torpilleur 321

[pagan]

Bonjour à tous,
Je suis un nouvel inscrit; je ne possède pas vos connaissances hélas. En revanche, je suis épaté par votre disposition à partager ces connaissances et mettre ne commun ce que vous avez acquis.
J'effectue des recherches familiaiales. Mon grand père paternel a effectué une carrière d'officier dans la marine; à sa sortie de l'Ecole navale, c'était l'entrée en guerre en 1914; il a été versé dans immédiatement comme tant d'autres dans cette terrible guerre.

Il fut affecté le temps des hostilités:
-sur le Gueydon 1.8.1914 – 3.5.1915 2ème escadre légère
- puis sur l'Intrepide 1915-1916 1ère esc. De Torpilleurs de la Division Mer du Nord
- puis sur le Francis Garnier 1916-1917
- enfin sur un Torpilleur à , le "321". 1917-1919

Les opérations pendant la guerre 14-18 auxquelles il a pris part furent notamment:
- patrouilles dans les bancs de Flandre : opérations contre la côte belge du 10.8.1915 à l’Armistice.
- opérations contre Zeebruge et Ostende (avril-mai 1918)
- opérations contre Ostende (Octobre 1918) : attaques de vedettes rapides ennemies Août 1918)

Je suis à la recherche de toutes informations sur le torpilleur 321 (caractéristiques, photos, silhouette, missions, composition de l'équipage, ouvrage pouvant s'y rattacher... etc).
Je vous remercie par avance pour tout ce que vous pourrez faire.

Bien cordialement.

Yann TANGUY
(pagan).
eddyl. C'est super !

[Ar Brav]

Bonsoir Yann,

Soyez le bienvenu à bord. Le 321 sera bientôt en ligne

Bien cordialement,
Franck

PS. Un nom qui fleure bon le Finistère Sud, gast, la Meurthe et Moselle ?

[Ar Brav]

Bonjour à tous,

TORPILLEUR 321 Torpilleur numéroté type 295 (1907 – 1936)

Chantier :

Chantiers Augustin Normand, Le Havre.
Commencé : 1904
Mis à flot : 22.11.1906
Terminé : 1907
En service : 10.1907
Retiré : 14.06.1936
Caractéristiques : 101 t ; 2 000 cv ; 40,2 x 4,4 x 2,6 m .
Symbole de coque : 321
Armement : III TLT + II de 37.

Observations :

Essais à Cherbourg
1908-1911 : basé à Cherbourg, torpilleur de défense mobile
1912-1918 : affecté aux torpilleurs de Dunkerque
1918-1920 : reconverti en dragueur léger
1920-1935 : Cherbourg
10.06.1923 : arrive à Paris par voie fluviale via Cherbourg et Le Havre à l’occasion d’une manifestation nautique
08.1937 : vendu pour démolition à Cherbourg.

Cordialement,
Franck

PS. Yann, vous pouvez utiliser le moteur de recherche du forum (case en haut à droite + loupe)

[Ar Brav]

Bonjour à tous,
Bonjour Yann,

Pour avoir une idée de ce qu'étaient les torpilleurs numérotés, voici une vue de la construction de ces bateaux aux Chantiers Schneider de Châlons sur Saône dans les années 1900 :



Vous avez également une très belle vue d'un torpilleur numéroté (le 315) offerte par Olivier ICI

Le 321 est du même type, donc quasiment identique.

Vous avez un topo sur le Gueydon LA

Cordialement,
Franck

[Ar Brav]

Bonsoir Yann,

Vous trouverez un topo sur l'Intrépide ici :

pages1418/Forum-Pages-d-Histoire-aviati ... _519_1.htm

Cordialement,
Franck

[Ar Brav]

Bonjour à tous,
Bonjour Yann,

Vous trouverez des renseignements sur le Francis Garnier ICI

Cordialement,
Franck

[pagan]

Bonjour Franck-Ar Brav,
Un grand merci pour l'ensemble de ces messages que je découvre.
Je suis impressionné par ces connaissances; j'ai effectivement mon grand-père qui fut placé jeune enseigne à la sortie de l'Ecole Navale (il fallait "des bras" pour commander à la mer pendant la guerre, peu importât s'ils n'avaient pas d'expérience, il fallait y aller); juste sorti de "navale" en 1914, il eut un premier commandement en 16; je crois savoir que le torpilleur 321 qu'il commandait eut des problèmes pendant la guerre; il obtint une citation de division en octobre 1917 à bord du "321" (" Le 23 octobre 1917, son torpilleur ayant été atteint pendant un bombardement sérieux, a agi avec sang froid et décision pour combattre l’incendie »), puis une citation de corps d'armée le 28.8.191_( « A manœuvré avec précision le 23 Août 1918 pour éviter une torpille ennemie , et contre-attaqué vigoureusement ».); ces citations étaient citées du V.A de la 1ère armée du Nord.

J'ai d'autres questions:
- qui était ce vice amiral à l'époque?
- ce torpilleur 321 avait -il un nom de baptème, ou était-ce seulement le "321"?
- où pourrait-on consulter les listes d'équipage du 321?
- le carnet de navigation ou livre de bord?
- où puis-je me renseigner pour mettre au regard de ces 2 citations (division et corps d'armée) les évènements qui ouvrirent à ce droit?
- enfin, Ar Brav, mon grand père était effectivement originaire de Pouldavid (Douarnenez) mais ensuite a eu sa "base" vers Brest. Je suis en Meurthe et Moselle pour le travail. Un jour peut être cap à nouveau vers le 270 ...

Je vous remercie; je progresse dans le retraçage de la carrière de mon aïeul. Cette guerre navale 14-18, si méconnue, a tant d'attraits.

Kenavo et cordialement

Yann
(pagan)

[Ar Brav]

Bonjour à tous,
Bonjour Yann,

En 1914, le commandement des forces navales françaises en Manche (2ème escadre légère, Cherbourg) était confié au Contre-Amiral Rouyer. En novembre 1915, le CA Ronarc'h est nommé Vice-Amiral, date à laquelle il abandonne le commandement de la brigade des fusiliers-marins qui est dissoute.
A partir de 1916, il est à la tête des forces navales de la zone nord, chargé d'assurer, en étroite coopération avec la Royal Navy, la protection des convois qui traversent la Manche. (il met au point une drague efficace contre les mines à orin, qui porte son nom, il sera ensuite Chef d’Etat-major de la Marine en avril 1919).

Si vous souhaitez toute la hiérachie du 1er arrondissement maritime (Cherbourg), situation en 1917, c'est ICI

Concernant le torpilleur 321, de la série des torpilleurs numérotés (il y en eu de plusieurs types), ils ne portaient pas à ma connaissance de nom de baptême, étant par définition dits "numérotés". Il est possible que les équipages leur attribuent un nom non officiel. Des unités plus petites ont toutefois porté un nom, on l'a vu avec les canonnières fluviales.

Pour tout ce qui est listes d'équipages, livres de bord, détails des opérations des unités : direction le SHM. En utilisant le moteur de recherche du forum à partir de cette rubrique, vous trouverez toutes les coordonnées des différents Services Historiques de la Marine (Paris, Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon).

Kenavo,
Bien cordialement,
Franck

[Ar Brav]

Bonjour à tous,
Bonjour Yann,

Un petit complément :

Le torpilleur 321 est à cette époque, affecté à la flottille des torpilleurs de Dunkerque dont le commandant de flottille est le CF Martin. Son supérieur, commandant la Marine à Dunkerque, est le CV Grandclément.

Le 321 fait partie du 1er groupe de torpilleurs composé de :

Torpilleur d'escadre Obusier (LV Le Gallou)
Torpilleur d'escadre Oriflamme (LV Schacher)
Torpilleurs numérotés 305, 318, 320, 321, 322, 323, 345 et 351.

Je reviens sur la journée du 23 août 1918 :

Depuis le bombardement de Dunkerque le 21 mars, qui a coûté à la Marine 2 torpilleurs, il y a peu d'activité sur mer de la part des Allemands dans cette zone, en dehors de l'action sous-marine bien entendu.
Le 23 août 1918, à une heure du matin, par nuit claire, un groupe de 5 vedettes allemandes très rapides attaque à petite distance l'Obusier et le torpilleur 321 qui sont de garde devant Dunkerque. Elles lancent plusieurs torpilles que le LV Le Gallou, et son second, l'EV Lablache-Combier évitent en manoeuvrant, tout en ouvrant sur les assaillants un feu nourri, qui en touche au moins un.
Le monitor Terror, mouillé en rade, tire aussi quelques projectiles, et les vedettes se retirent, trop vite pour qu'on puisse les rejoindre, mais sans avoir rien fait d'utile. On ne les reverra plus.

Sources :
La guerre navale dans la zone des armées du Nord, CV A. Thomazi, Payot, 1925.

Cordialement,
Franck

[Ar Brav]

Re,

Concernant 1917, il y a bien eu une attaque de torpilleurs allemands dans la nuit du 18 au 19 octobre, qui ont fait une incursion rapide devant le port. Ces 3 torpilleurs réussissent à bombarder Dunkerque pendant quelques minutes en défilant à grande vitesse en dehors des bancs, et à toucher de 3 torpilles le monitor Terror qui, sa double coque déchirée, peut encore rentrer à Dunkerque et regagner Douvres ensuite. il n'y a que des dégâts insignifiants en ville et dans le port. L'artillerie du front de mer n'a pas ouvert le feu car le Terror était dans son champ de tir, les patrouilleurs de garde ont riposté sans résultat apparent, et les contre-torpilleurs trop loin de l'endroit où l'ennemi a passé pour pouvoir les poursuivre utilement.

Cordialement,
Franck