EMILIE GALLINE - Trois-mâts barque

elpe
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Re: EMILIE GALLINE - Trois-mâts barque

Message par elpe »

Jean-Baptiste PÉDRON
né à StQuay portrieux le 12 août 1880;
Extrait du régistre des actes de la ville de Taltal (Chili): “Acte de décès de PÉDRON Jean Baptiste, capitaine au long cours à bord du vapeur ” Émilie Galline” , décédé le 15 avril 1917 à huit heures du matin au lieu dit “Bahia”. Pour extrait conforme: Taltal le premier juin 1917. Traduction conforme à l’original, le chef du bureau des traducteurs du ministère des affaires étrangères (signé Godlenski), le 17 août 1917. Acte transcrit le 29 avril 1918 à S Quay, Théophile THOMAS maire.”

Il est curieux que le voilier soit devenu le "vapeur", mais il y avait d'autres erreurs dans le texte traduit.

fils de Jean Baptiste PÉDRON,30 ans, marin,( décédé à St Quay le 30 novembre 1912) , et de Marie Françoise MALENFANT son épouse, 28 ans, (décédée à St Quay le 12 janvier 1912)
(frère de Louis, Joseph et Eugène PÉDRON)


Le portrait (joint plus haut) a été réalisé par le photographe Davies, à Portland dans l’Orégon (USA); non daté


jpe
olivier 12
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Re: EMILIE GALLINE - Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous, bonjour Yep,

Jean-Baptiste Pédron avait embarqué le 29 Février 1916 à Calais sur EMILIE GALLINE.
Avant de partir pour le Chili, il était allé prendre une cargaison de charbon à Cardiff. Ces chargements de charbon pour le Chili étaient une pratique régulière à cette époque, car ce charbon servait à la chauffe permettant d'extraire le salpêtre de sa gangue dans les usines chiliennes. Le fret était donc souvent charbon à l'aller et nitrate au retour.

En Avril 1916, se trouvait à Cardiff le trois-mâts ASNIERES. Il était commandé par le CLC Ybert et armé par tout son équipage rescapé du VILLE DU HAVRE qui venait d'être coulé par un sous-marin. ASNIERES s'était échoué en Décembre 1914 alors qu'il tentait de mouiller par gros mauvais temps sur rade de Falmouth. Déchargé et renfloué, on avait constaté de graves avaries : grand mât embouti sur lui-même de 1,50 m entre le faux-pont et la carlingue, barrots, épontilles et tôles de fond faussés. Il était donc en réparations pour 5 mois dans le Hills dry-dock.
Dans ses mémoires, le capitaine Ybert écrit :

"Dans les 5 mois que je restais, je rencontrais un grand nombre de camarades et fis de nombreuses connaissances parmi les capitaines. Comme grands voiliers, je vis GENEVIEVE MOLINOS, capitaine Le Huédé de l'île de Batz, et un autre navire de la même compagnie (nota: il s'agit d'EMILIE GALLINE) que commandait Pédron de Saint Quay Portrieux."

S'il était donc à Cardiff en Avril 16, on peut supposer, soit qu'il eût une très longue attente sur les rades du Chili, soit que le décès du capitaine Pédron à Taltal en Avril 17 est survenu lors d'un 2e voyage consécutif sur le Chili.

Sa fiche matriculaire est au SHD marine de Brest réf 4P3 196.
Il y est porté né le 12 Août 1880 à Saint Quay Portrieux
Brevet de capitaine au long cours en date du 29 Mars 1912
Décédé à Taltal le 15 Avril 1917.

Source : mémoires du capitaine Ybert (communiquées par Edith Ybert)

Cdlt
olivier
olivier 12
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Re: EMILIE GALLINE - Trois-mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Une superbe vue du port de Nouméa avant la Grande Guerre (extraite d'une plaque de verre)
Le trois-mâts barque à quai, sur l'avant du vapeur, est l'EMILIE GALLINE

Image

Cdlt
olivier
Memgam
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Re: EMILIE GALLINE - Trois-mâts barque

Message par Memgam »

C'est sous les ordres du capitaine Tattevin, depuis le neuvage, qu'Emilie Galline s'est échoué à Thio sous un cyclone le 24 janvier 1901. L'épouse du capitaine était à bord, ce qui n'était pas rare pour les voiliers escalant en Nouvelle-Calédonie.
Emilie Galline est aussi connue pour une étonnante rencontre en 1904. Celle d'un iceberg, portant un voilier à phares carrés complétement à sec.
En 1909, en plein été austral, très au Sud du Cap Horn, entre 58 et 60° de latitude sud, le trois-mâts Emilie Galline, capitaine Arnaudtizon, pris dans le blizzard, échappe de peu à un iceberg, engage, sa cargaison de charbon ayant ripée, perd un homme, le timonier a les mains gelées. En 45 jours, le navire n'a parcouru que 14 milles. Son parcours d'Hambourg à San Francisco aura pris 183 jours, soit près du double des bonnes traversées.

Source :
Louis Lacroix : Les derniers cap-horniers français aux voyages de nickel, de salpêtre et du Pacifique, les premiers pétroliers à voile, Imprimerie S. Pacteau, 1940.
Alan Villiers & Henri Picard : The bounty ship of France, the story of the french cap Horn sailing ships, Patrick Stephens 1972.
Jean Randier : Grands voiliers français 1880-1930, Editions des quatre Seigneurs, 1974.
Henri Picard : La fin des cap-horniers, les dernières aventures des long-courriers français, Edita-Vilo, 1976.
Théophile Briant : Les derniers marins cap-horniers, Fernand Lanore, 1978.
Oliver E. Allen : Les grands voiliers, Time-Life, 1980.
Patrick Ahern : Full sail beyond the three capes, the french bounty ships in Australia 1898-1925, Patrick Ahern, 2008.
Memgam
blackbird
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Re: EMILIE GALLINE - Trois-mâts barque

Message par blackbird »

Bonsoir à tous,

Je m'appel Sebastien j'ai 36 ans et j'habite à quelque kilomètre de l'un des points de passage de l'Emilie Galline. Mon intérêt pour ce bateau viens d'une conversation avec mon père (lui même en ayant eu une peu de temps auparavant avec sont beau père, mon grand père). La chaîne dont je fait parti évoque le fait que mon arrière grand père JEAN-LOUIS Berthelo aurai embarqué comme mousse sur Emilie Galline en 1912 au port de Binic. il avait 16 ans à cette époque. J'aimerai donc savoir si quelqu'un a des documents pouvant corroborer ces dires.
Memgam
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Re: EMILIE GALLINE - Trois-mâts barque

Message par Memgam »

Bonjour,

A l'attention de blackbird

Il y a lieu de porter votre recherche aux archives départementales de Seine Maritime à Rouen qui conserve les archives de l'Inscription maritime du quartier du Havre et d'y rechercher le rôle d'armement de l'Emilie Galline, dans les registres de l'année 1912.
Si Jean-Louis Berthelo est bien de Binic et inscrit en 1912, à 16 ans, sa matricule (qui décrit les étapes de sa carrière maritime), doit être disponible au Service Historique de la Défense, section Marine, au port de commerce de Brest, également dans les archives de l'Inscription maritime du quartier de Binic).

Cordialement
Memgam
blackbird
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Re: EMILIE GALLINE - Trois-mâts barque

Message par blackbird »

Merci
elpe
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Re: EMILIE GALLINE - Trois-mâts barque

Message par elpe »

A l'intention de blackbird

Il est peu probable que le grand voilier Emilie Galline ait pu accoster à Binic, port qui assèche, le mer se retirant très loin dans cette partie de la baie de St Brieuc; les embarquements se faisaient dans les grands ports en eau profonde (Nantes, Le Havre, Cherbourg,...).
Bien amicalement.
jpe
yep
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Re: EMILIE GALLINE - Trois-mâts barque

Message par yep »

A l'intention de blackbird

Il semblerait bien qu'aucun Jean Louis Berthelo ne soit né à Binic à cette période. On trouve toutefois un Jean Louis Berthelo né le 8 août 1896 à Lantic, commune limitrophe de Binic. Il est le fils de Jean Louis Berthelo et de Marie Jeanne Lamy. Peut-être s'agit-il là de votre arrière grand-père ?
Cordialement,
elpe
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Re: EMILIE GALLINE - Trois-mâts barque

Message par elpe »

Voici quelques précisions sur le dernier voyage de l'Emilie Galline, telles qu'elles sont notées sur le rôle d'équipage (AD Rouen, rôle 207, cote 6 P 6/781).
Jean-Baptiste Pédron a été nommé capitaine de ce 3 mâts le 28 février 1916, pour une destination finale à Santa Rosalia (Sud Californie, Mexique;pour y prendre une cargaison de cuivre?)
Ce jour là manque à l'appel Jean-Marie Coïc, cuisinier: il sera retrouvé noyé dans le port de Calais le 22 mars 1916.
Le navire a fait une escale à Cardiff car le 23 mai 1916 le matelot Yves Marie Guiffaut y a été débarqué pour être hospitalisé. Rene Morellec , second, embarque à Cardiff également, le 19 mai 1916.
Equipage de l'aller:
Pédron JB, sera débarqué à Taltal le 13 avril 1917: malade (il décèdera deux jours plus tard, mais ce n'est pas noté dans le rôle)
Guérin François Marie,
Kerhoas Ollivier,
Persellé Henri,
Montrose Pierre Emile
Nical Louis Marie
Cosquer Daniel,
Guirriec Henri,
Duperrier Ernest,
Perrot Gabriel,
Rault Eugène,(noyé lors du voyage retour, après rencontre du sous-marin allemand)
Le Bris Emile, sera débarqué à Taltal le 8 avril 1917: malade
Poittevin Marcel Gaston: décédé à bord le 28 septembre 1916
Fureau Louis: débarqué à Taltal le 8 avril 1917: malade
Manoir Ange Marie
Le Quellec Fortuné, lieutenant, débarqué à Taltal le 8 avril 1917: malade
Berthou François Marie
Le Bris Gustave
Guiffant Yves Marie (déjà cité), débarqué à Cardiff
Rivoalland Jean-François
Morellec René (déjà cité), second, embarqué à Cardiff

Pour le voyage du retour vers la France... et le coulage par un sous-marin allemand, il faut ajouter:
Frostin Jules, embarqué à Taltal comme capitaine, le jour du débarquement de JB Pédron, le 13 avril
Mac Milan, anglais
Jonson Karl, russe
Takza Albin, russe
Manifestement les candidats au retour ne se bousculaient pas.
Que de morts dans ces équipages de marins!

Dans le document il n'y a pas la page des tampons d'escales.

jpe
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