Bonjour à tous,
Rencontre du 24 Avril 1917
La goélette possède une pièce de 47 mm modèle 1885 placée sur le gaillard d’avant et armée par :
BOUGON Charles Matelot de 3e classe Torpilleur auxiliaire Chef de pièce 4037 Fécamp
LE ROY Pierre Matelot de 3e classe Canonnier auxiliaire Servant 1836 Granville
1er tir avec une hausse à 2500 m. Tir court
2e tir avec hausse à 2800 m. Tir bien réglé.
Tiré 6 coups à raison de 3 coups par minute
Le sous-marin (environ 60 m de longueur et peint en gris) plonge cap à l’Est.
La commission d’enquête conclue que le capitaine Richard et son équipage ont fait preuve de décision et d’esprit d’à propos. Par leur manœuvre judicieuse et l’emploi de leur armement ils ont réussi à sauver un voilier attaqué qui, sans leur intervention, aurait eu les plus grandes chances d’être coulé. On peut faire un léger reproche au capitaine qui a manqué d’esprit d’observation et a un peu négligé le côté renseignement qui est si nécessaire…
(Nota : on sait maintenant que c’était l’UB 31)
Rencontre du 8 Mai 1917 à 09h30
A 4 milles dans le NW de la pointe Sud de Saint Yves par 50°18 N et 10°13 W. Beau temps. Mer plate et visibilité 5 à 6 milles. Le sous-marin émerge stoppé et reste si peu de temps en surface qu’il est impossible de distinguer les détails, sauf la silhouette (environ 90 m). Il est peint en gris et le gaillard semble surélevé. Voici la silhouette de ce sous-marin.
Autour se trouvent 6 voiliers, un destroyer anglais et un chalutier armé. Hissé aussitôt le signal « Sous-marin en vue ».
La commission d’enquête estime que le capitaine Richard a peut-être prévenu une attaque imminente contre un groupe de voiliers, et en tous cas donné l’alarme aux patrouilleurs anglais. Le fait démontre que la veille était bien faite à bord du SAINT ANTOINE DE PADOUE et que l’armement de la pièce a rendu les services qu’on pouvait attendre.
Au vu des deux incidents ci-dessus, la commission est d’avis qu’il semble juste de décerner un Témoignage Officiel de Satisfaction au capitaine et à l’équipage du SAINT ANTOINE DE PADOUE pour l’à propos et le résultat de leurs interventions.
Le sous-marin aperçu
N’est pas identifié. Comme il n’y a pas eu de combat il sera difficile de savoir lequel fut aperçu. Il semblerait, vu la taille que ce soit un type U. De plus, la position donnée est incohérente, mettant le voilier loin au large des côtes. Mais s'il avait été près des côtes à cette latitude, cela aurait effectivement été au large de la pointe St Ives.
Récompenses
Décernées le 28 Juin 1917, elles seront plus importantes que celle demandée par cette commission.
Médaille militaire et Croix de Guerre avec palme
RICHARD J.P. Maître de manœuvre temporaire. Capitaine au cabotage. 303 Fécamp
A fait preuve à deux reprises de courage et d’initiative et a réussi à sauver un autre voilier en forçant le sous-marin à plonger.
Citation à l’Ordre de la Brigade
BOUGON Charles Matelot torpilleur 4037 Fécamp
« Pour l’habileté et le courage dont il a fait preuve comme chef de pièce lors de la défense de son navire contre un sous-marin »
Citation à l’Ordre du Régiment
LE ROY Pierre Canonnier breveté 1836 Granville
« Pour son sang froid et son énergie lors de la défense de son navire contre un sous-marin »
Témoignage de satisfaction
Trois-mâts goélette SAINT ANTOINE DE PADOUE
« Pour la courageuse attitude de son équipage lors de la défense du voilier contre des sous-marins les 24 Avril et 6 Mai 1917 »
Note au Ministre du Président de la Chambre de Commerce de Fécamp
J’ai l’honneur de vous remettre un extrait de la délibération prise par notre compagnie dans sa séance du 1er Juin courant demandant pour le capitaine Richard, commandant le trois-mâts SAINT ANTOINE DE PADOUE, de notre port, la Croix de la Légion d’Honneur pour la bravoure dont il a fait preuve dans un voyage au cours duquel il a eu l’occasion par deux fois de mettre en fuite des sous-marins ennemis.
Cdlt
