Le sauvetage de l’équipage du cargo britannique Merganser, le 20 novembre 1915
Merganser — Cargo en acier lancé le 16 juin 1908 par le chantier Swan, Hunter & Wigham Ridchardson Ltd., de Low Walker — Neptune Yard — (Newcastle Upon Tyne, Royaume-Uni), pour le compte de la société d’armement Cork Steam Ship C°. Ltd., de Cork (Irlande, alors Royaume-Uni) ; achevé en Août 1908.
Caractéristiques : 1.905 t. jb et de 910 t. jn ; dimensions : 290 x 38,4 x 20,3 ft ; machine à triple expan-sion ; 304 nhp ; une hélice.
Arraisonné, puis coulé au canon le 20 novembre 1915, vers 15 h. 40, par le sous-marin allemand U-33 (Kapitänleutnant Konrad GANSSER) à 40 milles dans l’O. N.-O. de l’île de Gozo, par 36° 30’ N. et 13° 00’ E., alors qu’il allait de la Clyde (Royaume-Uni) à Alexandrie (Égypte) avec un chargement de charbon et de marchandises diverses. Aucune victime.
Capitaine et équipage recueillis dans deux embarcations le même jour, à 17 h. 20, par le torpilleur d’escadre français Voltigeur (Lieutenant de vaisseau Pierre Marie FENOUIL) qui les débarque à Toulon (Var).
____________________________________________________________________________________________Caractéristiques : 1.905 t. jb et de 910 t. jn ; dimensions : 290 x 38,4 x 20,3 ft ; machine à triple expan-sion ; 304 nhp ; une hélice.
Arraisonné, puis coulé au canon le 20 novembre 1915, vers 15 h. 40, par le sous-marin allemand U-33 (Kapitänleutnant Konrad GANSSER) à 40 milles dans l’O. N.-O. de l’île de Gozo, par 36° 30’ N. et 13° 00’ E., alors qu’il allait de la Clyde (Royaume-Uni) à Alexandrie (Égypte) avec un chargement de charbon et de marchandises diverses. Aucune victime.
Capitaine et équipage recueillis dans deux embarcations le même jour, à 17 h. 20, par le torpilleur d’escadre français Voltigeur (Lieutenant de vaisseau Pierre Marie FENOUIL) qui les débarque à Toulon (Var).
• Rapport de mer du lieutenant de vaisseau Pierre Marie FENOUIL, commandant le torpilleur d’escadre Voltigeur : Service historique de la Défense, S.G.A. « Mémoire des hommes », Cote SS Y 640, p. num. 378 et 379.
Ire ARMÉE NAVALE
Torpilleur d’escadre Voltigeur
Toulon, le 25 novembre 1915.
Ire ARMÉE NAVALE
Torpilleur d’escadre Voltigeur
Toulon, le 25 novembre 1915.
Le Lieutenant de vaisseau FENOUIL, commandant le Voltigeur,
à Monsieur le Vice-amiral, commandant en chef, Préfet maritime du Ve Arrondissement
à Monsieur le Vice-amiral, commandant en chef, Préfet maritime du Ve Arrondissement
Objet : Rapport de mer.
Amiral,
Le Voltigeur, parti de Malte le 20 novembre 1915 dans la matinée et escortant le convoi composé du Sydney et du Saint-Luc, suivait la route des transports lorsque, vers 16 h. 20, la vigie a signalé un vapeur à 8 milles environ dans l’Ouest ; une embarcation ou un sous-marin paraissait être auprès du vapeur.
J’ai fait mettre le cap sur ce vapeur en signalant au convoi de continuer sa route.
Le vapeur donnait de la bande ; il s’inclinait de plus en plus et il a coulé vers 16 h. 45.
Un peu plus dans l’Ouest, un autre vapeur paraissait faire route vers l’O. N.-O.
A 17 h., nous avons pu distinguer nettement les deux embarcations du vapeur coulé. Malgré la veille intense faite dans les parties les plus élevées du Voltigeur, nous n’avons vu aucune trace de sous-marin.
Avant de rallier les embarcations des naufragés, nous avons passé auprès des épaves du vapeur coulé pour nous rendre compte si aucun homme ne s’y trouvait.
A 17 h. 20, nous embarquions l’équipage complet du vapeur anglais Merganser et, comme une recherche de sous-marin était illusoire à la tombée de la nuit, j’ai fait route pour rejoindre le convoi.
D’après le capitaine du Merganser, ce vapeur a été attaqué vers 15 h. 40 par un sous-marin battant pavillon autrichien. Dès que le sous-marin a été aperçu à bâbord derrière, à 2 milles environ, le Merganser a essayé de fuir en marchant à toute vitesse, mais le sous-marin, armé d’un canon de 100 mm environ, a ouvert le feu et ses obus ont atteint le vapeur à l’arrière en endommageant le gouvernail.
Le capitaine a stoppé et il a fait mettre les embarcations à la mer pour sauver l’équipage.
Le sous-marin n’a pas interrompu son feu pendant le sauvetage et il est extraordinaire qu’aucun homme n’ait été blessé.
Vers 16 h., le vapeur a commencé à donner de la bande ; le sous-marin a cessé le feu et s’est approché des embarcations.
Le commandant du sous-marin a ordonné au capitaine du Merganser d’accoster et de lui remettre ses papiers de bord ; il a même demandé les instructions de l’Amirauté anglaise.
Le capitaine du Merganser a répondu que si ces instructions lui avaient été données, il les aurait détruites avant de quitter le vapeur.
Le sous-marin a conseillé aux embarcations de faire route dans le Sud où elles trouveraient un vapeur neutre qui les recueilleraient.
Le vapeur était en effet visible, mais il était matériellement impossible de distinguer son pavillon.
Ce vapeur paraissait se diriger vers les embarcations, mais il a changé brusquement de route vers 16 h. 45, s’est dirigé vers l’Ouest, probablement lorsqu’il a aperçu le Voltigeur.
C’est ce vapeur que nous avons aperçu lorsque nous courrions vers le Merganser. Je pense, comme le capitaine du Merganser, que ce vapeur est un ravitailleur.
Le sous-marin était muni d’un seul canon à l’avant.
Le capitaine du Merganser n’a pu me renseigner sur son tonnage ; mais il croit fermement que les officiers, qu’il a vus de près, sont des officiers allemands.
Nous avons logé aussi bien que possible les officiers et l’équipage du Merganser que nous avons débarqués à Toulon après une traversée rendue très pénible par un véritable coup de vent d’Est dans le Sud de la Sardaigne et du Nord-Est ensuite.
Signé : Fenouil.
Vu et transmis.
Le Vice-amiral, commandant en chef, Préfet maritime,
Signé : De Marolles. (*)
____________________________________________________________________________________________Amiral,
Le Voltigeur, parti de Malte le 20 novembre 1915 dans la matinée et escortant le convoi composé du Sydney et du Saint-Luc, suivait la route des transports lorsque, vers 16 h. 20, la vigie a signalé un vapeur à 8 milles environ dans l’Ouest ; une embarcation ou un sous-marin paraissait être auprès du vapeur.
J’ai fait mettre le cap sur ce vapeur en signalant au convoi de continuer sa route.
Le vapeur donnait de la bande ; il s’inclinait de plus en plus et il a coulé vers 16 h. 45.
Un peu plus dans l’Ouest, un autre vapeur paraissait faire route vers l’O. N.-O.
A 17 h., nous avons pu distinguer nettement les deux embarcations du vapeur coulé. Malgré la veille intense faite dans les parties les plus élevées du Voltigeur, nous n’avons vu aucune trace de sous-marin.
Avant de rallier les embarcations des naufragés, nous avons passé auprès des épaves du vapeur coulé pour nous rendre compte si aucun homme ne s’y trouvait.
A 17 h. 20, nous embarquions l’équipage complet du vapeur anglais Merganser et, comme une recherche de sous-marin était illusoire à la tombée de la nuit, j’ai fait route pour rejoindre le convoi.
D’après le capitaine du Merganser, ce vapeur a été attaqué vers 15 h. 40 par un sous-marin battant pavillon autrichien. Dès que le sous-marin a été aperçu à bâbord derrière, à 2 milles environ, le Merganser a essayé de fuir en marchant à toute vitesse, mais le sous-marin, armé d’un canon de 100 mm environ, a ouvert le feu et ses obus ont atteint le vapeur à l’arrière en endommageant le gouvernail.
Le capitaine a stoppé et il a fait mettre les embarcations à la mer pour sauver l’équipage.
Le sous-marin n’a pas interrompu son feu pendant le sauvetage et il est extraordinaire qu’aucun homme n’ait été blessé.
Vers 16 h., le vapeur a commencé à donner de la bande ; le sous-marin a cessé le feu et s’est approché des embarcations.
Le commandant du sous-marin a ordonné au capitaine du Merganser d’accoster et de lui remettre ses papiers de bord ; il a même demandé les instructions de l’Amirauté anglaise.
Le capitaine du Merganser a répondu que si ces instructions lui avaient été données, il les aurait détruites avant de quitter le vapeur.
Le sous-marin a conseillé aux embarcations de faire route dans le Sud où elles trouveraient un vapeur neutre qui les recueilleraient.
Le vapeur était en effet visible, mais il était matériellement impossible de distinguer son pavillon.
Ce vapeur paraissait se diriger vers les embarcations, mais il a changé brusquement de route vers 16 h. 45, s’est dirigé vers l’Ouest, probablement lorsqu’il a aperçu le Voltigeur.
C’est ce vapeur que nous avons aperçu lorsque nous courrions vers le Merganser. Je pense, comme le capitaine du Merganser, que ce vapeur est un ravitailleur.
Le sous-marin était muni d’un seul canon à l’avant.
Le capitaine du Merganser n’a pu me renseigner sur son tonnage ; mais il croit fermement que les officiers, qu’il a vus de près, sont des officiers allemands.
Nous avons logé aussi bien que possible les officiers et l’équipage du Merganser que nous avons débarqués à Toulon après une traversée rendue très pénible par un véritable coup de vent d’Est dans le Sud de la Sardaigne et du Nord-Est ensuite.
Signé : Fenouil.
Vu et transmis.
Le Vice-amiral, commandant en chef, Préfet maritime,
Signé : De Marolles. (*)
(*) Louis Roger Gérard de MAROLLES (1851~1941), École navale 1866.