ARALIA — Trois-mâts brick-goélette — Armt. Ch. Delacour, Saint-Malo.

Rutilius
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ARALIA — Trois-mâts brick-goélette — Armt. Ch. Delacour, Saint-Malo.

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Bonjour à tous,


Le Journal, n° 9.294, 8 mars 1918, p. 2.

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Daniel.
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Bonjour à tous,


Les circonstances de la perte du trois-mâts brick-goélette Aralia,
survenue le 15 mai 1925


L’Ouest-Éclair — éd. de Caen —, n° 8.614, Mercredi 20 mai 1925,
p. 7, en rubrique « Nouvelles maritimes ~ Marine de commerce ~ Grande pêche ».


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L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 8.633, Lundi 8 juin 1925,
p. 6, en rubrique « Nouvelles maritimes ~ Marine de commerce ~ Grande pêche ».


LA PERTE DU MORUTIER ARALIA

Le rapport de mer du capitaine

Nous avons relaté en son temps, la perte du voilier morutier Aralia. Voici le rapport de mer du capitaine Lebourdais, commandant ce navire, que nous transmet notre correspondant particulier à St-Pierre-et-Miquelon :

Je soussigné F. Lebourdais, capitaine du trois-mâts Aralia, de St-Ma!o, jaugeant brut 399 tonneaux, armateur M. Charles Delacour, déclare et certifie ce qui suit :

« Je suis parti de Saint-Malo le 29 mars 1825, à destination des Bancs de Terre-Neuve, ayant 36 hommes d’équipage, tous compris.
« Le 10 avril, nous nous sommes aperçus que le mât d’hune était craqué au-dessous des barres ; j’ai fait caler le mât de perroquet et consolider le mât d’hune.
« Le reste de la traversée s’est fait sans incident et j’ai mouillé sur le platier du Grand Banc, le 30 avril. J’ai commencé la pêche aussitôt.
« Le 13 mai, à dix heures du soir (j’avais à ce moment 16.000 morues à bord, pesant environ 500 quintaux et la pêche s’annonçait très bonne, la moyenne étant da 80 quintaux par marée), l’homme de quart est venu me prévenir qu’une épaisse fumée envahissait le poste d’équipage et que le feu devait être quelque part. Le saleur Lucas Paul et moi nous nous précipitons sur l’avant et constatons que le feu était dans la soute à voiles où se trouvait aussi un baril de cinquante litres de poudre.
« Pendant que je courais chercher des grenades, le saleur est descendu sur la plate-forme avant, a ouvert la porte de la soute, mais n’a pu s’emparer de la poudre, étant aveuglé par la fumée et les flammes. Il est vite remonté, criant à l’équipage de se rendre sur l’arrière ; que le navire allait sauter.
« A ce moment, j’arrivais avec deux grenades que je lançais dans les flammes, mais inutilement ; l’explosion se produisant aussitôt.
« Cinq hommes ont été blesses grièvement. Ce sont les nommes Gilbert François ; Lemoine Jean ; Lucas Joseph ; Lesné Jules et Josse Eugène.
« N’ayant pas été atteint, je suis revenu sur l’arrière et j’ai constaté que les hommes valides débar-quaient les doris et y faisaient prendre place les blessés.
« Lorsque tout le monde a été débarqué du navire, je suis parti avec le dernier doris car en ce moment les flammes s’élevaient de 5 à 6 mètres au dessus du pont et il n’était pas possible de voir si la coque n’était pas disjointe par l’explosion. Le point était 44° 50’ de latitude Nord et 50° 12’ de longitude Ouest.
« Nous nous sommes dirigés sur la goélette Phi-Phi, mouillée à quatre milles environ dans le Nord-Ouest de nous. Le temps était clair, beau, avec faible brise d’Ouest. Nous sommes arrivé à bord à une heure du matin, le 14, où nous avons été très bien reçu par le capitaine, qui a pansé les blessés et fait le nécessaire pour nous loger à son bord.
« Dès que le jour est venu, le navire étant encore à flot, quoique le mât de misaine était tombé et l’avant brûlé jusqu’à la flottaison, j’ai renvoyé mon second et cinq hommes, avec deux doris, voir s’il était pos-sible de sauver les papiers du bord et quelques vêtements, car la plupart des hommes étaient en chemise et caleçon.
« Arrivés à bord, ils ont trouvé plusieurs hommes de la goélette Margared, qui se trouvant sous voiles, s’était approchée du lieu du sinistre, sans doute pour porter secours, si c’était nécessaire, mais ces hom-mes s’étaient appropriés de ce qu’ils avaient pu prendre dans la chambre.
« En ce moment, il n’était plus possible d’y pénétrer, à cause de la fumée et du feu qui s’était rendu à la cambuse.
« Le navire a coulé vers une heure, le 15, et le capitaine du Phi-Phi, après l’avoir constaté, a fait appareiller pour nous conduire à St-Pierre, où nous sommes arrivés le 18 mai, à 5 heures du matin.
« Un de mes hommes, le nommé Heuel Henri, est resté sur le Margared pour y continuer la pêche.
« Je n’ai pu me rendre compte des causes du sinistre, mais tout fait supposer qu’un des hommes dont la cabine était contigüe à la soute à voiles, s’est endormi avec sa pipe ou a laissé une bougie allumée, ce qui a mis le feu à la cloison, ou, par un interstice, directement aux voiles.
« En foi de quoi, j’ai dressé le présent rapport, que je certifie sincère et véridique, me réservant le droit de l’amplifier si besoin est.

Saint-Pierre, le 18 mai 1925,

Le capitaine,
Signé : F. LEBOURDAIS.
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Daniel.
Rutilius
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Bonsoir à tous,

Aralia — Trois-mâts brick-goélette — Armement Charles Delacour, Saint-Malo (1901~1925).

Trois-mâts brick-goélette mis à l’eau le 3 octobre 1901 par le chantier François Mathurin Gautier et Fils, de Saint-Malo, pour le compte de l’armateur Charles Delacour. Immatriculé à Saint-Malo. Indicatif d’appel (1912) : H.J.L.Q.

Durant la Grande guerre, réquisitionné et armé militairement d’un canon de 90 mm.

Dans la nuit du 4 au 5 janvier 1918, à environ 7 milles dans le Nord de l’Île Vierge, riposte à deux attaques au canon d’un sous-marin allemand — très vraisemblablement le sous-marin U-93 (Kapitänleutnant Helmut GERLACH). Était alors commandé par le second maître de manœuvre temporaire Pierre LEBRETON. Fit ultérieurement l’objet d’un témoignage officiel de satisfaction « pour l’entrain et l’énergie dont son équi-page [avait] fait preuve lors de deux attaques de sous-marin au cours de la nuit du 4 au 5 janvier 1918 » (J.O. 21 févr. 1918, p. 1.768).

Étant parti de Saint-Malo le 20 mars 1925 avec 36 hommes d’équipage à destination du Grand Banc de Terre-Neuve, est victime le 13 mai 1925, étant en pêche au mouillage, d’un incendie ayant pris naissance dans la soute à voiles, où se trouvait également un baril de poudre qui explosa, blessant grièvement cinq hommes. Abandonné en flammes par 44° 50’ N. et 50° 12’ W. Équipage recueilli le 14 par la goélette terre-neuvière Phi-Phi, qui se trouvait mouillée à environ 4 milles dans le Nord-Ouest. Coule le 15, vers 1 h. 00. Alors commandé par le capitaine François LEBOURDAIS.

Équipage rapatrié depuis Saint-Pierre-et-Miquelon par le chalutier Lieutenant-Boyau qui le débarqua à Bordeaux le 6 juin 1925 (La Dépêche de Brest, n° 15.156, Mardi 23 juin 1925, p. 5).

Caractéristiques. — Jauge : 398,98 tx jb et 328 tx jn. Dimensions : 43,15 x 9,11 x 4,33 m.
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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