Le sauvetage des naufragés du paquebot Annam,
de la Compagnie des Messageries maritimes (10 juin 1917)
de la Compagnie des Messageries maritimes (10 juin 1917)
I. — Contre-torpilleur d’escadre Arc — alors commandé par le lieutenant de vaisseau Jean Michel Arthur TARDIEU —, Journal de navigation n° 4 / 1917 — 1er juin ~ 9 juillet 1917 — : Service historique de la Défense, Cote SS Y 34, p. num. 608 à 612.
Le convoi Annam~Amiral-Charner~Danube, convoyé par l’Arc et la Fronde, avait appareillé de Bizerte pour Messine le 6 juin 1917, à 20 h. 30. Entré le 8, à 6 h. 15, dans le détroit de Messine, il avait momen-tanément mouillé dans l’avant-port, en raison de la présence signalée d’un sous-marin au large ; il en était reparti le soir, à 20 h. 15. L’Annam fut torpillé le 10, à 5 h. 53, mais ne coula qu’à 10 h. 32.
Le convoi Annam~Amiral-Charner~Danube, convoyé par l’Arc et la Fronde, avait appareillé de Bizerte pour Messine le 6 juin 1917, à 20 h. 30. Entré le 8, à 6 h. 15, dans le détroit de Messine, il avait momen-tanément mouillé dans l’avant-port, en raison de la présence signalée d’un sous-marin au large ; il en était reparti le soir, à 20 h. 15. L’Annam fut torpillé le 10, à 5 h. 53, mais ne coula qu’à 10 h. 32.
« Dimanche 10 juin 1917.
De Messine à Navarin.
Convoi Annam~Amiral-Charner~Danube.
Convoyeurs Arc~Fronde.
Quart de minuit à 4 h. 00.
De Messine à Navarin.
Convoi Annam~Amiral-Charner~Danube.
Convoyeurs Arc~Fronde.
Quart de minuit à 4 h. 00.
Route au S. 76 E.
Quart de 4 h. 00 à 8 h. 00.
4 h. 00 — En route à tribord arrière du convoi.
5 h. 35 — Augmenté l’allure pour communiquer avec l’Annam.
5 h. 53 — Annam torpillé par bâbord. Venu à gauche toute et mis à 200 tours. Lancé 11 grenades et chassé autour du bâtiment torpillé. Le reste du convoi dirigé sur Navarin avec Fronde.
6 h. 30 — Commencé le sauvetage des naufragés. Sauvetage terminé à 7 h. 00. Échangé signaux avec Annam (Commandant et quelques hommes étant remontés à bord).
5 h. 35 — Augmenté l’allure pour communiquer avec l’Annam.
5 h. 53 — Annam torpillé par bâbord. Venu à gauche toute et mis à 200 tours. Lancé 11 grenades et chassé autour du bâtiment torpillé. Le reste du convoi dirigé sur Navarin avec Fronde.
6 h. 30 — Commencé le sauvetage des naufragés. Sauvetage terminé à 7 h. 00. Échangé signaux avec Annam (Commandant et quelques hommes étant remontés à bord).
Quart de 8 h. 00 à 12 h. 00.
8 h. 55 — Patrouillé autour de l’Annam. Pris la remorque par l’arrière. Mis en marche, 70 tours.
9 h. 45 — Fronde arrive sur les lieux et patrouille.
10 h. 28 — Largué la remorque.
10 h. 32 — L’Annam coule. Mis en marche vers Navarin. Communiqué à bras avec chalutier Chrysan-thème.
12 h. 20 — Mouillé à Navarin. »
9 h. 45 — Fronde arrive sur les lieux et patrouille.
10 h. 28 — Largué la remorque.
10 h. 32 — L’Annam coule. Mis en marche vers Navarin. Communiqué à bras avec chalutier Chrysan-thème.
12 h. 20 — Mouillé à Navarin. »
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II. — Contre-torpilleur d’escadre Arc, Registre historique de la correspondance intéressant le person-nel et le matériel du bâtiment : Service historique de la Défense, Cote SS Y 34, p. num. 897 et 898.
« Rapport de mer.
Le 10 juin [1917], à 5 h. 55 (orientale), très beau temps, petite brise de N.-W., bancs de brume du côté de la terre, le convoi Annam~Danube~Amiral-Charner, escorté par Arc et Fronde, se trouvait à 20 milles W. de Sapienza, vitesse de route 9 nœuds. Il avait quitté le 8, à 20 heures, Messine où il s’était garé pendant la journée, à cause de la présence d’un sous-marin signalé à la sortie du détroit.
La formation adaptée était en principe :
La formation adaptée était en principe :
En fait, elle était à ce moment à peu près :
L’Arc venait de quitter son poste pour signaler un changement de route à l’Annam, guide de naviga-tion. A ce moment, une torpille lancée à 35 ~ 40° par bâbord arrière de l’Annam vint le frapper à bâbord M. arrière (cale 2).
L’Arc vient immédiatement à gauche toute et, après quelques secondes, nous apercevons le sillage de la torpille que la réverbération du soleil levant avait masqué jusque là.
Lancé une première grenade (double) un peu avant de couper le sillage puis successivement 7 autres (dont deux doubles) tous les 80 mètres environ. La 3e (simple) n’a pas explosé.
Cependant, l’équipage et les passagers de l’Annam étaient descendus avec le plus grand ordre dans les embarcations et les radeaux mis à l’eau.
Embarqué le personnel à l’exception du commandant, du second et d’un certain nombre de volontaires de l’Annam, le bâtiment torpillé continuant à flotter (en tout 107 personnes).
Malheureusement, la chaufferie est envahie, les feux éteints. On ne peut songer qu’à le remorquer. Je demande par T.S.F. des chalutiers. Tout le personnel étant en sûreté, je continue à assurer la sécurité du transport.
Je fais disposer deux remorques sur l’arrière de l’Annam, les constatations faites sur les lieux indi-quant comme recommandable le remorquage par l’arrière.
L’Arc prend une remorque à 9 h. 00 et commence à remorquer vers Navarin, non sans de sérieuses diffi-cultés, le transport pesant alors plus de 12.000 tonnes. Dès que l’ensemble prend un peu de vitesse, l’Annam s’enfonce peu à peu. A 10 h. 30 (orientale), coupé la remorque, l’eau envahissant complète-ment l’avant ; 2 minutes après, l’Annam coule par l’avant.
Le personnel retourné à bord était embarqué depuis quelque temps dans une baleinière ; nous le re-cueillons.
Pendant ce temps, la Fronde avait rassemblé les deux bâtiments restant du convoi et les avait garé à Navarin, puis, revenue sur les lieux du sinistre, avait assuré la sécurité de l’ensemble depuis 10 h. 00 environ jusqu’à la fin du remorquage.
Navarin, 10 juin 1917.
Signé : TARDIEU. »
L’Arc vient immédiatement à gauche toute et, après quelques secondes, nous apercevons le sillage de la torpille que la réverbération du soleil levant avait masqué jusque là.
Lancé une première grenade (double) un peu avant de couper le sillage puis successivement 7 autres (dont deux doubles) tous les 80 mètres environ. La 3e (simple) n’a pas explosé.
Cependant, l’équipage et les passagers de l’Annam étaient descendus avec le plus grand ordre dans les embarcations et les radeaux mis à l’eau.
Embarqué le personnel à l’exception du commandant, du second et d’un certain nombre de volontaires de l’Annam, le bâtiment torpillé continuant à flotter (en tout 107 personnes).
Malheureusement, la chaufferie est envahie, les feux éteints. On ne peut songer qu’à le remorquer. Je demande par T.S.F. des chalutiers. Tout le personnel étant en sûreté, je continue à assurer la sécurité du transport.
Je fais disposer deux remorques sur l’arrière de l’Annam, les constatations faites sur les lieux indi-quant comme recommandable le remorquage par l’arrière.
L’Arc prend une remorque à 9 h. 00 et commence à remorquer vers Navarin, non sans de sérieuses diffi-cultés, le transport pesant alors plus de 12.000 tonnes. Dès que l’ensemble prend un peu de vitesse, l’Annam s’enfonce peu à peu. A 10 h. 30 (orientale), coupé la remorque, l’eau envahissant complète-ment l’avant ; 2 minutes après, l’Annam coule par l’avant.
Le personnel retourné à bord était embarqué depuis quelque temps dans une baleinière ; nous le re-cueillons.
Pendant ce temps, la Fronde avait rassemblé les deux bâtiments restant du convoi et les avait garé à Navarin, puis, revenue sur les lieux du sinistre, avait assuré la sécurité de l’ensemble depuis 10 h. 00 environ jusqu’à la fin du remorquage.
Navarin, 10 juin 1917.
Signé : TARDIEU. »