KLEBER - Trois-mâts goélette

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Ar Brav
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Re: KLEBER - Trois-mâts goélette

Message par Ar Brav »

Bonjour à tous,

Des marins du voilier Kléber :

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Cordialement,
Franck, à la recherche du bateau
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Yves D
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Re: KLEBER - Trois-mâts goélette

Message par Yves D »

Le Kleber a engagé le sous-marin UC 71, OL Salzwedel, le 7.9.1917 au SW de Groix. Surpris par le feu du voilier, Salzwedel a riposté au canon puis abandonné là ses velléités de le saborder et a pris la plongée. J'ai tout un article sur le sujet.
A suivre
Yves

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et autres thèmes d'histoire maritime.
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Yves D
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Re: KLEBER - Trois-mâts goélette

Message par Yves D »

Le Kleber à Lorient quelques jours après le combat, à couple avec un ponton caserne que quelq'un peut peut-être identifier.

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Ar Brav
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Re: KLEBER - Trois-mâts goélette

Message par Ar Brav »

Bonjour Yves,

Je savais bien que ces photos me disaient quelque chose (la photo en pied des gars), je n'arrivai plus à situer. :cry:
Le ponton-caserne, ma main à couper que c'est une annexe de l'école des mécaniciens ou des fusiliers.

Amicalement,
Franck
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Ar Brav
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Re: KLEBER - Trois-mâts goélette

Message par Ar Brav »

Yves,

Pour le ponton-caserne, il doit s'agir du Calédonien, ancien transport de forçats type Magellan (1884-1925) qui a servi d'annexe à l'école des fusiliers à Toulon à partir de 1905 et ensuite d'annexe au 3ème dépôt à Lorient.
Il est dans le dico de JM Roche

Amicalement,
Franck
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Terraillon Marc
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Re: KLEBER - Trois-mâts goélette

Message par Terraillon Marc »

Bonjour

Je remonte le sujet car je pense qu'il s'agit du trois mats goélette évoqué dans un sujet parallele

A bientot
Cordialement
Marc TERRAILLON

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Ar Brav
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Re: KLEBER - Trois-mâts goélette

Message par Ar Brav »

Bonjour

Voici une breve histoire du trois mats goélette KLEBER :

Le « Kléber ».

J'ai entendu conter l'affaire du Kléber par Monnier, le héros du récit qui va suivre ; il semblait surtout très ennuyé des enquêtes officielles auxquelles il était convoqué, des palabres auxquelles il lui fallait assister et des explications qu'il devait continuellement répéter à des gens qui n'étaient pas du métier et ne le comprenaient pas.

Les rapports officiels à ce sujet ne diffèrent guère de ce que j'ai pu recueillir moi-même, car ils ont été établis d'après ses dires et se résument comme suit.

Petit trois-mâts-goélette de 400 t de port en lourd, le Kléber avait chargé son plein de charbon au pays de Galles à destination de La Rochelle, en fin août 1917. Faisant route directe de Penmarch sur le Pertuis, poussé par une belle brise de nord-ouest, le capitaine Le Faure était à une trentaine de milles dans l'ouest-nord-ouest de Groix, le 7 septembre dans l'après-midi, quand un sous-marin, à peine visible à l'horizon, ouvrit le feu contre lui, à sept milles de distance.

Venant aussitôt sur bâbord, pour pouvoir se servir de la pièce de canon qu'on lui avait mise à bord, et présenter en même temps la cible réduite que formait son arrière étroit, M. Le Faure espérait pouvoir se rapprocher de terre suffisamment pour décider le commandant allemand à abandonner la poursuite. En même temps, il essayait de le maintenir à distance, par un tir nourri de sa pièce d'artillerie, portant à 4 000 m environ.

Au bout de peu de temps, le sous-marin plongea, bien que rien ne permît de supposer qu'il eût été touché à si grande distance ; il reparut quarante-cinq minutes après, beaucoup plus rapproché, et dans l'O.-S.-O. du navire, protégé par la réverbération du soleil descendant lentement sur la mer.

Devenu presque invisible pour le navire, il pouvait au contraire viser le voilier avec la plus grande facilité ; dès que l'attaque reprit, plusieurs obus tombèrent à bord du Kléber, tuant son capitaine, renversant le canonnier, éventrant la caisse à munitions, sans la faire éclater, et disloquant la dunette. En combattant à cette distance, légèrement trop longue pour que les obus français puissent atteindre leur ennemi, le résultat ne pouvait être que la perte du petit trois-mâts, au bout d'un laps de temps plus ou moins long.

A suivre...
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Ar Brav
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Re: KLEBER - Trois-mâts goélette

Message par Ar Brav »

Bonjour

Suite et fin de l'histoire du KLEBER :

Le second du bord, Plessix, qui avait pris le commandement, fit mettre en panne pour débarquer le canot et le doris, et y mettre six de ses hommes et un blessé, gardant avec lui trois hommes pour pouvoir continuer le combat avec chances de succès quand l'Allemand serait à petite distance.

Au cours de cette opération, M. Plessix tomba, blessé à mort ; le maître d'équipage Monnier le remplaça, pour assurer l'exécution du projet qu'il avait conçu, et fit déborder les sept hommes répartis entre les deux embarcations.

Le feu avait cessé, et en quelques minutes le canot fut bord à bord avec le sous-marin, qui fit embarquer les matelots, pendant que Monnier surveillait ses mouvements à la lueur du soleil couchant. En dehors du maître d'équipage, il n'y avait plus à bord que le chef de pièce Jain, son aide Bazille, et les corps du capitaine et du second, étendus sur le grand panneau ; gardant sur le pont les Français recueillis par lui, et qui pouvaient lui servir d'otages et de garantie, le sous-marin se rapprocha lentement.

Par mesure de précaution, il fit tirer quelques coups de canon, auxquels Monnier, bien caché et immobile avec ses hommes, ne répondit pas ; ce ne fut qu'à 500 m qu'il ouvrit le feu à nouveau avec la crainte angoissante de tuer ses camarades, massés près du kiosque. Les coups n'atteignirent pas le but, mais le commandant allemand, surpris et ne pouvant rester sous le feu du voilier à si courte distance, donna l'ordre de plonger immédiatement, abandonnant les Français qui étaient sur le pont, en même temps qu'un homme de son propre équipage.

Tous furent recueillis par le canot du Kléber, resté près du corsaire, et il fit route aussitôt vers la terre ; il fut rattrapé avant de l'atteindre par le sous-marin remonté en surface pour essayer de retrouver son matelot projeté à l'eau.

Quand il l'eut repris, il abandonna à nouveau l'embarcation et ses occupants et disparut.

Pendant ce temps, Monnier, à peu près seul valide à bord, orientait sa voilure et parvenait à mouiller son navire sur rade de Groix le 8 septembre au matin ; à deux heures après midi, le canot et le doris arrivaient à leur tour avec leur monde au complet.

Le combat avait duré plus de deux heures, et 200 coups de canon au moins avaient été échangés ; si la hausse de la pièce du Kléber ne s'était pas faussée au moment où Monnier tenait son adversaire à cinq cents mètres, il est probable que celui-ci aurait été coulé.

A la suite de cet événement, la croix de chevalier de la Légion d'honneur fut décernée au maître d'équipage Pierre Monnier ; sept hommes de son bord reçurent la médaille militaire et le Kléber fut cité à l'ordre du jour de l'armée navale avec tous ses marins.

Tiré de l'ouvrage "Les derniers voiliers caboteurs français" de L. LACROIX

A bientot :hello:
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Ar Brav
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Re: KLEBER - Trois-mâts goélette

Message par Ar Brav »

Bonjour Marc, bonjour à tous
Le sous-marin impliqué dans l'affaire du Kléber est UC 71, Oblt z.S. Reinhold Salzwedel.
Dans Spindler vol.4, on trouve quelques lignes à propos de cette action bien évidemment infiniment moins narratives que ci-dessus. En quelques mots il dit ceci :
Le 7.9, dans le SW de Groix, engagement au canon avec le voilier armé français Kleber, lequel met en panne et simule l'abandon du navire avec les canots de sauvetage. Il s'ensuit un tir surprise venant du voilier dont les pièces d'arillerie étaient encore occupées. UC 71 se réfugiait alors dans les profondeurs.

Poursuivant son chemin UC 71 était de retour à sa base de Zeebrugge le 11 septembre.
Salzwedel avait sans nul doute été rendu méfiant à la suite d'un très vif engagement avec le Q-Ship anglais Dunraven le 8 aout lors sa précédente patrouille.

J'essaierai de me procurer le KTB de cette journée du 7 septembre pour voir ce que le Cdt en dit notamment à propos de cette histoire de matelot allemand repêché par les français... L'histoire est belle il est vrai.
Il y a dans l'Illustration du 13 octobre 1917 un long article et plusieurs photos consacré à cet épisode.

Cdlt
Yves
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Ar Brav
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Re: KLEBER - Trois-mâts goélette

Message par Ar Brav »


Bonjour à tous,

Le Pays de France n° 157 du 18 octobre 1917 a relaté, page 12, l'hommage qui fut rendu à Lorient, le 3 octobre 1917, en présence du président de la République Raymond POINCARE, aux " héroïques marins du Kléber ".

Un premier cliché montre à quai " le trois mâts cancalais Kléber, de 277 tonneaux, monté par un équipage de douze hommes, qui a lutté victorieusement contre un sous-marin allemand. "

Le deuxième cliché représente " M. POINCARE saluant, sur le pont du Kléber, la veuve du capitaine " et le troisième " M. POINCARRE à l'Ecole des mécaniciens de Lorient. "

Le quatrième, le cinquième et un médaillon sont ainsi légendés : " Le 7 septembre le Kléber, capitaine LE FAUVE [sic], attaqué au large du Morbihan par un sous-marin, livra au pirate un combat au cours duquel le capitaine et le second furent tués et plusieurs marins blessés. L'allemand dut abandonner la lutte. Le voilier et l'équipage ont été cités à l'ordre de l'armée, et le président de la République , le 3 octobre, à Lorient, a remis solennellement aux survivants les décorations qui récompensent leur conduite héroïque. La croix du capitaine a été remise à sa veuve. Voici, à gauche, le canot présidentiel dans le port ; à droite, l'équipage du Kléber. Dans un médaillon, M. POINCARE arrivant sur le voilier. "

En regrettant d'être trop ignare en informatique pour vous transmettre le tout...

Bien à vous,

Daniel.







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