LEOVILLE - Compagnie Worms et Cie

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Ar Brav
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Re: LEOVILLE - Compagnie Worms et Cie

Message par Ar Brav »

Bonsoir à tous,

LEOVILLE Cargo charbonnier (1909-1916)

Chantier :

Forges & Chantiers de la Méditerranée, Graville, Le Havre.
Commencé : 1909
Mis à flot : 1909
Terminé : 05.1909
En service : 1909 (MM)
Retiré : 19.01.1916 (MM)
Caractéristiques : 775 tjb ; 60,3 x 8,5 m ; 1 machine alternative ; 1 hélice ; 10 nœuds.
Armement : I ou II de 75 mm ou de 90 mm, à confirmer.

Observations :

Cargo charbonnier français Léoville lancé en 1909 pour le compte de la Compagnie Worms & Cie du Havre. Numéro de chantier 342.
19.01.1916 : au cours d’un voyage Grimsby-Dieppe, chargé de charbon, il saute sur une mine du sous-marin UC-1 (OL Egon von Werner) à 9 milles dans le Sud de Kentish Knock LV* et coule. Le Kentish Knock est une zone proche des côtes du Kent et de l’Essex.
Le Léoville ne semble pas avoir été réquisitionné.

* Kentish Knock LV : LV pour Light Vessel = il s'agit d'un bateau-feu

Sources :

Répertoire des navires de guerre français, Jacques Vichot, Pierre Boucheix, refondu par Hubert Michéa, AAMM, 2003
La Marine Marchande française, Jean Randier, EMOM, 1980
La Marine Marchande française de 1914 à nos jours, Jérôme Billard, Editions ETAI, 1999
Notre Marine Marchande pendant la guerre, René de la Bruyère, Payot, 1920


Tout renseignement sera le bienvenu, merci par avance.

Cordialement,
Franck
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Yves D
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Re: LEOVILLE - Compagnie Worms et Cie

Message par Yves D »

Bonjour à tous
Kentish Knock LV (Light Vessel) est un bateau-feu de l'estuaire de la Tamise qui balise une zone de bancs de sable. Cette région fut le théatre au 17e siècle d'une bataille navale qui opposa Anglais et Hollandais.

Image

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Yves
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La guerre sous-marine 14-18, Arnauld de la Perière
et autres thèmes d'histoire maritime.
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Ar Brav
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Re: LEOVILLE - Compagnie Worms et Cie

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous
Kentish Knock LV (Light Vessel) est un bateau-feu de l'estuaire de la Tamise qui balise une zone de bancs de sable. Cette région fut le théatre au 17e siècle d'une bataille navale qui opposa Anglais et Hollandais.

http://img4.hostingpics.net/pics/160336KKLV.jpg

Cdlt
Yves
Bonjour Yves,

Il est vrai que j'aurais du préciser :)

Amts,
Franck
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Ar Brav
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Re: LEOVILLE - Compagnie Worms et Cie

Message par Ar Brav »

Bonsoir à tous,

La position estimée du Léoville à à 9 milles dans le Sud de Kentish Knock LV. Le bateau-feu n'existe plus, c'est donc approximatif (dans le Sud des bancs) et de la bouée actuelle :

Image

Cordialement,
Franck

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Rutilius
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LÉOVILLE ― Cargo ― Société Worms et Cie.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Le Temps, n° 19.922, Samedi 22 janvier 1916, p. 2,
en rubrique « Sur mer ».


« L’œuvre des mines

Les mines, soit mouillées, soit à la dérive, recommencent leur œuvre de destruction. […] …, le vapeur Léoville a touché une mine à hauteur de l’estuaire de la Tamise et a pu, malgré ses avaries, se diriger vers l’embouchure du fleuve où il s’est échoué. Deux matelots ont disparu. »


• L’Ouest-Éclair — éd. de Caen —, n° 6066, Samedi 22 janvier 1916,
p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».


« LES MINES EN MANCHE ET MER DU NORD

LE HAVRE, 21 janvier. ― […] Le vapeur Léoville, allant de Grimsby à Dieppe, a également heurté une mine, à hauteur de la Tamise. On avait annoncé qu’il était perdu. Fort heureusement, il n’en est rien. Il a réussi à s’échouer à la côte et pourra être renfloué. »


• L’Ouest-Éclair — éd. de Caen —, n° 6067, Dimanche 23 janvier 1916,
p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes ».


« L’ÉQUIPAGE DU LÉOVILLE

DIEPPE, 22 janvier. ― Les deux matelots disparus au cours de l’accident du Léoville, qui heurta une mine, comme nous l’avions hier signalé hier, sont les nommés Ollivier et Guivarch, inscrits aux quartiers de Paimpol et de Brest. On croit encore qu’ils ont pu gagner la côte. Les rescapés du vapeur sont arrivés hier à Dieppe par le paquebot de Folkestone. »
Dernière modification par Rutilius le ven. juin 28, 2019 11:13 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: LEOVILLE - Compagnie Worms et Cie

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

LEOVILLE

Le navire quitte Grimsby le 17 Janvier 1916 avec un complet chargement de charbon et de divers pour Dieppe.
Mouille à 17h00 près du bateau-feu Dowsing et y passe la nuit.
Appareille le 18 au matin, passe Yarmouth à 14h00 et mouille le soir à 4 milles au sud du bateau-feu Kentish Knock.
Appareille le 19 à 07h00 et fait route sur la rade des Dunes. Beau temps clair, brise de SW fraîchissant, mer agitée.

Rapport du capitaine MASSON

A 07h45, une violente secousse ébranle tout le navire qui commence aussitôt à s’enfoncer rapidement de l’arrière. Je suppose de suite que nous avons heurté une mine sous-marine. J’étais sur la passerelle avec le second, Monsieur Cren. J’ai aussitôt donné l’ordre de mettre les embarcations à la mer, ce qui s’est fait très rapidement et avec ordre. Une partie de l’équipage y prend place, mais le navire s’enfonce très rapidement et elles doivent s’écarter pour ne pas être englouties. Le pont arrière disparaissait déjà sous l’eau.

Le maître d’équipage, le chef mécanicien et moi n’avions pas eu le temps d’y embarquer. Le bosco se trouvait sur le pont arrière et je lui criai de courir avec moi sur l’avant. Mais il fut submergé et entraîné par l’eau.
Je voulus sauver les papiers du bord, mais tout était brisé et sans dessus dessous dans ma chambre, en raison de la violence de l’explosion. Voyant l’eau pénétrer par la porte, je me suis sauvé en courant et n’ai eu que le temps de me jeter à la mer au moment où l’eau submergeait tout l’avant. J’ai nagé pour me maintenir à flot et j’ai été recueilli par l’une des embarcations, tandis que le chef mécanicien et le maître d’équipage étaien recueillis par l’autre.

Malheureusement, le premier chauffeur Hervé Guivarc’h, qui était de quart dans la machine au moment de l’explosion, n’a pu s’en échapper, ainsi que le matelot François Ollivier qui se trouvait à la manœuvre de mise à l’eau des embarcations.
Le premier a péri probablement des suites de blessures graves résultant de l’explosion qui s’est produite dans la machine. Le second n’a pu rejoindre un canot, ni être recueilli, pour une raison que j’ignore.
Le navire a sombré en moins de quatre minutes et, malgré toutes les recherches effectuées par nous sur les lieux de l’accident, il a été impossible de retrouver ces deux hommes qu’il y a tout lieu de croire noyés.

A proximité se trouvaient plusieurs vapeurs dont le TRUNKBY, de West Hartlepool, que nous avons accosté avec nos embarcations. Il a pris en remorque nos deux baleinières et a continué sur la rade des Dunes. Au cours du trajet, la bosse de l’une d’elles s’est rompue et l’embarcation a été abandonnée .
Nous avons été transbordés sur un petit vapeur patrouilleur qui nous a débarqués à Ramsgate.

Monsieur Moyon, 2e mécanicien, qui se trouvait au repos dans sa chambre au moment de l’explosion a été violemment projeté de sa couchette et grièvement blessé au visage et au côté droit. Monsieur Lainé, chef mécanicien, a été blessé à la jambe après avoir été pris dans des débris de bois.
Ces deux officiers ont été visités par le docteur de Ramsgate et, vu son état, Monsieur Moyon y a été hospitalisé.
Dans l’après midi, je me suis rendu avec mon équipage à Folkestone où se trouvait le consul de France qui nous a très bien reçus.

Liste des disparus

OLLIVIER François Matelot Paimpol
GUIVARC’H Hervé 1er chauffeur Brest

Liste des rescapés

MASSON Michel Capitaine
CREN Jean-Pierre 2e capitaine Morlaix
LAINE François Chef mécan. Dieppe
MOYON Pierre 2e mécan. Bordeaux

MEUROU François Mtre équip. Lannion
GUILLOU Pierre Matelot Lannion
BERNARD Auguste Matelot Le Conquet
CAZOULAT Jean Matelot Morlaix
HENRY Léon Matelot Granville
CLERE Théodore Matelot Dieppe
RENAUD Pierre Cuisinier Vannes
FACHE Henri Chauffeur Dieppe
DUTHEIL François Chauffeur Rochefort
MONNIER Vincent Chauffeur Dieppe
BIOUX Georges Chauffeur Dieppe

Le vapeur TRUNKBY qui recueillit les naufragés du LEOVILLE, 2635 t, construit en 1896, fut coulé par bombes par le sous-marin U 39 du KL Walter FORSTMANN, le 27 Mai 1916 au sud de Minorque.

Cdlt
Dernière modification par olivier 12 le sam. juin 29, 2019 11:59 am, modifié 1 fois.
olivier
Rutilius
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LÉOVILLE ― Cargo ― Société Worms et Cie.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Marins disparus le 19 janvier 1916 avec le cargo Léoville


□ Jugement déclaratif de décès rendu le 25 mai 1917 par la 1re Chambre du Tribunal civil du Havre et transcrit au Havre le 28 juin 1917 (Registre des actes de transcription la ville du Havre, Année 1917, Vol. I., f° 41, acte n° 2.251, p. 301).

« Attendu qu’il est établi par les pièces du dossier que, le dix-neuf janvier mil neuf cent seize, vers sept heures quarante-cinq du matin, le vapeur Léoville, armé au Havre, se trouvait à neuf milles au Nord-Est de la pointe de North Foreland (Angleterre) lorsqu’il heurta une mine sous-marine, dont l’explosion fit couler le navire en quelques instants ; que l’équipage put se réfugier dans les embarcations mises à la mer, à l’exception de Guivarch, qui, blessé, ne put évacuer la machine, et de Ollivier, qui fut sans doute entraîné par le remous produit par le navire en coulant ; que les recherches faites pour retrouver ces deux hommes restèrent infructueuses :
Attendu que, depuis cette date, Guivarch et Ollivier n’ont pas reparu ni donné de leurs nouvelles ; qu’il est donc certain qu’ils ont péri dans les circonstances susindiquées ; ...
»

[Judiciairement déclarés « Morts pour la France »].

**********

— GUIVARC’H Hervé, né le 29 août 1866 à Henvic (Finistère) et domicilié en dernier lieu à Carantec (– d° –). Premier chauffeur, inscrit le 8 mai 1886 au quartier de Morlaix, f° 625, n° 1.248 ; classe 1886, n° 1.399 au recrutement de Brest.

• Fils de Guillaume GUIVARC’H, cultivateur, et d’Anne JACQ, décédée le 23 mars 1888 à Henvic.

• Époux de Françoise NICOLAS, née le 16 septembre 1869 à Carantec, cultivatrice, avec laquelle il avait contracté mariage à Carantec, le 27 juin 1897 ; veuve en premières noces d’Yves TANGUY, décédé le 10 avril 1897 à Taulé (Finistère) (Registre des actes de mariage de la commune de Carantec, Année 1897, f° 4, acte n° 5).

— OLLIVIER François Marie, né le 30 mai 1870 à Penvénan (Côtes-du-Nord – aujourd’hui Côtes-d’Armor –) et domicilié en dernier lieu à Pleumeur-Bodou (– d° –). Matelot, inscrit au quartier de Lannion, n° 2.891 ; classe 1890, n° 698 au recrutement de Guingamp.

• Fils de Joseph OLLIVIER, né vers 1828, marin, et de Marie Marguerite LE FLEM, née vers 1837, filandière (Registre des actes de naissance de la commune de Penvénan, Année 1870, f° 28, acte n° 53).

• Époux de Jeanne Marie LE MELLOT, née le 1er juin 1884 à Pleumeur-Bodou (Côtes-du-Nord — aujourd’ hui Côtes-d’Armor), avec laquelle il avait contracté mariage dans cette commune, le 29 août 1905 (Registre des actes de mariage de la commune de Pleumeur-Bodou, Année 1905, f° 20, acte n° 19).

Distinctions posthumes

□ Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 20 mars 1922 (art. 2 ; J.O. 2 avr. 1922, p. 3.653), ces deux marins furent inscrits à titre posthume au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :

Image
Dernière modification par Rutilius le sam. juin 29, 2019 7:32 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: LEOVILLE - Compagnie Worms et Cie

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Une photo pas très bonne du LEOVILLE

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et deux vues du TRUNKBY qui recueillit les naufragés

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Image

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olivier
NIALA
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Re: LEOVILLE - Compagnie Worms et Cie

Message par NIALA »

Je pense que la photo du Leoville représente pas le bon navire mais celui ci:
"Le cargo Leoville fait partie d'une série de quatre cargos semblables à machines à l'arrière, tous réquisitionnés par la Marine Nationale en 1939 et armés en patrouilleurs auxiliaires.
Le Leoville est lancé en 1922 par les Ateliers et Chantiers de la Seine Maritime au Trait pour la compagnie Worms et Cie, et basé au Havre; en 1939 il est réquisitionné et armé en patrouilleur auxiliaire sous le numéro P19"

Alain
Cordialement

Alain
olivier 12
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Re: LEOVILLE - Compagnie Worms et Cie

Message par olivier 12 »

Bonjour Niala,

C'est en effet une possibilité. Le LEOVILLE de 1909 faisait 775 t et celui de 1922, 1049 t.
Difficile d'estimer la taille de celui de la photo mais ce pourrait être dans les 1000 t... La silhouette est très ancienne, mais la machine est effectivement à l'arrière.

Il faudrait une photo des trois autres navires de cette série, mais je ne connais pas leurs noms.

Cdlt
olivier
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