JEANNE-CONSEIL — Cargo — Soc. « Les Affréteurs réunis » (J. Stern).

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Rutilius
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Re: JEANNE-CONSEIL — Cargo — Soc. « Les Affréteurs réunis » (J. Stern).

Message par Rutilius »


Bonsoir à tous,


Jeanne-Conseil — Vapeur armé de 2.309 t, torpillé par un sous-marin le 28 novembre 1917, à 28 milles dans le S. 84 W. de la Pointe des Poulains [Source : J-P. C. , Liste chronologique des pertes de la Marine marchande (1914-1918)]].


■ Un marin disparu le 28 novembre 1917 avec le cargo Jeanne-Conseil .

COÏC Vincent, né le 13 novembre 1896 à Plobannalec (Finistère) et y domicilié, disparu en mer « le 28 novembre 1917, par suite du torpillage du navire Jeanne-Conseil », Matelot de 3e classe sans spécialité, inscrit au Guilvinec, n° 3.059 (Jug. Trib. civ. Bordeaux, 28 oct. 1918, transcrit à Plobannalec, le 6 mai 1919).

________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
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Yves D
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Re: JEANNE-CONSEIL — Cargo — Soc. « Les Affréteurs réunis » (J. Stern).

Message par Yves D »

ENDYMION (iron) BR 1C
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06 - J. B. Dallest, Marseille
09 - Prosper Durand, Marseille (Algiers)
11 - JEANNE CONSEIL Soc. "les Affréteurs Réunis" (J. Stern), Bordeaux
Torp. and sunk by UB 59, 28 Nov 1917, 28 miles SW of Pointe de Poulains, Belle Ile, voy. Algiers - Rouen
(Starke Reg. 1880)

UB 59, Oblt z.S. Erwin Waßner, récipiendaire du "Pour le Mérite" (5.3.1918)

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Yves
www.histomar.net
La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
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Gilles 61-14
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Re: JEANNE-CONSEIL — Cargo — Soc. « Les Affréteurs réunis » (J. Stern).

Message par Gilles 61-14 »

Bonjour à tous,

Un autre marin disparu avec le Jeanne-Conseil :

* MARC Georges Paul Désiré, né le 12 septembre 1888 à Ouistreham (Calvados), Matelot de 3e Classe.

Cordialement.

Gilles
"Les hommes, c'est des choses qui pensent un peu, et qui, surtout, oublient." Henri Barbusse - Le Feu.
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Ar Brav
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Re: JEANNE-CONSEIL — Cargo — Soc. « Les Affréteurs réunis » (J. Stern).

Message par Ar Brav »

Bonsoir à tous,

La position estimée du Jeanne Conseil lors de son torpillage, à 28 M dans le SW de la Pointe de Poulains, à Belle Ile :

Image

Cordialement,
Franck
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Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
dbu55
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Re: JEANNE-CONSEIL — Cargo — Soc. « Les Affréteurs réunis » (J. Stern).

Message par dbu55 »

Bonsoir à tous,

deux autre marin du JEANNE CONSEIL :

JADÉ Jean Guillaume né le 08/08/1892 à Beuzec-Cap-Sizun (Finistère), Matelot de 1ère Classe Canonnier Breveté, décédé le 28/11/1917 (25 Ans) - A bord du JEANNE CONSEIL - Disparu en mer

SÉVELLEC François Marie né le 07/05/1885 à Crozon (Finistère), Quartier Maître Canonnier, décédé le 28/11/1917 (32 Ans) - A bord du JEANNE CONSEIL - Disparu en mer - Son nom figure sur une des plaques commémoratives de l'Eglise de Crozon (Finistère)

Cordialement
Dominique
Avec les Allemands, nous nous sommes tellement battus que nos sangs ne font plus qu'un [ Ferdinand Gilson, France, Figaro Magazine n°19053 du 05 nov. 2005 ]
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Terraillon Marc
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Re: JEANNE-CONSEIL — Cargo — Soc. « Les Affréteurs réunis » (J. Stern).

Message par Terraillon Marc »

Bonsoir

Extrait du journal de navigation de la Vedette V27

" ....
09 novembre 1917 : TENES (ALGERIE) , patrouille
10 novembre 1917 : TENES, patrouille avec V25
15 novembre 1917 : TENES, patrouille. Avarie de la vedette V26. Escorte du vapeur JEANNE CONSEIL
...."


A bientot :hello:
Cordialement
Marc TERRAILLON

A la recherche du 17e RIT, des 166/366e RI et du 12e Hussards.
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markab
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Re: JEANNE-CONSEIL — Cargo — Soc. « Les Affréteurs réunis » (J. Stern).

Message par markab »

Bonjour

Un lien internet supplémentaire

http://www.ellisisland.org/shipping/For ... shipid=430

A bientot
Cordialement / Best regards
Marc.

A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Rutilius
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Re: JEANNE-CONSEIL — Cargo — Soc. « Les Affréteurs réunis » (J. Stern).

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


Marins disparus le 28 novembre 1917 avec le cargo Jeanne-Conseil.

[14]


Marins du commerce. [9]


État-major. [3]


— BARRANX Eugène, né le 19 novembre 1884 à Capbreton (Landes), n° 2.202 au recrutement de Mont-de-Marsan~Bayonne. Officier mécanicien, inscrit à Bayonne le 25 novembre 1903, f° et n° 3.570.

Fils d’Hyppolyte BARRANX et de Catherine COTIS, son épouse.

— LÉCRIVAIN Léon Jean Baptiste. Officier mécanicien, inscrit à Cherbourg, n° 3.135.

— PAREY Charles Hubert Laurent, né le 13 septembre 1884 à Dieppe (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –). Officier mécanicien, inscrit à Dieppe, n° 274.

Fils de Léonard Georges Félix PAREY, employé de commerce, et de Lucie Angèle BESSON, sans profession, son épouse (Registre des actes de naissance de la ville de Dieppe, Année 1884, f° 113, acte n° 582).


Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 20 mars 1922 (art. 1er ; J.O., 2 avr. 1922, p. 3.653), ces officiers furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier dans les termes suivants :

« Disparus en mer, le 28 novembre 1917, au cours d’une attaque de leur bâtiment par l’ennemi. Croix de guerre avec étoile de bronze. »


Hommes d’équipage. [6]


— COCHUAN Gildas Joseph, inscrit à Vannes, n° 504.

— COURTES Henri, inscrit à Quimper, n° 7.415.

— DUMONT Louis Georges, inscrit à Lannion, n° 6.996.

— JOUANJEAN Jean Henri, inscrit à Paimpol, n° 1.762.

— MALGORN Paul, inscrit au Conquet, n° 5.110.

— THOMAS Pierre Marie, inscrit à Lorient, n° 11.132.


Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 20 mars 1922 (art. 2 ; J.O., 2 avr. 1922, p. 3.653 et 3.656), ces marins furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :

« Disparus en mer, le 28 novembre 1917, au cours d’une attaque de leur bâtiment par l’ennemi. Croix de guerre avec étoile de bronze. »


Marins de l’État. [5]

(Jug. Trib. civ. Bordeaux, 28 oct. 1918, transcrit à Bordeaux, le 3 déc. 1918)


— COÏC Vincent, né le 13 novembre 1896 à Plobannalec (Finistère) et y domicilié, Matelot de 3e classe sans spécialité, A.M.B.C. de Bordeaux, inscrit au Guilvinec, n° 3.059 (Jug. retranscrit à Plobannalec, le 6 mai 1919).

— JADÉ Jean Guillaume, né le 8 août 1892 à Beuzec-Cap-Sizun (Finistère) et domicilié à Pont-Croix (– d° –), Matelot de 1re classe canonnier breveté, Marine de Dunkerque, Matricule n° 105.233–2 (Jug. retranscrit à Pont-Croix, le ...).

— MARC Georges Paul Désiré, né le 12 septembre 1888 à Ouistreham (Calvados) et y domicilié, Matelot de 3e classe sans spécialité, A.M.B.C. de Cherbourg, inscrit à Caen, n° 6.320 (Jug. retranscrit à Ouistreham, le ...).

— SEVELLEC François Pierre Marie, né le 7 mai 1885 à Crozon (Finistère) et domicilié à ... (...), Quartier-maître canonnier, inscrit à Camaret, n° 3.206 [Jug. retranscrit aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil (Dordogne), le 2 nov. 1918].

Fils de François SEVELLEC, Quartier-maître canonnier, et de Marie Françoise DISARBOIS, cultivatrice, son épouse (Registre des actes de naissance de la commune de Crozon, Année 1885, f° 19, acte n° 110).

— VIDAL Bertrand, né le 8 janvier 1894 aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil (Dordogne) et y domicilié, Quartier-maître électricien, Centre administratif de Bordeaux, Matricule n° 13.697–4 [Jug. retranscrit aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil (Dordogne), le 9 févr. 1919].


Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 4 janvier 1922 (art. 2 ; J.O., 12 janv. 1922, p. 602 et 610), ces marins furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :

« Glorieusement disparus avec leur bâtiment lors de la perte du vapeur Jeanne-Conseil, le 28 novembre 1917, au cours d’une attaque de leur bâtiment par l’ennemi. Croix de guerre avec étoile de bronze. »

Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: JEANNE-CONSEIL — Cargo — Soc. « Les Affréteurs réunis » (J. Stern).

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

JEANNE CONSEIL


Navire de 2308 tx JB
Armé de 2 canons de 90 mm modèle 77
Capitaine SAUNIER Charles CLC Dinan n° 132
35 hommes d’équipage tous Français. Pas de passagers

La perte de JEANNE CONSEIL. Rapport d’enquête

JEANNE CONSEIL avait quitté Oran le 19 Novembre 1917 à 14h00 pour Rouen avec 2995 fûts de vin et d’alcool, chaque fût de …illisible…750 bordelaises. Il avait reçu les instructions anglaises à Gibraltar, qui étaient de suivre les côtes d’Espagne et du Portugal et de prendre le convoi à St Jean de Luz.
La veille était assurée par un canonnier à l’avant, un canonnier à l’arrière, le capitaine, le maître et deux matelots à la passerelle.
Le navire se trouve par 47°20 N et 03°55 W et fait route au Nord à 5 nœuds lorsqu’il est frappé par une torpille à 17h50 le 28 Novembre 1917.
A 17h46, le canonnier de veille avait aperçu le sillage d’une torpille passant sur l’arrière. Aussitôt le capitaine fait toutes les manœuvres que recommandent les instructions, met la barre à droite toute, ordonne la vitesse maximum, donne l’ordre de capeler les brassières de sauvetage et appelle aux postes de combat.
Malheureusement, une seconde torpille frappe le navire à 17h50 juste au milieu. Il est littéralement coupé en deux, s’engloutit immédiatement et disparaît en une minute.
L’évacuation urgente s’imposait, mais les hommes se sont presque tous retrouvés à l’eau, exception faite du QM TSF, du maître et d’un canonnier qui ont été entraînés par le navire. Ils ont rejoint les deux embarcations qui avaient pu être jetées à la mer, une baleinière dont l’étrave était abimée et qui faisait de l’eau, et un youyou qui s’était rempli. Toutes les personnes décédées sont mortes d’asphyxie par immersion dans l’eau.
Le sous-marin est aperçu à 50 m de l’endroit où a coulé le vapeur, 3 minutes après sa disparition. Il est revenu en surface où il est resté près d’une heure.
Les 21 rescapés ont été aperçus par le dirigeable CAPITAINE CAUSSIN, et recueillis peu après par le chalutier GRONDIN qui les a ramenés à Lorient.

Toutes les instructions, notamment le code secret n° 2, le livret du radiotélégraphiste, les instructions de Gibraltar et les instructions générales aux capitaines des navires de commerce étaient dans un petit sac plombé à la passerelle. Il a coulé avec le navire.

Le capitaine a accompli son devoir et on ne peut rien lui reprocher.

Signé l’officier enquêteur, le Capitaine de Corvette BODET.

Description du sous-marin

70 à 80 m. Peut-être type UC sauf que l’arrière était en porte à faux.
Coupes filets sur l’avant
Kiosque très élevé
Un canon sur l’avant du kiosque, calibre non apprécié
Antenne sur l’avant et sur l’arrière, reposant sur le haut du kiosque
Maquillé de couleurs vives alternant avec des couleurs foncées (noires et rouges selon certains
Sans doute un « W » sur l’avant

Voici sa silhouette

Image

Le sous-marin attaquant

C’était l’UB 59 du Kptlt Erwin WASSNER

Tous mes remerciements à Oliver pour ces renseignements provenant des archives de Londres.

Cdlt
olivier
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Re: JEANNE-CONSEIL — Cargo — Soc. « Les Affréteurs réunis » (J. Stern).

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Complément sur JEANNE CONSEIL. Rapport du capitaine

JEANNE CONSEIL. 2306 tx JB. Société Anonyme des Affréteurs Réunis.
35 hommes d’équipage

Après avoir complété un chargement de fûts de vin commencé à Alger, avons quitté Oran le Lundi 19 Novembre à 14h30. Navigué en convoi pour traverser la Méditerranée. Arrivé à la pointe Sabinal, reçu avis du commandant du convoi que, vu notre faible vitesse, il fallait me rendre seul à Gibraltar. Convoi parti, fait route le long de terre sans incident et mouillé en rade de Gibraltar le 21 vers 11h00.

Sorti de la baie vers 18h30, par temps brumeux et navigué au plus près de terre. Remonté en longeant les côtes du Portugal. Entre Saint Vincent et Finisterre, reçut par deux fois des avis de guerre de Gibraltar signalant « Sous-marin au large du Ferrol et de Bilbao. »

Doublé Finisterre le 25 à 11h00. Le fonctionnement de la machine laissant à désirer à l’aller comme au retour, pris l’avis du chef mécanicien. Monsieur Parey me répondit que le coussinet de haute pression lui donnait de l’inquiétude par les chocs qu’il donnait et que d’un moment à l’autre, comme à l’aller, on serait obligé de stopper. « S’il vient du mauvais temps, je serai très embêté », me dit-il. Or arrivé à Villano, il ventait fort du Nord et la mer devenait grosse.
Je consultai le chef mécanicien une seconde fois et voyant son peu d’assurance, plus la présence de sous-marins, je me demandai quoi faire ? Risque de sous-marins ? Proche de la côte par gros temps ? Ou large pour réparer les avaries ?
Je pris le choix du zigzag pour traverser le golfe, avec une vitesse de 5 nœuds… ! Et encore par beau temps. Fait route au Nord pour m’éloigner du Ferrol, puis à l’ENE, au NE et enfin au Nord pour atterrir sur Penmarch.

Le 26 Novembre à 06h00 ; le collier de l’excentrique a cassé, ainsi qu’un des boulons. Cette avarie nous a mis en panne pendant 15 heures. Les mécaniciens en ont profité pour installer des cales sur les coussinets.

J’étais à 30 milles dans l’Ouest de Belle Ile et il était 17h46 quand le canonnier de l’arrière a crié : "Une torpille vient de passer sur notre arrière ". Appelé aux postes de combat et donné l’ordre à chacun de mettre sa ceinture de sauvetage. Donné 4 coups de sifflet et donné l’ordre au chef d’augmenter la pression. Mis la barre moi-même à droite toute. Le navire commençait juste son abattée et tous les hommes n’avaient pas encore eu le temps de capeler leurs ceintures quand une 2e torpille a frappé JEANNE CONSEIL par le travers du panneau 3. Il était 17h50.

De la passerelle, j’ai crié d’amener les baleinières et un grand nombre s’est dirigé vers celle de tribord, et quelques uns vers celle de bâbord. Le navire plongeait rapidement de l’arrière et j’ai sauté pour larguer les palans du youyou. Quand je remontai sur la passerelle, le clapotement de l’eau était déjà à la hauteur du spardeck. J’ai donné un coup d’œil aux saisines du youyou puis me suis jeté à la mer. Quand je revins péniblement en surface, JEANNE CONSEIL avait disparu. Il s’était écoulé 40 secondes depuis l’explosion.

Une grande partie de l’équipage se tenait sur une baleinière renversée. Je dois citer le chauffeur Le Goffic qui, sans ceinture, fit des prodiges pour la redresser. Cet homme était de quart au moment du torpillage et s’est sauvé avec un maigre pantalon de toile et un tricot tout déchiré.

Le sous-marin est venu en surface et, depuis son gaillard, deux hommes ont demandé nom du bateau, tonnage, armé ou non. L’équipage demandait un seau pour vider l’eau de la baleinière. Comme le boche ne répondait pas, j’ai lâché le youyou et me suis diriger à la nage vers lui avec l’intention de l’apitoyer si possible sur notre sort. J’avais fait un bon bout de chemin quand je l’ai vu s’éloigner.
Je suis revenu vers la baleinière. Les hommes ont placé des madriers pour en faire un radeau. D’autres, qui avaient trouvé un baril de galère, l’ont défoncé et en ont fait une écope pour vider le youyou. N’en pouvant plus, je fus embarqué par eux. J’ai fait l’appel de tous et vu que nous étions 20 survivants. A notre avis, beaucoup avaient été saisis par le froid et frappés de congestion au moment du naufrage.

En nous dégageant des barriques et des débris, nous avons trouvé Herry, le 1er chauffeur, installé sur un léger radeau. Un des hommes du canot a dit : »Tiens, voilà Herry sur son auto » ! C’est dire quel était, malgré la situation, le moral des hommes.

Avec le radeau et le canot en remorque, j’ai donné la route en me guidant sur la lune. Deux ou trois heures plus tard, nous avons aperçu le balai du feu de Belle Ile.

Je suis heureux d’affirmer et de dire bien haut que, pendant les 22 heures passées dans cette situation, pas un homme n’a perdu courage. Les relèves pour le radeau, la baleinière et la nage dans le youyou se firent toujours avec bonne volonté.

Au nom de tous les survivants et en mon nom, j’adresse nos sincères et chaleureux remerciements au dirigeable CAPITAINE CAUSSIN et au patron et à l’équipage du chalutier GRONDIN qui nous ont sauvés.

Image

Récompenses

Médaille d’Honneur en bronze

SAUNIER Charles CLC EV1 auxiliaire

Lors du torpillage de son bâtiment a conservé un sang froid digne d’éloge et fait tout ce qui était en son pouvoir pour porter secours à ses hommes.

LE GOFFIC Pierre Chauffeur Lannion 2792

Lors du torpillage de son bâtiment, a fait preuve d’une belle énergie en redressant dans des circonstances difficiles une embarcation chavirée.

Croix de Guerre avec étoile de bronze. Légion d’Honneur en Mars 1922


PAREY Charles
LECRIVAIN Léon
BARRANX Eugène


Disparus en mer le 28 Novembre 1917 au cours d’une attaque de leur bâtiment par l'ennemi

Médaille Militaire

Pour les 6 hommes disparus de l’équipage

Croix de guerre avec étoile de bronze

Pour les 5 hommes disparus de l’AMBC

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