MARGUERITE VI - bateau piège

[Yves D]

J'ai aussi l'impression qu'il y a eu coquille quelque part qui aurait fait écrire VI au lieu de IV. En tout cas ce VI ressemble étrangement au IV mis à part une différence non significative de tonnage. Il y a quand même trop de similitudes entre VI et IV jusqu'en 1914 pour qu'il s'agisse de bateaux différents.
Cdlt
Yves

[Ar Brav]

Bonjour à tous,

MARGUERITE VI Bateau-piège (1915-1923)

Chantier :

Akt. Burmeister & Wain, Copenhague, Danemark.
Commencé : 22.07.1907
Mis à flot : 15.11.1907
Terminé : 16.01.1908
En service : 1915
En service : 15.01.1915 (MN)
Retiré : 11.1919 (MN)
Retiré : 1923 (Etat)
Caractéristiques : 2 300 t ; 1 440-1 010 tjb, puis 970 t ; 707 tjb ; 555 tjn après la guerre ; 65,7 x 10,7 m (215,5 x 35,1 x 12,3 pieds) ; 1 machine alternative à triple expansion à 3 cylindres construite par Akt. Burmeister & Wain ; 2 chaudières ; 116 nhp ; 9 nœuds.
Armement : IV de 75 mm + IV MG (1915) ; II de 75 mm + II de 47 mm + II MG (1916) ; IV de 75 mm modèle 1916 (1917) ; II de 100 mm + III de 75 mm + II de 57 mm (1917)

Observations :

Cargo danois Washington construit en 1907 pour le compte de A/S Dampsk/Selsk. H. Kirschner, de Copenhague. Numéro de chantier 261.
1909 : racheté par A/S Dampsk. Selsk. Neptun (C. K. Hansen), Copenhague, et renommé Lilleborg
1912 : il devient l’Adrana pour le compte de Seefahrt Dampf. Reed. A.G., de Brème qui l’affrète, et passe sous pavillon allemand
08.1914 : il est saisi à Rouen
15.01.1915 : réquisitionné, il prend alors le nom de Marguerite
15.02.1915 : appareillage sous le commandement du LV Collon
1916 : il est reconverti et armé en cargo-piège par l’Ingénieur du Génie Maritime Dumanois
05.1916 : ses deux pièces avant de 75 mm sont remplacées par deux canons japonais de 47 mm
1916 : il entre en carénage à Toulon
15 ou 16.03.1917 : il est avarié au combat contre le sous-marin UC-70 (KL Werner Fürbringer) [strike]en Manche[/strike], remorqué à La Pallice et réparé à Rochefort. Son artillerie est alors remplacée par quatre pièces de 75 mm, modèle 1916
03.06.1917 : il est renommé Marguerite VI
17.06.1917 : incendié lors d’un combat contre le sous-marin UC-69 (KL Erwin Wassner), d’autres sources indiquent deux sous-marins attaquants pour 1917. Il rallie Saint Jean de Luz et est réparé à Rochefort. Ses pièces sont alors encore remplacées par deux canons de 100 mm, trois de 75 mm et deux de 57 mm
11.1917 : remis en service
03.1918 : il est armé en transport
10.08.1918 : il part de Groix avec le convoi n° 1 composé du sous-marin Néréide, de la Jeanne et Geneviève et de trois dundees à voiles
11.1919 : il est désarmé et remis aux Domaines *
Le Marguerite VI est décoré de la Croix de Guerre
1923 : il est vendu à l’armement suédois Mellersta Sveriges Sockerfabriks A/B, de Lidköping qui le renomme Helle
1923-1936 : il passe sous le contrôle de l’armement Rederi A/B Kinnevik (P. Andersson), de Lidköping (J. E. Johnsen, mgr.) et conserve son nom
1930-1936 : inscrit au Lloyd’s Register sous le nom de Helle pour le même armateur Rederi A/B Kinnevik (J. E. Johnsen, mgr), pavillon suédois, port d’attache Lidköping
1936 : il est racheté par l’armement suédois Svenska Sockerfabriks A/B (C. F. Tranchell, Mgr), de Malmö (N.W. Lundblad) / (S. Hammerskjold), qui lui conserve son nom d’Helle
1936/1937-1945/1946 : il est inscrit au Lloyd’s Register pour le compte de Svenska Sockerfabriks avec comme port d’attache Malmö
1959 : il est vendu à l’armement finlandais Ilmari Tuuli, Rauma et prend alors le nom de Markus
1962 : il devient l’Aolus pour le compte de Capt. Herbert Wietzke, Kiel – Holtenau, Allemagne
29.05.1964 : démoli à Randers, Danemark par le chantier Chr. Løgstrup.

*
Post 17.05.2009 :
Cf. message de Daniel :
Observations : [...] 11.1919 : il est désarmé et remis aux Domaines.

Il est permis d'en douter à la lecture de cette brève :

■ Ouest Éclair – éd. de Caen –, n° 7265, Dimanche 7 décembre 1919, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes – Marine de guerre – Flotte » :

« La Marguerite 6 remplacera le Gâvres à la division navale du Maroc. Le premier navire est parti à destination de Casablanca avec mille tonnes de briquettes. Quant au second, il ralliera Toulon, lorsqu’il sera en état de le faire, et, à son arrivée, il sera remis à la liquidation des stocks en vue de sa vente. »

Sources :

Starke Register 1908
Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, Tome II, 1870-2006, LV Jean-Michel Roche, Imp. Rezotel-Maury Millau, 2005
Les navires de guerre français de 1850 à nos jours, Francis Dousset, Editions de la Cité, 1975
Répertoire des navires de guerre français, Jacques Vichot, Pierre Boucheix, refondu par Hubert Michéa, AAMM, 2003
French Warships of World War I, Jean Labayle-Couhat, Ian Allan Ltd, 1974

Cordialement,
Franck

[Yves D]

Merci Franck pour tous ces détails
Mais alors, IV ou VI... ? Car s'il y a eu une Marguerite VI, il y a sans doute eu une Marguerite IV aussi or les sources anglo-saxonnes dont le Lloyds parlent d'une Marguerite IV et une recherche que j'ai effectuée sous Marguerite VI n'a fait apparaitre aucune concordance. Bizarre étrange tout de même car à l'évidence, on parle bien du même navire.
Amts
Yves

[Rutilius]

[Message supprimé]

[alain13]

Bonsoir,

Dans son livre, "Petits navires, grandes luttes " Paul Chack fait allusion au combat de la MARGUERITE VI contre l'UC 70, mais le 16 et non pas dans la Manche mais à l'embouchure de la Gironde...????
Voilà ce qu'il raconte :
"Le 16 mars dans l'après midi l'Allemand, bien renseigné, s'est posté devant l'entrée de la Gironde, guettant le grand paquebot EUROPE attendu à Bordeaux. Deux cotres-pilotes, MARTHE-YVONNE, déjà attaquée et pillée par un sous-marin le 12 février, et CORDOUAN étaient de service, parés à guider les entrants. Entre 2 h. 30 et 3 h. 15 après -midi, notre UC les dévalise et les coule, puis s'immerge en apercevant un fumée au large. L'EUROPE sans doute? Point, mais seulement la MARGUERITE VI, cargo de paisible aspect, gréé en bateau-piège et qui croise sans soupçonner le voisinage de l'ennemi. Soudain l' UC émerge à 1200 mètres et aussitôt envoie huit obus de 88 qui, tous groupés dans un carré de 10 mètres de côté, bloquent la barre, crèvent la prise de vapeur de la dynamo, le refoulement des thirions, les collecteurs d'évacuation du servo-moteur de la barre, coupent l'antenne de T.S.F., blessent cinq hommes et font, à la flottaison, une superbe brèche par où l'eau se rue dans la machine déjà remplie de vapeur qui fuse. Rendue par ses avaries, incapable d'évoluer pour amener l'Allemand dans le champ de son canon de 75, la MARGUERITE ouvre le feu avec un 47 millimètres. Instantanémant encadré le sous-marin tourne les talons et prestement s'immerge, pour reparaître, quelques minutes plus tard, devant la MARGUERITE entrain de lécher, tant bien que mal, ses plaies. Le kiosque du sous-marin vient à fleur d'eau par à-coups et sursauts, tout comme s'il avait reçu du plomb dans les nageoires. Quelle belle occasion d'éperonner cet Allemand-là! Hélas, ce qui est écrit est écrit et la MARGUERITE, dont les fuites de vapeur ont fait tomber la pression de la chaudière, se traîne comme un holoturie malade. Mais son 75 est battant et le lieutenant de vaisseau LAFARGUE, qui commande le bateau-piège, fait ouvrir un feu rapide qu'accompagne un arrosage de mitrailleuse; L'ennemi replonge et disparait."
Le 18, il rencontrait le HYACINTHE-YVONNE....

Cordialement,
Alain

[Ar Brav]

Bonjour Alain,
Bonjour à tous,

Paul Chack fait allusion au combat de la MARGUERITE VI contre l'UC 70, mais le 16 et non pas dans la Manche mais à l'embouchure de la Gironde...????

C'est bien plus cohérent, en effet. A la retranscription du texte, je ne comprenais pas très bien pourquoi un bateau avarié en Manche est remorqué dans un port de l'Atlantique, avec les risques que cela comporte, entre autre.
La lecture des journaux de bord s'ils existent pourra nous en dire plus, hélas le site MDH semble avoir quelques problèmes depuis un moment, pas moyen de se connecter.
En attendant, je biffe la mention "Manche" du résumé.

Amicalement,
Franck

[Rutilius]

Bonsoir Franck,
Bonsoir à tous,

Observations : [...] 11.1919 : Il est désarmé et remis aux Domaines.

Il est permis d'en douter à la lecture de cette brève :

• L’Ouest Éclair — éd. de Caen —, , n° 7.265, Dimanche 7 décembre 1919, p. 4,
en rubrique « Nouvelles maritimes – Marine de guerre – Flotte ».

« La Marguerite 6 remplacera le Gâvres à la division navale du Maroc. Le premier navire est parti à destination de Casablanca avec mille tonnes de briquettes. Quant au second, il ralliera Toulon, lorsqu’il sera en état de le faire, et, à son arrivée, il sera remis à la liquidation des stocks en vue de sa vente. »

[GENEAMAR]

Bonjour à tous...

LAFARGUE Maurice Marie Auguste

Né le 8 décembre 1885 à Les SABLES-d'OLONNE (Vendée) - Décédé.
Entre dans la Marine en 1902, Aspirant le 5 octobre 1905; port TOULON. Au 1er janvier 1906, sur le cuirassé "SAINT-LOUIS", Escadre de Méditerranée (Cdt Charles FAVEREAU). Enseigne de vaisseau le 5 octobre 1907; port TOULON. Au 1er janvier 1908, port TOULON. Au 1er janvier 1909, sur le croiseur "FORBIN", Escadre du Nord (Cdt Paul BERNARD). Au 1er janvier 1911, détaché en mission hydrographique en AFRIQUE ÉQUATORIALE. Idem au 1er janvier 1914. Lieutenant de vaisseau le 11 août 1916. En 1917 Commandant le patrouilleur "MARGUERITE-VI", il est cité à l'ordre de l'Armée navale en mars : " Commandant la MARGUERITE VI. A fait preuve des plus belles qualités militaires au cours d'un engagement avec un sous-marin dont il a repoussé l'attaque après que son bâtiment eût subi des avaries graves et que plusieurs hommes de l'équipage eussent été blessés.". Chevalier de la Légion d'Honneur. Croix de Guerre. Au 1er janvier 1918, port TOULON. --- Au 1er janvier 1921, port TOULON.
[:geneamar:8]

[alain13]

Bonsoir à tous,

Surprenant tout de même qu'en une heure et demi on ait pu passer d'un déguisement "danois" (photo ci-après) à un déguisement "norvégien" ( photo de Franck).
La silhouette du navire est complètement différente !





une photo du Helle ex Marguerite VI :



source,"Bateaux pièges", Amiral Lepotier.

Bonne soirée,
Alain