JULES-HENRY - Pétrolier, trois mâts barque puis barque sans mâts

alain13
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Re: JULES-HENRY - Pétrolier, trois mâts barque puis barque sans mâts

Message par alain13 »

Bonjour à tous,

JULES-HENRY : trois mâts barque en acier de 1994 tx appartenant à l'armement Vimont Adolphe et Cie, maison fondée en 1898 par M. Vimont, ancien commandant aux Messageries Maritimes, siège social 107 avenue du Prado puis 347 rue Paradis.

- lancé le 19 mars 1900 par les Chantiers de la Méditerranée au Havre.
Comme son sister-ship FRANCE-MARIE appartenant au même armement il est affecté au transport de pétrole de Philadelphie à Marseille.
- en mars 1901, commandé par le capitaine BEAUDOUART, il fait une magnifique traverséede 19 jours 12 heures entre Marcus Hook et Marseille,
- le 1er avril 1909, chargement pompé et citernes vides ils se trouve au bassin du cap Pinède à Marseille où il doit subir une révision générale :

"A 9h45, M. Pons, ingénieur expert du bureau Véritas, sort de la dunette, accompagné de M. Dechausset, second capitaine du navire. Ils se proposent de visiter les citernes, lorsque brusquement, une formidable explosion les envoya rouler contre la dunette, tandis que devant eux, sur plus de trente mètres, le pont se soulevait, plié comme le couvercle d'une boite de conserve...
Le JULES-HENRY, ses mâts déplacés et inclinés, n'était plus qu'une carcasse boursouflée, noircie et fumante."

Il y eut 9 morts et 9 blessés. Le voilier lui n'est pas mort, mais sa carrière de voilier est pratiquement terminée.

Après de longues réparations, le 24 mai 1913 il arrive à Rotterdam pour y être transformé en navire à moteur, triste sort pour ce beau voilier.

"Démâté et allongé de 16 mètres 35, sa portée en lourd passa de 2.400 à 2.800 tonnes. Sept tanks pouvaient contenir trois sortes d'huiles différentes ; deux moteurs Werkspoor lui donnèrent un vitesse de huit noeuds."
Il navigua alors en Méditerrannèe et il a, semble-t-il, traversé la guerre sans problème particulier, mais pas à plus de huit noeuds. :)

- en 1933 il est désarmé au Havre et en 1934 il part pour Hambourg où il est démoli.

Le JULES-HENRY...

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Le JULES-HENRY ( quand il avait ses mâts !) et le FRANCE-MARIE étaient en même temps des navires-école...

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sources : Marseille et Marine en bois d'Henri Picard.

Cordialement,
Alain
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Terraillon Marc
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Re: JULES-HENRY - Pétrolier, trois mâts barque puis barque sans mâts

Message par Terraillon Marc »

Bonjour Alain

Sous quel pavillon naviguait le navire durant la Grande Guerre ??

A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
alain13
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Re: JULES-HENRY - Pétrolier, trois mâts barque puis barque sans mâts

Message par alain13 »


Bonjour Marc,

Je n'ai pas le bouquin sous la main, mais je pense qu'il naviguait toujours sous pavillon français pendant la grande guerre...

A bientôt
Alain
kgvm
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Re: JULES-HENRY - Pétrolier, trois mâts barque puis barque sans mâts

Message par kgvm »

Yes, listed as a French ship in both LR 1913/14 and 1920/21.
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Terraillon Marc
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Re: JULES-HENRY - Pétrolier, trois mâts barque puis barque sans mâts

Message par Terraillon Marc »

Bonsoir et merci Alain et Klaus !!!
Cordialement
Marc TERRAILLON

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Memgam
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Re: JULES-HENRY - Pétrolier, trois mâts barque puis barque sans mâts

Message par Memgam »

Selon Louis Lacroix "Les Derniers Cap-Horniers Français aux voyages de Nickel, de Salpêtre et du Pacifique, Les premiers pétroliers à voiles" Imprimerie S.Pacteau, 1940, Jules Henry, une fois motorisé, a ravitaillé les unités légères des escadres françaises des mers du Levant, et en eau douce potable les troupes alliées de l'archipel grec et l'enfer des Dardanelles.
Selon Henri Picard, "The bounty ships of France" PSL, 1972, l'allègement en poids en supprimant le gréement a été de 80 tonnes.
Selon Jean-Michel Roche, il a été réquisitionné le 23/08/1914, basé à Bizerte, rendu à son armateur le 26/04/1919.
Il est classé au Bureau Veritas en 1930. Ci-joint les 3 états du Jules Henry.
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Memgam
Rutilius
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Message par Rutilius »

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Rutilius
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JULES-HENRY — Navire pétrolier — Armement Adolphe Vimont & Cie, Marseille.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Jules-Henry — Navire pétrolier — Armement Adolphe Vimont & Cie, Marseille.

Trois mâts barque pétrolier en acier lancé le 19 mars 1900 à Graville par l’établissement havrais de la Société des forges et chantiers de la Méditerranée, pour le compte de l’armement Adolphe Vimont & Cie, dont le siège social était établi à Marseille, d’abord au 107, avenue du Prado, puis au 347, rue Paradis. Identique en tous points au France-Marie, lancé à Graville le 17 janvier 1900 pour le même armement, et affecté par ce dernier à la ligne France ~ Philadelphie ; cédé en 1912 à un armement belge.

Comme le France-Marie, sert au transport d’hydrocarbures entre Philadelphie et Marseille jusqu’en 1909 ; à cette époque, est également temporairement utilisé comme navire-école pratique de la Marine marchande. Gravement endommagé le 1er avril 1909 dans le bassin de la Pinède du port de Marseille par une explosion de vapeurs d’hydrocarbures survenue dans une citerne, faisant par ailleurs 9 morts et 13 blessés graves. Après réparations, continue à naviguer jusqu’en 1912. En 1913, transformé en pétrolier à moteur aux chantiers de la Westpoor C° d'Amsterdam, où il est démâté, allongé de 16,35 m, doté de nouvelles citernes et équipé de deux moteurs Diesel Werkspoor de 500 cv chacun. En raison du mauvais fonctionnement de ces moteurs, retiré du service de l’Atlantique et utilisé pour celui, beaucoup plus court, de la Mer Noire, aux voyages de Constenza. Réquisitionné le 23 août 1914. Ravitaille d’abord en mazout les unités légères des escadres françaises des mers du Levant ; approvisionne ensuite aux Darda-nelles les troupes françaises du Corps expéditionnaire d’Orient (C.E.O.) et les troupes alliées. Restitué à son armateur le 26 avril 1919 ; reprend alors le transport d’hydrocarbures. Désarmé au Havre en 1933 et vendu à la démolition à Hambourg en 1934.

• Dimensions avant transformation, selon Louis Lacroix. — 75,80 m entre perpendiculaires ; 12,25 m de largeur intérieure et 7,15 m de creux. Surface de voilure : 2.565 m².

• Caractéristiques après transformation, selon Paul Bois. — Dimensions : 92,66 x 12,42 m. Jauge : 2.510 tx jb et 1.418 tx jn. Portée en lourd : 2.800 t. Puissance des machines : 1.000 cv. Vitesse : 9,5 nd théoriques et, au mieux, 8 nd effectifs.

En Août 1922, l’armement Adolphe Vimont & Cie fusionna avec l’armement Vicary, pour constituer la Société anonyme d’affrètement et d’armement, qui s’orienta vers une exploitation maritime plus clas-sique.

___________________________________________________________________________________________

— Louis LACROIX : « Les derniers cap-horniers français aux voyages de nickel, de salpêtre et du Pacifique. Les premiers pétroliers à voile. », Lettre-préface de M. Antonin Bordes, Imprimerie S. Pacteau, 1940, p. 386 à 392,

— Paul BOIS : « Armements marseillais. Compagnies de navigation et navires à vapeur (1831~1988) », Chambre de commerce et d’industrie Marseille ~ Provence, 3e éd. revue et corrigée, Avril 2003, p. 322.

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Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: JULES-HENRY - Pétrolier, trois mâts barque puis barque sans mâts

Message par Memgam »

Bonjour,

Le Jules Henry, après transformation en navire à moteurs, est classé au Bureau Veritas pour une longueur de 90,60 m, une largeur de 12,25 m et un creux de 6,77 m, un déplacement de 3380 t. Les deux moteurs diesels Werkspoor ont deux cylindres de 42 cm de diamètre et de 60 cm de course, tournant à 170 tours par minute, chacun entraînant une hélice. La puissance installée est de 1300 cv pour les deux moteurs. Il appartenait à cette date à la Compagnie Française de Navires-Citernes (A. Vimont & Cie), 36 rue Vignon, Paris.

Source : Registre Bureau Veritas 1930.

Un récit plus détaillé et plus vivant (si on ose dire) de l'explosion a été fait par Pierre Gallocher. On y trouve les trois photos que j'ai montré ci-dessus, voilier à sec de toile vu de travers bâbord, photo du pont éventré, photo en navire à moteurs vu de travers bâbord

Source : Pierre Gallocher, Méditerranée mer cruelle 1830-1950, 120 ans de drames et fortunes de mer, Tacussel, 1986.

Il en est aussi bien sûr question dans les trois ouvrages d'Henri Picard, l'autre chroniqueur des grands voiliers après Lacroix.

Source : Alan Villiers & Henri Picard, The bounty ships of France, the story of the french Cape Horn sailing ships, PSL, 1972.
Henri Picard, La fin des Cap-Horniers, les dernières aventures des long-courriers français, Edita-Vilo, 1976.
Henri Picard, Marseille & Marine en bois, 1860-1925, Michel Scheffer, 1983, avec la photo après explosion et celle en voilier vu de l'arrière montrée par Alain 13.

Jules Henry figure aussi dans un autre ouvrage de Paul Bois cité ci-dessous, au titre de navire citerne, avec la photo correspondante, et avec les quatre autres voiliers pétroliers français, Ville de Dieppe, Alice-Isabelle, Quévilly et France-Marie.

Source : Paul Bois, Hans Pedersen, La flotte des navires citernes français, des origines à nos jours, MDV, 1999.

A noter que les deux photos prises par bâbord, en voilier ou en navire citerne l'ont été sous remorque, à Amsterdam pour la seconde et que bien que mû par des moteurs, Jules Henry conserve une voile d'étai sur chacun de ses deux mâts.

Source : Pierre Leconte, Centenaire du Bureau Veritas, 1828-1928, édition du centenaire.

Quant à la publicité d'époque comme "navire-école pratique de marine marchande" on la retrouve dans le maître ouvrage de Jean Randier.

Source : Jean Randier, Grands voiliers français, 1830-1930, Editions des quatre seigneurs, 1974.

Cordialement.
Memgam
Rutilius
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JULES-HENRY — Navire pétrolier — Armement Adolphe Vimont & Cie, Marseille.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

□ La présence aux Dardanelles du navire pétrolier Jules-Henry est attestée par le Journal de bord du garde-côtes cuirassé Henri-IV. Ainsi, au fort de l'action, on y relève les mentions suivantes :

— le 22 avril 1915, au mouillage de Moudros :

« 9 h. 20. — Armé le vapeur pour envoyer un pli au Jules-Henry... » (Journal de bord n° 8 / 1915 — 18 avr. ~ 25 mai 1915 — : Service historique de la Défense, Cote SS Y 269, p. num. 253) ;

— le 23 avril 1915, toujours au mouillage de Moudros :

« 6 h. 10. — Le Jules-Henry accoste l’Henry-IV. » (ibid., p. num. 254) ;

« 17 h. 00.— Le Jules-Henry appareille. » (ibid., p. num. 255).


□ Du 26 au 30 mai 1916, il fut convoyé de Bizerte à Argostoli par le torpilleur d’escadre Mécanicien-Principal-Lestin (Lieutenant de vaisseau Eugène Marie Joseph MORRIS, commandant).

[• Torpilleur d’escadre Mécanicien-Principal-Lestin, Journal de navigation n° 3 / 1916 – 20 mai ~ 12 juill. 1916 : Ser-vice historique de la Défense, Cote SS Y 323, p. num. 337 à 339.]
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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