Bonjour à tous,
■ Traversées.
― 26 octobre ~ 3 novembre 1915 : Transporte de Marseille à Salonique le personnel et le matériel de l’État-major du 6e Groupe du 1er Régiment d’artillerie de montagne (Artillerie de la 57e Division de l’Armée française d’Orient), alors placé sous le commandement du chef d’escadron Pierre Victor Henri PÖLHS (École polytechnique, promotion 1882), rappelé à l’activité par suite de la mobilisation générale (*).
Transporte également le personnel et le matériel de deux ambulances et d’une section d’hospitalisation ― non identifiées ― destinées à la même division.
Nota : Dans le récit de traversée qui suit, on relèvera en particulier que le paquebot Doukkala n’était alors armé que de deux modestes canons de marine de 47 mm servis par des canonniers appartenant vraisemblablement au Service d'Armement militaire des bâtiments de commerce (A.M.B.C.) de Mar-seille.
_________________________________________________________________________________________
(*) Avait bénéficié d’une pension de retraite accordée par un décret du 5 juin 1913 (J.O. 16 juin 1913, p. 5.180 et 5.181).
_________________________________________________________________________________________
• Journal des marches et opérations du 6e Groupe du 1er Régiment d’artillerie de montagne (Artillerie de la 57e Division de l’Armée française d’Orient) ― 17 octobre 1915 ~ 28 janvier 1919 ― : Service historique de la Défense, Cote 26 N 1214/2, p. num. 3 et 4.
« 17 octobre [1915]. — Le personnel et matériel de l’État-major comprend :
M.M. le chef d’escadron Pölhs du 57e d’artillerie affecté depuis la mobilisation à l’État-major de la place et des forts de Lyon ;
le lieutenant Guillermain du 1er de marche ... ;
le sous-lieutenant Brasey – d° – ;
le sous-lieutenant Molliex – d° – ;
le sous-lieutenant Thomas du 14e Escadron du train des équipages militaires, officier d’approvision-nement ;
5 ordonnances : Bouvier, Lombard, Baruquand, Maison, Birault ;
2 conducteurs : Jutier, Barbot ;
10 chevaux ;
2 arabas.
18 octobre. — Séjour à Lyon.
19 octobre. — Le Groupe embarque à la gare de Lyon-Guillotière se dirigeant à Marseille. Départ à 15 h. 49. Le train transporte en outre une section de télégraphie et deux sections de projecteurs, personnel et matériel.
20 octobre. — Arrivée à Marseille à 4 h. Le débarquement s’opère à 5 h. 30. Le personnel et le matériel sont cantonnés dans un terrain vague, boulevard de Paris. Les hommes et les chevaux [sont] mis en subsistance au 15e Escadron du train. Le commandant chef de Groupe se met en communication avec la place et se rend en personne aux bureaux de ladite. Le capitaine Brunet qui le reçoit lui demande de faire prendre les ordres deux fois par jour par un de ses officiers.
Octobre, 21, 22, 23, 24, 25. — Séjour à Marseille.
Octobre, 26. — Nous embarquons sur le Doukkala, paquebot réquisitionné à la Compagnie Paquet. Ce navire emporte avec nous le personnel et matériel de deux ambulances et une section d’hospitalisation de la 57e Division. Il est armé à l’avant et à l’arrière d’un canon de marine de 47 mm servi par deux canonniers de la Marine de l’État. Il est convoyé par le torpilleur Rapière.
Octobre, 27. — En mer.
Octobre, 28. — – d° –.
Octobre, 29. — Vers 11 heures, nous passons devant Malte. Le torpilleur est remplacé par le contre-torpilleur Mangini qui convoie en même temps l’Amiral-Olry et un bateau anglais (1). L’allure est ralentie. Le commandant Pölhs fait vacciner le personnel contre le choléra par le médecin du bord.
— 30. — Le paquebot a marché au Sud jusqu’au 34e parallèle et a repris sa route vers l’Est.
— 31. — A 19 heures, le navire est à l’entrée du canal de Sérigo. La vitesse est accélérée afin que le détroit soit franchi au cours de la nuit.
Novembre, 1er. — A 17 h. 45, le commandant du navire informe le commandant Pölhs qu’il fait route sur Moudros (Île de Lemnos).
Novembre, 2. — A 8 heures, le navire entre dans la baie de Moudros et stoppe. A 12 heures, il se met en route pour Salonique.
― 3. — A 9 h. 30, le navire accoste le quai de Salonique et le débarquement commence. Lorsque notre matériel sera débarqué, nous irons camper à Zeitenlick. Le chef d’escadron envoie le sous-lieutenant Thomas reconnaître notre emplacement et se rend en personne aux bureaux de la place.
Le commandant du navire, qui avait prévu l’enlèvement de nos arabas pour 16 heures, nous informe que ce matériel ne pourra être débarqué que dans la nuit. Le personnel conducteur et ordonnance étant indispensable pour l’enlèvement du quai dès le débarquement reste sur le bateau. Le commandant se rend en personne aux bureaux de la place pour connaître les ordres le concernant. Rien n’est encore arrivé. A 10 h, il revient au bateau et le commandant du Doukkala fait savoir au commandant du Groupe que les arabas pourront être enlevés enfin vers 14 h. ou 15 heures. [...] »
________________________________________________________________________________________
(1) Le City-of-Edimburg. Se joignit au convoi le même jour le transport de troupe britannique Alnwick-Castle (n° E. 682).
________________________________________________________________________________
— Fin novembre ~ 7 décembre 1915 : Transporte de Sète à Salonique la 49e Batterie (Capitaine Ferdi-nand SCHWANHARD) (1) du "Groupe spécial" du 1er Régiment d’artillerie de montagne (Chef d’esca-dron Marcelin Léon LEMAÎTRE, dit HOUELLE).
L’État-major et la 50e Batterie (Capitaine Jean-Baptiste François Marie ALATA) (X. 1905) (2) dudit groupe, qui avaient pris passage peu de jours auparavant sur le paquebot Plata, de la Société générale de transports maritimes à vapeur (S.G.T.M.), parvinrent à Salonique dès le 4 décembre 1915.
[Journal des marches et opérations du "Groupe spécial" du 1er Régiment d’artillerie de montagne (49e, 50e et 54e Batteries), Service historique de la Défense, Cote 26 N 1233/2, p. num. 15].
_________________________________________________________________________________________
(1) Né le 24 mai 1885 à Montbéliard (Doubs), tué à l’ennemi le 5 octobre 1916 près de Pisoderi (Grèce). Matricule n° 803 au corps, classe 1905, n° 580 au recrutement de Belfort.
Cité à l’ordre de l’armée dans les termes suivants (J.O. 3 mars 1917, p. 1.755) :
- SCHWANHARD Ferdinand - Citation - .jpg (68.05 Kio) Consulté 1316 fois
(2) Capitaine à titre temporaire au
3e Régiment d’artillerie coloniale (D. 5 nov. 1915 : J.O. 8 nov. 1915, p. 8.030). Détaché au 1er Régiment d’artillerie de montagne.
________________________________________________________________________________
— 2 ~ 9 janvier 1916 : Transporte de Marseille à Salonique une fraction de la 32e Compagnie d’aéros-tiers de campagne — alors commandée par l’enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire Georges Émile Marie REGNARD (1) —, composée d’un médecin-major, un officier, 2 sous-officiers, 4 caporaux, un maître-ouvrier et 42 soldats.
Une première fraction de cette compagnie, composée de 2 officiers, 7 sous-officiers, 7 caporaux, 3 maîtres-ouvriers et 107 soldats, prit passage le 2 janvier 1916 sur le croiseur auxiliaire Burdigala et par-vint à Salonique le 8.
• Carnet de comptabilité de campagne de la 32e Compagnie d’aérostiers de campagne, 1er trim. 1916 : Service historique de Défense, Cote 2 A 24/8, p. num. 4.
______________________________________________________________________________________
(1) Tué à l’ennemi le 1er mai 1917 à Bourg-et-Cormin (Aisne) ―–Chemin des Dames. Né le 8 septembre 1889 à Cherbourg (Manche). Alors détaché à la 31e Compagnie d’aérostiers de campagne, port de Cherbourg.
Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 17 novembre 1915 (J.O. 19 nov. 1915, p. 8.364) inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier dans les termes suivants :
« M. Regnard (Georges-Émile-Marie), enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire, observateur à la 32e compagnie d’aérostiers : observateur en ballon hors de pair. Assure son service depuis 10 mois avec une habileté professionnelle, un dévouement, une énergie, une audace et un mépris du danger qui lui ont permis d obtenir, par tous les temps, de jour comme de nuit, dans des conditions souvent très pé-rilleuses, des résultats tout à fait exceptionnels au point de vue du repérage des batteries ennemies et du réglage de tir de notre artillerie. (Croix de guerre). »
________________________________________________________________________________
— 28 avril ~ 7 mai 1916 : Transporte de Mytilène (Île de Lesbos) à Toulon, via Malte, la Compagnie de mitrailleuses (Capitaine de BOISHAMON ; sous-lieutenant Ange PISELLA) du 7e Régiment mixte d’infanterie coloniale.
Le 1er mai 1916, vers 6 h; 45, grâce à une habile manœuvre du commandant Antoine AMBROSELLI, échappe à une torpille lancée par le sous-marin U-21 (Kapitänleutnant Otto HERSING).
• Journal des marches et opérations de la Compagnie de mitrailleuses du 7e Régiment mixte d’infanterie coloniale — 1er mai 1915 ~ 26 févr. 1919 — : Service historique de la Défense, Cote 26 N 868/3, p. num. 23.
« 27 [avril 1916]. — La Compagnie reçoit l’ordre de se tenir prête à partir. Elle verse le matériel qu’elle ne doit pas emporter au Bataillon malgache.
28. — La Compagnie quitte son cantonnement-bivouac de Chismeris (2) et se rend avec la 13e Compagnie au quai d’embarquement.
Vers 11 h 00, elle embarque à bord du vapeur Doukkala qui lève l’ancre le soir vers 16 h. 00 à destination de la France.
29. — A bord du Doukkala. R.A.S.
30. — (– d° –).
1er mai. — A bord du Doukkala. A signaler le passage d’une torpille vers 6 h. 45 à l’arrière du bateau. Le signal d’alarme est donné et tout le monde se rend au poste qui lui est assigné.
La torpille est passée heureusement sans toucher le bateau et le danger est conjuré.
Deux heures après environ, quatre chalutiers arrivent pour nous convoyer et nous arrivons sans autre incident notoire le soir vers 16 h. 00 à Malte.
2 mai. — En station dans le port de Malte. Rien à signaler.
3 mai. — En station dans le port de Malte jusqu’à 15 h. 00, date à laquelle le Doukkala lève l’ancre à destination de France.
4. — En mer à bord du Doukkala.
5. — – d° –.
6. — – d° –.
7 mai. — Débarquement le 7 mai 1916 à 4 heures du matin. Dirigés le même jour sur le camp de Fréjus ~ Saint-Raphaël. [...] »
_________________________________________________________________________________________
(2) Cantonnement établi près de Mytilène (Île de Lesbos), sur la pente Ouest de la vallée de Chismeris.
_________________________________________________________________________________________