AMIRAL DUPERRE - Compagnie des Chargeurs Réunis

Rutilius
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Re: AMIRAL DUPERRE - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


■ Le commandant du navire-hôpital Amiral-Duperré.

Par décret en date du 10 novembre 1914 (J.O., 12 nov. 1914, p. 8.660), fut nommé au commandement du navire-hôpital Amiral-Duperré le lieutenant de vaisseau auxiliaire René EUDE, capitaine au long-cours, inscrit à Fécamp, n° 53.

Il fut maintenu à ce commandement après la déréquisition du bâtiment et l’exerçait encore en Janvier 1917. Il avait alors pour chef mécanicien Charles ROGER, inscrit au Havre, n° 3.164.

Bien amicalement à vous,
Daniel.
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chatrou51
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Re: AMIRAL DUPERRE - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par chatrou51 »

Bonjour,

désolé d'ouvrir à nouveau ce fil !
Je suis toujours sur mes recherches de marins rezéens (près de Nantes), et j'ai qq difficulté pour le moment sur : Pierre Briand
qui semble-t-il était second sur le vapeur "Amiral Duperré" et serait mort lors de la traversée de Dakar à Bordeaux en 1915.
Je n'ai pour le moment pas d'autre élément :(
En lisant ce fil et les info sur navire-14-18 et si j'ai bien tout compris, ce navire était un navire hôpital jusqu'en mai 1915, puis transport de troupe.
Auriez vous qq éléments plus précis sur les traversées de ce navire, qui me permettrait d'en savoir un peu plus sur ce marin ?

D'un autre coté, je cherche dans les fiches des inscrits maritimes sur Nantes...

Merci bcp
Phil :hello:
Rutilius
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Re: AMIRAL DUPERRE - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


Pierre Aristide BRIAND, lieutenant du cargo mixte Amiral-Duperré.


— BRIAND Pierre Aristide, né le 17 mai 1887 à Rezé (Loire-Inférieure – aujourd’hui Loire-Atlantique) et décédé le 14 octobre 1915 à Bordeaux (Gironde). Domicilié à Trentemoult, commune de Rezé.


• Fils (Registre des acte de naissance de la commune de Rezé, Année 1887, f° 10, acte n° 51) :

– d’Aristide BRIAND, né le 15 août 1848 à Rezé, Haute-Île des Chevaliers (Registre des acte de naissance de la commune de Rezé, Année 1848, f° 15, acte n° 103), et décédé le 15 décembre 1916 à Trentemoult, commune de Rezé, capitaine au long-cours, inscrit à Nantes, n° 255 (Brevet du 3 mai 1873), et

– de Marie Laure BUREAU, née le 26 décembre 1858 à Rezé (Registre des acte de naissance de la commune de Rezé, Année 1858, f° 23, acte n° 196) et décédée le 28 février 1950 à ... (...), sans profession, son épouse.

Mariés le 14 juin 1884 à Rezé (Registre des acte de mariage de la commune de Rezé, Année 1884, acte n° 16).


• Par son père, petit-fils :

– d’Eugène François BRIAND, né le 23 septembre 1817 à Rezé (Registre des acte de naissance de la commune de Rezé, Année 1817, f° 15, acte n° 94) et y décédé, le 1er juillet 1876 (Registre des acte de décès de la commune de Rezé, Année 1876, f° 15, acte n° 93), capitaine au long-cours, inscrit à Nantes, n° 95 (Brevet du 30 juin 1842), et

– de Marie Françoise Céline CASSARD, née le 29 octobre 1818 à Rezé (Registre des acte de naissance de la commune de Rezé, Année 1818, f° 18, acte n° 95) et y décédée, le 7 janvier 1895.

Mariés le 21 juillet 1845 à Rezé (Registre des acte de mariage de la commune de Rezé, Année 1845, acte n° 26).


• Par sa mère, petit-fils :

– de Pierre BUREAU, né le 2 juillet 1825 à Vertou (Loire-Inférieure – aujourd’hui Loire-Atlantique) (Registre des acte de naissance de la commune de Vertou, Année 1825, f° 21, acte n° 93) et décédé le 27 novembre 1906 à ... (...), capitaine au long-cours, inscrit à Nantes, n° 176 (Brevet du 16 mai 1851), puis n° 63 (Matricules de 1883), et

– d’Hortense LANCELOT, née le 11 février 1835 à ... (...) et décédée le 29 juin 1923 à ... (...).

Mariés le 15 février 1856 à ... (...).

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Lieutenant au long-cours, inscrit à Nantes, n° 526, ayant été admis au 5e groupe, « Long-cours ordinaire », lors de la session supplémentaire de Novembre ~ Décembre 1911 des examens de la Marine marchande (J.O. 18 févr. 1912, p. 1.563). Nommé à compter du 28 décembre 1911 par brevet du 27 mai 1913 (Archives départementales de Loire-Atlantique, Registres de matricules des gens de mer, Quartier de Nantes, Capitaines, Matricules de 1883 (1893 ~ 1928), Cote 7 R 4 / 1113*, p. num. 72).


Le 12 septembre 1912, à Rotterdam (Pays-Bas), embarque en qualité de lieutenant à bord du trois-mâts barque Marie, de la Société des voiliers nazairiens, qui s’échouera le 19 mars 1913 sur un haut-fond au large de Lowestoft (Sufolk, Royaume-Uni).

« ..., le 19 mars 1913, revenant de Californie, chargé de blé pour Hull, le navire, pendant une violente tempête de neige s’échoua sur les bas-fonds de Hainsborough, à 50 milles Est-Sud-Est de Lowestoff.
Un chalutier anglais de Grimsby, l’Ameer, recueillit vingt-deux hommes réfugiés dans des embarcations. Le capitaine et le second refusèrent de quitter le bord. Le cambusier, qui avait été recueilli déjà par le chalutier, retourna près d’eux. Dans la nuit, il fallut abandonner le navire et les trois occupants furent recueillis par le chalutier.
Le navire talonna et commença à faire de l’eau, mais la force des lames le fit passer par-dessus les bancs et le 24 mars 1913, il rentra à Cuxhaven, remorqué par deux chalutier hollandais et plusieurs remorqueurs, ayant deux mètres d’eau en cale.
Il repartit après réparations, à nouveau, pour le Pacifique.
»

(Louis LACROIX : « Les derniers grands voiliers », éd. J. Peyronnet & Cie, Paris, 1937, p. 439)


Le 19 novembre 1913, au Havre, embarque en qualité de lieutenant sur l’Amiral-Duperré. Décède à son bord le 14 octobre 1915 à Bordeaux (Gironde).

Durant la période de réquisition de ce bâtiment (5 nov. 1914 ~ 14 mai 1915), enseigne de vaisseau auxiliaire.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: AMIRAL DUPERRE - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par Rutilius »

.
Bonsoir à tous,


■ Marin de l’État embarqué sur le cargo mixte Amiral-Duperré.

— ROY Julien Jules Joseph, né le 30 mars 1895 à Ségrie (Sarthe) et y domicilié, décédé le 19 février 1915 à l’Hôpital complémentaire n° 56, établi dans la caserne Jean Bart, à Dunkerque (Nord) (Maladie contractée en service : fièvre typhoïde). Matelot de 2e classe mécanicien, Matricule n° 103.599 – 2 (Engagé pour 5 ans le 15 avril 1913 à la mairie de Brest) ; classe 1915, n° 592 au recrutement de Mamers (Acte établi à Dunkerque, le 19 févr. 1915 : Registre des actes de décès de la ville de Dunkerque, Année 1915, Vol. I., f° 131, acte n° 583).

Fils de Jules Jean ROY, né le 5 septembre 1866 à Mézières-sous-Lavardin (Sarthe), journalier, et de Joséphine Amanda COUTELLE, née le 15 décembre 1863 à Saint-Marceau (– d° –), journalière ; époux ayant contracté mariage à Teillé (– d° –), le 25 octobre 1890 (Registre des actes de mariage de la commune de Teillé, Année 1890, f° 8, acte n° 8 – Registre des actes de naissance de la commune de Ségrie, Année 1895, f° 5, acte n° 10). Célibataire.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: AMIRAL DUPERRE - Compagnie des Chargeurs Réunis

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

AMIRAL DUPERRE

Rencontre avec un sous-marin le 16 Octobre 1918

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Note du CV DUMESNIL, Chef de Division. 19 Octobre 1918

J’ai l’honneur de transmettre à Monsieur le VA Commandant en Chef de la 1ère Armée Navale les rapports du commandant de BOUDEUSE et du capitaine d’AMIRAL DUPERRE relatifs à la rencontre d’un sous-marin ennemi le 16 Octobre au large du cap Doro.
Le sillage de la torpille a été aperçu de loin (400 à 500 m) ce qui a permis à AMIRAL DUPERRE et à BOUDEUSE de parer. Sur les deux bâtiments la manœuvre a été ordonnée sans hésitation et cette rapidité a sauvé AMIRAL DUPERRE et son escorte.
Le sous-marin n’a pas été vu. BOUDEUSE manquant de données précises pour son attaque n’a lancé que deux grenades. SATURNE, en arrière de plusieurs milles par suite de la mauvaise qualité de son charbon n’a pas pris part à l’attaque.
L’enquête n’a pu être faite à Milo par suite du court séjour d’AMIRAL DUPERRE. Les rapports et le questionnaire n° 5 ont été transmis à Bizerte.

Rapport du capitaine

Quitté Salonique le 15 Octobre à 05h00 à destination de Milo et Tunis où je dois prendre un plein chargement de céréales pour Marseille, avec 60 hommes d’équipage, 149 passagers de toutes classes et 450 tonnes de marchandises commerce et Etat. Parmi les passagers, des officiers et soldats allemands prisonniers, des soldats bulgares (prisonniers également), des officiers et soldats français.
Temps à grains dans l’après midi du 15 avec vue limitée. Dans la matinée du 16 le temps s’éclaircit et l’horizon devient net.

Vers 07h00, le navire étant par 38°13 N et 24°37 E, il est attaqué par un sous-marin qui me lance une torpille que j’aperçois très distinctement sur mon côté bâbord, légèrement sur l’arrière du travers. Mis la barre toute à gauche, la machine en avant maximum et informé le chef d’escorte par 2 coups de sifflet à vapeur. Mis le pavillon B et donné des ordres au QM canonnier dont les pièces sont chargées et amorcées pour être prêt à tirer.
Au moment où je m’apprête à faire exécuter cet ordre et à tirer dans le sillage de la torpille, BOUDEUSE, répondant à mes signaux, vient sur bâbord avec une diligence remarquable, fonce dans la direction présumée du sous-marin et le grenade à différentes reprises. Je n’en connais pas les résultats. Tout ce que je puis assurer, c’est que la torpille, d’après différents témoignages, est passée à moins de 4 m de la poupe. Nous devons d’avoir évité la perte presque certaine du navire à la rapidité de la manœuvre et à l’extrême vigilance qui fait l’objet de tous mes soucis.
Pas vu de périscope et pas tiré pour ne pas gêner l’attaque de BOUDEUSE.

En cette circonstance, je crois de mon devoir de signaler le remarquable sang froid dont a fait preuve le 2e capitaine Monsieur OLLIVIER, CLC, qui a su prendre toutes les précautions nécessaires pour une évacuation rapide, du maître d’équipage GUELOU Joseph, qui s’est mis immédiatement à ma disposition pour assurer l’exécution de mes ordres, du second mécanicien Monsieur GARD, pour sa promptitude à exécuter la mise en marche à toute vitesse, du QM canonnier HEMON Jean, pour son attitude parfaite , et de tout le personnel d’une manière générale, tant militaire que commercial, qui s’est montré à hauteur de sa tâche.

Schéma de l’attaque

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Rapport du LV PETIT de MEURVILLE, commandant BOUDEUSE

Par suite d’avarie du SATURNE j’avais dû réduire la vitesse à 8 nœuds pour qu’il puisse tenir son poste. Mais il s’était fortement laissé culer dans la nuit. Je venais de mettre à 7 nœuds pour lui permettre de rejoindre. Il y aura d’ailleurs lieu de lui demander des explications que je n’ai pu avoir, à cause de la distance trop grande.

J’étais par tribord arrière du DUPERRE prêt à me porter d’un bord ou de l’autre. Le sillage de la torpille a été vu très nettement. Les conditions de visibilité étaient très favorables. L’origine était à environ 800 m du DUPERRE sur son bâbord. SATURNE, s’il avait été à son poste, eut été dans les meilleures conditions d’attaque, les miennes étant moins favorables.
Je venais de descendre de la passerelle depuis 5 minutes quand on me cria « Torpille par bâbord ». J’arrivai à temps sur le pont pour la voir passer à quelques mètres sur l’arrière du DUPERRE et de BOUDEUSE. Le maître de timonerie LE BRIS, qui était de quart, avait déjà fait la manœuvre nécessaire, barre à gauche toute et en avant toute sur l’origine du sillage. La torpille naviguait en surface. Elle paraissait avoir un cône en bronze. Les antennes étaient visibles et ce n’est que grâce à la présence d’esprit du maître Le Bris que nous devons de ne pas avoir été torpillés à l’arrière, c’est-à-dire à l’endroit le plus dangereux. Je demande une récompense pour cet officier marinier : LE BRIS Louis Marie, Le Conquet 12030.

Il s’est nécessairement écoulé un certain temps entre le moment où nous sommes partis et celui où nous sommes arrivés au point de départ de la torpille. N’ayant aucune indication sur le sens de la marche du sous-marin, j’ai lancé une première grenade dans l’hypothèse d’une marche dans le sens du convoi.
Des débris ont été vus dans l’explosion et après, mais qui n’ont pas flotté. Il est possible, mais douteux, qu’ils appartiennent au sous-marin.
La 2e grenade, mouillée dans l’hypothèse d’un lancement par l’arrière, n’a amené aucun débris.
Dans le doute complet, me trouvant seule escorte du DUPERRE, je n’ai pu mettre mes écouteurs Perrin à l’eau, devant stopper pour cela. J’ai rejoint le DUPERRE parti en avant à vitesse maximum.

Allo réglementaire lancé et prévenu des chalutiers et un sloop anglais qui ont fait route sur Doro.

Voici le schéma de l’action.

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Conclusions de la commission d’enquête


Elle reprend le déroulement des faits et conclut :

AMIRAL DUPERRE marchait à 8 nœuds et sa longueur est de 119 m. En supposant à la torpille une vitesse de 50 nœuds, elle aurait pu parfaitement passer derrière, même si le bateau n’avait pas manœuvré. On ne peut donc affirmer que la manœuvre a sauvé le bateau. Cependant, elle a été faite avec promptitude et il convient d’en féliciter le commandant.
Tout le monde s’est rendu aux postes d’évacuation dans le plus grand ordre.
Le sous-marin était posté dans les environs de Doro, parages tout indiqués pour un affut de ce genre. Le soleil étant encore très bas, il se l’était forcément mis dans le dos. A ce propos, la commission fait remarquer que BOUDEUSE, seul escorteur, aurait été mieux placé à bâbord d’AMIRAL DUPERRE, bord du soleil. Le sous-marin était à petite distance et semble avoir lancé un peu trop tard.

Récompenses proposées

Témoignage Officiel de Satisfaction

MOREL Ange Capitaine Saint Brieuc 95

Sang froid et décision dans la manœuvre pour éviter la torpille.

Le sous-marin attaquant

Très certainement l’UC 23 du Kptlt Hans Georg LÜBBE, seul sous-marin allemand dans les parages à cette époque. Le 5 Octobre, il avait coulé l’Anglais REVENTAZON dans le golfe de Salonique, vapeur de 4050 t qui allait de Salonique à Port Saïd.

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Entre le 13 et le 15 Octobre, il avait coulé 12 petits voiliers grecs qui furent ses dernières victimes.
UC 23 fera sa reddition le 25 Novembre suivant à Sébastopol et sera remis à la France. Démoli en 1921 à Bizerte.

Cdlt
olivier
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