21).

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Par décret du 7 octobre 1921 (J.O. 11 oct. 1921, p. 11.678), nommé lieutenant de port de 2e classe. Par arrêté du Ministre des travaux publics de même date (ibid.), affecté en cette qualité au service du port de Calais à compter du 16 octobre 1921.

A la suite de la transformation de l’emploi de lieutenant de port à Calais en celui de capitaine de port (Arr. 21 mars 1933, J.O. 2 avr. 1933, p. 3.313), nommé capitaine de port de 3e classe, demeurant affecté au port de Calais en cette nouvelle qualité.

Distinction honorifique

□ Par décret du 11 août 1930 (J.O. 15 août 1930, p. 9.482), nommé au grade de chevalier dans l’Ordre du Mérite maritime, puis, par décret du 24 août 1938 (J.O. 4 sept. 1938, p. 10.460), promu au grade d'officier dans le même Ordre.

[Loïc]

Bonjour à tous,
Mon grand-père maternelle Fernand Berthe a été marin sur le Maréchal Suchet. J'ai retrouvé des photos de l'equipage de l'époque ainsi qu'une fiche avec le tampon des autorités portuaires de New-York lors d'une escale. J'essayerai de les partager.
Bien cordialement.