POUPÉE - Patrouilleur auxiliaire

kgvm
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Re: POUPÉE - Patrouilleur auxiliaire

Message par kgvm »

À mon avis la forme de l'étrave n'est pas identique avec le yacht visible sur la couverture du livre de commandant Langlade.
Memgam
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Re: POUPÉE - Patrouilleur auxiliaire

Message par Memgam »

Bonjour,

Il est utile de se rappeler que le choix de la couverture est du seul ressort de l'éditeur. Ainsi, il peut parfaitement décider de mettre une photo de remorqueur portuaire pour illustrer un récit sur les grands remorqueurs de haute mer et de sauvetage. C'est le cas des Presses de la Cité, en 1978, qui ont fait, en couverture, un photo montage assez grossier du remorqueur portuaire Cauderan de l'URO (1958, 153 grt, 1200hp), alors que le roman de Wilbur Smith, Au Péril de la mer, s'inspire de la paire des deux plus grands remorqueurs du monde à l'époque, les frères en construction sud-africains, Wolraad Woltemade et John Ross de Safmarine (1976, 2916 grt, 19 200 cv). On notera au passage que l'édition anglaise, même en livre de poche, n'a pas commis cette erreur.

Donc, pour Poupée en couverture, le doute est permis. Quant à la photo extraite de "En patrouille à la mer", elle a un peu plus de chances d'être authentique, sans pour autant que ce soit une certitude.
Cependant, la silhouette des navires en arrière-plan laisse supposer une véracité meilleure, sachant qu'elle a dû être fournie par son premier commandant sous le pavillon de guerre, P. Bouissou. On notera au passage que sa qualité technique ne lui permettait pas d'être utilisée en couverture.

Cordialement.
Memgam
korolov
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Re: POUPÉE - Patrouilleur auxiliaire

Message par korolov »

Bonjour,
est il possible que la Poupée est fait une croisière de reconnaissance en méditerranée
pour la marine française peu de temps avant la guerre ?
Merci.


korolov
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Re: POUPÉE - Patrouilleur auxiliaire

Message par korolov »

Bonjour,
est il possible que la Poupée est fait une croisière de reconnaissance en méditerranée
pour la marine française peu de temps avant la guerre ?
Merci.

Image
kgvm
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Re: POUPÉE - Patrouilleur auxiliaire

Message par kgvm »

Merci, Korolov, je connais la même photo comme "Poupette", mais sans aucun doute c'est le yacht de Monsieur Viennet, voire le pavillon C.V..
korolov
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Re: POUPÉE - Patrouilleur auxiliaire

Message par korolov »

Je confirme , ce
n'est pas la Poupée qui qui figure sur la couverture du livre.
korolov
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Re: POUPÉE - Patrouilleur auxiliaire

Message par korolov »

L'étrave de la Poupée est plus effilée....
korolov
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Re: POUPÉE - Patrouilleur auxiliaire

Message par korolov »

L'étrave de la Poupée est plus effilée....Image
Rutilius
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POUPÉE ― Patrouilleur auxiliaire, ex-yacht (1915~1919).

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,

— Commandant de COURTOIS de LANGLADE : « Une flottille française aux Dardanelles (1915). Les Patrouilles en Méditerranée centrale (1917 ~ 1918). », op. cit., p. 46 à 50.

« Le ciel avait eu sans doute pitié de mes transbordements successifs et de mes transes administratives, car la fameuse Poupée, que j’avais laissée à Toulon en assez mauvaise posture, et qui avait été parfaitement équipée grâce à l’activité, à l’ingéniosité et au débrouillage de l’enseigne de vaisseau Bouissou, m’arrivait sur ces entrefaites. Je quittai aussitôt le lourd remorqueur Goliath, dont s’empara la base de Moudros, et pris possession, avec une joie sans mélange, de ce minuscule mais élégant yacht de 250 tonneaux environ.
A l’époque où il s’appelait Aigle, ce yacht avait vu éclore à son bord le spirituel et délicieux livre
"Aux pays d’Homère", écrit par M. de Mandat-Grancey (1) au cours de son excursion dans l’archipel grec. Les hasards de la destinée l’avait fait ensuite affréter par le Gouvernement français pour porter au Maroc une mission hydrographique ; acheté par un riche Italien, et baptisé Puppy, il était devenu récemment, sous le nom de Poupée, la propriété de M. Viennet, viticulteur narbonnais, qui l’utilisait chaque année pour effectuer des croisières sur la Côte d’Azur. Agée de 31 ans, cette vraie Poupée était bien fatiguée pour recommencer une existence active : coque, chaudière, machine, mâture, tout était en mauvais état et ne tenait plus que par la peinture, telle une élégante sur le retour ; et lorsque deux pandores maritimes vinrent la réquisitionner à mon usage, le 4 février 1915, dans le port de Marseille, elle allait être mise aux enchères pour démolition. Telle qu’elle était, elle constituait cependant un paradis pour un chef d’escadrille, balloté depuis six semaines de dragueur en cargo, avec sa caisse, ses documents et ses fourriers ! J’avais enfin un somptueux bureau administratif installé dans l’ancienne salle à manger, et un mignon poste de T.S.F. dont les étincelles crépitaient dans un boudoir attenant. Sans compter que, le navire ayant été hâtivement armé, il y avait encore à bord tout un matériel mis gracieusement à ma disposition par l’aimable propriétaire : vaisselle aux armes du bâtiment, draps, serviettes, linge fin, sans oublier les tabliers à bavette de la femme de chambre.
Que dire des logements ? En dehors des chambres des deux officiers et du poste d’équipage, les appartements du maître comprenaient une chambre d’une élégance spéciale toute tapissée de glaces, flanquée d’un cabinet de toilette muni de tous les ustensiles et perfectionnements nécessaires, une salle de bains et un salon quelque peu défraîchi ; à l’extrême avant étaient une autre chambre toute tendue de bleu, dite chambre de la jeune fille, et un réduit pour le personnel domestique. Mais tout ce confort se résumait dans le lit du seigneur et maître de l’endroit, lit moelleux, aussi large que long, couche efféminée indigne d’un guerrier ! Et pourtant, quels délices de s’y étendre après les nuit d’insomnie de la Ville-de-Rabat, de la Charrue ou du Goliath !
Je dois maintenant une mention toute spéciale à mes deux officiers.
Mon capitaine de pavillon, l’enseigne de vaisseau Bouissou, était un de ces loups de mer dont le calme et l’énergie s’agrémentaient d’une gaieté constante et d’une faconde toute méridionale qui en faisait un auxiliaire précieux et un compagnon charmant ; non seulement Bouissou avait accompli des prodiges pour mettre la poupée au point et l’amener aux Dardanelles, mais il avait poussé la prévoyance jusqu’à bonder les cales du yacht de provisions de toutes sortes, sans oublier une caisse de bouteilles de vieux tafia dénichées derrière les fagots des magasins des subsistances toulonnaises. Malheureusement, l’inactivité relative et forcée de mon croiseur en miniature n’était pas du goût de cet officier valeureux et quelque peu aventurier ; à quelque temps de là, profitant du départ d’un officier malade, je pus donner le commandement du dragueur Provence
[Provence-III] à Bouissou, qui acquit sur ce vaisseau une réputation méritée, soit par des expéditions légendaires sur les côtes d’Asie Mineure, soit par ses chasses contre les premiers sous-marins ennemis, soit encore par ses pêches de mines dans le golfe de Salonique.
Mon second officier, l’enseigne de vaisseau Mauriet
(2), de la réserve également, fut pour moi un collaborateur dévoué et zélé, qui me rendit des services signalés comme chef du bureau du chiffre ; fidèle à la Poupée jusqu’à son désarmement, il bifurqua alors vers l’aviation, et devint en 1917 un de nos plus hardis pilotes d’hydravions.
Quand j’aurai mentionné le commissaire de 3e classe Colleau
(3), qui vint m’alléger, en mai 1915, de mes ingrates fonctions administratives, mon cuisinier Lamour dont les talents culinaires et musicaux nous aidèrent à supporter les difficultés de l’existence, mon dévoué maître d’hôtel Patero qui sut respecter et soigner les richesses mobilières ainsi que les trésors de vaisselle et de lingerie du propriétaire, quelques excellents officiers mariniers (sous-officiers) et un équipage d’élite, composé d’hommes disciplinés et dévoués, on aura une idée sommaire de cette unité si étrange qui allait porter pendant douze mois le guidon du chef de la flottille. »

___________________________________________________________________________________________

(1) Baron E. de Mandat-Grancey : « Aux pays d’Homère », orné de gravures d’après les photographies de M. Anisson du Perron, Librairie Plon-Nourrit & Cie, Imprimeurs-éditeurs, Paris, 1902, in-16.

(2) MAURIET Léon Luc. Par décret du 29 janvier 1915 (J.O. 31 janv. 1915, p. 528 ; erratum J.O. 1er févr. 1915, p. 542), nommé au grade d’enseigne de vaisseau de 2e classe dans la réserve de l’armée de mer. Par décret du 23 mars 1915 (J.O. 25 mars 1915, p. 1.618), promu au grade d’enseigne de vaisseau de 1re classe dans la réserve de l’armée de mer.

Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 3 janvier 1919 (J.O. 3 janv. 1919, p. 305), inscrit d’office au tableau d’avancement pour le grade de lieutenant de vaisseau de réserve dans les termes suivants :

« M. l’enseigne de vaisseau de 1re classe de réserve Mauriet (Léon-Luc) : excellent officier, très marin, pilote d’hydravion, plein de courage et toujours prêt pour toutes missions, réunissant quatre cents heures de vol. Deux fois blessé en service commandé. Deux témoignages de satisfaction. »

Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 7 novembre 1920 (J.O. 9 nov. 1920, p. 17.939), inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier dans les termes suivants :

« Mauriet (Léon-Luc), lieutenant de vaisseau : officier très allant. Après un embarquement très actif sur la Poupée, est passé dans l’aviation, où il a donné de nombreuses preuves d’énergie et de courage. Deux blessures. »

(3) COLLEAU Pierre Marie, né le 1er janvier 1878 à Brest-Recouvrance (Finistère) et décédé le 16 janvier 1955 à Saint-Jean-du-Doigt (Finistère). Commissaire de la marine.

Fils d’Yves COLLEAU, né vers 1836, second maître de timonerie, et de Marie Julie SALAUN, née vers 1842, son épouse, mariés à Brest, le 18 août 1863 (Registre des actes de naissance de Brest-Recouvrance, Année 1878, f° 2, acte n° 2).

Époux de Françoise Marie COLAS, née le 6 octobre 1887 à Guimaëc (Finistère), avec laquelle il avait contracté mariage à Brest, le 24 septembre 1908. Fille de Thomas COLAS, gendarme maritime, et de Catherine TROCQUER, « ménagère », son épouse (Registre des actes de mariage de la ville de Brest, Année 1908, f° 222, acte n° 461).

Par décret du 1er octobre 1915 (J.O. 4 oct. 1915, p. 7.083), promu au garde de commissaire de 2e classe dans le corps du Commissariat de la marine à compter du 5 octobre 1915. Alors attaché au port de Brest (Déc. min. 5 janv. 1917, J.O. 7 janv. 1917, p. 282).

Par arrêté du Ministre de la Marine en date du 14 juillet 1919 (J.O. 18 juill. 1919, p. 7.415 et 7.417), inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier. Alors commissaire de 1re classe.

Par décret du Président de la République en date du 29 décembre 1932 (J.O. 31 déc. 1932, p. 13.650), promu au grade d’officier dans l’Ordre de la Légion d’honneur dans les termes suivants :

« Colleau (Pierre-Marie), commissaire principal ; 36 ans 3 mois de services, dont 10 ans 3 mois à la mer en paix, 7 campagnes de guerre. Chevalier du 14 juillet 1919. » (p. 13.651).

Par décret du 26 janvier 1934 (J.O. 27 janv. 1934, p. 797), nommé dans la réserve de l’armée de mer au grade de commissaire principal à compter du 1er janvier 1934, date de sa radiation des cadres de l’activité.
Dernière modification par Rutilius le mer. févr. 13, 2019 2:24 pm, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
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Re: POUPÉE - Patrouilleur auxiliaire

Message par Memgam »

Bonjour,

L'EV1 Mauriet Léon a commandé de mars 1918 à novembre 1918, le poste de combat de Lampedusa (Italie), créé le 19 février 1917 et dissous en novembre 1918. Il dépendait de Bizerte (7/1917) puis de Sousse (03/1918) (Tunisie).
La demande de création a été faite en janvier 1917 auprès des autorités italiennes. Les travaux commencent au mois de mai. Le 15 septembre, décision est prise d'y installer une section de six hydravions. Les travaux d'agrandissements commencent en décembre sous la direction de l'EV1 Mauriet. Le 26 février 1918, une première section de deux hydravions s'y installe et au début de mars, le PC possède quatre appareils armés et un en réserve. Les activités consistent en des escortes de convois sur l'axe Bizerte-Malte. Les appareils ont été des Donnet-Denhaut de 200 ch HS en 1918 et de Tellier 200 ch HS canon.


Sources : Major ® Norbert Desgouttes, Les commandements de l'Aéronautique navale (1912-2000), ARDHAN, 2001).
Lucien Morareau, Robert Feuilloy, Jean-Louis Courtinat, Thierry Le Roy, Jean-Paul Rossignol, L'aviation maritime française pendant la grande guerre, ARDHAN, 1999.

Cordialement.
Memgam
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