COQUIMBO Trois-mâts Cie Bordes

olivier 12
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Re: COQUIMBO Trois-mâts Cie Bordes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

COQUIMBO

Trois-mâts carré en acier construit en 1890 au chantier Russel de Glasgow sous le nom de BURMAH.
Racheté en 1907 par la compagnie Bordes.

Navire de 2850 tpl affecté au transport de nitrate sur le Chili. Bon marcheur. Pris en 1907 par le capitaine Edouard Salaun, de Roscoff.

En 1913, sous les ordres du capitaine Louis Bré, de Ploubazlanec, effectuant une traversée Iquique – Nantes avec un chargement de salpêtre, il se trouvait le 2 Août sous le vent des Malouines. Beau temps clair, avec brise fraichissant. Le capitaine ordonna d’appuyer les bras des vergues au vent lorsqu’une rafale d’une extrême violence surprit le navire. Le grand mât de hune cassa net par le milieu entrainant d’importantes avaries aux deux autres mâts.
Il fallut deux jours de travail incessant pour que COQUIMBO puisse continuer sa route sous misaine et artimon, avec sa grande vergue portant une voilure de fortune.
Il entra en Loire 122 jours après son départ d’Iquique, avec une partie de son équipage subissant les premières atteintes du béri-béri.

La perte du COQUIMBO

Le 9 Juillet 1917, COQUIMBO revenait d’Antofagasta qu’il avait quitté en Mars avec une cargaison de salpêtre pour les poudreries de Rochefort. Il comptait 105 jours de mer. Il se présenta dans le SE du plateau de Rochebonne afin de gagner l’entrée du pertuis d’Antioche. Toute la journée du 10 et la matinée du 11 il resta encalminé dans le SE de ce plateau de roches sans apercevoir même un seul pêcheur.

Il était sous le commandement du capitaine Hyacinthe LE SAUX, né le 16 Avril 1879 à Tredenez et inscrit à Saint Malo. Le second était Auguste LEBRET.

Voici le récit du second capitaine Lebret.

« Le navire était encalminé et ne gouvernait pas, mais dérivait sous l’action du courant. Depuis notre passage aux Açores, nous avions constamment plusieurs hommes en vigie, et tout l’équipage non employé à la manœuvre surveillait l’horizon avec toute la vigilance possible.
Vers 13h00 le 11 Juillet, l’homme de vigie Emile DAUPHIN signala une mine par tribord avant, tout près du navire. Le capitaine donna aussitôt l’ordre au timonier de venir sur tribord afin d’éviter le danger si possible. Mais la vitesse du navire étant presque nulle, le mouvement d’abattée ne put se produire, malgré la manœuvre des voiles pour faciliter l’arrivée.
Nos embarcations étaient sous les bossoirs depuis dix jours, prêtes à être descendues. Aussi, dès que nous nous rendîmes compte que le navire dérivait sur la mine, toutes les dispositions furent prises pour sauver l’équipage.
A peine avions-nous mis les mains sur les garants des palans pour descendre les baleinières que l’explosion se produisit vers le milieu du navire avec une telle violence que le COQUIMBO fut détruit en quelques secondes.
Le capitaine se trouvait à ce moment sur la dunette, ayant sous les bras les papiers du bord qu’il désirait sauver et donnant les ordres pour le sauvetage. Mais la destruction du navire fut si rapide que chacun dut chercher à se sauver lui-même par les moyens à sa portée.
Je me trouvai sur la lisse de bâbord et sautai à l’eau où je fus recueilli par les quelques hommes qui avaient réussi à monter dans la seule embarcation restée à flots. Notre navire avait complètement disparu et nous nous trouvions au milieu d’une quantité de débris de toutes sortes. Nous aperçûmes le cadavre de notre pauvre capitaine. Il avait un bras arraché, le crâne fracturé et l’épine dorsale brisée, autant que nous pûmes le constater. »

Selon le 2e lieutenant, Jacques CARON, le capitaine était monté du pont sur la dunette et disait « J’espère… » lorsque la détonation se produisit.

Dix huit survivants furent repêchés par le second capitaine et le maître Laurent QUERE. Il étaient à 40 milles de terre dans un canot surchargé et ébranlé par l’explosion. Il mirent le cap sur le pertuis d’Antioche. Le soir, vers 20h00, ils furent recueillis par le bateau de pêche ALBERT ANDRE qui les déposa le lendemain matin à La Rochelle.

Sept hommes avaient disparu

LE SAUX Hyacinthe Capitaine
CHEVALIER Eugène 1er lieutenant
PICOT Matelot
KERMAREC Matelot
LE GOFF Matelot
ROBIN Matelot
CAMPET Matelot léger

Ces mines étaient larguées aux approches des ports alliés par des sous-marins. Dans le cas du COQUIMBO, il semble que ce soit une mine mouillée par le sous-marin UC 21 de l’Oberleutnant z/s Rheinhold SALTZWEDEL ,au cours des semaines précédentes.
(voir note sur ce commandant dans la fiche goélette LA MARNE)

Cdlt

Olivier
olivier
malouin
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Re: COQUIMBO Trois-mâts Cie Bordes

Message par malouin »

[#ff4600]
Bonjour à tous,

Je cherchais désespérément des informations sur les derniers évènements survenus au Coquimbo et je suis tombée sur votre forum .
Hyacinthe Le saux est le frère de mon grand père paternel et personne dans la famille ne m'avait relaté les faits .
Je vous remercie de tous ces renseignements.
Peut être que vous auriez des photos.....Moi , je n'en ai aucune si ce n'est une photo du bateau.
Je vous félicite pour votre travail de recherche .




COQUIMBO

Trois-mâts carré en acier construit en 1890 au chantier Russel de Glasgow sous le nom de BURMAH.
Racheté en 1907 par la compagnie Bordes.

Navire de 2850 tpl affecté au transport de nitrate sur le Chili. Bon marcheur. Pris en 1907 par le capitaine Edouard Salaun, de Roscoff.

En 1913, sous les ordres du capitaine Louis Bré, de Ploubazlanec, effectuant une traversée Iquique – Nantes avec un chargement de salpêtre, il se trouvait le 2 Août sous le vent des Malouines. Beau temps clair, avec brise fraichissant. Le capitaine ordonna d’appuyer les bras des vergues au vent lorsqu’une rafale d’une extrême violence surprit le navire. Le grand mât de hune cassa net par le milieu entrainant d’importantes avaries aux deux autres mâts.
Il fallut deux jours de travail incessant pour que COQUIMBO puisse continuer sa route sous misaine et artimon, avec sa grande vergue portant une voilure de fortune.
Il entra en Loire 122 jours après son départ d’Iquique, avec une partie de son équipage subissant les premières atteintes du béri-béri.

La perte du COQUIMBO

Le 9 Juillet 1917, COQUIMBO revenait d’Antofagasta qu’il avait quitté en Mars avec une cargaison de salpêtre pour les poudreries de Rochefort. Il comptait 105 jours de mer. Il se présenta dans le SE du plateau de Rochebonne afin de gagner l’entrée du pertuis d’Antioche. Toute la journée du 10 et la matinée du 11 il resta encalminé dans le SE de ce plateau de roches sans apercevoir même un seul pêcheur.

Il était sous le commandement du capitaine Hyacinthe LE SAUX, né le 16 Avril 1879 à Tredenez et inscrit à Saint Malo. Le second était Auguste LEBRET.

Voici le récit du second capitaine Lebret.

« Le navire était encalminé et ne gouvernait pas, mais dérivait sous l’action du courant. Depuis notre passage aux Açores, nous avions constamment plusieurs hommes en vigie, et tout l’équipage non employé à la manœuvre surveillait l’horizon avec toute la vigilance possible.
Vers 13h00 le 11 Juillet, l’homme de vigie Emile DAUPHIN signala une mine par tribord avant, tout près du navire. Le capitaine donna aussitôt l’ordre au timonier de venir sur tribord afin d’éviter le danger si possible. Mais la vitesse du navire étant presque nulle, le mouvement d’abattée ne put se produire, malgré la manœuvre des voiles pour faciliter l’arrivée.
Nos embarcations étaient sous les bossoirs depuis dix jours, prêtes à être descendues. Aussi, dès que nous nous rendîmes compte que le navire dérivait sur la mine, toutes les dispositions furent prises pour sauver l’équipage.
A peine avions-nous mis les mains sur les garants des palans pour descendre les baleinières que l’explosion se produisit vers le milieu du navire avec une telle violence que le COQUIMBO fut détruit en quelques secondes.
Le capitaine se trouvait à ce moment sur la dunette, ayant sous les bras les papiers du bord qu’il désirait sauver et donnant les ordres pour le sauvetage. Mais la destruction du navire fut si rapide que chacun dut chercher à se sauver lui-même par les moyens à sa portée.
Je me trouvai sur la lisse de bâbord et sautai à l’eau où je fus recueilli par les quelques hommes qui avaient réussi à monter dans la seule embarcation restée à flots. Notre navire avait complètement disparu et nous nous trouvions au milieu d’une quantité de débris de toutes sortes. Nous aperçûmes le cadavre de notre pauvre capitaine. Il avait un bras arraché, le crâne fracturé et l’épine dorsale brisée, autant que nous pûmes le constater. »

Selon le 2e lieutenant, Jacques CARON, le capitaine était monté du pont sur la dunette et disait « J’espère… » lorsque la détonation se produisit.

Dix huit survivants furent repêchés par le second capitaine et le maître Laurent QUERE. Il étaient à 40 milles de terre dans un canot surchargé et ébranlé par l’explosion. Il mirent le cap sur le pertuis d’Antioche. Le soir, vers 20h00, ils furent recueillis par le bateau de pêche ALBERT ANDRE qui les déposa le lendemain matin à La Rochelle.

Sept hommes avaient disparu

LE SAUX Hyacinthe Capitaine
CHEVALIER Eugène 1er lieutenant
PICOT Matelot
KERMAREC Matelot
LE GOFF Matelot
ROBIN Matelot
CAMPET Matelot léger

Ces mines étaient larguées aux approches des ports alliés par des sous-marins. Dans le cas du COQUIMBO, il semble que ce soit une mine mouillée par le sous-marin UC 21 de l’Oberleutnant z/s Rheinhold SALTZWEDEL ,au cours des semaines précédentes.
(voir note sur ce commandant dans la fiche goélette LA MARNE)

Cdlt

Olivier

marie françoise
olivier 12
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Re: COQUIMBO Trois-mâts Cie Bordes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous, bonjour Marie Françoise

Pour votre information une exposition devrait se tenir vers Mai 2010 à Saint Briac axée sur l'histoire maritime de Saint Briac à la fin du 19e et au début du 20e siècle.
On devrait y trouver des documents forts intéressants proposés par des descendants des nombreux Capitaines au Long Cours et autres marins originaires de ce village.
J'ai entendu dire que votre grand oncle a toujours des descendants dans le secteur. On devrait donc avoir quelques autres informations sur lui lors de cette exposition...

Cdlt
olivier
malouin
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Re: COQUIMBO Trois-mâts Cie Bordes

Message par malouin »

Bonjour à tous, bonjour Marie Françoise

Pour votre information une exposition devrait se tenir vers Mai 2010 à Saint Briac axée sur l'histoire maritime de Saint Briac à la fin du 19e et au début du 20e siècle.
On devrait y trouver des documents forts intéressants proposés par des descendants des nombreux Capitaines au Long Cours et autres marins originaires de ce village.
J'ai entendu dire que votre grand oncle a toujours des descendants dans le secteur. On devrait donc avoir quelques autres informations sur lui lors de cette exposition...

Cdlt
Merci pour l 'information.
Je me rendrai à cette exposition.
Je ne crois pas que ce grand oncle ait eu des enfants et il me semble que les seuls descendants de la famille soient ceux de son frère qui était mon gran père .
Sincèrement

M F Viel
marie françoise
Rutilius
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Re: COQUIMBO Trois-mâts Cie Bordes

Message par Rutilius »


Bonjour à tous,


Navigazette Hebdomadaire, n° 925, Jeudi 17 janvier 1907, p. 7, en rubrique « Chronique – Marine marchande ».


« Un nouveau voilier de la flotte A. D. B. ― M.M. A. D. Bordes et fils, de Paris, viennent de faire acquisition, au prix de 6.500 livres sterling, du trois-mâts anglais Burmah. Ce navire jauge net 1.647 tonneaux ; il a été construit à Port-Glasgow en 1890 et appartenait ci-devant à MM. Foley et Cie, de Londres. Il prendra le nom de Coquimbo. »

____________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.
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MichelC
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Re: COQUIMBO Trois-mâts Cie Bordes

Message par MichelC »

Il était sous le commandement du capitaine Hyacinthe LE SAUX, né le 16 Avril 1879 à Tredenez et inscrit à Saint Malo

Bonjour à tous,

Je remarque un Hyacinthe LE SAUX inscrit sur le MaM de Briac-sur-Mer (35). S'agit-il du même ??

D'autre part un coup de main sur le lieu de naissance - Tredenez - que je ne situe pas !!

Amicalement

Michel
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GENEAMAR
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Re: COQUIMBO Trois-mâts Cie Bordes

Message par GENEAMAR »

Bonjour Michel,...

Si j'en crois une généalogiste, Hyacinthe Le SAUX, fils de Hyacinthe, Maître de cabotage disparu en mer, (1847-1888) et de Eugènie POULAIN (1843-...) serait né le 16 avril 1879 à TRÉDREZ (Côtes d'Armor)...
Je n'ai pas vérifié, ...
Cordialement. Malou :hello:
Cordialement. Malou
olivier 12
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Re: COQUIMBO Trois-mâts Cie Bordes

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Je crois que Hyacinthe LE SAUX né à Trédrez-Locquémeau (près de Saint Michel-en-Grève) et Hyacinthe Le Saux figurant sur le monument de Saint Briac sont bien le même commandant, disparu sur le COQUIMBO.
C'est d'ailleurs à Saint Briac que j'ai entendu parler de lui. Il devait habiter dans le secteur et aurait encore des descendants ou des petits-neveux dans la région. J'aurai des renseignements plus précis prochainement.

(Tredenez n'existe pas. Encore un rôle d'équipage difficilement déchiffrable...!!)

Cdlt
olivier
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MichelC
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Re: COQUIMBO Trois-mâts Cie Bordes

Message par MichelC »

Merci Malou, merci Olivier,

J'attends votre confirmation !

Bien amicalement

Michel
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GENEAMAR
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Re: COQUIMBO Trois-mâts Cie Bordes

Message par GENEAMAR »

Bonjour Michel, bonjour Olivier,...

Je reprends donc :
1/ Hyacinthe Le SAUX né le 16 mars 1847 à LOCQUIREC (Finistère), Maître de cabotage, décédé en mer le 26 novembre 1888, son bateau l' "EDMOND" ayant coulé sur les côtes de LESCONIL près de QUIMPER, lors d'une traversée du CROISIC vers MORLAIX;
Marié le 21 septembre 1878 à SAINT-BRIAC-sur-MER à Eugènie POULAIN, née le 11 novembre 1843 à LANCIEUX (Côtes-d'Armor)
2/De cette union naîtront Hyacinthe Le SAUX, né le 16 avril 1879 à TRÉDREZ (Côtes-d'Armor),
Et identifié, Alfred Le SAUX, né le 12 juillet 1881 à SAINT-BRIAC-sur-MER, (au s/r champ fleiri ou champ Fleury), Commerçant, décédé en 1954, lequel épouse une dame Louise SONNEFRAUD (1885-1944). De cette union naîtra Hyacinthe Le SAUX...

La règle des cent ans, empêche des recherches plus contemporaines...
Amicalement. Malou
:hello:
Cordialement. Malou
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