COLBERT ― Trois-mâts goélette ― Armement Emma Leber & Stanislas Jeanne, Fécamp.

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Rutilius
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COLBERT ― Trois-mâts goélette ― Armement Emma Leber & Stanislas Jeanne, Fécamp.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Commandant Émile VEDEL : « Quatre années de guerre sous-marine »,
éd. Plon-Nourrit et Cie, Paris, 1919, p. 256 et 257.

« Le 26, le trois-mâts français Colbert II part de Saint-Malo pour Port-Talbot (canal de Bristol). Le 27, à 8 heures du matin, se trouvant à 20 milles dans le Nord des Casquets, l’officier de quart aperçoit, sous le vent, un petit bateau à apparence de pêcheur, mais qui, s’étant rapproché à 3 milles, est reconnu pour un sous-marin. Il ouvre le feu sur le Colbert II, où les canonniers sont déjà à leur poste de combat. Son pre-mier obus éclate dans la cuisine, et atteint la misaine, dont la vergue s’affale sur les balancines. Le com-mandant vient du lof, pour ouvrir le champ de tir de la pièce arrière. Un nouvel obus coupe le grand gui en deux, ainsi que la drisse de corne. La brigantine tombe, paralysant la pièce arrière. Voile et espars sont ramassés pendant que la pièce avant continue le tir. Un coup bien placé couvre d’eau le sous-marin, qui plonge et disparaît. L’équipage du Colbert II remet de l’ordre dans la voilure, les canonniers restant à leur pièce. Mais il fait de plus en plus calme, et le navire n’avance pas. Une demi-heure plus tard, le sous-marin reparaît, dans le gisement du soleil, à environ 4.000 mètres. Le Colbert II recommence à tirer, et le sous-marin, très vite encadré, s’empresse de plonger encore. Environ trois quarts d’heure après, il se représente par l’arrière et à 5.000 mètres. La brise ayant un peu fraîchi, le Colbert II filait 3 nœuds. Le commandant fait immédiatement donner la pièce arrière, et lofe pour permettre à la pièce avant de prendre part au combat. Deux obus du sous-marin éclatent le long du bord, blessant trois hommes et causant de graves dégâts. Mais, bien encadré et probablement atteint, il abandonne définitivement la lutte et s’éloigne en surface, une avarie l’empêchant sans doute de plonger. »
Dernière modification par Rutilius le jeu. juin 09, 2022 7:42 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Michael Lowrey
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Re: COLBERT ― Trois-mâts goélette ― Armt E. Leber & S. Jeanne, Fécamp.

Message par Michael Lowrey »

Bonsoir à tous,

UB 35 (Oblt.z.S. Karl Stöter) est le sous-marin qui a attaqué COLBERT.

COLBERT a été construit en 1897 par Gautier père, Saint-Malo

Best wishes,
Michael
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Ar Brav
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Re: COLBERT ― Trois-mâts goélette ― Armt E. Leber & S. Jeanne, Fécamp.

Message par Ar Brav »

Bonjour Michael, Daniel,
Bonjour à tous,

Je copie ici un message de Klaus :

Posté le 25-09-2008 à 21:34:05
pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _354_1.htm

Lloyd's register of 1913 has three sailing vessels named "Colbert":

- a three-masted vessel of 385 GRT, built in 1897, not listed in 1920
- a fishing vessel of 185 GRT, built in 1903 and scrapped in 1924, last owned by E. Lethuillier, Fécamp
- a fishing vessel of 143 GRT, built in 1901. The last one is listed in 1920 as "Général Gouraud" and was lost in 1923. At the time of her loss she was owned by Charles Prentout, Fécamp.


Il s'agirait donc du premier (que j'ai mis en gras)

Vichot liste 2 voiliers :

COLBERT Dundee réquisitionné (1916) : ce n'est pas le bon
COLBERT Voilier de pêche réquisitionné (1916-1917) : peut-être le Colbert II...

JM Roche un seul :

COLBERT Patrouilleur auxiliaire (1917 – 1917), voilier de pêche, compagnie inconnue
03.04.1917 – 26.10.1917 : réquisitionné à Boulogne.
(celui cité dans le sujet mis en lien plus haut)

Bien cordialement,
Franck
www.navires-14-18.com
Le cœur des vivants doit être le tombeau des morts. André Malraux.
Rutilius
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COLBERT ― Trois-mâts goélette ― Armement Emma Leber & Stanislas Jeanne, Fécamp.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

Colbert ― Trois-mâts goélette terre-neuvier de 386 tx jb et de 314 tx jn construit en 1897 par le chantier Gautier père, de Saint-Malo. ― En 1914, propriété de l’armement Veuve Anthime Ladiray et Caron, de Fécamp. A la fin de la campagne de pêche 1916, vendu à Saint-Malo à l’armement Emma Leber & Stanislas Jeanne, de Fécamp. Immatriculé à Fécamp, F. 1619.


■ Historique .

— 27 septembre 1917 : A à 20 milles dans le Nord des Casquets, repousse au canon l’attaque du sous-marin allemand UB-35 (Oberleutnant zur See Karl Stöter). Alors commandé par le maître au cabotage Gonzague Anatole LE BOUTEILLER, inscrit au quartier de Fécamp, n° 269.

▪ uboat.net —> http://uboat.net/wwi/ships_hit/1376.html
[Erreur manifeste d’identification de l'armateur]

Le Nouvelliste de Lorient, n° 10, Mercredi 17 octobre 1917, p. 1.

Image


L’Ouest-Éclair — éd. de Caen —, n° 5.621, Lundi 24 décembre 1917,
p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes »


Image


Journal officiel du 26 décembre 1917, p. 10.630.

J.O. 26-XII-1917 - 10.630 - .JPG
J.O. 26-XII-1917 - 10.630 - .JPG (35.3 Kio) Consulté 179 fois

— 20 mai 1918 : Repousse à nouveau l’attaque d’un sous-marin. Toujours commandé par le capitaine au cabotage Gonzague Anatole LE BOUTEILLER, inscrit au quartier de Fécamp, n° 269.


— 10 novembre 1919 : Alors qu’il allait sur lest de Fécamp à Swansea (Pays de Galles, Royaume-Uni), abordé et coupé en deux par le cargo britannique Duneric ; coule en deux minutes. 10 disparus, dont le ca-pitaine, Léopold GRISEL ; deux rescapés recueillis par l’abordeur, le second capitaine André KERFENTAN et le matelot Jean KERVIZIC.


— GRISEL Léopold Henri, né le 13 septembre 1883 à Saint-Martin-aux-Buneaux (Seine-Inférieure — aujourd’hui Seine-Maritime), capitaine au cabotage, inscrit au quartier de Fécamp, n° ...

• Fils d’Adolphe Stanislas GRISEL, marin, et de Léocardie Clara RUETTE, tisserande.

• Époux de Marie Charlotte HACHE, avec laquelle il avait contracté mariage à Saint-Martin-aux-Buneaux, le 6 décembre 190...

(Jug. Trib. civ. 1re inst. Le Havre, 1re ch., 24 sept. 1920, transcrit le 2 déc. 1920 à Fécamp : Registre des actes de décès de la ville de Fécamp, Année 1920, Vol. II., f° 59, acte n° 313).
Dernière modification par Rutilius le ven. oct. 28, 2022 9:22 pm, modifié 2 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
rofeuik
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Re: COLBERT ― Trois-mâts goélette ― Armt E. Leber & S. Jeanne, Fécamp.

Message par rofeuik »

Bonjour

Je viens de découvrir ce forum et cette rubrique consacrée au trois mats Colbert et au combat de 1917 avec un sous marin. Je suis l'arrière petit fils du commandant Le Bouteiller. La famille a conservé le rapport fait par celui ci aux autorités anglaises. Si l'original est aujourd'hui conservé par le musée des Terre Neuvas de Fécamp, j'ai un exemplaire numérisé que voici ImageImageImage Image Image Image Image

Robert Feuilloley
Robert Feuilloley
Memgam
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Re: COLBERT ― Trois-mâts goélette ― Armt E. Leber & S. Jeanne, Fécamp.

Message par Memgam »

Bonjour,

Merci à rofeuik, pour la mise en ligne de ce très intéressant document de son ancêtre, clair, précis et circonstancié, ce qui n'est pas toujours le cas pour un tel rapport de mer.
A noter que ce rapport de mer est un document réglementaire à rédiger et à déposer au greffe du tribunal en France, ou dans un consulat à l'étranger, et qu'il n'est pas initialement destiné aux autorités anglaises. Un rapport de mer est établi à l'issue d'un voyage pour signaler des éléments sortants de l'ordinaire qui peuvent donner lieu à des conséquences techniques et financières (avaries, pertes, etc..).

Cordialement.
Memgam
Rutilius
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Re: COLBERT ― Trois-mâts goélette ― Armt E. Leber & S. Jeanne, Fécamp.

Message par Rutilius »

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Bonsoir à tous,


Récompenses accordées à l'équipage du trois-mâts Colbert à la suite de l’engagement du 20 mai 1918


Journal officiel du 8 août 1918, p. 6.866.


Image

Le Journal, n° 9.480, Mardi 10 septembre 1918, p. 3.


« LES HÉROS DE LA MER

Le Journal a réparti entre nos braves marins 766.000 francs


Le comité de répartition des fonds de la souscription ouverte pour encourager les équipages des navires de commerce français à lutter contre les sous-marins ennemis, a tenu sa séance d’août, au Journal, sous la présidence de M. le vice-amiral Fournier.

Il a voté tout d'abord un supplément de 500 francs en faveur des cinq hommes du quatre-mâts A.-D.-Bordes, omis sur la liste d’équipage qui avait servi à déterminer le montant des primes allouées à ce navire, à la séance de juillet dernier.

Ensuite, le comité, prenant pour base les récompenses décernées par le ministre de la marine, à la suite des enquêtes de l’état-major général, a décidé d’allouer des primes à des officiers et hommes d’équipage des navires ci-dessous désignés, qui se sont distingués dans la lutte contre les sous-marins.

[...]

Trois-mâts Colbert ................................................................................................................................................................................................ 1.700 fr.

[...]

Le trois-mâts Colbert, à MM. Leber et Jeanne, du port de Fécamp, attaqué au canon, à grande distance, par un sous-marin, riposta avec beaucoup d’énergie et obligea l’ennemi à disparaître en plongée. Le capitaine au cabotage Gonzague-Anatole Le Bouteiller et le navire reçoivent un témoignage officiel de satisfaction du ministre de la marine ; le quartier-maître canonnier Émile Janiot [lire : Jamot] et le canonnier Jean Kermel sont cités à l’ordre du régiment. »
Bien amicalement à vous,
Daniel.
olivier 12
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Re: COLBERT ― Trois-mâts goélette ― Armt E. Leber & S. Jeanne, Fécamp.

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Trois-mâts COLBERT

Attaque par sous-marin le 20 Mai 1918

Image

Rapport du capitaine

Quitté Fécamp le 19 au matin sur lest à destination de Swansea pour y prendre un plein chargement de charbon. Quitté le port à 06h00 à l’aide du remorqueur et du pilote par faible brise de NE. Rien à signaler jusqu’au 20 Mai à 08h00 du matin, à 5 milles au N/S de la tour de Barfleur. Faible brise d’ESE. Vers 14h00, le vent fraîchit à jolie brise, mais il est trop tôt pour traverser, vu la durée du jour. Je suis la côte en faisant un peu de Nord.
A 16h00, à hauteur du méridien du cap de La Hague, le baromètre baisse, le vent fraîchit et je donne le cap pour rallier Portland. Etant par 50°14 N et 02°14 W, un sous-marin surgit sur l’arrière et nous attaque à une distance de 5000 m. Il est 19h00.
Je manœuvre en conséquence pour dégager le champ de tir des deux pièces. Le combat commence et va durer 15 minutes. Le sous-marin envoie 4 obus qui ne portent pas. Se voyant encadré, il plonge et ne reparaît pas. COLBERT a tiré 11 obus. Aucun dégât à signaler.

Suite du voyage : Pas d’arrêt à Penzance à cause des barrages. Swansea, Falmouth, puis Fécamp suite à l’impossibilité d’aller à Cherbourg.

Rapport de l’officier AMBC

A noter que dans son rapport, cet officier se trompe de date et parle d’une attaque s’étant produite le 26 Mai au lieu du 20… Erreur de frappe sans doute !

Le rapport reprend le déroulement des faits et précise que la pièce avant a tiré en premier avec une hausse de 5500 m puis 4500 m, 7 coups, et la pièce arrière ensuite avec une hausse de 5000 m.
Le sous-marin a tiré 4 coups, sans doute à démâter, tous trop longs et sur la route initiale du voilier.
La veille était effectuée par Villard à l’avant et Kermel à l’arrière. Les deux pièces du voilier n’ont pu être placées à l’extrémité arrière du fait de la présence d’un roof assez encombrant. Un des 57 est sur le gaillard et l’autre à plat pont sur l’avant du mât d’artimon. Il y a donc un secteur de 60° de chaque bord de l’arrière où aucune pièce ne peut tirer.

Enfin, il est regrettable que les installations du COLBERT ne permettent pas l’installation d’une vigie haute.
Bonne application de tous les règlements.
L’équipage militaire a donné toute satisfaction forçant l’ennemi à plonger par le déclenchement rapide de son tir.

Rapport de la commission d’enquête

Après un exposé des faits, la commission conclut :

COLBERT ne suivait pas régulièrement les instructions de route données au départ de Fécamp qui spécifiaient que la traversée de la Manche devait se faire de nuit. Le capitaine explique qu’ayant constaté une baisse du baromètre et aperçu plusieurs chalutiers dans les parages, il avait cru préférable de rallier le plus rapidement possible la côte anglaise en profitant de vents favorables.
La commission lui fait observer qu’en agissant ainsi, il enfreint les règlements, dont la prévoyance est démontrée par sa rencontre avec l’ennemi quelques heures plus tard.

La manœuvre du capitaine au moment de l’attaque est non conforme aux instructions générales, mais se justifie par la disposition de l’armement du bord. Au lieu de présenter l’arrière, il a serré au vent, présentant son travers à l’ennemi. C’était la seule manœuvre permettant d’utiliser les deux pièces qui sont entrées aussitôt en action et ont obligé l’ennemi à abandonner la poursuite.
La commission a constaté la bonne exécution des règlements concernant veille, rôle d’abandon, armements des canots, feux et lumières, documents confidentiels. Elle se plaît à féliciter le capitaine et son équipage pour leur riposte énergique et rapide. Ils ont ainsi donné une nouvelle preuve des qualités combatives déjà constatées lors de la rencontre de COLBERT avec un sous-marin le 27 Septembre 1917. Il avait alors été spécialement récompensé.
Aucun renseignement sur le sous-marin qui devait ne posséder qu’un seul canon étant donné la faible vitesse de son tir.

Récompenses

Citation à l’Ordre du Régiment

JAMOT Emile QM canonnier (Déjà cité à l’Ordre de la Division en Décembre 1917)
KERMEL Jean Canonnier (Déjà cité à l’Ordre de la Division en Décembre 1917)

Pour les qualités de pointeur et l’énergie dont ils ont fait preuve lors de l’attaque de leur navire par un sous-marin qu’ils ont contraint à plonger.

Témoignage Officiel de Satisfaction du Ministre

LE BOUTEILLER Gonzague Anatole Capitaine (Déjà cité à l’Ordre de la Brigade en Décembre 1917)

Pour les qualités de commandement et d’énergie dont il a fait preuve en forçant à plonger un sous-marin qui attaquait son bâtiment.

Trois-mâts COLBERT

Pour l’attitude disciplinée et le sang froid de son personnel lors de l’attaque de ce trois-mâts par un sous-marin le 20 Mai 1918.

Le sous-marin attaquant


N’est pas identifié.
A cette position, on pourrait penser à l’UB 57 de l’Oblt Johannes LOHS, mais sans aucune certitude.

Cdlt
olivier
Rutilius
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Re: COLBERT ― Trois-mâts goélette ― Armt E. Leber & S. Jeanne, Fécamp.

Message par Rutilius »

.
Bonjour à tous,


■ Le capitaine du trois-mâts goélette Colbert en 1917 et 1918.


— LE BOUTEILLER Gonzague Anatole, né le 4 août 1875 à Fécamp (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –) et décédé le 3 janvier 1958 au Havre (– d° –).

Fils d’Arthur Augustin Julien LE BOUTEILLER, né le 15 mars 1841 à Fécamp, maître au cabotage, et de Palmyre Amanda Francisca LADDIRAY, née le 13 mai 1839 à Ourville-en-Caux (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –) et décédée le 11 août 1896 au Havre, sans profession ; époux ayant contracté mariage à Fécamp, le 23 décembre 1867 (Registre des actes de mariage de la ville de Fécamp, Année 1867, f° 8, acte n° 91. ~ Registre des actes de naissance de la ville de Fécamp, Année 1875, f° 10, acte n° 231.).

Petit-fils de :

– Hyacinthe Sénateur LE BOUTEILLER, né vers 1820, tonnelier [saleur en 1841] et décédé le 7 juin 1894 au Havre, et d’Aimée Rose EROS, née vers 1808 à Criquebeuf-en-Caux (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –), journalière, non mariés.

– Jean Augustin LADDIRAY, né le 30 août 1811 à Ourville-en-Caux, « rentier » [tisserand en 1839], et d’Eugénie Honorine BELLAMY, née le 15 juillet 1815 à Bertheauville (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –), sans profession [tisserande en 1839] ; époux ayant contracté mariage à Ourville-en-Caux, le 22 octobre 1834 (Registre des actes d’état civil de la commune d’Ourville-en-Caux, Année 1834, f° 32, acte n° 64.).

Époux de Victoire Louise BEAUFILS, née le 20 novembre 1883 à Fécamp, repasseuse, avec laquelle il avait contracté mariage dans cette ville, le 17 novembre 1902 (Registre des actes de mariage de la ville de Fécamp, Année 1902, f° 97, acte n° 106.).

Fille de Jean Guillaume Albert BEAUFILS, né le 22 octobre 1843 à Étretat (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –), marin, et de Marie Julie DESJARDINS, née le 8 octobre 1844 à Saint-Pierre-en-Port (– d° –), couturière ; époux ayant contracté mariage à Fécamp, le 1er mars 1871 (Registre des actes de mariage de la ville de Fécamp, Année 1971, f° 4, acte n° 3.).


**********

Initialement inscrit à Fécamp, f° 2.659, n° 659.

En 1914, lors de la campagne de pêche 1914, exerçait le commandement du trois-mâts terre-neuvier Myosotis, de la société d’armement Leporc & Cie, de Fécamp – qui fut coulé le 21 mai 1916 par le sous-marin allemand U-34 (Kapitänleutnant Claus Rücker) à 35 milles dans le Nord de Pollensa (Île de Majorque). Alors capitaine au cabotage, inscrit à Fécamp, n° 269. Par décision du sous-secrétaire d’État à la Marine marchande en date du 29 avril 1914 (J.O. 1er mai 1914, p. 3.937), félicité pour la bonne tenue et le bon entretien de ce navire.

Après avoir été rayé des contrôles de l’Inscription maritime en Octobre 1914, mobilisé au 28e Régiment d’infanterie coloniale ; arrivé au corps le 6 janvier 1915 ; sergent le même jour. Passé le 4 avril 1915 au Bataillon mixte rattaché au 3e Régiment d’infanterie coloniale (Camp de Fréjus), matricule 014.700.

Sur un avis de la Commission de réforme de Limoges en date du 25 octobre 1915, classé le 30 dans le service auxiliaire pour « plaie en séton jambe gauche par balle [et] hernie musculaire ».
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
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Re: COLBERT ― Trois-mâts goélette ― Armt E. Leber & S. Jeanne, Fécamp.

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Bonsoir à tous,


Marins de l’État embarqués sur le trois-mâts goélette Colbert le 20 mai 1918



— JAMOT Émile Armand Albert, né le 4 janvier 1886 à Luçon (Vendée) et décédé le 13 juillet 1956 au Mans (Sarthe). Quartier-maître canonnier, matricule n° 11.073 – 4 ; classe 1906, n° 280 au recrutement de Fontenay-le-Comte.

Fils de Jean Émile JAMOT, né le 29 septembre 1855 à Saint-Xandre (Charente-Inférieure – aujourd’hui Charente-Maritime –), voyageur de commerce, et de Joséphine Louise Benjamine Désirée GIROUIN, née le 22 avril 1860 à Luçon, sans profession ; époux ayant contracté mariage à Luçon, le 22 mai 1878 (Registre des actes de mariage de la commune de Luçon, Année 1878, f° 12, acte n° 22. ~ Registre des actes de naissance de la commune de Luçon, Année 1886, f° 2, acte n° 1.).

Époux de Madeleine Louise Marguerite LACROIX, avec laquelle il avait contracté mariage au Mans, le 25 août 1946 (Ibid.).



— KERMEL Jean Marie, né le 3 avril 1891 à Kerlouantec en Crozon (Finistère), décédé accidentellement en service commandé au large de Portsall, le 3 juin 1937, à bord du remorqueur Faisan, de la Direction des mouvements du port de Brest. Matelot de 2e classe canonnier [Quartier-maître fusilier le 1er octobre 1918], A.M.B.C. du Havre, inscrit le 1er mars 1910 au quartier de Fécamp, f° et n° 2.535, et radié le 1er mai 1923 ; classe 1911, n° 1.263 au recrutement de Brest.

Fils de Jean François KERMEL, né le 17 décembre 1857 à ... (...), « marin agriculteur », et de Marie Josèphe HERJEAN, née le 14 novembre 1862 à ... (...), agricultrice (Registre des actes de naissance de la commune de Crozon, Année 1891, f° 13, acte n° 72.), époux ayant contracté mariage à Crozon, le 31 mai 1890.

Époux de Fanny Louise Pascaline AFFAGARD, née le 12 mai 1894 à Toussaint (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –) et décédée le 20 février 1983 à Brest (Finistère) (Registre des actes d’état civil de la commune de Toussaint, Année 1894, f° 10, acte n° 15.), servante, avec laquelle il avait contracté mariage à Fécamp, le 20 juin 1918 (Registre des actes de mariage de la ville de Fécamp, Année 1918, f° 67, acte n° 96.).

Les témoins du marié étaient Émile JAMOT et Auguste VILLARD.


L’Ouest-Éclair – éd. de Rennes –, n° 14.817, Vendredi 4 juin 1937, p. 6.


« FINISTÈRE. — Un second-maître du remorqueur " Faisan " meurt dans des circonstances tragiques. — Le corps est ramené à Brest où il est autopsié.

BREST, 3 Juin. (De notre rédaction). — Le remorqueur Faisan, de la Direction du port, avait quitté Brest le 1er juin, pour participer avec le câblier Émile-Baudot, à la réparation d’un câble, devant Portsall. Les matelots vétérans se trouvaient vers 14 h. 15 occupés draguer la ligne sous-marine à l’aide d'un grappin à plusieurs griffes, appelé la " chatte ". A un moment donné, un morceau de bois sauta sous l’effort d’une traction puissante. Malheureusement, il alla frapper en coin le second-maître Kermel, qui surveillait la manœuvre, contre la lisse ou un des apparaux du pont.
Le sous-officier ne se releva pas et ne put même dire un seul mot. Le médecin de l’Émile-Baudot, appelé d’urgence, constata qu’il avait cessé de vivre. A 20 h. 30. le pavillon en berne, le Faisan ralliait Brest, ramenant le corps de l’infortuné Kermel, lequel fut immédiatement dirigé sur l’amphithéâtre de l’Hôpital maritime.
L'autopsie du corps a été pratiquée hier matin. On a constaté que la victime avait eu le thorax enfoncé et les deux jambes brisées. Ses obsèques auront lieu cet après-midi à la chapelle de l’Hôpital maritime.
»

Distinctions

– Cité à l’ordre de la Brigade le 2 février 1918 dans les termes suivants :

« A fait preuve de capacités techniques, de sang-froid et d’énergie en défendant un voilier contre un sous-marin. »


– Cité à l’ordre du Régiment le 7 août 1918 dans les termes suivants :

« Pour les qualités de pointeur et l’énergie dont il a fait preuve lors d’une attaque contre son navire d’un sous-marin qu’il a contraint à plonger. »


– Croix de guerre.


– Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 9 novembre 1920 (J.O. 9 nov. 1920, p. 17.939 et 17.950), inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire dans les termes suivants :

« Kermel (Jean), matelot, Camaret 3612 : marin brave et courageux. A fait preuve de capacités techniques, de sang-froid et d’énergie, dans la lutte contre les sous-marins. Deux citations. »


– Par décision du Ministre de la Marine en date du 6 mars 1931 (J.O. 12 mars 1931, p. 2.831), lui fut concédé le Prix d’Hénin, institué par la circulaire du 31 mai 1876 (B.O. Marine, p. 969) pour récompenser chaque année les dix matelots des arrondissements de Brest et de Toulon les plus malheureux et les plus méritants. Était alors affecté à la Direction des mouvements du port de Brest depuis le 19 mai 1920, matricule n° 128.351 – 2.


– Par décret du 24 mai 1932 (J.O. 29 mai 1932, p. 5.688 et 5.689), nommé au grade de chevalier du Mérite maritime.


– Cité à l’ordre de la 2e Région maritime le 4 juin 1937 (Ordre n° 589) dans les termes suivants :

« Officier marinier d’élite, dont la carrière exemplaire fut un modèle de zèle, d’activité, de dévouement à la marine. »



— LEBON Henri Jules Émile, né le 21 mai 1891 à Fécamp (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –) et décédé le 7 février 1964 à Saint-Pierre-en-Port (– d° –). Matelot de ... classe canonnier, inscrit au quartier de Fécamp, n° 7.201 ; classe 1911, n° 2.625 au recrutement du Havre.

Fils d’Henri Origène Ernest LEBON, né le 13 septembre 1860 à Saint-Pierre-en-Port, douanier, et d’Albertine Maria BURAY, née le 31 décembre 1864 à Életot (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –), couturière ; époux ayant contracté mariage à Életot, le 14 avril 1888 (Registre des actes d’état civil de la commune d’Életot, Année 1888, f° 14, acte n° 21. ~ Registre des actes de naissance de la ville de Fécamp, Année 1891, f° 63, acte n° 149.).



— VILLARD Auguste Jean Baptiste, né le 8 mars 1884 à Yport (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –) et décédé le 14 juin 1927 à Sotteville-lès-Rouen (– d° –). Matelot de ... classe canonnier, inscrit au quartier de Fécamp, f° et n° 2.535 ; classe 1904, n° 2.625 au recrutement du Havre.

Fils de Victor Édouard VILLARD, né le 1er mars 1853 à Yport, marin, et de Marie Franceline BRÛLON, née le 30 mai 1852 à Criquebeuf-en-Caux (Seine-Inférieure – aujourd’hui Seine-Maritime –), journalière, son épouse (Registre des actes d’état civil de la commune d’Yport, Année 1877, f° 24, acte n° 32. ~ Ibid., Année 1884, f° 21, acte n° 50.).

Époux d’Yvonne Marie Eugénie LOISEL, née le 2 septembre 1891 à Yport et y décédée, le 2 septembre 1881, « ouvrière en filets », avec laquelle il avait contracté mariage à Yport, le 8 février 1911 (Registre des actes d’état civil de la commune d’Yport, Année 1911, f° 17, acte n° 22.).
Bien amicalement à vous,
Daniel.
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