ÉLÉPHANT ― Patrouilleur, ex-chalutier grec Marie-Grech.

Rutilius
Messages : 16777
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

Re: ÉLÉPHANT ― Patrouilleur, ex-chalutier grec Marie-Grech.

Message par Rutilius »

ROULET Gabriel Gilbert Jules "ÉLÉPHANT"

Né le 30 juin 1876 à MARSEILLE (Bouches-du-Rhône) - Décédé le 31 janvier 1918, en mer.
(Pas d'élément particulier : ne figure dans les effectifs de la Marine nationale entre 1897 et 1911). Le 31 janvier 1918, Enseigne de vaisseau de réserve, affecté à la Division des patrouilleurs de Normandie sur le patrouilleur auxiliaire "ÉLÉPHANT", il disparaît avec le bâtiment torpillé par un sous-marin.--- Jugement rendu le 16 mai 1918 à CHERBOURG, transcrit dans cette commune le 30 mai suivant.
Il était fils d'Auguste Roulet (1845-1900) négociant à Marseille (d'une famille originaire de Neuchâtel en Suisse, mais bien installée à Marseille depuis plusieurs générations), et de Marguerite Baux (1850-1910, petite fille de l'armateur Marc Constantin Fraissinet). Il était marié avec sa cousine (par les Fraissinet) Berthe Parlier (1877-1919), qui lui avait donné 4 enfants , Max (1908, lieutenant au longs cours,, postérité Roulet, Hulin, Porcher, Chollet), Alice (1911, S.A.), Geneviève (1912, ép. Peyronel-Monod), Anne-Marie (1913, S.A.).
Michael Lowrey
Messages : 114
Inscription : sam. déc. 13, 2008 1:00 am

Re: ÉLÉPHANT ― Patrouilleur, ex-chalutier grec Marie-Grech.

Message par Michael Lowrey »

Bonsoir à tous,

Found it: The steamer Marie Grech, 286 grt, well deck, machinery aft, was built in 1892 by J. Fullerton, Paisley as Isabella. Later renamed Trojan before becoming Marie Grech. Listed in the 1917 edition of the Mercantile Navy List as being registered in London (yes, a British vessel!) with Alfred Grech, of Channak, Dardanelles, Turkey listed as the managing owner. Not listed in the 1918 Mercantile Navy List.

The only question now is the connection (if any) to Greece — I suppose that the most likely answer is that she may have been bought in Greece.

Best wishes,
Michael
olivier 12
Messages : 4143
Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am

Re: ÉLÉPHANT ― Patrouilleur, ex-chalutier grec Marie-Grech.

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Image

Torpillage du 31 Janvier 1918.

Rapport du 1er maître pilote GUERIN. Traversée Cherbourg – Roscanvel

Le 30 Janvier, embarqué sur rade de Cherbourg sur le vapeur anglais STARLING, armé d’un canon et possédant la TSF, allant de Londres à Bordeaux avec un chargement de divers.
A 09h30, appareillé et pris la tête du convoi composé de STARLING, de 2 vapeurs espagnols et de 2 vapeurs allant l’un à Saint Malo et l’autre à Guernesey, convoyé par ELEPHANT et PHENIX.
A minuit, à 15 milles au Nord de l’île de Batz, fait route au S62W pour passer à 10 milles au Nord de l’île Vierge.
A 02h25 le 31, à 14 milles au N30E de l’île Vierge, aperçu le sillage d’un sous-marin à 600 m par le travers tribord. Fait venir rapidement sur la gauche et fait des routes en zigzags, puis crié d’ouvrir le feu. Un homme seulement était de veille à la pièce et il fut impossible de tirer.
ELEPHANT continuait sa route et à 02h30 entendu une explosion. Je voyais toujours ELEPHANT et j’ai pensé que ses deux pièces avaient tiré à la fois, son arrière étant enveloppé d’un nuage de fumée. Après, je ne l’ai plus vu et j’ai pensé qu’il avait reçu une torpille.
A 02h35, aperçu de nouveau le sillage du sous-marin. STARLING a tiré deux coups de canon dont l’obus du deuxième a explosé. Ensuite, je n’ai plus rien vu du sous-marin. Continué la route en zigzag, ne voyant plus rien du convoi. Passé à 3,5 milles au Nord de l’île Vierge, passé sur la grande basse de Portsall, rentré par le chenal du Four à 06h00 ayant trouvé les feux allumés. A 09h00, mouillé à Roscanvel.

Voici le dessin du convoi fait par le 1er maître Guérin.

Image

Et voici la vapeur STARLING. Notons que ce vapeur fera naufrage au voyage suivant, le 7 Mars 1918, suite à une collision avec le TINTO à 6 milles dans l’Ouest du Tréport alors qu’il effectuait une nouvelle traversée Londres – Bordeaux avec du divers.

Image

Rapport du 1er maître pilote RIOU, patron du patrouilleur PHENIX

Appareillé de Cherbourg le 30 Janvier à 09h15 avec le patrouilleur ELEPHANT pour convoyer les bâtiments allant vers l’Ouest, en tout 7 bâtiments, avec ordre de surveiller particulièrement un bâtiment espagnol considéré comme suspect. Trois bâtiments sont pour Saint Malo et un pour Guernesey. Ce dernier quitte le convoi à l’entrée du Petit RusselL Les trois pour Saint Malo sont remis à BARBUE (nota : ex espagnol ZENOBIA) à la sortie du Grand Russel.
Les trois bâtiments à destination de Brest, un anglais et deux espagnols restent avec ELEPHANT et PHENIX, le bâtiment anglais chef de file. ELEPHANT est à tribord du bâtiment de tête et PHENIX à bâbord par le travers du bâtiment de queue. A 19h40, PHENIX passe à tribord du bâtiment de queue, qui est le bâtiment espagnol visé plus haut, pour s’assurer qu’il n’a pas de feux apparents ou de signaux suspects, puis reprend son poste à bâbord du convoi.

15h30 sortie du Grand Russel, 19h20 N/S des Roches Douvres, 21h50 N/S des Sept Iles, 22h30 N/S des Triagoz, minuit N/S Ile de Batz, route au S75W.

31 Janvier à 02h20 N/S île Vierge et entendu un coup de canon paraissant être tiré par un des bâtiments de tête du convoi. Mis aussitôt aux postes de combat et augmenté la vitesse pour se rapprocher le plus rapidement possible. Les bâtiments de tête viennent sur la gauche et mettent cap au Sud. A 02h30, le bâtiment de tête tire trois coups de canon et signale « SOS ». PHENIX continue sa route, passe derrière les bâtiments et les dépasse de quelques centaines de mètres, puis vire sur la droite avec un peu de barre, faisant un grand cercle de giration, mais ne voit rien. Les bâtiments du convoi gagnent de vitesse vers le Sud et s’écartent, surtout celui de tête. Nous faisons route comme eux vers le Sud en les gardant par bâbord.

Pendant un certain temps, nous avons cru le convoi au complet, mais au bout d’un moment, en les mettant dans l’éclairage de la lune, nous nous sommes persuadés qu’il manquait un bâtiment. Viré aussitôt de bord et fait route au Nord pendant 25 minutes jusqu’à ce que nous soyons certains d’avoir dépassé l’endroit où nous avions entendu le premier coup de canon. Viré de bord et fait route au Sud pendant 35 minutes pour repasser dans les mêmes parages. Exploré dans toutes les directions et rien vu. Le convoi était déjà loin et ne le voyant plus fait route au SW pour reprendre notre poste, persuadé de retrouver au jour ELEPHANT et le convoi.

A la pointe du jour, ne voyant toujours rien et pas même le convoi, attaqué ELEPHANT pour lui demander « Où êtes-vous ? » Pas de réponse. Continué à faire route sur le Four et, arrivé à la pointe de Corsen demandé au sémaphore s’il avait vu passer ELEPHANT et trois bâtiments. Il répond qu’il a vu passer les trois bâtiments mais pas ELEPHANT. Signalons au sémaphore : « Retournons à la recherche d’ELEPHANT ». Arrivé à 13h00 sur les lieux exploré la mer dans toutes les directions jusqu’au SE de l’île Vierge. Pas aperçu la moindre épave, sauf quelques morceaux de bois paraissant avoir séjourné longtemps dans l’eau. A 15h15 demandé des ordres pour continuer les recherches ou pour rentrer.

A 16h30, aperçu un sous-marin par 48°44 N et 04°40 W. La vigie signale d’abord une embarcation, mais au moment où il disparaît nous sommes persuadés qu’il s’agit bien d’un sous-marin. Envoyé un Allo.

A 17h20, aperçu sur notre arrière sans doute le même sous-marin. Ouvert le feu sur lui. Il disparaît au 2e coup de canon. A 19h40, reçu l’ordre de rentrer à Brest.

A 19h35, à l’entrée du chenal du Four, aperçu sur l’avant une forme noire et avant qu’on ait pu se rendre compte exactement de quoi il s’agit, le chef de la pièce avant fait feu sans ordre. On s’aperçoit alors que c’est un petit cargo. L’obus est tombé sur son avant, un peu éloigné de lui.

Mouillé sur rade de Brest à Roscanvel à minuit.

Note de Marine Cherbourg à Marine Paris. 2 Février 1918

Le préfet Maritime du 2e arrondissement me prévient que les recherches effectuées pour retrouver traces d’ELEPHANT et des survivants sont demeurées infructueuses. Il y a lieu de considérer le navire perdu corps et biens. Effectif 24 hommes commandés par l’EV1 de réserve ROULET. Les familles sont prévenues télégraphiquement ce matin.

Le sous-marin attaquant

C'était donc l'UC 79 de l'Oblt Werner LÖWE

Note de l’Attaché Naval à l’Amirauté de Londres, à Marine Paris. 27 Février 1918

Amirauté demande quelles sont vos instructions au sujet du corps de l’Enseigne de Vaisseau ROULET, recueilli à la côte près de Portland. Le consul de France à Southampton a pris en charge les papiers et les objets de valeur trouvés sur le cadavre.

Cdlt
Dernière modification par olivier 12 le jeu. janv. 11, 2018 8:47 am, modifié 1 fois.
olivier
olivier 12
Messages : 4143
Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am

Re: ÉLÉPHANT ― Patrouilleur, ex-chalutier grec Marie-Grech.

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

ELEPHANT

Rencontre avec un sous-marin le 2 Novembre 1917.

Rapport du commandement des patrouilleurs de la Manche

Le 2 Novembre 1917, LYNX et ELEPHANT escortaient un convoi allant de Brest à Cherbourg. Vers 20h30, aux abords de l’île Vierge, le commandant d’ELEPHANT entendit une explosion sur la gauche du convoi dont il fit infléchir la route à l’Est. Il s’est ensuite porté dans la direction de l’explosion qui était celle du vapeur FARRALINE torpillé dans le convoi allant de Brest à Lizard. Il rencontra une embarcation portant une quinzaine d’hommes et allait les recueillir lorsqu‘il aperçut une ligne noire lui paraissant être le sous-marin. Il ouvrit le feu sur lui en même temps qu’un patrouilleur anglais du convoi de Lizard qui prit à son bord les naufragés. Après avoir recherché avec son projecteur auprès du cargo chaviré, il rejoignit son convoi. A son appel TSF, JAVELINE qui était en patrouille fut envoyé en renfort d’escorte du convoi.

Au moment où ELEPHANT remettait en route, à 21h15, Lynx qui se trouvait en arrière avec des bâtiments retardataires fut attaqué au canon par le sous-marin. Tout en manœuvrant pour mettre le sous-marin dans la lumière de la lune, le commandant de LYNX riposta en courant en zigzag. A son 3e coup de 75 tiré d’une distance de 500 m, le commandant de LYNX constata sur le sous-marin une forte lueur suivie d’une explosion après laquelle l’ennemi cessa le feu. Au 5e coup, une violente explosion fut suivie d’une haute colonne noire et le sous-marin émergea et se coucha sur tribord. Au 7e coup, il se produisit une nouvelle explosion à l’arrière du sous-marin. Le commandant de LYNX manœuvra alors pour aborder l’ennemi, mais celui-ci disparût soudainement à 200 m de LYNX. Le patrouilleur passa sur l’endroit où il avait disparu et y rencontra un fort remous et une forte houle qui le firent rouler violemment. Il n’a rien vu disparaître pendant cette recherche et a fait route pour rejoindre son convoi.

Identification du sous-marin

On sait qu’aucun sous-marin n’a été coulé ce jour-là et que celui qui a torpillé FARRALINE était l’UC 69 de l’Oblt Hugo THIELMANN.
Toutefois, ce n’est pas forcément celui qui a engagé le combat avec LYNX car il y avait peut-être un deuxième sous-marin sur la zone, l’UB 55 du Kptlt Ralph WENNINGER. Trois jours plus tard, le 5 Novembre, il lancera une torpille sur le vapeur anglais CLAN CUMMING, puis rentrera semble-t-il à sa base alors qu’il venait manifestement de commencer sa patrouille. Il ne reprendra ses opérations que début Décembre.

Or on trouve dans les archives des bulletins de guerre sous-marine du 7 Novembre 1917 la note suivante intitulée « UB 55 » :

« Le 7 Novembre après midi, dans le Pas de Calais, un sous-marin retournant vers sa base a signalé qu’il avait un homme blessé à son bord. Le seul engagement possible connecté a ce fait pourrait être celui du LYNX le 2 Novembre. Ce sous-marin est supposé être entré en Manche le 28 Octobre et si c’est lui qui a attaqué LYNX, il a été contraint de rentrer 5 jours plus tard. »

On pourrait donc penser que si ELEPHANT a sans doute ouvert le feu sur UC 69, c’est plutôt UB 55 qui a attaqué LYNX.

Ce sous-marin sautera sur une mine dans le Pas de Calais le 22 Avril 1918 et il y aura 23 disparus et 6 survivants, dont le commandant Wenninger .
Quant UC 69, il coulera au large de Barfleur le 6 Décembre 1917 après être entré en collision avec U 96. Il y aura 11 disparus.

Cdlt
olivier
olivier 12
Messages : 4143
Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am

Re: ÉLÉPHANT ― Patrouilleur, ex-chalutier grec Marie-Grech.

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Rencontre avec un sous-marin le 14 Octobre 1917

Voir la fiche BARBRO
viewtopic.php?f=29&t=70512

Cdlt
olivier
Répondre

Revenir à « Navires et équipages »