LABORIEUX - Remorqueur

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GENEAMAR
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Re: LABORIEUX - Remorqueur

Message par GENEAMAR »

bonjour à tous "sesouvenir" a écrit


sesouvenir
Posté le 10-04-2009 à 16:36:10

Bonjour à tous,

Pour illustrer la retranscription du cahier de souvenirs je cherche tout renseignement sur le "Laborieux".

Ce que j'ai pêché sur internet me laisse perplexe! Dans les récits concernant le torpillage de l'Amiral Charner en 1916 le Laborieux est soit un chalutier soit un remorqueur (y compris sur le fil du forum). J'ai trouvé une référence sur un remorqueur/aviso/transport de l'état "Caudan" (les différentes dénominations sont reprises des cartes postales du site) qui est du même type que le "Buffle" et le "Laborieux" ... http://kaodan.info/?q=node/2.

Pour compliquer (ou éclairer???) le tout le Laborieux est décrit, à la date du 3 décembre 1917 dans le cahier, par le Commandant Trabaud comme << ancien yacht du Préfet Maritime de Brest>> ...

Le laborieux ayant été utilisé au profit du Service de Renseignements de Port-Saïd, au moins en 1917 et 1918, pour la dépose et la récupération d'agents sur les côtes syriennes il n'a vraisemblablement pas eu les honneurs de "l'Illustration"! Toutefois toute iconographie antérieure ou postérieure à la guerre me conviendrait!! Par ailleurs, toujours d'après le cahier, il a participé à l'entrée triomphale dans le port de Beyrouth en compagnie du yacht "Ariane" de 6 torpilleurs d'escadre "Arbalette" (sic) "Pierrier" "Coutelas" "Hache" "Dard" "Cavalier" et des chalutiers "Maroc" "Nord-Caper" "Cordouan" et "Pensée"...cela n'a pas dû passer inaperçu et peut-être des photographies de l'évènement existent-elles?

Cordialement
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Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: LABORIEUX - Remorqueur

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous,
bonjour Franck (pardon d'entrer dans votre domaine, vu la requête je vais essayer de faire aussi bien)...

LABORIEUX Remorqueur (1880 - 1922)

Chantier :

Saint-Denis, Seine
Commencé : 1880
Mis à flot : 31.08.1880.
Retiré : 09.06.1922
Caractéristiques : 364 t ; 650 cv ; 45,1 x 7,1 x 3,3 m ; en fer ; 1 hélice ; 12,5 nds.

Observations :

Basé à BREST.
25.10.1884 : Remorque le "TURQUOISE" du chantier Dyle & Bacalan de Bordeaux à Brest.
02.1887 : Escorte le "FAVORITE" de Brest au Havre et relâche à Lezardrieux suite au mauvais temps.
02.08.1887 : Remorque le "CHAMPLAIN" de Brest à Lorient.
1913-1922 : Bâtiment de servitude à Bizerte.
02.08.1914-22.05.1919 : Campagnes de guerre.
14.02.1915 : Remorque de Malte aux Dardanelles le sous-marin "COULOMB".
1923 : À vendre à Bizerte.

Sources :

Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II, 1870-2006, LV Jean-Michel Roche, Imp. Rezotel-Maury Millau, 2005
http://www.netmarine.net/dico/index.htm
Cordialement. Malou
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GENEAMAR
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Re: LABORIEUX - Remorqueur

Message par GENEAMAR »

Bonjour à tous...

"... Constituée le 5 février 1915 et placée sous le commandement du vice-amiral Dartige du Fournet, la troisième escadre n’a que quelques mois d’existence lors des évènements du Moussa Dagh. L’entrée en guerre de la Turquie aux côtés de l’Allemagne, a en effet amené les Alliés à focaliser leur action sur le contrôle des Dardanelles et sur la protection du canal de Suez, que l’armée turque attaque le 3 février 1915. L’attaque échoue, mais la menace subsiste. Renforcée, la défense du canal se prolonge par la surveillance qu’exerce la troisième escadre sur les côtes d’Asie mineure et de Syrie, sous domination ottomane.

L’escadre est notamment chargée de faire appliquer le blocus auquel sont soumises les côtes turques depuis le 23 août 1915. Au début du mois de septembre 1915, elle se compose de huit bâtiments, répartis en deux divisions. La première, composée du Desaix, du Guichen et de la Foudre, est affectée à la surveillance des côtes d’Asie Mineure. La seconde, qui comprend le Jauréguiberry, l’Amiral Charner et le D’Estrées, est chargée des côtes de Syrie. La Jeanne d’Arc, battant pavillon de l’amiral, garde sa liberté d’action, et le remorqueur Laborieux stationne en baie d’Alexandrette."....

- suivant "découverte / trésors d'archives" - S.H.D.


Cordialement. Malou
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Ar Brav
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Re: LABORIEUX - Remorqueur

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

Pour aider à la compréhension de la situation dans laquelle opérait le Laborieux, un extrait de La guerre navale dans la Méditerranée, CV A. Thomazi, Payot, 1929, où la présence du remorqueur est évoquée.

La 3ème Escadre (février-novembre 1915)

Quelques escarmouches.

Le premier objectif que se propose le chef de l'escadre est la répression rigoureuse de la contrebande de guerre. Dans ce dessin, il répartit la croisière de ses bâtiments entre trois secteurs : de Mersina à l'île Ruad, de l'île Ruad à Sour et de Sour à l'Egypte. Les centres de ces trois secteurs sont Alexandrette pour le premier, Tripoli et Beyrouth pour le second, Caïffa pour le troisième. Celui-ci est considéré comme particulièrement important parce que c'est par là que se fait, au moyen de petits voiliers, le ravitaillement des troupes turques encore assez nombreuses qui se trouvent à Gaza et à Bir Sheba.

La défense du canal de Suez est toujours la préoccupation principale des Alliés en Orient. Mais, peu de temps après son arrivée, l'amiral Dartige est déjà convaincu que « le meilleur moyen de dégager l'Égypte serait de couper à Adana, où elle est si accessible, la longue ligne de communication par où les Turcs sont obligés de faire venir artillerie, munitions, matériel de guerre, renforts, etc... » Il y revient à diverses reprises dans ses rapports : « C'est en attaquant la Cilicie, écrit-il, qu'on délivre l'Égypte ». Seulement, il s'agirait d'une opération sérieuse, nécessitant une force expéditionnaire dont il évalue l'importance à un minimum de trois corps d'armée, et comportant deux attaques : l'une principale aux abords d'Alexandrette, l'autre secondaire ayant Beyrouth pour centre et pour objectif la conquête du Liban avec l'appui des Maronites et peut-être des Druses.
Le contre-amiral Darrieus partage cette manière de voir. Pour lui, le fait même d'avoir constitué la troisième escadre rend nécessaire une intervention militaire : car l'apparition de bâtiments alliés devant les ports syriens a fait naître dans la population l'espoir que l'heure de la délivrance allait bientôt sonner. Une opération militaire en Syrie est donc nécessaire, même pour maintenir le prestige de la France.

Le ministère de la Guerre, à qui ces vues sont communiquées, reconnaît les avantages que pourraient retirer les Alliés d'une occupation de la Syrie, mais estime que les circonstances ne permettent pas de distraire trois corps d'armée du théâtre principal des hostilités. Si l'on augmentait les effectifs des troupes françaises en Orient, ce devrait être plutôt pour envoyer des renforts aux Dardanelles. « Dans ces conditions, le projet ne paraît pas réalisable au cours de la phase actuelle de la guerre ».
La 3ème Escadre borne donc son activité à des bombardements pour lesquels l'escadrille d'hydravions de Port-Saïd lui apporte son concours, et à la saisie des bâtiments suspects. C'est ainsi que le 27 mars, le D'Entrecasteaux envoie une baleinière visiter des boutres devant Gaza : l'embarcation est accueillie à coups de fusil, un de ses hommes est tué, et un autre blessé. A la suite de cet incident, l'amiral donne l'ordre aux bâtiments de couler les voiliers qui, après quelques coups à blanc, n'auraient pas manœuvré pour se rapprocher d'eux.
Quelques vapeurs appartenant à des sujets ennemis, ou se livrant à un trafic illicite sous pavillon neutre, sont saisis et armés avec des équipages de prise : le Persépolis * battant pavillon persan, l'Indiana et le Virginia qui portaient sans droit les couleurs américaines, sont inscrits sur les listes de la flotte sous les noms de Ninive, Indien et Tunisien. Mais ils ne demeurent pas dans la troisième escadre, et sont affectés, dès leur armement, à la deuxième escadre légère ou à la base de Lemnos. Seule, une goélette à moteur capturée par la Jeanne d'Arc est conservée sous le nom de Belle Alliance, armée avec un effectif mi-français, mi-anglais, et employée au service des renseignements sur la côte de Syrie.

La surveillance de nos bâtiments rend de plus en plus difficiles les communications entre les ports ennemis, mais elle ne peut empêcher les Turcs de persécuter nos protégés, ni les Allemands de se conduire en maîtres. Le consul d'Allemagne à Alexandrette affecte même d'arborer son pavillon toutes les fois qu'un croiseur français apparaît. Le 13 mai, le D'Estrées arrive devant la ville et informe le Caïmacan que si le pavillon allemand n'est pas amené dans un délai de deux heures, il sera abattu à coups de canon. Deux heures après, d'un seul obus, le D'Estrées coupe le mât de pavillon.
Mais le 4 juillet l'amiral Dartige, arrivant devant Alexandrette avec la Jeanne d'Arc, constate que le pavillon est de nouveau hissé sur le consulat allemand, l'ancien mât en bois ayant été remplacé par un mât tripode métallique. Quelques obus coupent la drisse et démolissent le consulat, tandis que la population assise dans les cafés suit le bombardement avec curiosité.
Aussi lorsque, le 8 août, le D'Estrées revenu aperçoit le pavillon de nouveau hissé, il suffit d'une sommation pour que le consul se soumette et l'amène de lui-même.
Un incident analogue s'est produit à Caïffa le 31 mai : le consul allemand de cette ville ayant incité des soldats turcs à tirer sur une embarcation parlementaire du Saint-Louis et fait violer la sépulture des soldats français de l'armée d'Egypte, enterrés depuis 1799 au couvent du Mont Carmel, la Jeanne d'Arc, après avoir prévenu les autorités, lance sur le consulat quinze obus qui le détruisent sans toucher une seule maison du voisinage.

* En réalité, il ne s'agit pas du Persepolis

Cordialement,
Franck

(à suivre)
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Ar Brav
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Re: LABORIEUX - Remorqueur

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Re,

Le blocus de la côte de Syrie.

Le 19 août, le commandant en chef de l'armée navale, en tournée d'inspection dans la Méditerranée orientale, arrive à Port Saïd et s'entretient avec l'amiral Dartige du Fournet de la situation dans le Levant.
Dans son rapport au ministre, il fait ressortir l'insuffisance de l'action française en Asie. A son avis, il est indispensable de couper sans tarder, et d'une manière définitive, toutes les communications maritimes de la Turquie, c'est-à-dire de proclamer le blocus de la côte depuis Samos jusqu'à El Arish. Au Nord de Samos le blocus a déjà été institué, le 2 juin, par l'amiral de Robeck. Si l'amiral de Lapeyrère ne prend pas lui-même une décision analogue, c'est parce que, d'après les instructions qu'il a reçues, une entente préalable avec l'Angleterre est nécessaire. Mais cette entente devrait être faite immédiatement.
L'approbation ne tarde pas, et, dès le 23 août, le commandant en chef peut télégraphier au commandant de la troisième escadre que les côtes d'Asie Mineure et de Syrie, depuis l’île de Samos jusqu'à la frontière égyptienne, seront en état de blocus effectif à partir du 25 à midi. La Foudre est chargée de porter aux autorités ottomanes et aux agents diplomatiques américains, dans les ports de Jaffa, Beyrouth, Djounieh, Alexandrette et Mersina, la notification du blocus, conformément aux règles du droit international.

A ce moment, la 3ème Escadre dispose de huit bâtiments : Jeanne d'Arc, Desaix, Guichen, Foudre, Jauréguiberry, Amiral Charner, D'Estrées, et le remorqueur Laborieux que le commandant en chef a mis à ses ordres dans le dessein particulier de garder la rade d'Alexandrette afin que l'ennemi ne puisse pas y mouiller des mines. Son action, au Nord, se relie à celle de nos chalutiers qui sont très actifs et surveillent la côte de près : dans une opération de ce genre, l'Adrien s'échoue le 23 août à Port Giova, dans le golfe de Samos, et ne parvient à se renflouer, sous le feu de l'ennemi, qu'après plusieurs heures d'efforts et avec des pertes sensibles.

L'Indien, commandé par le lieutenant de vaisseau Forget, se signale particulièrement par sa hardiesse, modifiant son aspect pour dépister les agents ennemis, débarquant des escouades aux endroits les plus imprévus, luttant à la fois contre les sous-marins et contre les forceurs de blocus ; mais finalement, le 8 septembre, il est torpillé au mouillage de Rhodes par l' U-34 (Cf. sujet Indien).
La longueur des côtes à surveiller est de 650 milles. L'amiral Dartige les divise en quatre secteurs dont les limites sont de cap Khelidonia, le cap Lissan el Kabbeh, Lattakileh, Tripoli et El Arish. Le Desaix, le Guichen et la Foudre sont chargés des deux premiers secteurs, le Jauréguiberry, le Charner et le D'Estrées des deux derniers ; la Jeanne d'Arc, portant le pavillon de l'amiral, conserve l'indépendance de ses mouvements.

L'utilisation de ces grands bâtiments pour une pareille tâche n'est pas sans danger. Aucun sous-marin n'a encore paru à cette date dans la zone de la troisième escadre, mais il y a déjà trois mois qu'ont eu lieu aux Dardanelles les premiers torpillages de l' U-21 ; deux autres sont entrés en Méditerranée par l'Ouest ; trois ou quatre plus petits, transportés par chemin de fer en pièces détachées, ont été remontés à Constantinople et l'un de ceux-ci, l' UB-14, a coulé au milieu d'août, près de l'île de Kos, un transport de troupes britanniques. On doit s'attendre que la guerre sous-marine s'étende bientôt à cette région.
Pour rendre le blocus effectif sans courir trop de risques, il faudrait de petits bâtiments ; il faudrait aussi des bases moins éloignées que Port-Saïd. L'amiral Dartige du Fournet réclame au moins une escadrille de contre-torpilleurs, et signale l'intérêt qu'aurait l'occupation de certaines îles, notamment Ruad et Castelorizo, parfaitement placées pour aider à la surveillance de la côte et fournir aux petites unités d'excellents points de ravitaillement.

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Ar Brav
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Re: LABORIEUX - Remorqueur

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Re,

L’occupation de l’ile de Ruad.

A Paris, on est peu disposé à prescrire l'occupation d'îles dont la défense éventuelle pourrait accroître dangereusement les obligations déjà lourdes de la marine. On prescrit au commandant de la 3ème Escadre de hisser le pavillon français sur l'île de Ruad, mais sans laisser aucune garnison à terre et en chargeant seulement les bâtiments du blocus de surveiller ce pavillon. L'amiral Dartige objecte que cette surveillance ne saurait être efficace, et que les insulaires se déclarent incapables de défendre le pavillon qui serait sûrement attaqué de la terre ferme. Les notables demandent notre occupation, que l'amiral juge lui-même très utile. Le 31 août, le ministre l'autorise à faire occuper Ruad, sous sa responsabilité.

Le 1er septembre, l'amiral Dartige fait mettre à terre, musique en tête, les compagnies de débarquement de la Jeanne d'Arc et du Jauréguiberry, et prend possession de l'île au nom de la France. Le pavillon français, salué de 21 coups de canon par les bâtiments, est hissé sur un petit fortin et sur le phare. Le lieutenant de vaisseau Trabaud, de la Jeanne d'Arc, est nommé gouverneur.
Il a sous ses ordres deux enseignes, un aspirant, un médecin, un interprète et 96 sous-officiers et marins, avec quatre canons de 65 millimètres et deux mitrailleuses. Le Laborieux et le petit remorqueur Cydnus, armé d'un canon de 47, sont en outre affectés à la défense de l'île.

Ruad est un rocher que domine un vieux château-fort sarrazin, séparé de la terre ferme par un bras de mer de deux milles de large. Sa population de 4 000 âmes, abandonnée à elle-même depuis le début de la guerre, subsistait difficilement, étant habituée à vivre exclusivement du commerce maritime : car il n'y a aucune culture dans l'île et l'eau même y manque complètement.
C'est toute une organisation à créer. D'abord, le D'Estrées effectue des sondages rapides autour de l'île et balise l'une des passes qui conduisent au mouillage intérieur, afin d'en permettre l'accès aux croiseurs de l'escadre. On constitue un stock de charbon et un dépôt de vivres, on installe des réservoirs pour l'eau de pluie.
Puis le gouverneur s'efforce de faire reprendre la navigation des goélettes indigènes pour que les marins de Ruad puissent de nouveau gagner leur vie. Le gouvernement français garantit un prêt collectif aux commerçants, et les importations reprennent peu à peu.
Le budget de l'île, géré par des notables sous la surveillance du gouverneur figure dans la comptabilité de la Jeanne d'Arc. Le lieutenant de vaisseau Trabaud rend la justice, avec les pouvoirs d'un Consul de France. Une école gratuite et obligatoire, qui compte bientôt 250 élèves, assure un enseignement primaire qui avait manqué jusque-là. Les habitants se mettent à apprendre le français, et l'on prépare l'installation d'une école professionnelle où les gradés du détachement rempliront le rôle d'instructeurs.
Le débarquement des Français dans l'île l'a sauvée de la famine. Il a fourni en même temps à nos bâtiments une base utile et un centre d'observations dont l'importance ne fera que grandir.

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Ar Brav
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Re: LABORIEUX - Remorqueur

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Re,

Les Arméniens du Mont Moïse.

Le 12 septembre 1915, le vice-amiral Dartige du Fournet, nommé commandant de l'escadre des Dardanelles, remet provisoirement le commandement de la troisième escadre au contre-amiral Darrieus. C'est le vice-amiral Gauchet qui doit le remplacer, mais celui-ci, avant d'avoir pris ses fonctions, est envoyé à Moudros pour prendre la succession de l'amiral Dartige, nommé le 10 octobre au commandement en chef de l'armée navale. L'intérim du contre-amiral Darrieus se prolonge donc jusqu'au 8 novembre, date à laquelle le vice-amiral Moreau, placé à la tète de la troisième escadre, arrive à Port Saïd.

Le blocus continue : il est du reste devenu facile, car le mouvement maritime est à peu près nul. Les bâtiments n'ont guère à canonner, de temps en temps, que des caravanes ou des convois militaires cheminant le long du rivage. Mais la menace des sous-marins se précise : au milieu de septembre, on en signale un sur la côte de Crête. Le contre-amiral Darrieus prescrit aux bâtiments de ne pas marcher moins de 10 nœuds pendant le jour, puis ce minimum est porté à 12 nœuds et les navires en croisière font continuellement des routes sinueuses, en évitant de passer deux jours de suite aux mêmes endroits. La durée de chaque croisière, limitée par la capacité des soutes des bâtiments, en est raccourcie, et l'amiral Darrieus est obligé de modifier les dispositions prises pour la surveillance : la côte de Syrie est partagée en deux zones seulement, que les croiseurs parcourent isolément en procédant par raids, de manière à visiter tous les deux jours environ les points les plus importants.

Passant en face du Djebel Moussa (Mont Moïse), au Nord de l'embouchure de l'Oronte, le 5 septembre, le Guichen aperçoit des signaux faits par une troupe d'hommes à terre. Il envoie une embarcation demander de quoi il s'agit, et apprend que 3 000 Arméniens, hommes, femmes et enfants, se sont réfugiés sur cette montagne au début du mois d'août pour échapper aux violences des soldats turcs. Ils ont 700 fusils et tiennent en respect les troupes qui les assiègent, mais leurs communications sont entièrement coupées du côté de la terre et leurs vivres, ainsi que leurs munitions, commencent à s'épuiser. Ils demandent que les navires français transportent à Chypre les non-combattants et fournissent aux hommes valides des fusils, des cartouches et quelques vivres avec quoi ils pourront tenir la montagne pendant six mois au moins.
Mais Chypre, faute de logement, ne peut recevoir un si grand nombre de réfugiés. De Paris, on demande ce que c'est que le Mont Moïse, dont on n'a jamais entendu parler. Les échanges de télégrammes durent plusieurs jours. Enfin, le 12 septembre, l'amiral Darrieus obtient des autorités anglaises de Port-Saïd l'autorisation de conduire les Arméniens à un camp de concentration qui sera établi sur la rive orientale du canal de Suez. Il en est temps, car ils n'ont presque plus de munitions.

Malgré une forte houle, le Desaix, le Guichen, l’Amiral Charner, la Foudre et le D'Estrées parviennent, le 12 et le 13 septembre, à embarquer tous les réfugiés au moyen de leurs canots et de radeaux amenés jusqu'à la plage. Les combattants, s'étant repliés de crête en crête, quittent la terre les derniers, tandis que les bâtiments, par leur feu, tiennent les troupes turques en respect.
Le sauvetage de ces malheureux, qui arrivent à Port-Saïd dans un état de misère impressionnant, vaut à nos marins les remerciements émus de toutes les colonies arméniennes d'Orient, mais aussi la demande d'autres interventions qui sont malheureusement impossibles, car on ne saurait où mettre tous ceux qui, par centaines de mille, vaudraient échapper au joug des Turcs. Il donne naissance, d'autre part, à divers projets d'utilisation de volontaires arméniens, soit comme travailleurs, soit comme soldats. Plus d'un an se passera, cependant, avant que l'on puisse en constituer une « Légion d'Orient » à faibles effectifs.

Cordialement,
Franck
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Ar Brav
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Re: LABORIEUX - Remorqueur

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

Par ailleurs et en complément, le Laborieux est intervenu lors du drame de l'Amiral Charner :

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _260_1.htm

Cordialement,
Franck
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Ar Brav
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Re: LABORIEUX - Remorqueur

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

A l'intention de Se souvenir, avec le premier moteur de recherche venu, sur le Web, on trouve également des articles où le Laborieux est cité :

http://www.servicehistorique.sga.defens ... rmenie.htm

Cordialement,
Franck

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IM Louis Jean
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Re: LABORIEUX - Remorqueur

Message par IM Louis Jean »

Bonsoir à tous,

Un grand merci à Geneamar d'avoir placé mon appel dans un nouveau fil et répondu!

merci à Ar Brav et désolé d'avoir bousculé le planning de mise en ligne, je mesure l'immense tâche que vous avez entreprise et vous en suis reconnaissant.
Pour ce qui est des recherches internet vous avez pu constater dans mon fil que je n'avais pas négligé cette piste, avec certainement moins d'expérience et de compétence! Les résultats restent très partiels, d'où mon appel aux experts du forum. En particulier aucune iconographie.

Je complèterai cette fiche avec les extraits du cahier et ce que je pêcherai sur internet ou ailleurs... Il y a encore quelques zones d'ombre, par exemple : selon le cahier le Laborieux était commandé en temps normal par un officier marinier, l'EV Phérivong n'en prenant le commandement <<seul maître à bord après Dieu>> que lors des missions. Je n'ai pas de culture marine mais ce point me parait curieux.

Cordialement
IM louis Jean
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